• Gaspard, dix ans, tome 2 : La légende du bison blanc (Vincent Chevalier)

     Résumé 

     
    « Imaginez un monde où votre enfant détient le pouvoir de VOYAGER À TRAVERS LE TEMPS. Fascinant, n'est-ce pas ?

    Rejoignez Gaspard, un jeune héros équipé d'une montre magique offerte par son grand-père explorateur, dans une odyssée à travers les époques.

    Dans ce second tome, notre aventurier se retrouve au cœur des Grandes Plaines d'Amérique, parmi la tribu des Lakotas au 19ème siècle, guidé par le légendaire Sitting Bull.

    SA QUÊTE ?
    Partir à la recherche du mystérieux Bison Blanc qui selon la légende doit restaurer l’harmonie au sein de la tribu. Quel lien unit Gaspard et cette créature sacrée ? Parviendra-t-il à la retrouver à temps ?
    »
     

     Ma chronique

     

    Me voila de nouveau avec Gaspard et ne vous inquiétez pas, une autre chronique verra le jour dans pas longtemps pour le suivant. En attendant, place à cette aventure pour ce petit bonhomme qui va vivre une sacrée aventure. Si le premier tome l'avait déjà fait voyager un peu partout, ici il va rester au même endroit et j'ai adoré. L'auteur (enfin les auteurs) prennent le temps de poser l’environnement et de rester sur une civilisation qui était en voie de disparition au moment des faits. Alors que Gaspard a oublié de préparer un exposé, il imagine que faire un petit voyage va l'y aider. Et quoi de mieux que de tomber en pleine chasse aux bisons !

    La légende du bison blanc est sacrée, réellement, pour les natifs américains. Les auteurs utilisent cette légende pour faire parcourir Gaspard au cœur de pays méconnu et de légendes très vivante. Chaque pays, chaque peuple a des croyances, des us et coutumes et bien entendu des fables. Pour les Lakotas, au 19èsiècle, ce bison est sacré et amène prospérité, entre autre. Nous suivons donc Gaspard au pays des bisons, dans une tribu améridienne où il va vivre la plus extraordinaire des aventures. Découvrir le peuple est déjà beaucoup, les coutumes, leur façon de travailler, de jouer, de se nourrir, Gaspard va en avoir plein les yeux, mais ce n'est que le début. Car il va comprendre qu'il est celui qui doit retrouver ce fameux bison blanc. Une quête initiatique en somme pour un petit bout sera donc entrepris, non sans mal.

    Des coutumes qui ne sont plus d'actualité certes, mais le passé, même si un peuple s'éteint, il reste des traces. ec sont ces traces, cette mémoire qu'il faut pouvoir garder encore et toujours, les partager pour que personne n'oublie. Il est vrai que le train fut une avancée remarquable, mais en dépit de quoi ? De civilisation considérée comme inacceptable, comme des sauvages ? Alors j'ai beaucoup aimé la façon de mettre en lumière des peuples avec leur simplicité et leurs forces. Les peurs de chacun sont bien présentes et Gaspard en tant que petit garçon n'a pas la même vision des choses. Il ne connait pas tout ce qu'il va découvrir et nous aussi nous en apprenons et j'aime qu'un livre qu'il soit jeunesse ou non, nous apporte des éléments inconnus. La confrontation entre ce que notre petit héros connait et ce qu'il vit sont deux choses bien distinctes.

    Petit, mais pour autant courageux, peureux et astucieux. Gaspard n'est pas un super héros, il fait avec ses moyens et apprend vite. C'est souvent ce que ma mère disait, les enfants sont de véritables éponges, ils apprennent plus vite et comprennent mieux parfois qu'un adulte.Dans cette aventure, Gaspard pensait échapper à un contrôle oublié en passant du temps dans son propre exposé. Au final il va découvrir tellement sur lui-même et cette civilisation perdue qu'il saura exprimer des faits oubliés. Je ne peux en dire plus, mais j'ai beaucoup aimé le fait qu'il aie cette quête de savoir, cette recherche de ce fameux bison blanc et ainsi de parcourir du chemin pour montrer aux plus jeunes lecteurs que tout n'est pas rose. Les "Indiens" ne sont pas des êtres sauvages, les visages pâles  pas si gentils que cela et que le profit n'est pas forcément ce qui est mieux pour tout le monde, mais juste pour une personne.

