• Caladrius (Laure Izabel)

     

    Caladrius (Laure Izabel)

    disponible sur le site de l'éditeur

    Caladrius (Laure Izabel)

    Auteur : Laure Izabel

    134 pages

    Thème : M/M

     

     

    Résumé :

    « Lorsqu’ils se sont dit oui devant Monsieur le Maire il y a sept ans, ils se sont jurés respect et fidélité. Secours et assistance, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie, et ce, jusqu’à ce que la mort les sépare. Ils ne croyaient pas si bien dire !

    Car ils vont embrasser la Faucheuse dans peu de temps. Si Yannou sera le premier, Gwenvaël suivra de près son mari. À moins que… !

    Une romance douce-amère qui colle à la réalité, romantique et désespérée avec un soupçon de fantastique. Laure Izabel nous offre une histoire qui ne peut laisser indifférent. »   

     
     

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    15/20

     

     
    Je remercie Maiwenn ainsi que Juno Publishing pour cette nouvelle lecture. J'avais déjà eu l'occasion de lire Laure dans un contexte qui s'en rapproche et j'avais aimé sa plume, donc c'est tout naturellement que j'ai eu envie de lire un autre récit de sa part.
     
     
    Avant toute chose, il faut savoir que le caladrius, ou calandre ou caladre est un oiseau légendaire et fabuleux du Moyen Âge, très présent dans les bestiaires où il est décrit comme ayant la taille d'un corbeau ou d'un héron et possédant de grands pouvoirs de guérison. Selon la légende, tout malade que le caladrius fixait dans les yeux était destiné à vivre, et détournait le regard étaient condamnés à mourir. Alors pourquoi un titre pareil ? Peut-être parce que l'histoire n'est pas joyeuse. Gwenvaël se laisse mourir, parce que son mari Yannou est déjà sur ce chemin. La maladie est présente depuis des années et c'est maintenant que la faucheuse va venir prendre son dû. Le virus est destructeur et ne laisse plus Yannou en paix depuis des mois déjà.
     
     
    Tous deux savent que c'est la fin d'un amour dans cette vie, mais dans l'au-delà il y aura une seconde chance, peut-être. Pour l'instant il s'agit plus de survivre avec les petits bonheurs qui peuvent encore survenir. Un simple baiser, une caresse, pourtant pour Gwenvaël ce n'est plus assez. Il aime d'un amour infini son mari et ne peut plus le combler, même si l'envie est toujours présent. Yannou n'a plus la force de continuer comme avant, bloqué dans son lit, parfois un fauteuil, mais ce n'est jamais pour longtemps. Lorsque Gwenvaël obtient une conférence dans une université, il ne sait pas, mais y va, poussé par son mari. Ces instants le rendent plus vivant que jamais, plus vivant que ce qu'il a déjà pu montrer avant.
     
     
    Une rencontre qui risque de chambouler le quotidien de Gwenvaël, par un personnage aussi énigmatique qu'imposant lors de cette conférence : Ulric. Il n'est ni étudiant, ni professeur et pourtant il est présent, soutenant le regard affolé de notre mort en sursis. Il se passe quelque chose, on ressent qu'un lien se forme, pas celui que nous pourrions penser, non, c'est plus fort, plus loin, moins évident. Les jours passent et l'état de Yannou est de pire en pire. Les descriptions m'ont fait replonger des années en arrière, lorsque j'ai vécu cette situation en étant Gwenvaël : être celui ou celle qui ne sait plus quoi faire dans ces cas. Fuir est une solution qui ne dure jamais, mais ce besoin viscéral afin de souffler et de ressentir des remords, des regrets, de se sentir mal parce que quoi que l'on fasse, nous reviendrons, peut-être pas à temps ? Et si c'est le cas, que pouvons faire pour alléger cette souffrance que nous ne ressentons pas de la même manière ?
     
     
    Le côté fantastique est très très léger pour ceux et celles qui auraient peur. c'est un peu comme un rêve, un songe, quelque chose qui ne peut pas exister et qui se retrouve dans un coin de notre mémoire. L'histoire est dure à cause du thème de la maladie et de la mort qui va forcément suivre d'une manière ou d'une autre, mais elle est également douce, par cet amour qui lie les deux personnages principaux. Gwenvaël va aller de surprises en déceptions, car ce qu'il apprend ne sera pas du tout ce qu'il aurait pu imaginer un jour. Sept années de vie commune et probablement plus pour un mensonge qui a su rester caché durant tant d'années.
     
