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    La mariée du dolmen (

    Timor est Illusio (Laurent Theres)

    Auteur : Danièle Bélorgey

    : décembre 2015 

    264 pages numérique (pdf)

    Thèmes : Romance/Fantastique

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    Présentation :

     

    « Près de Guérande, au pays des dolmens, la mort a la couleur du quartz blanc. Clémence Kéro n’a que quatorze ans lorsque sa jeunesse insouciante bascule dans l’horreur après le meurtre rituel de ses parents. Orpheline, héritière d’une fortune colossale, la voici projetée contre son gré sous la tutelle d’un oncle éloigné, un homme froid et austère qui l’arrache à sa province natale pour les terres humides et éternellement balayées par le vent de la Guérande médiévale. Seule l’amitié de la famille Martel, et de leur fille Thérèse, parviendra à la sauver du désespoir, et de son insignifiance.
    Pourtant, ce soir, elle a rencontré un homme qui l’a immédiatement éblouie. Un homme aussi pauvre qu’elle est riche et qui, en dépit de toutes les apparences, semble s’intéresser à elle. Peut-être est-ce le coffret de pièces anciennes couvertes d’inscriptions druidiques, découvertes à deux pas du grand dolmen, qui lui ont finalement porté chance. Mais cet étrange trésor recèle également une malédiction, une horreur sans nom que Clémence devra affronter au péril de sa vie alors que rôde sur les landes le spectre du seigneur satanique de la secte du dolmen, dont la convoitise obscène va souiller à jamais sa seule amie avant de s’attaquer à elle… »  

     

    Timor est Illusio (Laurent Thieres)

    « C’était l’année de ses seize ans, et elle avait tout compris ce soir-là. Immobile, figée dans sa robe aérienne de tulle bleuté qui éteignait ses yeux et fagotait son corps, elle avait regardé ses amies danser. D’interminables heures, des heures humiliantes où les regards glissaient sur elle sans la voir, de plus en plus coincée entre les mères de ses compagnes, leur pitié et sa propre détresse. Son retour chez les religieuses avait été une délivrance. Pourtant elle avait rendu à cet instant même son propre verdict, sans appel : « Je suis laide. Personne, jamais, ne voudra de moi. Je suis laide. »
    Son destin allait mettre deux ans pour la rattraper. Une fête de charité avec son amie à Nantes, un cousin de la jeune fille qu’on n’avait pas revu depuis son retour de l’armée, et cet homme qui l’accompagnait. Si beau, si terriblement beau. »



    Je remercie Patrick Ferrer pour m'avoir proposé de lire ce roman.

     

    La mariée du dolmen est particulier dans le sens où l'héroïne est décrite comme une femme laide, sans attrait particulier, qui va se marier avec un homme très beau à ses yeux. Ce dernier connaît la fortune de Clémence, orpheline depuis ses 14 ans. Même s'il a besoin de son argent, le devoir conjugal est tout de même dans son esprit. Entre les deux mariés, nul amour, juste un contrat de mariage et une attente d'un enfant qui ne vient pas. Les événements du passé vont rattraper Clémence sans qu'elle ne s'y attende.

     

    Le roman débute le jour du mariage de Clémence et Charles. Un jour qui devrait être heureux pour les jeunes mariés, mais qui au final n'est qu'un passage de la vie de deux célibataires vivants dans deux maisons différentes à un pseudo couple vivant sous le même toit.


    « ... elle avait eu la révélation qu’elle ne pourrait jamais aimer que lui, que les autres n’étaient que des ombres, parfois attirantes, certes, mais vite abandonnées comme impropres à lui donner la plénitude dont elle avait besoin. »

     

    Le début est très rapide, les mois passent après le mariage comme les mots défilent sur les pages. Nous apprenons la vie de Clemence ou plus précisément ce qui est arrivé à ses parents. Puis la façon dont son oncle l'a élevé, mis dans un couvent afin de parfaire son éducation. La vie de notre héroïne n'est pas idéale, nous pouvons le ressentir sans pour autant la prendre en pitié. Pas le temps d'être empathique car les enchaînements sont rapides.

