•  Résumé   

    « « La première fois que je tombai amoureuse, ce fut d’une morte. Il était étrange de souffrir pour quelqu’un que l’on n’avait pas connu. J’étais encore très loin de savoir à quel point il était douloureux de perdre quelqu’un. De perdre une âme sœur. »

    Quand elle s’énamoure d’une violoncelliste mélancolique, elle sait que la Musicienne va changer sa vie. Et quand elle La perd, elle se retrouve seule avec la nuit et le froid. Ne restent alors qu’un cœur en morceaux, une note de musique suspendue et des fantômes. »   

     

     Ma chronique 


    Je ne me remercie pas d'être l'une des plus grande fan de cette maison d'éditions, même si j'en lis peu en ce moment, je les ai tous. J'ai découvert cette maison avec leur tout premier livre et je les suis, comme je peux parfois, mais toujours présente pour les sorties. Bref, tout cela pour dire que même si parfois ce n'est pas forcément un coup de cœur, je n'ai jamais été déçue à ce jour. Et c'est encore le cas pour ce petit livre, plus gros qu'une nouvelle, plus petit qu'un roman, il se situe entre les deux, une novella si je ne me trompe pas, mais le mot importe peu. Ici en une centaine de pages, l'auteur nous emmène sur la mélancolie d'un amour perdu. Cet amour qui est immortel quel que soit les circonstances, quel que soit la destinée de l'un ou l'autre. Un amour saphique si pur qu'il est  difficile de détourner le regard, la pudeur ? Non, c'est beau, triste et passionné, intense et fugace. Un feu dévorant qui les parcourt l'une comme l'autre, et pourtant... Pourtant nous ne suivons que l'une d'entre elle, celle qui vit entourée de mort, qui les rend beau, plus humains, plus vivants qu'ils ne l'ont jamais été. Des doigts qui permettent de rendre grâce à certains actes plus douloureux. La mort fait partie de la vie, de celle de notre héroïne qui se dévoile sans faux-semblants. Bien qu'entourée de ces hommes et femmes qui e dirigent vers leur dernière demeure, elle n'en reste pas moins vivante, assoiffée d'amour et pleine de vie. Un corps qui danse, un cœur qui bat et qui est capable de s'arrêter devant une Hjordis qui a les yeux fermés pour l'éternité et ressentir cet élan d'amour. De deviner ce qu'elle pouvait être, ce qu'elle aurait pu devenir si ce geste fatal n'avait pas été donné.
     
     
    Si la première page nous montre que notre femme est capable d'aimer au-delà de la mort, la suite n'est que des instants de vie qui nous le prouve. Elle l'a rencontrée, elles se sont connues et lorsqu'Elle a disparue, un monde s'est totalement effondrée. Le résumé donne assez de détails pour comprendre qu'il ne reste plus que notre thanatopractrice qui doit continuer d'avancer sans Elle. Mais comment peut-elle survivre à cela ? Leur rencontre fut la plus belle, deux âmes en peine en quelque sorte, deux instants de vérité raccrochés à un seul fil afin de les relier. Deux êtres dont l'une des deux cachent plus de noirceurs sans le vouloir Pas de méchancetés, juste un mal-être que nous lecteurs nous ne pouvons que ressentir. Au fil des pages tournées, nous comprenons que la relation entre les deux est subtile, infiniment douce, amoureuse et aussi bien capable de lumière comme de zones d'ombres. L'un ne va pas sans l'autre et la poésie du texte nous rappelle combien la vie est précieuse et fragile. Le deuil est plus qu'abordé puisque c'est le sujet principal. Attention, il vaut mieux être bien dans ses chaussures avant de le découvrir, et de toute manière vous allez en avoir plein les yeux et le cœur. Ce fameux coup au cœur que je lui décerne comme prix qui fait mal. Mal de ressentir cette douleur intense de la perte et de tout ce qui l'entoure. Les fameuses phases qui se suivent et ne se ressemblent pas. Tout le monde ne réagit pas de la même manière, tout le monde n'avance pas au même rythme. C'est difficile de demander au voisin de se relever s'il ne s'en sent pas capable alors que de l'autre côté de la route tout s'est passé en un éclair.
     