    J'ai aimé la façon de voir pour tenter de ne pas détruire la nature. Un peu comme ce qui nous arrive vraiment où la nature est mise à mal. Ce qui s'est passé il y a des siècles continue inexorablement. La terre n'est pas un territoire inépuisable et un jour à force de tirer sur la corde, nous nous retrouverons comme ces Lakotas. Ces derniers nous en apprennent beaucoup sur le gaspillage, sur le "reconditionnement" et la réutilisation sans le savoir. Vivre en harmonie avec ce qui nous entoure n'est pas si difficile en soi, il faut trouver le courage ? Ce peuple est éteint, certes et personnellement je ne le connaissais pas plus que cela, les livres d'histoires ne mentionnent pas, ou alors j'ai oublié. Avec ce récit, nous pouvons montrer à nos plus jeunes ce et ceux qui étaient là avant avec peut-être plus d'entrain qu'un musée (même si maintenant ils font de belles choses). Ce que Gaspard récupère dans sa tête, il le redonne dans son exposé. Quelques mots, peut être que cela percutera les autres ou non, mais il s'agit de transmettre et c'est un beau message que nous avons entre les mains. Être capable de transmettre des éléments, des pans d'histoire à n'importe quel âge. Le petit plus ? Une carte, des personnages qui ont réellement existé intégré dans ces pages et un bison blanc plus vrai qu'un nuage.

    En conclusion ? Les enfants vont rester sur un site et parcourir le monde des bisons avec les dangers que cela comporte afin de trouver ce fameux bison blanc. Une étape importante pour Gaspard qui va comprendre que le but atteint est un bel objectif, mais que le chemin parcouru est bien plus important et intéressant. Il apporte le courage, la ténacité, l'envie de bien faire, l'apprentissage et bien d'autres thèmes encore tel que l'amitié et la confiance en soi. La protection de la nature est un sujet fort également, tout comme la protection animale qui pourrait largement se transposer à notre propre monde. Une belle leçon de vie en somme. Et un mot sur les illustrations j'allais oublier. Elles sont splendides avec pleins de détails et de la couleur, de quoi émerveiller les petits mais aussi les grands. Merci pour cette lecture. Alors, prêt à parcourir ces chemins afin d'ouvrir votre curiosité ?

     

     Extrait choisi :   

     

    « Mais grâce à la persévérance de Gaspard et au bout d’innombrables essais, la cible commence à accueillir de plus en plus de flèches.
    - Super ! Gaspard. Voilà que mes leçons portent leurs fruits. Nous allons maintenant essayer le tir à l’arc, mais cette fois-ci à cheval !
    Oh, malheur, pense Gaspard, juste quand je maîtrise l’arc au sol, il ajoute un cheval à l’équation. C’est quoi la prochaine étape ? Tirer avec les pieds ? »



    Gaspard, dix ans, tome 2 : La légende du bison blanc (Vincent Chevalier)

     

     

     

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  • Tueur retraité cherche petits boulots (Jean-Michel Leboulanger)

     Résumé 

     
    « Après dix ans d’absence, Darius Blaski, le légendaire chef de la prestigieuse Brigade Kashmir, sort de sa retraite pour proposer un dernier coup à ses anciens compagnons d’armes. Un coup si tordu, si improbable et si machiavélique qu’il pourrait bien fonctionner. La plus belle des opérations dans une ultime apothéose.

    Les vieux héros ont une expérience inégalée. Malgré l’arthrite, le diabète et le surpoids, ils carburent encore à l’adrénaline.

    Entre arnaques et coups de théâtre, un roman bulldozer qui défonce joyeusement les règles de notre société. »

     

     Ma chronique

     

    Un conseil, méfiez-vous de tout et de tout le monde ! J'exagère à peine au vu des nombreux rebondissements que vous trouverez au sein de ce récit. Oh oui, je vous vois venir, entre le titre qui nous indique des retraités, tueurs de surcroit ? Et un résumé où l'auteur appuie bien sur la retraire, dix ans d'absence et un dernier gros coup, mamma mia, nous allons en avoir pour nos frais ! Alors que Darius, retraité en Bretagne (trop bien) dans un petit coin de paradis du Finistère (encore mieux !) se retrouve à jouer de la gâchette après dix ans de silence pour sauver sa peau, c'est incompréhensible. Qui l'a retrouvé ? Et surtout qui lui en veut pour vouloir en faire un petit vieux de carpaccio ? Bien mal en a pris le commanditaire, car notre bon vieux Darius, même s'il n'est plus tout jeune, réussi à s'en sortir et à obtenir quelques infos. Si au moins son chien avait survécu, nous n'aurions pas eu autant d'aventure, mais soit, Paddy n'étant plus de ce monde, une petite vengeance va s'instaurer. Enfin, nous allons suivre des faits et gestes et nous allons surtout nous retrouver au sein d'une machination si grande que cela en donne le tournis.