     

    La romance est peu présente au départ, les liens entre Charles et Clémence sont quasiment inexistant. Elle vit sans sortir de la maison, lui ne fait que travailler. Pas de regards entre eux, juste ce devoir conjugal pour avoir un enfant. Lui veut ce bébé qui n'arrive pas et elle est heureuse de ne pas pouvoir lui en donner. Les choses vont changer petit à petit, année après année. Cela ne se fera pas sans mal et de plus je me suis demandée où l'auteur allait nous emmener.

     

    « Charles Fantec secoua la tête, d’un air dubitatif. Depuis quelque temps il ne comprenait plus rien à ce qui lui arrivait, ni à sa propre façon de réagir en face de l’événement. Cet homme jadis froid et raisonnable, pour ne pas dire calculateur, se voyait soudain entraîné dans un univers insolite, un mystérieux signe de piste où le meneur de jeu signait son passage par des actes barbares, dignes des sauvages routiers du quinzième siècle, où il était question de Druides, de trésor fabuleux et sacré, de sacrifices rituels, bref, de ce qu’il croyait du domaine des légendes. Plus étonnant encore, il y avait Clémence et cette métamorphose qui s’était opérée en lui à la faveur du drame qu’ils vivaient. »

     

    Concernant le côté « fantastique » il est bien présent sous une forme celtique. J'ai beaucoup aimé imaginer, grâce aux descriptions, les lieux cachés ou non. La manière dont les personnages sont décrits nous les montrent facilement. J'ai pu les voir se dessiner sous mes yeux. L'un des méchants de l'histoire était prévisible, de petits détails m'ont mis la puce à l'oreille très vite. Le suspense est bien là, mais il ne reste pas longtemps, car nous allons de rebondissements en rebondissements. Avoir les réponses est une bonne chose, sauf qu'ici, j'ai trouvé que nous les avions quasiment avant de se poser la moindre question.

     

    « — Ne vous inquiétez pas pour moi, ma bonne Soaz. De toute façon, avec ces fous qui s’abritent derrière les Druides pour fonder une secte du Diable où ils envoûtent des sous-produits d’humanité, avec ces gens-là, personne n’est plus en sécurité nulle part, pas plus à Canzillon qu’à Quimiac ou à Guérande. Ce qu’ils veulent c’est assouvir leurs bas instincts au cours de cérémonies dites rituelles, il leur faut des victimes innocentes, des trésors à voler sous prétexte de secrets druidiques, enfin tout ce fatras de fariboles dont se sert avec beaucoup d’adresse ce Gurun qui n’est pas plus le Seigneur de la forêt que je ne suis la Vierge Marie. »

     

    Les personnages sont bien décrits physiquement, par contre mentalement il manque quelques points pour certains. Je ne vas pas m'étaler sut tous les protagonistes car il y en a quelques uns. Ce que je peux dire, c'est que les méchants sont cruels, des êtres torturés et mentalement instables, ce dont j'ai adoré ! Clemence est, pour ma part bipolaire. Elle change d'avis, d'émotions, de sentiments si rapidement sans que l'on comprenne réellement le pourquoi. Surtout vis-à-vis de la famille qu'elle a crée. Et sa meilleure amie est forte de caractère, prête à tout pour rester en vie.

     

    La fin donne de nombreuses réponses, même certaines dont j'avais oublié les questions depuis le début. Des sentiments vont et viennent un peu rapidement, mais il faut se souvenir que des années ont passé entre le début et la fin du roman. L'histoire mêle une malédiction de famille à un engrenage de fou. Les dolmens, la Bretagne environnante, le cadre est parfait pour ce type de récit. J'aurais aimé un peu plus de légendes que celles déjà écrites ici, mais la folie de ces hommes et femmes compense ce manque. Une bonne lecture qui aurait pu avoir un peu moins de rebondissements à la suite afin d'avoir plus de questions au cours du récit.


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