• Les chemins de la délivrance (Christelle Rousseau)

     

     

    Disponible sur Evidence Editions

      

     

    Sous ta peau, tome 2 : Broken (Scarlett Cole)


    Auteur : Christelle Rousseau 


    539 pages papier

    Thèmes : Histoire, guerre

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    Résumé :

    « La seconde guerre mondiale éclate. La vie de millions de gens va en être bouleversée. Certains vont y voir une manière de grimper l’échelle du pouvoir, d’autres vont se lancer à corps perdu dans la guerre ou la résistance, quelque soit leur camp. Leur destin va en être totalement changé. Quelques fois la réalité va se révéler plus cruelle que prévue et imposer des choix et des décisions qui auront un impact plus ou moins important sur leur destinée. Louise, Simone, Dieter, Katerina, Gustav et bien d’autres, vont se retrouver entraîner dans la spirale infernale de la guerre dont ils ne sortiront pas indemnes. » 

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    Les chemins de la délivrance (Christelle Rousseau)

     

    Je remercie Jennifer ainsi que la maison d'édition Evidence dans le cadre de notre partenariat pour m'avoir fait découvrir ce livre. J'en ressors la gorge étreinte, le coeur en miette, une boule immense qui se bloque et ne veut pas partir.

     

    Les chemins de la délivrance, ce n'est pas un livre comme les autres. Il pourrait très bien être une forme de témoignage de la guerre 39-45 tant les événements écrits m'ont fait penser à ce que ma grand-mère me racontait de cette guerre. Elle avait 15 ans à l'époque et j'ai retrouvé beaucoup de points. La chance qu'elle a eu, c'était de vivre en campagne et de ne pas être juive. Pourtant une religion ne devrait pas être ou ne pas être un moyen d'avoir de la chance. Comme l'indique le résumé, il s'agit de l'histoire de plusieurs personnes, Français, Allemands, appartenant à la gestapo, à la résistance, à l'alliance. Bon ou mauvais côté, chacun de ses personnages auraient pu être une vraie personne qui a vécu cet enfer.

     

    Cette seconde guerre mondiale a marqué les esprits de par les témoignages des survivants. J'ai aimé la façon dont l'auteur la retrace, à sa manière. Il ne s'agit pas de chapitres qui racontent une histoire, ce sont des lieux, des dates, des personnages qui montrent ce qu'ils ont vécu. C'est plonger à leurs côtés tout en imaginant ce qu'ils ont pu ressentir. L'auteur reste en retrait et sa façon de décrire pourrait mettre une barrière entre des événements et le lecteur. Cette barrière n'existe pas à mes yeux. Le côté de "vouloir" ne pas ressentir en écrivant de cette façon est plus percutant. C'est impossible de ne rien ressentir à la lecture de ce qui se passe.

     

    « Il n'y a pas que les profiteurs de guerre qui trouvent leurs intérêts dans cette situation. Certains voient dans la collaboration, le moyen de grimper les échelons dans la société. Pour les petits truands, les nazis sont une véritable aubaine. Il est clair que si on apporte aux boches ce qu'ils veulent, les problèmes sont évités. Henri Castel l'a bien compris. Dès son arrivée dans la capitale, il n'a pas hésité une seconde. Comme tout bon escroc, il a de nombreuses connaissances ainsi qu'un réseau très étendu. La pitié, les états d'âmes, il ne connaît pas. S'il le faut, il n'hésite pas à tuer de sang-froid.  »

     

    Il y a des détails qui me font penser que l'auteur a fait énormément de recherches. Des détails qui ne sont pas forcément connu du grand public. Il faut pour cela avoir quelqu'un dans son entourage qui l'a vécu. Je ne saurais dire si c'est bien ou non. Bien dans le sens où il ne faut pas oublier ce qui s'est passé durant ces nombreuses années, mal pour celui ou celle qui a dû survivre dans ces temps de guerre. Le livre est complet. Drame, suspense, surprise, espoir, désillusion, un peu d'amour, beaucoup d'amitié, de la souffrance à profusion, des moments de tendresse quand il faut le prendre car personne ne sait quand le bonheur frappera à sa porte. Perte d'êtres chers, l'angoisse de ne pas savoir. Et puis il y a ses personnages, je pense à Louise, Gustav, Kitty, Angelo, à Rebecca également, auquel on s'attache et dont on ne sait pas s'ils vont survivre d'ici la fin du récit.

     

    Les personnages sont réalistes. Ils nous ouvrent leur cœur, leur pensée, leur acte, leur vie, leur fin de vie. Il y a ceux qui sont dans la résistance parce qu'ils le veulent, parce qu'ils s'ennuient. Il y a ceux qui changent de camp entre deux, pas pour le profit, mais parce que s'ils ne le font pas, la mort sera au bout quoiqu'il arrive. Il y a ces allemands qui sont considérés comme des traîtres à leur patrie parce qu'ils aident des juifs. Et ces mêmes allemands qui sont mal vus par les français parce qu'ils sont allemands et donc différents d'eux. Il y a ces français qui se battent pour leur pays et qui tombent, que ce soit sur le champ de bataille ou en plein espionnage après avoir subit des tortures inimaginables. Il y a ces français qui se cachent sous terre pour ne pas voir la misère autour d'eux et ceux qui pactisent avec l'ennemi.

