• Le croquemitaine (Christelle Rousseau)

     

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    disponible sur Amazon

    Amisseum, tome 1 : les terres inconnues (Maes Larson)

    Auteur : Christelle Rousseau

    292 pages

    Thème : Horreur

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    Résumé :

    « Un enfant est porté disparu. Il a été enlevé chez lui en pleine nuit. Un message signé « Le Croquemitaine » est laissé sur place.
    Ce sera le premier d'une longue série.
    Ce tueur est insaisissable, invisible et n’a rien à envier à son modèle Jeffrey Dahmer, dit « le cannibale de Milwaukee ». Il va semer la terreur dans une petite ville tranquille du lauragais.
    Sous la pluie automnale, les esprits s’échauffent et un homme est appelé à la rescousse. Un ancien profiler du FBI devenu professeur de criminologie à Toulouse. Entre lui et le Croquemitaine s'est installé un jeu du chat et de la souris depuis près de vingt-quatre ans. Cette fois, il doit entreprendre une véritable chasse à l’homme aussi délicate que perverse, pour mettre ce monstre hors d'état de nuire.
     »  
     
     

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    16/20

     

    Le croquemitaine... croque, croque les mitaines...
     
     
    Le croquemitaine, une légende, un conte pour les enfants pas sage. C'est le monstre par excellence qui ressort lorsque l'on veut qu'un enfant ne bouge pas telle une image. Il peut avoir n'importe quelle apparence, il est là, juste pour attraper les vilains qui n'écoutent pas leurs parents et le mal est capable de tout. Mais ce n'est qu'une légende, celui que l'on imagine avec une longue robe noire et un nez pointu, comme dans les cinq légendes où il fait tout ce qu'il peut pour détruire les rêves des enfants. Il est ce loup sur deux jambes qui peut dévorer le méchant garçon ou la vilaine fille afin de le remettre dans le droit chemin. Les légendes sont des histoires que nous aimons raconter, pour se faire peur, pour donner un sens à une vie morne, ou pour juste s'amuser auprès d'un feu de camp. Mais ici, la légende n'est pas qu'un simple conte de fée, enfin si on peut appeler cela un conte de fée.
     
     
    - Là où la nuit arrive, les monstres sortent des placards, de dessous le lit. Ils se lèvent, attrapent et dévorent tout sur leur passage, sans le moindre regret, sans une seule émotion.
     

    Ce n'est plus une ombre, le croquemitaine est devenu bien réel, sous une forme humaine. Un être humain, un homme qui a oublié d'attacher sa dernière victime dont il a déjà savouré un morceau de cuisse. Un homme qui a fait une erreur, au bout de 24 années. C'est long 24 ans sans faire la moindre erreur, une petite fatigue passagère peut-être, un peu trop sur de lui, mais cette erreur est bien là. Et le petit Lucas a réussi à s'enfuir, même avec un morceau en moins. Et grâce à cela, il a été arrêté. C'est le début de l'histoire, une histoire à glacer le sang dans les veines, enfin ce qu'il en reste, à faire dresser les cheveux sur la tête et surtout à éviter de régurgiter le petit déjeuner. Le croquemitaine a été pris, arrêté et c'est son histoire que nous découvrons au fil des pages.

     

    Tous les douze ans, le Croquemitaine fait son apparition dans la petite ville de Castelnaudary et eux depuis 1993. Il enlève des enfants pas sages, les tue et les découpe pour n'en garder que la chair. Puis il fait bouillir le reste pour redonner la plupart des os aux familles. Une poignée d'enfants, tous les douze ans, un cycle perpétuel, un rythme donné aux habitants. Certains ont oublié ou ne savent pas ce qui s'est produit initialement, tandis que d'autres sont sur ses traces depuis des années. Trevor, anciennement au FBI comme profiler, il est de retour en France pour des raisons personnelles et se retrouve sur cette nouvelle enquête. 2018 est l'année où le Croquemitaine est revenu, avec la disparition de plus d'enfants que les fois précédentes. Une plus grosse faim ?

     

    - Oui, probablement que la faim est plus grande, l'envie est dévorante. Le rôti de bœuf est devenu surfait, une bonne palette d'un Eric ou d'une Maéva est bien plus succulent. Personne ne peut dire que son repas est meilleur que le sien, car il est UNIQUE, à chaque fois.

