• L'interview de Lola T.

    L'interview de Jessica Lumbroso

     

    Avant de commencer, merci de bien vouloir répondre à mes questions.

    Pas de souci. Merci toi de m’accorder une petite place sur ton blog pour me présenter, c’était une grosse surprise, et très agréable !

     

    Parles-moi de toi, qui es-tu Jessica ?

    Oula… te parler de moi ?... Ah ah ! Après une petite heure, je ne sais toujours pas quoi dire… C’est une question assez difficile, en fait. Disons que je suis une fille plutôt banale de 25 ans. J’ai toujours été seule. Enfant unique, je lisais beaucoup pour m’occuper : c’était mon seul moyen d’évasion. L’écriture s’est imposée à moi de fil en aiguille.

     

    Depuis quand as-tu commencé à écrire et pourquoi ?

    J’ai réellement commencé à écrire en 6e, à l’âge de 10 ans. Pourquoi ? Simplement parce que j’avais beaucoup d’imagination, beaucoup de choses en tête. Petite, j’inventais tout un monde imaginaire avec mes poupées Barbie. Quand j’ai été un peu trop grande pour continuer à y jouer, il a fallu que je trouve autre chose pour m’exprimer. J’ai tenté le dessin, mais je n’étais pas assez douée pour exprimer tout ce que j’avais en tête.

    Les livres ont toujours eu une place très importante dans ma vie, et c’est tout naturellement que j’ai commencé à écrire un peu. Très vite, je me suis rendue compte que j’arrivais à jouer avec les mots, moi aussi. Et, petit à petit, l’envie de faire un jour voyager les autres s’est imposée à moi.

    Finalement, j’écris surtout pour faire le tri dans ma tête. J’ai toujours été très à l’aise avec l’écrit. C’est plus facile de se cacher derrière des mots et de se faire oublier, que de devoir s’exprimer de visu. J’aime l’idée de pouvoir, à travers mes écrits, faire oublier l’auteur au profit de l’histoire. De parvenir à jouer si bien avec ma plume que mes mots prennent vie. Qu’on en vienne réellement à croire et imaginer ; qu’on en vienne à rêver, rire et pleurer, espérer aussi…

     

    Pourrais-tu me dire ce que tu aimes et ce que tu détestes dans l’écriture ?

    Ce que j’aime dans l’écriture ? Eh bien, le fait d’imaginer tout un monde qui n’existe que dans ma tête et de m’amuser à tenter de le coucher sur papier. J’aime jouer avec les mots, j’aime gratter sur mon calepin et réécrire au propre sur mon ordinateur. Et par-dessus tout, ce que j’aime, et c’est là mon plus grand rêve d’auteur, c’est de tout tenter pour parvenir à faire réagir mes lecteurs… Comment ? Ça m’est égal. Je veux juste qu’ils ressentent quelque chose, qu’ils s’amusent en me lisant. Ce que j’aime aussi énormément, c’est concevoir des personnages aussi vrais que possible, qu’on imagine pleinement, et auxquels on peut s’identifier. Pour moi, aucun intérêt à créer des personnages parfaits, pleins de qualité et sans aucun défaut. Je cherche constamment à ce qu’ils aient des réactions logiques par rapport à leurs caractères.

    Ce que je déteste dans l’écriture ? Pas grand-chose… Quoi qu’en y réfléchissant, le plus difficile à vivre, je pense, ce sont les moments de pages blanches. Dans ces moments-là, l’écriture est difficile, elle ripe un peu, et la lecture en est encore plus désagréable. Il ne faut jamais se forcer à écrire, dans ce cas-là. Mais le souci, c’est qu’à trop laisser passer les jours, on en vient à ne plus être imprégné de l’histoire, et on peine à remettre le pied à l’étrier.

     

    Comment se passe ta recherche de maisons d’éditions ? Qu’attends-tu d’eux ?

    Ma recherche a commencé il y a moins d’un an. Jusqu’à mes 22 ans, j’avais honte de faire lire mes romans. Il a fallu attendre ma rencontre avec une jeune auteur sur un forum d’écriture pour parvenir à prendre l’assurance nécessaire. C’est grâce à elle que j’ai terminé un de mes romans, celui dont je suis le plus proche, et le premier que j’ai tenté de vendre à la publication.

