• Condor (Caryl Férey)

     

     

    Condor (Caryl Férey)

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    Masse Critique Spéciale

    Babelio/Ed. Gallimard

     

    Auteur : Caryl Férey


    416 pages papier

    Thèmes : Policier, Thriller

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    Résumé :

    « Condor, c’est l’histoire d’une enquête qui commence dans les bas-fonds de Santiago, submergés par la pauvreté et la drogue, pour s’achever dans le désert minéral d’Atacama… Condor, c’est une plongé dans l’histoire du Chili, de la dictature répressive des années 1970 au retour d’une démocratie plombée par l’héritage politique et économique de Pinochet… Condor, c’est surtout une histoire d’amour entre Gabriela, jeune vidéaste mapuche qui porte l’héritage mystique de son peuple, et Esteban, avocat spécialisé dans les causes perdues, portant comme une croix d’être issu d’une grande famille à la fortune controversée….»
     

    A propos de l'auteur :

    Caryl Férey vit à Paris. Après s'être aventuré en Nouvelle-Zélande avec sa " saga maorie " (Haka et Utu), en Afrique du Sud avec Zulu (récompensé entre autres par le Grand Prix de littérature policière en 2008 et adapté au cinéma en 2013) puis en Argentine avec Mapuche, il nous entraîne avec Condor dans une exploration sombre du Chili, dans une course-poursuite sanglante transfigurée par l'amour. Le nouveau roman de Caryl Férey nous fait voyager et frémir autant que réfléchir et nous rappelle, s'il le fallait, que l'auteur s'est imposé comme le maître du thriller des grands espaces et de l'ailleurs.

    Yem, tome 1 : le grand rift (Gilles Milo-Vacéri)

    Condor (Caryl Férey)

    Je remercie Babelio et sa masse critique spéciale, ainsi que la maison d'édition Gallimard pour m'avoir permis de lire ce roman. Je suis juste très déçue de ne pas avoir pu venir rencontrer l'auteur dans leur locaux, un problème de voiture...  Mais au moins j'ai beaucoup apprécié ma lecture.

     

    Condor...

     

    Rien que le titre apporte déjà des frissons. Ce simple mot est à l'origine un nom commun masculin qui désigne deux espèces d'oiseaux de proie de type charognard. Et c'est tout à fait ce qui se passe dans l'histoire. La Charogne dans toute sa splendeur qui vit au coeur du Chili. Trafic de drogue, pauvreté extrême, assassinats purs et simples, politiciens véreux... C'est dans cette ville, ce contexte qu'évolue Gabriela, une jeune étudiante en cinéma, adorant faire des vidéos, mais également Stefano, un vieil homme dont la vie ne l'a pas épargné : un ancien militant de la garde révolutionnaire au début des années 70. Exploiter l'humain dans toute sa splendeur, le rabaisser plus bas que terre, l'obliger à payer des dettes encore et encore jusqu'à n'être plus rien qu'un cadavre qui ne rapportera plus jamais rien. Esteban est avocat pour les causes perdues et uniquement celles-là. Lui aussi à un pied dans ce monde, tout comme son associé Edward. Les étudiants se révoltent comme ils peuvent, obligés de fuir lorsque la "milice'" qui n'hésite pas à mettre à terre le premier qui ose l'ouvrir.

     

    « Patricio s'était rendu chez les parents de Juan Lincano, un jeune Mapuche trouvé mort un jour avant Enrique. La famille vivait à six entassée dans un baraquement de briques mal cimentées sans chauffage ni eau courante, quatre enfants qui n'étaient plus que trois et un couple qui survivait de commerce informel. Le raccordement à l'électricité, l'humidité, le poêle où l'on cuisinait, la maison familiale laissait l'impression d'un courant d'air empoisonné. Juan avait contracté une pneumonie deux ans plus tôt, mal soignée, et sa cadette avait failli mourir peu après sa naissance. Pour le reste, les parents semblaient eux aussi dépassés par les événements : ils ne savaient pas si leur fils aîné se droguait, comment il avait pu s'en procurer, ce qu'il faisait la nuit dehors... »

     

    Le décor est planté. Les rats courent les rues et les bâtiments. De pauvres gens tentent de s'en sortir sans avoir la tête hors de l'eau. Père Patricio est un homme bon, généreux et de valeur. Il apporte une aide spirituelle et matérielle – autant qu'il le peut – aux habitants. Il agit tel un pilier entouré comme il se doit. C'est un homme qui a de l'humour, est à l'écoute des autres et sait combattre avec les mots.