     
    Le deuil est tragique dans le sens où il laisse derrière lui des personnes qui ressentent un manque. Dans ce cas précis, il est affreux, dévorant tout sur son passage. L'incompréhension est là, impossible de faire autrement, les pourquoi qui viennent et ne trouvent pas de réelles réponses. Et même avec des réponses avons-nous envie de les entendre, de les découvrir ? Se perdre dans une suite sans lendemain, ne pas comprendre ce qui nous arrive, continuer à voir le ciel bleu devenir gris un peu plus chaque jour d'été. Ce récit gothique est entrainant dans les profondeurs de l'âme, celle qui est meurtrie si puissamment que rien ne semble l'aider. Veut-elle vraiment revenir à la vie ? C'est un point de plus qui est soulevé. Ne vous attendez pas à quelque chose de beau et lumineux, c'est beau ET sombre. Si sombre qu'il est facile de se laisser aller et de se dire "et pourquoi pas ?" Le côté "surnaturel" très léger, extrêmement léger n'est pas le retour d'Elle, je vous arrête de suite, mais il est présent dans les croyances, dans ce qui nous entoure, dans le fait que la mort n'est pas une fin en soi. Chacun est libre de penser ce qu'il veut à ce sujet, ici nous avons un personnage qui croit en quelque chose après la vie, qui ressent des choses, qui a une sensibilité plus subtile, plus fragile aussi, plus proche des nymphes des bois que des hommes des cavernes. Il y a de la magie dans l'air, dans l'amour qu'elles se sont portées et les souvenirs. Justement, des souvenirs que nous découvrons qui ne laissent que peu de place à l'imagination sur ce qui se passe réellement.
     
     
    C'est un amour passionnel, dévorant qui balaie tout sur son passage, même après qu'il ne reste plus que l'une d'entre elles. Celle qui reste, aurait également pu être un titre de ce récit, avec ses ressentis, ses émotions, sa culpabilité de ne pas avoir tout vu, tout compris, son espoir de peut-être l'entendre au-delà de la réalité. Le deuil n'est pas quelque chose que l'on peut cacher avec une serviette et hop c'est passé. Le temps peut ou ne peut pas arranger et dans notre cas précis, nous suivons notre petit brin de femme essayer vaillamment de trouver une solution et de pardonner comme elle voudrait SE pardonner. Des thèmes forts passant du passé au présent, de la beauté de leur amour à celui de la froide table de présentation. La colère intervient, l'envie de tout brûler sur son passage, de crier sur le monde entier, des émotions qui se mélangent, qui sont fortes et nous montre l'ampleur du désastre : celui de la perte de l'âme sœur. Car il s'agit bien de cela, la perte d'une part de soi-même, de sa moitié, celle qui nous permettait de respirer librement sans a-coups. C'est un récit marquant par les émotions fortes qu'il dégage, par le personnage principal qui raconte ses sentiments et le fait d'être perdue. J'ai adoré les références trouvées et je suis certaines qu'il y en a plus, comme la chanson modifiée de Renaud, le mythe de Perséphone qui est plus que visible et d'autres plus subtiles que je laisse le soin aux autres de découvrir. La plume est quasi magique, percutante, ne laissant pas indifférent. Et que dire de cette couverture qui est représentative de notre héroïne perdue dans ce brouillard de sentiments tous les plus horribles les uns que les autres ?
     
     
    Et que dire des lieux ? Il est vrai que tout le monde n'a pas la chance de vivre dans un manoir, mais est-il hanté ? Ou n'est-ce pas juste de l'imagination ? Vivre entre les morts, parmi eux, se retrouver auprès d'une maison qui a vécu, cette demeure princière qui n'abrite plus que des runes, des morceaux d'âmes ébréchées n'a plus le même cachet qu'autrefois. Les murs s'imprègnent de la vie qui passe, qui se construit et se détruit à petits feux. Un manoir qui a connu des familles, des amants, des amoureux et se retrouve avec ce désespoir, qui ne nous dit pas que lui aussi le vit mal ? Que cette demeure ne saura pas faire la part des choses ?  Cette absence est d'autant plus ressenti que chaque pièce lui rappelle la perte, l'absence de l'autre, cette soif de vivre amoureuse, heureuse qui s'est étiolé telle une odeur sur un linge trop longtemps porté qui n'existe plus que dans l'imagination. Une vague puissante qui nous envahit, nous engloutit totalement pour nous mettre à bout de souffle. Courir ne servirait à rien, les eaux profondes de la douleur nous rattrapent si violemment qu'il nous faut encore plus que de la vitesse. Cette lecture a été intense, rapide car courte, mais pas tant que cela. Je me suis imprégnée de ces mots et maux, ressentie la peine de la narratrice qui tente de tout faire pour la ramener à elle d'une manière ou d'une autre. Parfois il suffit de peu pour parvenir à avoir ne serait-ce qu'une simple goutte d'amour, parfois il suffit de cent grammes de papier pour tout comprendre. C'est là que le tragique intervient, que la compréhension s'enfonce profondément en soi et nous tire dans un sens ou l'autre pour nous faire prendre un chemin.