    La recherche a donc commencé il y a peu. Et à vrai dire, je n’y passe pas énormément de temps. Imprimer, relier et envoyer aux différents éditeurs a un certain coût. J’ai deux romans en voyage, ça multiplie les frais.

    Du coup, comme je n’envoie pas beaucoup de manuscrits, j’essaie de sélectionner les maisons d’édition pour qu’elles correspondent réellement à mon style d’écriture. J’essaie d’éviter les gros groupes, simplement parce qu’ils reçoivent des centaines de manuscrits par semaine, et que les miens se noieraient sûrement dans la masse. Aussi, j’essaie de tabler sur une recherche d’éditeurs à l’échelle un peu plus humaine, des petits et moyens éditeurs.

    Ayant travaillé dans une maison d’édition, je sais à quel point le diffuseur/distributeur d’une maison d’édition joue un rôle important dans la vente des livres. Ça me force à essayer de trouver un éditeur avec un diffuseur. Avant d’envoyer mes romans, je cherche donc à savoir si l’éditeur propose un genre littéraire similaire au mien, puis s’il a un diffuseur.

    Ce que j’attends de cette publication, c’est simplement de pouvoir faire un peu voyager mon roman, le faire sortir du cercle restreint des amis proches. Je n’ai pas la prétention de croire que j’ai écrit le roman de l’année, aussi je ne m’imagine pas diffusée dans tous les foyers, sur toutes les tables de chevet. Non, je veux juste avoir quelques lecteurs qui ne me connaissent pas, quelques amateurs du genre qui pourraient faire vivre mes personnages ailleurs que dans ma tête.

     

    Comment définirais-tu le thème de chacun de tes livres à tes futurs lecteurs, afin de lui donner l’envie de te lire dès que tu seras publié ?

    Pour l’instant, j’ai deux romans en cours. Le premier, Le Temps d’un hiver, est un roman sentimental dont l’intérêt premier reste les sentiments. Je voulais m’arrêter sur tout ce qui se passait dans la tête et le cœur de mes protagonistes. L’intérêt était les aléas de l’âme humaine… Ce roman d’amour parle du passage de l’enfance à l’âge adulte, de la peur de grandir, de celle du changement. Il parle des relations amicales, familiales et amoureuses, pour traiter de tout ce qui touche quelqu’un au plus profond de lui. Il cherche à transmettre un message d’espoir. Que quoi qu’il arrive dans la vie, tout peut s’arranger. Que quand on pense avoir touché le fond, il est toujours possible de reprendre courage et espoir en la vie. Bref, je vous invite à le lire, vous pourrez vous en faire une idée plus précise !

    Mon second roman est une saga Fantasy. Exit les vampires et loups-garous et bonjour à la féérie. J’avais envie de créer un univers magique différent de celui dont on a l’habitude : adieu le médiéval et bonjour la modernité. Mon premier tome, Les Terres de l’Oubli, raconte l’histoire d’une adolescente qui, le jour de ses dix-huit ans, découvre que sa vie n’a été qu’un simple mensonge : elle est en fait une Fairie, une magicienne qu’on cherche à tuer. Là commence son voyage, au côté de Bastien, son Gouarner (son gardien), qui la conduira dans un autre monde. Je ne vous en dis pas plus, j’espère que ça suffira à vous donner envie de lire !

     

    En parlant des futurs lecteurs, qu’aimerais-tu qu’ils ressentent en lisant tes écrits ?

    Ah ! Tout. Je veux qu’ils ressentent absolument TOUT ! Je veux les faire rire lorsque mes personnages disent des âneries, qu’ils se retrouvent dans des situations cocasses ; je veux qu’ils pleurent avec eux dans les moments tristes ; je veux qu’ils réfléchissent à l’intrigue, qu’ils cherchent constamment à savoir où je veux en venir, pour tenter de mieux les surprendre à revers ; je veux qu’ils s’insurgent devant les personnages et situations les plus énervantes, qu’ils se demandent constamment ce qu’ils auraient fait à leur place… Bref, je veux qu’ils puissent voyager et ressentir tout et n’importe quoi.