    Je n'aurai pas pensé apprécier autant ce récit, il faut bien dire que j'ai beaucoup rit en comprenant que nous allons retrouver une équipe qui ne s'est pas vu depuis dix ans, se reformer. La terrible brigade du nom de Kashmir qui a un sacré panel à son actif, mais je laisse le lecteur les découvrir. Non, ce que j'ai adoré, c'est les voir assis à une table tranquillement en Italie, un peu comme ces mafieux à qui personne n'oserait venir taper du pied. C'est très amusant, nous nous demandons bien comment une histoire pareille peut tenir, comment comprendre que des retraités, même militaire, puissent encore penser à un dernier coup de maître ? Et c'est bien là que cela fonctionne, pas avec des combats digne des plus grands karatéka, mais avec de la jugeote, des informations, de la prévoyance et des doigts de fées, même s'ils ne sont pas bleus ! Chaque membre de cette équipe a son rôle, sa manière de fonctionner, son petit truc qui lie le groupe entièrement. Et puis des année à se former avant d'être une équipe de "démolition" à l'époque, des liens sont crées. De nombreux liens, de l'amitié forte, des sentiments plus forts parfois, mais toujours ce besoin d'être dans l'action malgré tout, car qui serait assez fou pour répondre à une petite annonce de ce type ?


    Darius est le chef de meute, celui qui donne les ordres, voit loin et vraiment je peux vous garantir que ce n'est pas à lui qu'on apprendra à faire la grimace. Le point final du récit, j'en parle de suite nous laisse avec ce sentiment de paix malgré tout. C'est un homme qui n'a pas froid aux yeux, prêts à tout pour son équipe et son cœur parfois malmené ne reste pas toujours sur le carreau. Une question me taraude sans qu'elle ne soit trop violente, était-il vraiment à la retraite ?  Je pense que lorsque l'on a été dans ce genre de "travail" il en est impossible d'en ressortir indemne. Pour preuves physiquement certains on pris cher, je pense à Popeye, lui il est impayable, même s'il se trouve en fauteuil roulant et d'autres qui se sont tellement refait le visage que l'âge n'existe plus, mais parfois il faut bien un sacrifice pour ne pas être retrouvé pas vrai ? Alors oui, imaginez que vous vous promenez dans la rue et vous les voyez tous en train de boire un coup, personne ne pourrait imaginer qu'ils sont ce qu'ils sont. Mais d'une fenêtre visant sur le jardin d'une belle maison, c'est différent : certaines mallettes sont reconnaissables (pas par moi, je vous le garanti !) C'est une vengeance peut-être personnelle qui se transforme au fil des pages et du temps en quelque chose de bien plus gros. Le fil conducteur de la perte du chien n'est qu'un élément déclencheur et la suite est prometteuse.


    Cette équipe ? Je ne dirais pas que je les ai tous apprécié, même s'ils ont tous un petit truc en plus (en évitant de parler d'un morceau de ferraille ou autre bien entendu). Un petit gout d'expendables avec un humour à la ocean eleven (je n'ai vu que celui-là) mais qu'importe le mélange fait fureur et on s'attache bien vite à ce petit groupe. Même si une taupe traine dans les parages et pas que chez eux, mais ça il fallait s'en douter. C'est bien ficelé, certaines scènes sont si risibles que cela en serait presque réalistes (surtout sur les pauvres policiers suisses qui n'ont rien demandé) et puis si lorsqu'ils avaient vingt ans de moins et les jambes pour courir, ils n'avaient pas encore des vraies "choses" à qui et à quoi tenir. Les temps changent, les visions se modifient et l'avenir incertain fait un peu peur. Oh bien entendu, l'auteur ne les pousse pas à être des surhommes, ils ont des compétences et n'ont pas trop perdu, sauf les kilos, ceux-là se posent bien là. Les cerveaux semblent encore intacts, seules les respirations risquent d'être coupées plus vite, ce qui fait que les plans sont millimétrés afin d'éviter des courses poursuites. La famille est un point important et si cette dernière, cette brigade retrouvée s'est élargie, c'est un élément qui ne peut être mis de côté. J'ai souri en comprenant que certains, qu'ils soient des enfants ou non, sont devenus un peu comme eux. Enfin, ils essaient car nulle ne peut les égaler autant dans leurs actions que dans leurs bêtises. Il faut dire que le projet est un peu, non carrément fou ! Mais il donne de nombreuses valeurs et cela fait réfléchir énormément. Est-ce que c'est la vérité ? Seul soi-même peut imaginer ce qu'il veut, je n'en dirais pas plus à ce sujet.