     
    En conclusion, j'ai été bouleversé et j'ai eu un coup au cœur en empoignant ce récit. Des mots sur des maux qui sont véridiques. Le deuil fait partie du quotidien, il ne laisse personne indifférent. La plume est entrainante, sombre, folle et courageuse, pervertie et magnifique. Les émotions sont exacerbées, les sentiments puissants rendant le personnage plus vrai que nature. La relation forte nous apporte aussi la faiblesse de croire que rien ne pourra l'arrêter, si ce n'est soi-même. La mort, est-ce une fin ou un début ? Le terminal d'une vie ou le début d'un renouveau ? Impossible de ne pas ressentir la moindre miette de texte, de ne pas savourer ses instants trop rares, trop précieux qui sont si fugaces lorsque le malheur arrive et emporte tout sur son passage. C'est une véritable claque monumentale, digne d'un tsunami que nous propose cet auteur sur un sujet difficile et ô combien réel. Le passé et le présent se mêlent par moment et c'est d'autant plus beau et tragique à la fois lorsque les yeux sont enfin ouvert sur ce qui s’appellera le lendemain sans l'âme sœur. Je pourrais continuer avec d'autres mots, mais je préfère vous laisser le soin de découvrir par vous même cette novella qui ne laissera personne indemne.
     

     Extrait choisi : 

     
     
    « Beaucoup se méprennent lorsque l'on parle de maison hantée. Une maison hantée n'est pas seulement une demeure où une forme étrange apparaît derrière une fenêtre à l'étage. C'est avant tout une maison soudain orpheline qui se gonfle de pleurs jusqu'à ce que son antre soit insupportable pour ceux qui restent. Comment peut-on ignorer la trace d'un deuil auprès d'une cheminée ? Comment faire face à l'empreinte sur le mur d'une photo retirée ? Comment ignorer la forme incrustée dans les draps, qui plus jamais ne seront réchauffés ? »


    Et parfois elle revient (Nora Lake)

     

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  • Memento Non Mori : Tome 2 - Impera (Julien Lastere)

     

     Résumé   

    « Se déroulant après les événements de Divide, Impera marque la fin de la duologie Memento Non Mori. De l’action, des machinations politiques et des révélations accompagneront votre lecture.

    Richard Vilipande a été élu Chancelier de France. Samuel Simon se réveille dans son appartement de la Capitale, bien décidé à lever le voile sur l’Histoire.

    Une révolte couve au sein des Immortels. Xanthos est acculé et devra prendre des mesures drastiques. Pendant ce temps, Atlas fait connaissance avec Jezebel, qui lui rappelle sa sœur disparue. Il lui a promis de sauver sa mère, prisonnière d’un pénitencier. Mais c’est une Mortelle, et Atlas craint la réaction de Vesna, sa camarade. Cette dernière affronte en secret un fantôme de son passé, qui pourrait bien la perdre… et emporter son entourage par la même occasion.

    Jezebel Aysun parviendra-t-elle à faire évader sa mère ? Comment la politique du nouveau Chancelier impactera les Immortels ? Les secrets de la Dernière Guerre seront-ils révélés au grand jour ? Les temps changent et rien n’a jamais été plus incertain. »   

     

     Ma chronique 


    Synopsis du premier tome :

    En l’an 1537 de l’Ère du Renouveau, un chancelier règne maintenant sur une France reconstituée. Les actions d’un collectif, connu sous le nom de Xanthos, menacent de secouer l’échiquier politique. Des Immortels, produits de la Dernière Guerre, demandent une meilleure appréciation de leurs problématiques uniques. Passé l’âge de 21 ans, ils ne souffrent plus de vieillesse, ce qui leur vaut d’être parfois marginalisés. Certains s’opposeront à leurs exigences. Mais il ne vit pas longtemps celui qui lutte contre les Immortels.