     

    Quel est ton meilleur moment pour l’écriture ?

    Quand l’inspiration vient ? ^^ Sincèrement, je n’ai pas de meilleur moment. J’écris quand j’en ai envie, tout simplement. Ça peut arriver n’importe quand. Mais par contre, j’ai remarqué que lorsque j’étais fatiguée, j’écrivais souvent mieux. C’est comme si mon cerveau était bridé par toutes les règles du genre, et que la fatigue l’ouvrait au reste. Il m’arrive d’employer alors des mots qui ne me seraient jamais venus autrement, et de les trouver le lendemain tout simplement géniaux !

     

    Concernant tes livres :

    . Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire un roman sentimental et de continuer avec un autre en Fantasy ?

    Alors, à vrai dire, j’ai imaginé le roman Fantasy avant le roman sentimental. J’ai imaginé ce premier roman au collège, mais depuis, il a beaucoup changé. Je pense que c’est parce qu’à l’époque, j’étais imprégnée par l’univers féérique, par les histoires de magie, et ça m’est venu tout naturellement.

    Concernant le roman sentimental, il vient en fait de l’imagination d’une amie. D’un de ses rêves, pour être plus précise. On avait toutes les deux commencé à écrire un roman pour raconter ce rêve. Mais ce projet a peu à peu été abandonné. Néanmoins, j’aimais tellement nos personnages, qui étaient, il faut le dire, complètement imprégnés de nous, que j’ai voulu les reprendre pour refaire cette histoire à ma sauce. Avec son autorisation, c’est ce que j’ai donc fait. Je crois que ça me plaisait aussi parce que j’ai toujours eu une vie amoureuse plutôt chaotique, et que c’était l’occasion pour moi de vivre, même par procuration, un peu de ce que je ne parvenais pas à avoir dans la vie réelle.

     

    . Quel est, à tes yeux, le personnage qui est le plus marquant dans chacune de tes histoires et pourquoi ?

    Eh bien, c’est un peu difficile à dire… Disons que dans Le Temps d’un hiver, mes trois protagonistes sont les plus intéressants. Jenna, mon personnage principal, reste indéniablement le personnage le plus marquant pour moi, notamment parce qu’elle est énormément pompée sur ma propre manière de penser et de vivre. Ou du moins, sur celle que j’étais, adolescente complexée et pleine de peurs. Mais Ryan et Alec, mes deux autres protagonistes, sont aussi atypiques, à mon sens, parce qu’ils ont une relation avec Jenna différente, teintée de passion, d’envie, d’amour, d’amitié. Toutefois, on ne peut pas restreindre ce roman à ces trois seuls personnages… Certains de mes personnages secondaires sont aussi marquants par leur caractère bien trempé : pour n’en citer que deux, la mère autoritaire a séduit certains de mes lecteurs, de par sa complexité ; le père absent a plu tout autant.

    Il est un peu plus difficile pour moi d’établir quels sont mes personnages dans Les Terres de l’Oubli qui sont les plus marquants. Éva, la magicienne qui voit sa vie bouleversée du jour au lendemain, est un personnage fort et indépendant. Elle représente sûrement tout ce que j’aurais aimé être. Je sais qu’elle plaît à quelques-uns de mes lecteurs (je n’en ai pas eu beaucoup, certes…).

    Toutefois, comme je l’ai déjà dit plus haut, j’adore jouer sur la complexité de mes personnages, sur leur caractère, et je jongle de telle sorte qu’ils sont tous différents et quelque part atypiques. En règle général, ils plaisent tous, même les plus exécrables. Aussi, il est difficile pour moi de juger de l’intérêt de mes personnages. Sûrement pour la simple et bonne raison que je prends un malin plaisir à les inventer, à les façonner et à les faire agir. Pour moi, il n’y en a pas un de plus important qu’un autre. Même le simple serveur d’auberge doit avoir une manière d’être qui laisse à penser qu’il a quelque chose d’intéressant à dire, à penser. Ce n’est pas juste un personnage effacé, présent pour les besoins de l’histoire à un instant T. Chaque personnage, même le plus insignifiant, à quelque chose à dire.

