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Auteur : Damien Coudier
Éditions : Ex Æquo
Parution le : 25 janvier 2018
111 pages
Thème : Thriller fantastique
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
J'ai adoré !
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Résumé
« Heather et Paul viennent d'emménager dans un vieil immeuble, alors qu'ils passent leur première nuit dans leur nouvel appartement, Paul se réveille et réalise que sa femme a disparu. Inexplicablement , confiné dans cet édifice, il entreprend une quête folle afin de retrouver sa moitié, croisant dans un cauchemar résidentiel des locataires de plus en plus étranges et inquiétants ! Huis clos cauchemardesque et singulier, l’œuvre dépeint un univers anxiogène, étrange, aux accents Lynchien et dont les touches insolites sont autant de clins d'oeil à Lewis Carroll qu'à Edgar Allan Poe. »
Ma chronique
Bonjour tout le monde !
Je tiens à remercier l'auteur, Damien Coudier, pour l'envoi de son thriller fantastique, par le biais du site simplement. Un échange de message qui m'a donné envie de découvrir la plume et surtout de voir dans quoi j'allais mettre les pieds ! Alors, c'est parti. Nous suivons Heather et Paul dans leur déménagement. Il arrive dans leur nouvel appartement et hop le premier dodo. En pleine nuit ? Ou plutôt tôt le matin, Paul se réveille avec la désagréable sensation qu'il se passe quelque chose. Sa femme n'est plus dans le lit. Qu'à cela ne tienne, une envie pressante surement, mais qui est trop longue. Les portes sont fermées à clés, tout comme les fenêtres et volets. Rien n'a bougé, les affaires de notre Heather toujours en place, alors quoi ? Où est-elle ? Paul à beau se gratter la tête, se pincer, elle n'est plus là, Heather a disparu, tout simplement volatilisée. qu'est-ce que cela signifie ? Vous aimeriez bien le savoir, pas vrai ? Le mystère de la chambre jaune n'a plus qu'à bien se tenir, nous avons là un fait qui est encore plus intriguant !
Un vieil immeuble qui ne me donne absolument pas envie de passer devant, quitte à changer de trottoir, alors comment notre couple a réussi à y entrer et surtout à vouloir y vivre ? Mystères et boules de gommes. Toujours est-il que la première nuit n'est pas de tout repos pour Paul qui va vivre une aventure hors du commun. La recherche de sa femme prend le pas sur tout, mais il n'y a pas que cela. Il va tomber nez-à-nez avec les locataires de l'immeuble et là... LÀ c'est le drame. Entre folie passagère ou folie tout court, nous nous demandons si Paul n'est pas plutôt dans un asile psychiatrique, sous effet de produits stupéfiants ou tout simplement l'auteur est fou. Je penche pour cette dernière hypothèse, mais chut ! Un récit court qui ne va pas par quatre chemins, Heather disparait et Paul est en pleine chasse, ou traque, ou enquête, peu importe. Tout est bon pour la trouver et ce n'est pas le lapin dans Alice au pays des merveilles qui va pouvoir l'aider note personnage. Le brin de folie est vite prenant, il est facile de comprendre que nous plongeons dans un terrier peu ordinaire, car point de lapinou comme je l'a dis au-dessus, par contre Paul va devoir écouter, ouvrir les yeux et passer outre ses convictions.
La plume est agréable à suivre, les personnages, surtout le concierge fait flipper. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part celui-là. C'est à la limite d'être mis en scène au cinéma, ou à la télévision ce type de livre. Nous avons des rebondissements, du mystère, des personnages particuliers, des épreuves, deux êtres liés qui n'arrivent pas à se retrouver... Oui, il y a de quoi en faire un film en poussant un peu plus sur le côté horreur qui n'est pas forcément le plus présent. Nous ressentons bien la part de thriller, cette noirceur qui donne des frissons de tout sauf du plaisir. Il se passe forcément quelque chose, oui mais quoi ? Pourquoi Paul est autant perdu ? Sincèrement je serais à sa place je me pincerais un nombre incalculable de fois et vérifierais s'il n'y aurait pas des bouts de gâteaux ou des potions quelque part. Fuir est un peu le mot d'ordre : fuir le concierge, mais pas uniquement. De nombreux indices nous laissent supposer pas mal de choses et fuir des responsabilités semblent se mettre en avant. Alors en parlant du concierge qui fait flipper (il ne lui manque plus que la grande cape tiens !) les voisins sont vraiment... particuliers. Le bourreau de travail qui ne voit rien, n'entend rien, et se fiche de tout sauf de ce qu'il fait, celle qui a du thé à foison et parle à son chat (normal, je le fais bien parler à mon chat...) celui qui se sent seul, celui qui a fini seul et bien d'autres encore comme ce petit garçon qui ne retrouve pas sa maman...