     
    Beaucoup d'émotions et de sentiments parcourent le récit. La maladie est à combattre, mais parfois le corps ne suit plus et lorsque l'esprit décide de s'arrêter, de ne plus se battre, c'est à ce moment précis que la faucheuse viendra récupérer cette âme. L'abandon, le renouveau, cette petite lumière qui semble s'accrocher à Gwenvaël sous la forme de ce grand gaillard d'Ulric n'est pas anodine. Si le premier se pose de nombreuses questions et sait qu'il ne peut rien faire contre cette forme d'attirance, il combat lui-même cette émotion qui l'habite... Le second n'est pas là par hasard et de cette rencontre va découler cette fin particulière où les mots vont faire mal.
     
     
    Il faut s'accrocher au début, car la déprime n'est pas loin par contre, il vaut mieux être préparé au désespoir de Gwenvaël. Une profonde tristesse qui ne va pas en s'arrangeant. Le mal-être que subit Gwenvaël par ce que son cœur bat plus fort pour un autre sans vraiment que ce soit de son fait, ce mal-être parce que son mari est au plus mal et que lui pense peut-être à s'amuser, à revivre. C'est une histoire étrange qui nous emmène sur un chemin à la fois sombre et lumineux. La roue tourne et ce moment précis où nous comprenons réellement ce qu'il en est, cette roue s'écrase lamentablement sur les méfaits et la honte d'un personnage. C'est affolant de comprendre ce qui s'est produit pour en arriver là, le besoin de se repentir est fort, la peur aussi se ressent dans l'air.
     
     
    En conclusion, c'est une histoire où se mêle l'amour, la maladie, la folie, le désespoir, la vengeance, le surnaturel. Le personnage de Gwenvaël est intense et nous emporte dans son monde de réflexions et de questions. Un soupçon de légende qui prend le pas sur la fin nous laissant un sourire sur les lèvres.
     

     
    Extrait choisi :
     
     
     « — Mais bordel, tu n’es pas croyable !
    Je me lève d’un bond, furieux, et tape des poings rageusement sur la table. Les verres brinquebalent sur le plateau de métal, mais demeurent debout. Les étudiants me toisent, cinq paires d’yeux incrédules sont rivées sur moi. Je suis rouge de colère et de honte. Je ne me maîtrise plus, mes muscles de bras tremblent, la tête me tourne, un renvoi acide désagréable remonte de mon estomac tout en me laissant sur la langue un relent de malt et de café mélangés. Je me sens tanguer. Mes jambes sont molles, mon corps se dérobe. Par bonheur, avant que je ne m’étale lamentablement sur le goudron, à la risée de tous, j’entrevois Ulric se lever à son tour, se pencher vers moi et me retenir par la même occasion. Ses deux mains pâlottes m’enserrent les épaules et me soutiennent, il m’incite à réintégrer ma place.
    Lamentable, pitoyable ! Je me confonds en excuses. Or, je n’ai guère le loisir de retourner m’asseoir. Ulric n’a que le temps de m’accompagner au bord du trottoir. Tout juste au-dessus du caniveau, mon organisme se laisse aller. Le drame !
    »

     

     

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  • Commentaires

    14
    Mardi 3 Novembre 2020 à 22:36

    Peut-être pas pour tout de suite, je cherche des lectures plus légères en ce moment :) 

      • Mercredi 4 Novembre 2020 à 16:28

        Je ne comprends pas pourquoi, cette période est parfaite xD

    13
    Lundi 2 Novembre 2020 à 16:08
    Sorbet-Kiwi

    Moi qui ait besoin de doudou en ce moment, je pense que je vais passer mon chemin, mais je suis contente si tu as apprécié :)

      • Lundi 2 Novembre 2020 à 19:10

        Ah oui, non ce n'est pas doudou comme lecture :)

    12
    Lundi 2 Novembre 2020 à 10:22

    Beau retour ! Merci de la découverte :)

    11
    Kim
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 14:05

    Très jolie chronique !

    10
    Dimanche 1er Novembre 2020 à 11:03
    Steph*

    Je suis partagée. D'un côté, cette romance a tout pour me plaire mais en même temps, beaucoup trop de chagrin s'en dégage et ça me rebute un peu ...

      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 13:52

        Laure ne fait pas dans le tout rose, c'est certain :)

    9
    Samedi 31 Octobre 2020 à 22:43
    Pour le coup, je crois que je vais passer, ça ne me parle pas du tout... Une prochaine fois ^^
      • Dimanche 1er Novembre 2020 à 13:52

        C'est exactement cela, le prochain :)

    8
    Vampilou
    Samedi 31 Octobre 2020 à 18:32
    Mmm, c'est intrigant, je serai curieuse de découvrir ça !
      • Samedi 31 Octobre 2020 à 18:40

        bonne future découverte dans ce cas :)

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