    21 ans et l'éternité devant soi, si on est un immortel, pas un être assoiffé de sang, non, juste un humain qui vit longtemps, éternellement. La mort est pour tous, mais pour eux, c'est plus difficile dans le sens où l'Humanité ne les voit ni vieillir ni mourir et cela fait peur. Pourquoi certains vivraient plus longtemps que d'autres ? Je ne parle pas de dix ou quinze ans, mais de centaines d'années ? Voire plus, voire éternellement. La jalousie ? La peur ? Peu importe les raisons, ici dans ce second tome tout est bon pour éradiquer les différents, les immortels, les gens de Xanthios, les Irradiés. Autant dire celui qui a un nez de travers a bien intérêt à se cacher et vite ! Le pouvoir change de mains, une nouvelle marionnette ? Peut-être, le pouvoir fait monter des idées farfelues et dangereuses à certain et ce n'est pas Richard qui dira le contraire. Obliger tout le monde de plus de 21 ans à effectuer le test pour savoir s'il est mortel ou non relève, à mon sens, d'une prise de pouvoir massive sur la liberté de chacun, car les résultats ne sont pas anonymes. Bien entendu, ils seront compactés dans un recoin d'un ordinateur qui va vite s'amuser à donner les informations aux plus... forts. Et ce n'est que le haut de l'iceberg. Les jeux de politique sont tenaces, criminels même et impossible de penser que tous vont survivre d'un côté ou de l'autre de la barrière. Chacun veut vivre mais différemment. Les persécutés ne demandent qu'un logement décent, un endroit tranquille et surtout un ensemble de paix. Les persécuteurs, eux ? Ils veulent le terrain, le pouvoir et les yeux plein de soleil et non de créatures qu'ils trouvent monstrueuses. Autant vous le dire de suite, ces derniers je les trouve pire que n'importe quelle créature inexistante dans ce récit. Tant de monstres parcourent les pages, cachés ou à découvert. Les cachés ne sont pas les pires, ceux qui sont en pleine lumière montrent leur vrai visage et personne ne voit que du feu ! Des mots, des actions, des gestes et le pire ? Le fait de se servir de sa propre famille alors que d'autres ne font que se battre pour eux, d'autres les piétinent pour mieux asseoir un pouvoir de pacotille. Une réelle contradiction dans les esprits qui ne fait que se creuser un peu plus à chaque page tournée.
     
     
    Il suffit de peu pour basculer dans la folie. En suivant les personnages nous comprenons que le savoir peut donner la folie, ce sentiment de ne plus s'appartenir. Une obsession d'avoir la science (pas infuse, mais presque) entre les mains et ne pas quoi savoir en faire. Le professeur Simon, nous le suivons depuis le début et les péripéties qu'il découvre sur son chemin du savoir est aussi grandiose que les recherches qu'il effectue. Comprendre comment les immortels sont nés, sont-ils vraiment des erreurs de la nature ? Ont-ils un but précis ? Qui les a mis là ? La science, ou la nature ? Descendre du singe est un regard problématique dans notre propre monde, alors qu'est-ce qui a bien pu se produire il y a des centaines d'années, des siècles même pour que des êtres tells qu'eux tous soient nommés immortels ? Le sont-ils vraiment ? (Je pense à la série Highlander en écrivant ses mots, parce qu'il n'en restera qu'un, mouahahah). Bref tout cela pour indiquer que le fait de ne pas comprendre fait faire des choix à un scientifique allant au-delà de ce qu'il peut avoir le droit. Je sais, je suis difficile à comprendre en parlant à demi-mots, mais il faut découvrir ses recherches, en comprendre l'importance et le comment il parvient à avoir des pistes pour comprendre ce que je veux indiquer. C'est passionnant ce côté recherches, tel un archéologue, il fouille dans les entrailles de la terre pour en percer des mystères jusqu'alors inconnu de tous, ou presque. Seule une poignée d'immortels auraient peut-être une idée, qui sait ? Ah Orlando, cet être qui déjà dans le premier tome nous laissait sur des doutes, des incertitudes, des idées lumineuses ou fumeuses. Cet immortel qui a des réponses mais si profondément enfouies que même le moindre appareil électrique ne pourrait délivrer sous la forme d'un message quelconque. Atlas a des souvenirs profondément ancré en lui qui le ronge et l'oblige à garder un œil sur Jess, tandis que Vesna qui ne montre qu'un visage froid s'attendrit quelque peu. Lorsque son fantôme revient la frapper de plein fouet, c'est un choc terrible. nous en apprenons tellement sur certains d'entre eux qu'il faut un moment pour s'arrêter, souffler et se dire que leur vie a été intense, terrifiante, remplie d'amertume, de douleur, mais aussi d'un peu de bonheur, parfois. J'ai adoré le rôle de Connor qui avait pris cher dans le premier récit et continue à se battre avec ses propres moyens pour assurer une survie aux siens et même un peu plus que cela.
     
