• Clin d'oeil (Mel 2.2)

     

     

    Clin d'oeil (Mel 2.2)

     

    De ténèbres et de sang (Frédéric Livyns)

    Auteur : Mel 2.2

    187 pages numérique

    Thème : Contemporain

     

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     Résumé :

    « Suite à un accident de voiture, Peter, vingt et un an, est diagnostiqué en état végétatif. Cependant, sa conscience et sa mémoire sont loin d’être mortes, elles persistent. Au bout de trois ans de paralysie, il reçoit la visite de Wendy, mystérieuse jeune fille sarcastique dont il se moquait autrefois. Elle est la seule à croire en lui. Ensemble, ils vont établir une forme de communication par clignements d’yeux afin que le jeune homme sorte enfin de ce néant de solitude et atteigne le bonheur.   »    

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    La dame aux papillons (Jess Swan)

     

    Je vais commencer par un grand merci à Mel pour me l'avoir fait lire. Je connaissais déjà l'auteur dans un style plus fantasy et lorsqu'elle m'a envoyé le résumé, j'ai dis oui, histoire de voir comment elle écrivait sous ce thème, mais surtout parce que traiter de ce sujet me semblait compliqué et je voulais voir comment elle s'en sortait. Ensuite j'aime beaucoup la couverture qui signifie beaucoup une fois que l'on a terminé la lecture. Et enfin je le dis de suite, même si elle le sait, je lui en veux de m'avoir fait pleurer ! Mais commençons par un rapide résumé.

     

    Peter est un jeune homme d'une vingtaine d'années qui suite à un grave accident de voiture se retrouve déclaré végétatif par le corps médical. Oui, mais, car il y a un mais, les médecins l'ont diagnostiqué une seule fois, sans revérifier derrière et il se trouve que son esprit lui est toujours en fonctionnement, contrairement à son corps. Mauvaise interprétation des résultats ou passé à côté de quelque chose ? Peut-être toujours est-il que tous le voient tel un légume. L'arrivée de Wendy – passons le nom de famille qui m'a bien fait rire – va bouleverser le quotidien de Peter qui ne connaît que les journées morbides qui ne font que l'enfoncer un peu plus. Elle ne croit pas qu'il soit en mort cérébrale et pour en avoir le cœur net, elle va le confronter et voir ce que cela donne.

     

    Pas de banalité dans ce livre, un homme brisé physiquement, une femme dans le même état émotionnellement... L'accident est arrivé, point final, et la suite est là, très vite. Pas de fioritures, pas de dentelles, juste l'essentiel. La douleur, la tristesse, le désespoir et enfin la lueur d'espoir lorsqu'elle, Wendy, apparaît dans l'encadrement de la porte. Cette jeune femme redonne le goût à la vie de Peter – bon à force d'écrire les prénoms cela devrait faire tilt, Peter, Wendy, Wendy, Peter... Il ne manque plus que le tic tac pour faire peur au capitaine Crochet. Peter Pan pardi ! Un conte qui semble merveilleux en apparence, le pays imaginaire, les enfants perdus... C'est ce pays imaginaire qu'elle va apporter à Peter, par sa présence, ses piques, sa joie de vivre, mais aussi ses expériences, ses émotions, car entre eux deux il n'y à pas de bisounours'land, au contraire. Elle le cherche, le titille, lui lance des piques. Le passé à beau être derrière eux deux, certains points ne sont pas forcément aplanis et le fait qu'il se soit moqué d'elle durant leur scolarité n'est pas en sa faveur. Pourtant il se passe quelque chose entre eux et même si on comprend vite pourquoi elle est là, j'ai beaucoup aimé la façon dont elle dit le voir comme un cas à traiter.

     

    « J’ai l’air con ! »

    — Oui, mais tu es debout ! rétorque-t-elle.

    Je flotte en position verticale, et mon ange me tient par la taille et l’arrière du crâne. Effectivement, j’ai presque l’impression d’être sur mes pieds.

    — Tu danses, beau gosse ? minaude Wendy.

    Wendy fredonne la valse de l’acte un, une main calée dans mon dos, une autre tient la mienne. Elle me fait tournoyer dans l’eau en rythme avec la musique qu’elle entonne. Je me détends enfin et je finis par me ficher du regard des autres. La jeune femme ne se préoccupe jamais ce que pensent les personnes qui nous entourent. Elle vit notre relation à fond, sans émettre de doute. »

     

    Peter apprend énormément sur lui-même et les autres et dans le même temps, nous lisons les réactions de chacun. Père, mère, frère, amis, chacun à sa manière de réagir face aux conséquences de l'accident/ Le rejet, la peur, l'incompréhension, la douleur, tout se mélange. Entre ceux qui gardent l'espoir et les autres qui n'y croient plus, qui semblent dérangés par la simple présence de l'accidenté, l'auteur rassemble tous les avis, toutes les pensées qui peuvent exister face à un tel drame. D'autres personnages m'ont semblé important, comme Michel, l'un des meilleurs amis de Peter qui s'en veut terriblement. Chacun des protagonistes va apporter une pierre à l'édifice et faire en sorte de ne pas être un fardeau, à proprement parler. La relation entre Peter et Wendy va s'établir dans un climat spécial et ce que j'ai aimé, c'est qu'au bout d'un moment, un échange se fait entre eux, ce n'est plus une simple aide qui va vers le jeune homme, car lui aussi veut l'aider. Deux âmes brisées qui recherchent juste un peu d'amour et d'espoir.