Dire que Paul et Heather pensait avoir trouvé LE logement parfait... Un soupçon d'horrifique traine dans les couloirs et pourquoi les héros s'obstinent à vouloir prendre les ascenseurs ? Sérieux ? C'est comme la blonde dans le film d'horreur qui au lieu de fuir les lieux se cache sur les toits... Logique, hein ? Et non, pourquoi les "héros" font toujours le contraire de ce qu'il faut faire en réalité ? Alors oui, ce n'est pas assez horrifique à mon gout, mais il s'agit d'un fantastique thriller, alors je ne vais pas aller me plaindre non plus. L'atmosphère est lourde, imprégnée de brouillard, de mystères qui enferment notre homme dans ses propres peurs : celle de ne pas la retrouver. Et puis nous, oui nous retrouvons Heather qui cherche aussi le moyen de retourner auprès de son compagnon et nous comprenons qu'une barrière entre eux et bien présente. Des non-dits, des secrets qui les étouffent l'un comme l'autre, les éloignent sans pour autant qu'ils ne s'aiment plus. Un manque de communication ? Oui, certainement et c'est le gouffre qui s'installe entre eux. Ce monde inquiétant pourrait être celui de n'importe quel couple en proie à des (non pas des hallucinations), mais des moments indécis je dirais. Nul doute que la peur est le premier moteur de cette création Les émotions sont fortes et en peu de pages l'auteur arrive à nous entrainer dans son monde. Un monde froid, impitoyable, crée de manière à ce que notre couple doit combattre leurs peurs, leurs craintes, leurs angoisses et cauchemars avant de réussir à se retrouver.
Le fantastique est bien amené, très rapidement et sans fausse note. Un personnage par ici, un autre qui ne devrait pas parler, un autre qui enfin, vous m'avez bien compris, des protagonistes qui ne laissent pas indifférent et qui nous donne envie de les fuir très rapidement, comme l'immeuble qui ne devrait pas exister. Un mélange de deux mondes, un voile levé alors qu'il n'aurait pas dû. Et puis cette fin qui nous laisse un peu sur notre faim d'ailleurs, un peu comme l'histoire du prénom (un film tout ça avec un prénom à découvrir et on ne l'aura pas xD). Une fin qui nous remet sur les rails de la réalité et tout prend encore plus de sens. Les rencontres sont plus qu'étranges, les locataires aussi. Personne ne connait vraiment son voisin, personne n'imagine la vie de son voisin que idéalisée (enfin de mon côté, je m'en fiche comme de ma première parie de chaussette de la vie des autres donc...), nulle n'imagine ce qui se passe derrière la porte que nous n'ouvrons pas. Dans ce court récit, l'imagination de l'auteur est sans limite, l'altération spatio-temporelle ne quitte pas le lecteur un seul instant et il n'est pas toujours évident de savoir où poser le pied, tout comme Paul qui n'hésite pas à courir dans le noir.
En conclusion, une lecture courte, mais intense. Un récit prenant qui nous entraine dans les méandres de l'esprit avec toutes les complications que les Hommes (en parlant des êtres humains, pas uniquement de l'homme) est capable de se mettre tout seul sur sa route avant de réussir à accéder à ses désirs. Sans oublier que les responsabilités peuvent faire peur, pas vrai ? Si vous avez envie d'entrer dans les craintes profondes d'un couple en apparence sans histoire, foncez. Vous ne serez pas déçu des découvertes qui vous attendent.
« Alors que la cabine de l'ascenseur tremblait encore, la grille articulée se referma lourdement derrière lui. Il avançait lentement dans le couloir, sa démarche imposante était entravée par sa claudication intermittente de sa jambe gauche. Sa silhouette terrifiante inspectait de son ombre les détails du couloir. Le carrelage était fissuré par endroit, brisé par le travail du temps et les oscillations discrètes de la structure de l'édifice. À l'augure de ses pas, les portes des appartements demeuraient fermées, les âmes tourmentées se terraient dans leur cellule, silencieuses et aux abois. Il trainait son balai, comme la mort traine sa faux, le manche tenu par le bout, le bras tiré en arrière comme si l'objet pesait une tonne. Cela rendait sa démarche encore plus terrifiante, sa présence plus implacable. Il passait en revue les moindres recoins, des bouches d'aérations aux piliers ornementaux juxtaposés sur les murs. Chaque interstice lui était familier. La lumière était exsangue, vêtue de teintes délavées, accentuant un peu plus la pénombre des endroits qu'elle ne pouvait atteindre. »
C'est ça, prenant et angoissant xD