     
    Chacun d'entre eux, que se soit des immortels, des irradiés ou des mortels, chacun d'entre eux donc ne veulent qu'une seule chose : vivre libre, sans contraintes, sans peur. Certains personnages sont déficients et ce ne sont pas ceux qui le montrent, bien au contraire. La beauté d'une personne ne fait pas d'elle une belle âme. Nous en découvrons un peu plus chaque jour sur certains d'entre eux. Qui aurait pu croire de telles trahisons ? OKAY, celle de la place de Chancelier, il ne fallait pas sortir de St Cyr pour ne pas voir que c'est une place qui plaît terriblement, mais qui n'est que celle d'un pantin. Le marionnettiste est bien plus important. Par contre, il s'agit d'un autre dont je n'aurai jamais cru cela et c'est un choc. Comme quoi les sentiments ne servent pas à grand chose (désolée, ma grinch attitude ressort, mais c'est bien cela). Faire cela pour... ça ? Pour une miette de regard, un besoin oppressant d'être reconnu, vu de nouveau ? En écrivant ces mots je viens de soupirer, oui je suis trop froide, mais qu'importe les autres, seul nous-même comptons (et mon fils bien entendu, mais ça c'est une autre histoire). Faire confiance aveuglément ne mène à rien qu'au malheur et nous en avons de nombreuses preuves. Passé cet état de fait, retournons auprès des principaux qui mine de rien sont nombreux, mais il est si facile de les suivre dans leurs aventures. Car il s'agit là d'une aventure humaine, pleine de sentiments, de contradictions, de peur, de fuite, de besoin de liberté. Sauver une mortelle par des immortels ? Éviter des pièges, des trahisons pour un peu de pouvoir, d'argent ou rester en vie un peu plus longtemps ? En qui peuvent-ils faire confiance ? C'est la question que se pose souvent Jess alias Jezebel, Atlas, Vesna, Connor et bien d'autres encore. Qui peut bien leur dire qui sont les véritables alliés ? Même les ennemis ne sont pas toujours ceux que l'on pourrait croire. Des alliés profiteurs, mais qui encaissent, énormément et d'autres qui les lâchent pour... à eux de choisir. Les secteurs sains sont rares et tandis que la plupart des irradiés se cachent pour ne pas montrer ce qu'ils sont devenus, d'autres sains (mais pas d'esprit) s'amusent (je n'ai pas d'autres mots) à se "déguiser", pour plus, toujours plus de... Tant qu'il y aura des hommes capables du pire, l'Humanité ne cessera pas de se déchirer.
     
     
    C'est là que le jeu de pouvoir intervient, que la politique ne fait pas que montrer le bout de son nez ! Elle est partout, dans les moindres recoins aussi bien de la science que des êtres humains, des irradiés, elle s'enfonce si profondément que n'importe quel rat peut ressentir ses griffes. Car il s'agit de griffes acérées qui ne comptent pas lâcher le morceau. Ce besoin de tout connaître sur les différents, sur leur nature profonde, sur leur différence et jouer avec pour amener la peur, ça dans notre monde nous le connaissons aussi. Xanthios est un groupe qui veut la paix, quitte à avoir des pertes, quel est le nombre acceptable de vie humaine qui pourrait être perdue pour sauver toute une terre entière ? Mais Xanthios n'a pas que des amis et entrer chez eux, c'est à la fois trouver une famille et une malédiction. Une famille qui vous protégera coute que coute, mais une malédiction de ne pouvoir jamais en ressortir vivant. RIP l'un de mes préférés. Bon, d'accord, l'auteur ne s’embarrasse pas des vivants, il traine les cadavres les uns après les autres, juste à temps pour en sauver d'autres, pour envoyer des informations, ou bien trop tard pour une âme. Les cimetières ne doivent jamais être vide avec notre auteur, mais passons, ce n'est qu'un détail au final. Pas de guerre sans morts ! Au-delà des jeux de pouvoirs, de la politique ancrée, des renversements susceptibles de sauver certaines âmes, de trouver LA vérité, au-delà des cavalcades, des combats, des trahisons, des jeux de cache-caches avec la Brigade (alors eux, je n'ai pas envie de les croiser vu leur équipement !) de la recherche incessante pour sauver une mère et la ramener à sa fille, pour montrer au monde entier qu'ils ne sont pas si différents que cela, que jouer avec des pions n'est pas si drôle... Nous avons Jess qui fait des choix. Celui de vivre, de se battre, de donner le meilleur d'elle-même, de garder ses amis proche autant qu'elle le peut, de suivre son instinct même si parfois elle devrait savoir écouter. Sa volonté, sa liberté, telle une hirondelle n'est pas en prison, elle peut s’envoler, rêver grâce à ses graffs et ses souvenirs, ses espoirs. Sa dernière lettre est émouvante, celle qui vient après tout, celle qui devrait monter la sagesse. J'allais oublier le nombre de révélations !!!!! (Mais il faudra le lire pour tout savoir, mouahahah.
     