     

    « Elle tournoie dans tous les sens sa pochette, allume son portable, l’éteint. En d’autres termes, elle trépigne sur place. La lumière disparaît, les musiciens s’installent, des étincelles dansent dans les yeux de Wendy. Je suis surpris, car la qualité de l’orchestre, combiné aux chorégraphies, s’accordent à merveille. Je pensais m’ennuyer et passer tout mon temps à observer la mine éblouie de mon invitée, mais je me prends au jeu et apprécie le ballet à sa juste valeur. Je commence à comprendre ce qui lui plaît autant dans le lac des cygnes. C’est un spectacle indémodable. Cependant, je m’assombris lorsque je me mets à fixer les mouvements de jambes des danseuses. Au départ, j’avais trouvé ridicule le costume moulant et la façon de se déplacer de l’interprète du prince Siegfried. Au fil du temps, je finis par devenir envieux. On dirait que cet homme vole. Sa partenaire semble aussi légère qu’une plume entre ses bras. Combien d’années d’entraînement leur ont-ils fallu pour atteindre une telle performance ? Combien de mois me faudra-t-il pour remuer d’un centimètre mon index ? Je ne suis plus qu’une tête accrochée à un corps mort. Tout mon enthousiasme retombe et je ne regarde plus le ballet jusqu’à l’entracte. J’en suis incapable… »

     

    Les phrases se lisent très vite car, d'une part le récit est fluide et d'autre part à cause de la longueur des chapitres : courts et directs. Le sujet abordé n'est pas simple, car il s'agit tout de même d'un "miracle" médical. Mais je me dis que cela peut arriver, il suffit que les médecins n'aient pas vérifié une seconde fois l'état de l'accidenté, parce que cela coûte excessivement cher dans la réalité. Un hématome qui se résorbe, cela peut arriver. Ce livre donne un aspect de l'espoir différent de ce que l'on peut lire ailleurs et nombreux sont ceux qui ont besoin d'y croire, d'avoir cet espoir. Ce n'est pas de la réalité bien entendu, certains faits sont, pour ma part, plutôt irréalisable, mais cela fait du bien de se dire que cela peut arriver, car les miracles existent si on regarde bien. Mel a osé me faire pleurer avant la fin ET à la fin. Pourtant ceux qui me connaissent savent que ce n'est pas gagné, surtout dans un thème de ce type. N'hésitez pas à le lire, ne pensez à rien et laissez vous porter par les mots.

     

    Un dernier extrait juste parce qu'il est léger et m'a fait rire :

     

    « — David, tu n’as pas bientôt fini d’embêter ta sœur, intervient leur mère. Bienvenue, Peter. Et navrée de vous rencontrer au milieu de ces deux zigotos. Vous savez, il y en a qui pense que l’intelligence est héréditaire, les autres ont des enfants.

    OK ! Les Cortizon sont définitivement siphonnés du bocal. Même l’avocate pince-sans-rire lance des vannes à deux balles. Je crois que j’adore ma belle-famille satirique. J’ai toujours apprécié les blagues de mauvais goût de Wendy, elles baignent de sincérité et d’authenticité, ce qui est plus plaisant que l’hypocrisie que véhiculent les autres par égard à mon état de santé. Je ne comprends pas les réticences qu’avait Wendy à me présenter, elle me l’expliquera, sans doute, plus tard, car je perçois dans son apitoiement qu’il y a anguille sous roche. Nonobstant, elle a raison sur un point, sa mère garde constamment l’oreille collée au téléphone. On dirait qu’il est greffé à sa tête. »

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  • Commentaires

    5
    Vendredi 8 Mai 2015 à 18:22

    Euh et bien il risque d'y avoir un nouveau déluge alors ^^

    4
    Vendredi 8 Mai 2015 à 18:21

    Gloups... je suis pas sensible, j'ai lâché ma petite larme !

    3
    Vendredi 8 Mai 2015 à 18:13

    Ah non mais non !! J'aime pas pleurer !! (Je suis hyper sensible :O )

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    2
    Vendredi 8 Mai 2015 à 18:09

    Ah ah tu peux sans problème et si tu es un tantinet sensible, prévois un peu de mouchoirs !

    1
    Vendredi 8 Mai 2015 à 16:52

    Il me tente pas mal ce livre !

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