     

    3 parties distinctes composent le récit. Trois parties qui nous dévoilent les espoirs de chaque personnages, les combats perpétuels pour une liberté qui n'a que le nom. La dictature bat son plein et deux mondes s'affrontent : les plus riches qui, à coup de billets, vivent comme des rois, sans avoir peur de la moindre ombre derrière eux. Ces hommes et femmes qui en veulent toujours plus et qui ont les moyens. Et les autres, ceux à qui ont leur fait des promesses qui les enfoncent un peu plus, les aidant à mettre un pied dans la tombe encore plus vite.

     

    Cette histoire est très complète dans le sens où nous ne nous ennuyons pas : thriller, policier, romance, politique, suspense, frissons, histoire du pays... L'amour est au rendez-vous dans un tel chaos mais à quel prix? Est-ce que tout n'est pas qu'une simple illusion pour ne pas voir la misère ? Non, parce qu'il ne s'agit pas d'une simple passade. Les événements s'enchaînent à un rythme effréné. La mort de jeunes va tenir à coeur quelques personnes. Mais que fait la police ? Très bonne question, qui graisse la patte de qui ? Qui est vraiment intègre ? Plusieurs histoires débutent et se retrouvent au même endroit. Le début est chaotique, le rythme plutôt lent. Et puis tout s’accélère. Les meurtres arrivent, le trafic de drogue est déjà installé, les monstres sortent des sous-bois pour montrer qui est le maître. Rien ne les arrêtent. Rien ne leur fait peur. Le danger? C'est eux qui l'ont crée.

     

    Et puis il y a aussi l'histoire des mapuches, Gabriela en fait partie. Son passé est dévoilé, tout comme celui de sa famille. La magie qui les entoure, le fait d'être capable de parler avec la terre est un don, mais aussi une malédiction. Un brin de surnaturel avec les visions et les esprits. J'ai adoré Gabriela avec sa fameuse caméra dont elle ne se sépare jamais. Je me dis que j'aimerai découvrir ce qui se passe une fois le livre terminé pour elle.

     

    « Elle vit la tombe de Victor Jara et le drapeau mapuche qui flottait dans la brise d'un ciel d'été.

    Elle vit sa soeur tenant son bébé et l'homme qui les caressait.

    Elle vit le serpent du fond des mers, qui lui chuchotait son nom maudit à l'oreille.

    Elle vit le Mal, droit dans les yeux.

    Les poils de Gabriela se hérissèrent. Le noir se fit soudain : dédoublée, flottant maintenant au-dessus de la plage, esprit-oiseau, elle vit Esteban qui remontait le chemin vers le bois où ils avaient garé l'Aston Martin. »

     

    J'ai aimé l'histoire dans l'histoire, celle écrite pas Esteban. Un peu de poésie, un peu de chant, beaucoup de noirceur dans cet écrit mais il parle avec son cœur, son esprit et sa déraison.

     

    Je pourrai continuer encore de parler de ce livre jusqu'à demain. J'ai suivi les aventures de Gabriela, de Stefano, d'Esteban, d'Edward, du Père Patricio, de Daddy, d'El Chuque et de bien d'autres personnages avec "plaisir". Plaisir parce que l'auteur nous emmène de gré ou de force dans des lieux insoupçonnés.Mais "plaisir" parce que des pertes sont inévitables. La lecture est riche en rebondissements et en situations. Au final, le passé n'est pas si lointain que cela. L'espoir est la pièce maîtresse de cet échiquier, mais qui saura s'en approcher sans se brûler les ailes ? Pour le savoir, il suffit de le lire.

     

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  • Commentaires

    5
    Dimanche 8 Mai 2016 à 09:11

    Très belle chronique, je me note de suite ce livre ! ^^

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    4
    Samedi 7 Mai 2016 à 21:58

    Superbe chronique , comme le dit Vampilou ton accroche est géniale et donne envie.

      • Samedi 7 Mai 2016 à 22:17

        je crois que j'étais inspirée, merci beaucoup :)

    3
    Vampilou
    Samedi 7 Mai 2016 à 20:08
    Houuuuu, j'adore ton introduction, elle donne déjà des frissons, alors je note !
      • Samedi 7 Mai 2016 à 21:13

        Merci pour l'introduction et bonne future lecture :)

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