     

    Nul ne peut savoir ce qui se passe dans sa tête, si ce n'est lui-même. découpé en deux parties, la seconde est la plus courte, la plus intense également. Le Croquemitaine se dévoile, sans faux semblants, sans prendre de gants, oubliant volontairement certaines de ses horreurs pour éviter de choquer le destinataire ? Non, il ne s'agit que de garder certains secrets pour lui, uniquement pour lui, c'est son petit plaisir. Ses pensées ? Il les donne sur papier. Il s'amuse, ne cherche pas à se protéger de ce qu'il est devenu, ou ce qu'il était depuis le début. Il EST le Croquemitaine, il est ce monstre qui vit de nourriture humaine et en jouit. Il a laissé sa part de monstruosité prendre le dessus. Son bonheur est intense, différent de la majorité des gens, différent de ce que le bien-pensant a dicté comme loi.

     

    Mais avant d'en arriver à ses révélations, l'enquête nous entraîne dans les profondeurs de l'horreur. Horreur : Impression violente causée par la vue ou la pensée d'une chose qui fait peur ou qui répugne. Là ce n'est pas la peur qui m'a fait prendre le temps de lire cette histoire, c'est la répugnance. Non l'auteur n'écrit pas mal, les mots sont froids, détachés et c'est ce qu'il faut pour un récit pareil. La répugnance est dans certaines scènes. Il est clair qu'il s'agit d'enfants et forcément c'est autant répugnant que pour un adulte, mais toucher à un enfant devient pire que tout. Cette histoire pourrait être celle de n'importe quel tueur en série cannibale au passage. Il faut avoir le cœur et l'estomac accrochés surtout lorsqu'aux alentours de la cinquantième page, nous assistons à l'autopsie d'un de ces kidnappé par la main du Croquemitaine.


    - Bienvenue en Enfer ! Il suffit de garder les yeux ouverts pour comprendre toute la souffrance qui émane des pages. Il y a aussi les chapelets de saucisses sur la table ou encore le chaudron magique dont une main dépasse. Non, vous n'êtes pas dans l'antre d'une sorcière, juste dans la cabane du tueur le plus machiavélique qui puisse exister.


    Trévor est consultant dans cette affaire sordide. Il a déjà vécu cette affaire il y a douze ans et elle le hante depuis. En 2005, une jeune femme a réussi à lui échapper, un peu plus vieille que les garnements dont le croquemitaine enlevait. Il était déjà présent. Douze ans plus tard, il est de nouveau là, sur les lieux à tenter d'expliquer que ce tueur n'est pas facile à trouver. "Profiler" il met tout en œuvre pour le traquer, mais il semble difficile à appréhender. Et puis il y a des détails qui attisent l'oeil, celui du lecteur où des questions se forment. Est-il seul ? Comment fait-il pour les enlever sans se faire prendre, sans laisser de traces ? Pourquoi fait-il cela ? Lui faut-il une vraie raison ? Nous savons qu'il a été attrapé et ce n'est qu'à la fin que nous avons son identité. Le choc ? L'incompréhension ? Non, ni l'un ni l'autre. Les petits cailloux laissés nous indiquaient bon nombre d'éléments qui nous dirigeaient dans une certaine voie.

     

    C'est entrer dans la tête du tueur que nous propose Christelle. Nous pouvons comprendre ses faits, ses gestes, même le pourquoi il agit de cette manière. Comprendre, mais ne pas l'admettre, cela est impossible. La vie, la loi, l'esprit humain, la conscience, peu importe le mot qui nous bloque, mais admettre ce qu'il est capable de faire et pardonner ? Impossible. Le passé est toujours un élément déclencheur. Et dans le cas de notre homme, car il a une partie humaine en lui, c'est un déclencheur, pas ce qui l'a rendu ainsi. Il avait cette part en lui, peut-être dès la naissance, peut-être pas. Il ne se voit pas comme un monstre, il sait qu'il l'est. Les faits sont là, c'est un collectionneur, étrange, morbide, horrible, mais un collectionneur tout de même.


