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De fil en aiguille
Auteur : L. Lemaire (Atout Lignes)
Date de publication: Octobre 2013
4ème page de couverture :
Le don d’empathie! Bénédiction ou malédiction?
Que feriez-vous si vous étiez en mesure de percevoir toutes les émotions extérieures? L’euphorie, l’amour et le bien-être ne sont malheureusement pas les seuls sentiments éprouvés par l'être humain. Le stress, la peur, la douleur et la haine en font également partie.
Seriez-vous capable de supporter un tel flot de sensations, parfois au même moment?
Morgane Liemare, psychologue pour enfants et consultante à la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres, parvenait à canaliser son empathie.
Le capitaine Franck Benafi fit de nouveau appel à elle pour l’aider à résoudre un crime commis au bois de Boulogne.
Cette fois, Morgane n’allait pas seulement démasquer le meurtrier, mais également changer le cours de la vie de son fils Rémi.Fait partie de la trilogie Le Monde de Morgane (Lydie Lemaire)
Je vous présente donc le tome 2 de l’histoire de Morgane Liemare, psychologue pour enfants. Entre le premier et le deuxième volet de cette trilogie prévue, il se passe quelques années, six pour être plus précise et nous retrouvons Morgane et son entourage dans une nouvelle aventure. Quelques éléments donnés sur ces six années, avec parcimonie tout au long du roman sans faire de flash back toutes les cinq minutes, ce qui est très appréciable pour ma part, mais plus en tant que souvenirs. Leur vie à continué son petit bonhomme de chemin, avec des hauts et des bas pour tous, mais rien d’extravagant. Je tiens également à préciser, que ce tome deux peut être lu sans que le un ne soit passé entre vos mains, pour la simple et bonne raison que le prologue donne les éléments succinctement de ce qui c’est passé avant, un bon point pour quelqu’un comme moi qui avait lu « Regarde-moi » il y à quelques mois déjà.
Dès le premier chapitre, nous arrivons sur les lieux d’une scène de crime, avec le Capitaine Franck Benafi. Une jeune femme vient d’être retrouvée dans les bois de Boulogne et l’affaire allait plus compliquée qu’elle n’y parait. Lorsqu’un crime est commis, les premières questions se bousculent, qui à bien pu faire cela, pourquoi lui avoir ôté la vie, quel monstre peut s’amuser ainsi, mais surtout comment un tel acte à pu se produire ? Morgane Liemare est donc appelé en renfort, mais Rémi, son fils, également. Commençons par l’intrigue. Comme pour le premier tome, nous savons très vite, trop vite les éléments, même qui est l’assassin, mais ici l’intrigue tourne dans un sens peu commun, un peu tel Columbo : il sait qui est l’assassin et pose les questions qu’il faut pour pointer du doigt le coupable. Donc même sans chercher durant des heures qui est l’auteur de ces crimes, la déduction est tout aussi importante et facile à suivre. Donc en lisant vous trouverez rapidement celui qui est responsable, mais en parallèle, nous avons également plusieurs petites histoires qui se mêlent sans aucun problème à l’enquête.
« Elle contempla bouche bée le balcon où trois hommes effleuraient les touches d’un magnifique orgue, à la manière de courtisans. La douce mélodie imprégnait l’endroit tel un ange déchu implorant son Dieu de lui rendre ses ailes. »
Nous sommes en compagnie de Rémi, qui est devenu un véritable jeune homme, mais qui n’arrive pas à former une bulle de protection autour de lui, ressentant les émotions des personnes de son entourage, le déstabilisant énormément. La quatrième de couverture est explicite, est-ce une bénédiction ou une malédiction de ressentir les émotions des autres ? Les débuts pour Rémi m’ont semblé difficiles et cela ne s’arrange pas avec le fait qu’il va aller avec sa mère, aider lors de cette enquête. Beaucoup d’indices, comme les maux de ventre de ce jeune homme en voyant une photo, ou la couleur des yeux m’ont tout de suite fait penser à quelqu’un de son passé et je dois dire que je n’étais pas étonné de savoir que j’avais trouvé le pourquoi il se sentait si mal à un lieu précis. Je me suis juste dit que cette personne avait réussit à faire le mal partout où ces doigts se posaient. Rémi va tenter d’apprendre à se servir de ce qu’il ressent, mais le chemin sera rude, je n’en dit pas plus sur ce sujet, car je pense que ce chemin est à découvrir par soi-même et que c’est un très bon apprentissage de la vie, même si nous ne sommes pas doué d’empathie. L’autre petit fil conducteur émane d’une petite fille qui se retrouve dans un hôpital pour une opération, mais des circonstances vont la mettre sur le chemin de Morgane. Je n’en dirais pas plus à ce sujet, mais les moments entre les deux personnages sont poignants de vérité et font froid dans le dos. Bien entendu, nous voyons notre héroïne dans son quotidien, tel le sport, mais également dans son travail et la souffrance émotionnelle des enfants est toujours présente, les secrets les plus inavouables sont les plus tenaces à faire jaillir, mais une fois fait, la souffrance ne s’éteint pas pour autant.