    Alors arnaques ? Oh que oui et il y en a que l'on voit venir et d'autres où c'est carrément impensables et donc imprévues. Coups de théâtre ? Alors sincèrement, la fin m'a laissé sur les fesses, juste avant le dernier chapitre qui est déjà fort en émotions, mais tout ce que nous apprenons c'est du grand Darius ! Je vous vois imaginer, mais même avec de l'imagination et un cerveau tortueux, vous n'aurez pas la totalité de ce qui se produit vraiment. Quand à la société dans laquelle nous vivons, les valeurs émises, le coup de pied dans la fourmilière qui ne fait que bouger une petite vague... Parfois il suffit de peu pour que les choses changent un pas à la fois. Nulle ne peut réussir à obtenir tout pour tout le monde, mais si le changement pouvait s'effectuer en douceur et éviter des prisons dorées, un jour peut-être que ce que Darius a implanté dans l'esprit des gens verra le jour sous une belle plante (et pas de marijuana) Les personnages jouent cartes sur tables quand ils le peuvent et n'hésitent pas à user de stratagèmes pour sortir l'artillerie lourdes. Alors pas de supers beaux gosses dans le livre ni même de bombasses et franchement cela fait du bien d'avoir des "héros" du quotidien, avec des valeurs qui leur sont propres. Il est clair que nous n'avons pas tous les mêmes, mais comment leur en vouloir en comprenant combien ils sont manipulés ? Et puis le dernier chapitre qui nous montre qu'un peu de bonheur peut enfin arriver ? C'est au bon vouloir du lecteur, bien entendu, mais cette petite pointe de "romance" qui a su durer par-delà bon nombre d’obstacles et d'années ne s'est pas éteinte.

    En conclusion ? Je me suis pris d'affection pour plusieurs des personnages, Darius bien entendu, mais aussi Popeye et Réjane et je dois dire qu'en creusant un peu la fesse droite, ou gauche, j'ai trouvé quelque chose d'attendrissant sur le personnage de Dragomir. L'intrigue est entrainante sur fond de roulettes, amusante mais surtout instructive. Des petits vieux qui ont encore de quoi mettre K.O. les plus grands de ce monde en tapant là où cela fait mal (et pas besoin de force pour cela !) De vraies valeurs sont véhiculées au sein de ce récit. Il ne s'agit pas d'argent, mais de santé, de ressources, de choix faits pour la plus grande population. Le petit plus ? Les titres de Led Zeppelin mis en valeur de têtes de chapitres et de Jimi Hendrix (cool man !). Je ne connaissais pas la plume de l'auteur et c'est une sacrée découverte, piquante, drôle, sarcastique et pleine de rebondissements. Merci à la ME pour cette lecture. Alors, vous attendez quoi ?

     Extrait choisi :   

     

    « Darius eut la soudaine envie de tout laisser tomber. Il pensait récupérer des guerriers, et il avait gagné qu'une bande de collégiens en colonie de vacances. C'était sa faute. Il aurait dû insister davantage sur la discipline. Sa montre indiquait minuit. Dans précisément vingt-quatre heures commencerait l'opération House of the body, comme il l'avait surnommée d'après la chanson de Led Zeppelin. En face, de l'autre côté du canal, des fenêtres étaient allumées à la façade du palais. Visiblement, il y avait réception chez Edgar de Savenay...

    — On annule tout... J'ai pensé pouvoir faire un gros coup avec vous, je me suis trompé. Vous pouvez vous barrer. Je me démerderais tout seul.

    — Arrêtes tes conneries. On ne t'a pas suivi jusqu'ici pour t'entendre dire que tu arrêtais tout. Je te signale qu'on est plus à la caserne, et que nous aussi nous avons des trucs à régler au quotidien. Tout le monde a laissé ce qu'il avait sur le feu pour te rejoindre... »

     

     

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