     

    . Quel(s) passage(s) serait pour toi celui qui t’as procuré le plus de plaisir à écrire, mais également celui qui t’aurait le plus rebuté ? Et pourquoi ?

    Sincèrement, je n’en ai aucune idée… J’ai adoré écrire le personnage de Ryan, dans Le Temps d’un hiver, parce que c’est quelqu’un d’impulsif qui laisse s’exprimer ses tripes plutôt que sa raison. Et c’était un défi, en tant que femme, de penser comme un homme amoureux sans le rendre imbuvable. Mais j’ai aussi beaucoup aimé écrire celui d’Alec, dans le même roman, parce qu’il est sûrement l’ami que je n’ai jamais eu et qui m’a manqué. Un de mes personnages secondaires des Terres de l’Oubli a également été un vrai délice à écrire. Il n’apparaît pourtant pas beaucoup. Il s’agit de Claude Herberte, un vieil homme seul un peu bourru mais au cœur d’or. J’ai aussi adoré écrire le personnage d’Éva, parce que sa force de caractère devait se ressentir dans mes propos. J’aime les personnages féminins forts et indépendants, et c’était un réel plaisir d’essayer de la rendre ainsi.

    Je n’ai eu aucun personnage qui m’a rebuté. J’aime tellement travailler mes personnages, même les plus insignifiants, que j’ai un réel plaisir à les mettre en action, y compris les plus insupportables.

     

    Te sens tu proche d’un ou plusieurs personnages et quelles seraient les raisons de ce(s) choix ?

    Je me sens proche de tous mes personnages. Ils sont tous une partie de moi, même infime. Certains sont plus proches, notamment Alec et Jenna, du Temps d’un hiver, parce qu’ils proviennent essentiellement de mes tripes. Mais je mets dans chacun d’eux ce que je vois autour de moi, dans mon entourage, à la télé, dans les livres, ou ce que je ressens moi-même. Ils ont tous un intérêt particulier, ils sortent de mon cœur, de mes tripes, et je m’en sens vraiment proches.

     

    As-tu des projets ? Et si oui, lesquels sont-ils ?

    Ah ça oui, j’ai des projets. De nombreux projets, d’ailleurs. Tout d’abord, je souhaite fini ma saga Fantasy. Je suis actuellement en cours d’écriture du tome 2. À vrai dire, je ne sais pas combien de tome comprendra cette saga, mais j’ai encore énormément d’idées à coucher sur papier ! Après, j’ai envie de revenir à ces romans sentimentaux, et d’écrire un roman sur une relation mère-fille si intense et fusionnelle qu’elle prend le pas sur le reste et finalement empêche toutes relations.

    J’ai également en projet d’écrire un roman sur la danse, en tant que passion, parce que c’est justement une de mes passions. Elle me permet de m’exprimer physiquement, là où l’écrit me permet seulement d’exprimer à visage couvert mes pensées. À travers la danse, c’est moi que je montre, sans pour autant dire quoi que ce soit. Et j’ai envie de coucher cette vision des choses sur papier.

    J’ai aussi un autre projet un peu complexe : j’aimerais écrire une histoire d’amour incestueuse entre un frère et une sœur. Pourquoi ? Simplement pour savoir jusqu’où peut aller l’amour. À quel point les gens peuvent-ils être compréhensifs ?

    Enfin, j’aimerais beaucoup changer de genre littéraire et me mettre aux thrillers. Mais pour l’instant, je n’ai aucune idée. Peut-être plus tard ?

     

    Un dernier mot pour finir ?

    Un grand merci à toi d’avoir voulu me consacrer cet article. J’en suis toute émue. Et j’espère être parvenue à témoigner de ma passion pour l’écriture.

     

    Un Grand merci pour m'avoir répondu si vite et surtout avec autant d'enthousiasme. Merci pour autant de franchise, j'apprécie énormément et je pense que tous ceux qui liront tes réponses aimeront aussi sans compter que je reste persuadé que tes livres sauront trouver leur éditeur, mais surtout leur public! 

     
     
         
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