     
    En conclusion, je pourrais continuer à vous donner d'autres indications, j'en ai des frissons tout le corps en écrivant cette conclusion. Les personnages sont attachiants et attachants. Le monde crée par l'auteur montre des défaillances de tout système, dès qu'une personne est différente, il faut la décortiquer, quitte à l'autopsier pour en découvrir le pourquoi. La différence, ce qui fait peur, car justement ils ne sont pas comme tout le monde (en même temps le voisin n'a pas ta tête, mais passons). La jalousie, ce qui va donner des méchancetés gratuite, parce que pourquoi lui a droit à un centimètre de plus sur sa baguette et pas moi (alors que c'est le même poids, mais passons) Ce ne sont que des métaphores, mais l'auteur pointe où cela fait mal, où nous devrions d'abord commencer : accepter la différence, faire avec et avancer ensemble. Nul doute que vous voudrez en suivre une partie pour les réconforter, vous battre à leurs côtés, montrer votre détermination à un monde plus juste. Dans toute guerre, il y a des pertes, lourdes, des deux côtés et pas uniquement physique. Moralement, mentalement, les êtres vivants sont pris à partis, bloqués entre deux feux et ne savent plus comment tourner rond (ou carré). La politique a une grande partie dans ce récit, mais elle passe toute seule dans le sens où la plupart du temps elle est cachée par d'autres actions. Un homme devant une foule ne fait pas de miracles, ce sont les armes derrière lui qui les font taire. Ce n'est pas un seul homme qui va réussir à faire basculer leur monde dans un sens ou l'autre, mais un ensemble de bonnes volontés qui pourra peut-être, un jour, redonner cet espoir tant manqué. J'ai adoré suivre les aventures des personnages, de comprendre leur point de vue, de subir de plein fouet leur échec, mais aussi leur douleur et leur bonheur même fugace. Et cette fin !  Je n'en dirais pas plus, mais même si le deuxième tome clos cette série, je reste persuadée que tout est possible pour une suite. Alors chef ? Un grand merci pour cette lecture !
     

     Extrait choisi : 

     
     
    « Plus une goutte d'eau dans la gourde. Jezebel dévala une pente, se releva et secoua le sable dans ses cheveux. Son blouson lui servait d'ombrelle, l'hirondelle n'avait pas l'habitude d'autant de lumière. Les lieux étaient magiques, elle en convenait, mais la magie était noire. Jezebel était trempée, non pas d'eau, de sueur. Sa peau lui semblait fondre sur ses os et devenait rouge, comme marquée au fer à plusieurs endroits.
    L'horizon s'étendait dans des infinis, Jess ne trouvait aucun repère pour s'orienter. À vrai dire, elle marchait à l'aveugle, les yeux plissés à cause du soleil. Elle se sentait perdue, elle se savait perdue, mais elle ne regrettait pas d'être partie. Son exil lui servait de refuge.
    Plusieurs silhouettes passèrent dans la distance sans que Jezebel ne put dire si c'était un mirage. Elle se jeta tête la première dans le sable. Elle craignait que des Irradiés s'en prennent à elle. Elle avait toujours une mission... »

     

    Memento Non Mori : Tome 2 - Impera (Julien Lastere)

     

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