     

    L'auteur ne fait pas de caricature, elle fait en sorte de montrer les aspects humains de tous sans pour autant mettre la moindre idée sur ce qu'elle pense. Qu'elle soit pour ou contre, les faits sont là. Le livre débute en 1933, lors d'un incendie. C'est à ce moment que le plan machiavélique de Hitler se met en place. Il n'aura de cesse de vouloir le monde à ses pieds. Bien que certains de ces généraux ne soient pas d'accord, la peur de ce que cet homme est capable de réaliser les obligent à le suivre. Le combat ne cesse pas. Il y a des espions partout. Hommes, femmes, enfants, tous sont concernés. Aucun ne peut rester en arrière et même si certains le font, ils y a ceux qui ne trahiront jamais leur cause, quelle qu'elle soit.

     

    « Cela fait maintenant une semaine qu'il est rentré chez lui et il fait toujours des cauchemars. Dès qu'il ferme les yeux, il revoit les corps figés dans la terreur. Les cris, les appels au secours résonnent encore dans ses oreilles. Comment une petite poignée d'hommes, se disant de la race supérieures, peuvent-il disposer de la vie d'autres êtres humains de cette façon ?

    Gustav doit consulter un médecin pour soigner ses insomnies et ses terreurs nocturnes, mais sans pour autant lui avouer la vraie nature de ses problèmes. Il luyi a juste expliqué qu'il rentre de l'Est. Cette explication a largement suffi au médecin. Il s'est aussi rendu sur la tombe de son père. Cela fait presque quatre ans qu'il n'est pas venu. La tombe est entretenue par de vagues cousines qu'il ne connait quasiment pas. Après s'être incliné devant la pierre tombale, il s'agenouille et se met à pleurer de longues minutes. Il s'excuse de son comportement, de s'être laissé entraîner dans cette folie que plus personne ne contrôle. Il est évident, pour Gustav, que si son père est mort, il en est l'unique responsable. Ce régime, cet homme à la tête du pays en qui, quelques semaines auparavant, il avait une confiance totale et à qui il a prêté serment, est en fait qu'un fou dangereux, un criminel.  »

     

    Les descriptions sont justes. Lors des séances de tortures, il y a juste ce qu'il faut pour ne pas nous faire dévier le regard. L'auteur laisse juste assez à notre imagination pour faire le reste. Juste assez pour avoir mal pour eux, pour se rappeler que la folie d'un homme en a mis en terre bien plus qu'il ne fallait. La lecture est fluide, les "chapitres" sont si courts que je me disais allez encore un, puis un autre. Les paysages sont posés, les mines graves, les regards flous, la détresse des gens est bien représenté, même trop bien car elle fait mal. Comment oublier tout le mal fait ? Le point qui éclaire c'est la nature humaine, celle qui cherche l'espoir, celui qui se bat pour les autres, qui ne lâchera rien, préférant mourir que donner des informations. C'est cet amour naissant, cette amitié qui est plus fort que tout.

     

    Les stratégies pour envahir la France ou pour l'en délivrer n'est ni pompeux ni lourd. Quelques détails, des éléments qui nous permettent de mieux comprendre certains passages de l'histoire. Les personnages se mélangent sans le savoir. Il vaut mieux ne pas s'attacher à eux car certains ne s'en sortent pas, ce qui est impossible pourtant même en sachant que c'est un sujet difficile. Et puis il y a ces personnages qui sont très attachants et qui au final se montre en dessous de tout tout cela pour rester en vie ? Alors que d'autres se sont battus jusqu'au bout ? Un choix difficile pour tous. Si nous avions été à leur place, quel choix aurions-nous fait ?

     

    Je vais m'arrêter là, mais je pourrais continuer longtemps sur cette "belle" histoire. Belle dans le sens où elle est bien écrite. Les atrocités y sont rappelées sans pour autant tout montrer vivement, salement. L'espèce humaine est capable du meilleure comme du pire.

     

    « Mais tous ont une même idée en tête. Que jamais une telle chose ne recommence.  »

     

    En conclusion, passionné ou non d'Histoire, je vous le conseille. Comme je l'ai dit plus haut, il est complet. Tant dans les émotions, que dans cette seconde guerre mondiale, que dans les descriptions. Malgré la noirceur du sujet, il y a des parts de lumières qui atténuent quelque peu. Il faut savoir prendre le bonheur tant qu'on peut. Je sais que lorsque mon fils aura deux ou trois ans de plus, il le lira pour mieux comprendre certains côtés de cette monstruosité.

     

     
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  • Commentaires

    6
    christelle rousseau
    Lundi 20 Août 2018 à 12:14

    Bonjour Gabrielle,  

    Je vous remercie de tout coeur pour cette chronique. Cela m'a énormément touché!

    Christelle Rousseau

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    5
    Vampilou
    Samedi 18 Août 2018 à 17:29
    Ah oui, effectivement, il a l'air très sympa ce roman !
    4
    Vendredi 17 Août 2018 à 21:43

    Quelle belle chronique !

      • Vendredi 17 Août 2018 à 21:51

        Merci, j'avoue que je me suis un peu lâchée ^^

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