    - La nausée me reprend rien que d'être obligé d'entrer dans la tête du tueur, mais il le faut bien. Il faut trouver qui il est, comment il fonctionne. C'est plus qu'une machine à tuer, c'est un homme qui est capable de penser, de tout calculer pour obtenir son but. Fin stratège, il faut devenir comme lui pour le prendre de vitesse, ce qui n'est pas une mince affaire.


    L'auteur nous emmène personnellement dans l'esprit de l'un et de l'autre. Le cas est difficile, le tueur est dangereux, insaisissable et il n'est pas seul. C'est un prédateur. "L'homme est un loup pour l'homme" n'aura jamais eu autant raison que dans cette histoire. Comme je l'ai laissé entendre, ce n'est pas une histoire pour tout le monde. Les scènes sont criantes de vérité et donnent des frissons de peur, de dégout, d'horreur. Jamais un livre d'horreur n'aura bien tenu son thème.

     

    La mort devient un cadeau, une délivrance pour tous qu'on le désire ou non. Je ne suis pas une psychopathe, ou prise de folie en indiquant ses mots, il s'agit de ce que je ressens une fois le livre terminé. Cette fin en soi est considéré par certains personnages comme un besoin de vital (oui c'est assez ironique d'ailleurs). L'esprit de ce Croquemitaine est intéressant à décrypter. Son âme est le reflet de ce qu'il est. En conclusion, c'est un livre qui chamboule tout ce que l'on peut croire, qui ne peut pas se lire d'une traite non plus. Il faut prendre le temps de suivre l'enquête, d'entrer dans leurs têtes, celle du tueur, celle du profiler pour comprendre l'obsession de l'un et de l'autre. Je pense sincèrement que je suis arrivée au bout de ce que je peux supporter en terme d'horreur, plus je n'aurais probablement pas pu le terminer. Chapeau bas pour Christelle, car il faut réussir à rester détacher de certaines scènes pour les écrire !

     

    « Il passe la langue sur ses lèvres en songeant au délicieux repas qui l’attend. Il doit cependant se remettre à chasser, c’est une nécessité biologique pour les prédateurs comme lui. Pendant quelques mois, débusquer et traquer ses proies est un besoin de tous les instants, presque viscéral. La gamine est assise sur le muret en face de la Halle aux grains. Elle est accompagnée d’un garçon plus âgé. Il l’a déjà vu. Ce n’est pas son père, mais le fils d’un voisin qui s’occupe souvent d’elle. Elle mange un kebab bien gras acheté dans le restaurant qui se situe sur le trottoir d’en face. Elle ressemble à un petit animal sauvage qui dévore sa proie. Le ketchup coule au coin de sa bouche. De là où il se trouve, il a l’impression que c’est du sang. Ce spectacle le fait sourire et lui ouvre encore plus l’appétit. Toutefois, ce n’est pas de ce sandwich immonde qu’il a envie. Non. Il rêve de croquer dans les cuisses bien dodues de la môme. Il ne s’arrête pas pour autant. Il doit se montrer patient, avancer pas à pas, préparer le terrain.
    Rentré chez lui, il s’assoit dans son fauteuil... »


     

     

     
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  • Commentaires

    10
    Jeudi 16 Juillet 2020 à 18:17
    Satine's books

    Pas pour moi, désolée xD

      • Jeudi 16 Juillet 2020 à 19:11

        Ce n'est pas pour tout le monde, je l'avais bien dis :)

    9
    Mercredi 15 Juillet 2020 à 09:41
    Pas pour moi...
      • Mercredi 15 Juillet 2020 à 14:05

        Je m'en doutais fortement !

        Bonne fin de journée :)

    8
    Mardi 14 Juillet 2020 à 22:00

    Le regarder oui mais le lire je ne suis pas sûre...

      • Mercredi 15 Juillet 2020 à 14:05

        Sincèrement le lire oui, mais le regarder je n'aurai pas pu...

    7
    Kimysmile
    Mardi 14 Juillet 2020 à 09:01

    Pas pour moi ^^

    6
    Vampilou
    Lundi 13 Juillet 2020 à 17:46
    Ah, ça a l'air plutôt sympa, je note !
      • Lundi 13 Juillet 2020 à 17:55

        Je n'y croyais pas pour toi, mais tant mieux !

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