« Morgane saisit une chaise qu’elle plaça près du lit pour se rapprocher de la fillette. Elle se présenta à elle en tant que psychologue, prétextant une simple visite de contrôle. Mag resta un court instant à dévisager la jeune fille dont la longue chevelure rousse et bouclée tapissait l’intégralité de son oreiller… »
Franck, Rémi et Morgane… Que dire de plus sur ces trois personnages, qui vont rejoindre Jean Pantani, Capitaine également et donner un véritable plaisir à lire lors de leurs diverses joutes verbales ? Entre ironie, sarcasmes, énervement, mais également respect mutuel, nous sommes servis par un panel de sentiments qui m’a fait sourire plus d’une fois. Concernant les autres personnages dits secondaires, j’aime beaucoup Chris, le légiste, il à des habitudes et un franc parler à faire sourire, sans oublier que c’est un charmeur invétéré. Avec Morgane j’ai adoré leurs échanges verbaux dans un langage plus soutenu, un véritable moment de complicité dans l’amitié. Jack, le mari de Morgane est beaucoup moins présent dans ce tome, mais les moments d’intimités entre les deux sont emprunt de douceur, de tendresse, j’ai pu ressentir l’amour qu’ils portaient l’un à l’autre au travers de leurs petits mots, de leurs gestes et surtout la dernière scène de Jack dans la cave. Il serait prêt à tout pour sa femme, quitte à tuer : un amour sans concession. Je regrette le fait que Ronnie, le frère de Morgane ne soit pas plus présent, en fait, il ne l’est pas physiquement, mais les autres protagonistes pensent et parlent de lui, mais j’aurais aimé le voir, même dans la simple vie de sa sœur. Quand au médecin Samuel Valmont il me sort par tous les pores de la peau, exécrable à souhait, il me fait penser à un tyran ! Dommage son nom de famille me fait penser à un certain barbu du prénom de Guillaume qui me semble être le contraire dans la réalité! Un petit pincement au coeur pour Franck à la fin du livre, mais les toutes dernières pages sont amusantes!
« Morgane observa pétrifiée la porte s’ouvrir. Une silhouette sombre s’avança lentement, en se dévoilant plus précisément au fur et à mesure de ses pas…
… L’humidité ambiante et le froid auraient dû la mettre sur la voie, mais l’affolement avait obscurci son jugement, ainsi que toute réflexion. Elle essaya de reprendre le contrôle pour savoir ce que l’homme qui se tenait en face d’elle ressentait. »
Pour conclure, vous aurez compris que j’ai vraiment apprécié cette lecture, par rapport au tout premier. Nous en avions discuté rapidement avec l’auteure et il est vrai que le premier livre n’est pas toujours parfait, d’ailleurs, un livre parfait n’existe pas et sincèrement il m’ennuierait profondément, mais il y avait pas mal de petits problèmes qui m’avait gâchés la lecture, je ne l’avais pas caché, pas ici. Déjà très très peu de fautes dans le texte, qui est par ailleurs bien mieux travaillés, beaucoup plus fluide également et la description de l’héroïne n’a plus rien à voir avec la première donnée dans « regarde-moi ». Les idées se tiennent bien, l’intrigue se lit toute seule, donnant plus d’émotions, c’est le cas de le dire ici, au lecteur. Il y à un véritable travail bien plus important de fourni, que se soit dans les descriptions que dans la manière d’écrire. De mon point de vue, je dirais qu’un peu plus de mystère aurait été un plus, tout comme étoffer un peu plus sans aller tout de suite aux différents buts, ce qui est plus du détail à ce niveau. Mais il tient en haleine le temps de comprendre, pour ma part cela à été court, mais les frissons ont été présents : de dégouts, comme de plaisir, un véritable mélange des sens !
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