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Nous sommes un (James G & Frédéric Gobillot)
Auteur :
Paru le : 05 avril 2014
144 pages papier
Thèmes : Fantasy
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Service presse de l'auteur
Résumé de l'éditeur :
« Thomas Colfer, douze ans, est élève dans un internat irlandais. Durant cette année, il va vivre une véritable aventure humaine et surnaturelle. Lors d’une soirée, alors que frappe un violent orage, un élève est agressé dans une salle de cours ; plongé dans le coma à la suite de sévères blessures, il est entre la vie et la mort. Le père de Thomas, qui s’est introduit sans permission dans l’établissement ce soir-là, est accusé. Pour innocenter son père, le jeune pensionnaire, aidé de ses meilleurs amis, va devoir percer le mystère de la salle de chimie. Qui est vraiment le père de Thomas ?Et pourquoi un de ses camarades a autant de haine envers lui ?James G., lui-même pensionnaire en Irlande, nous fait découvrir son univers et glisse vers les pages de son roman quelques clins d'oeil à ses artistes préférés. Frédéric Gobillot y joint sa sensibilité pour un récit à quatre mains à la fois touchant et fantastique…»
Je tiens à remercier James G. O’Leary pour ce service presse qu’il m’a généreusement offert, de plus, j’avais lu le résumé qui me tentait d’avance. Et je ne regrette pas, car je me suis amusée à le lire d’une traite.
L’histoire débute par un prologue sur un jeune homme de dix-huit ans qui va nous raconter une partie de sa vie. Thomas Colfer, c’est son identité, va remonter à l’âge de ses douze ans, entrant en cinquième au pensionnat James Joyce, placé en Irlande, et nous présenter cette année particulière. Je précise qu’il s’agit d’un livre jeunesse, pour les plus jeunes, mais également un peu plus. Ce personnage est très attachant, nous apprenons beaucoup d’éléments sur sa famille, un père absent pour une raison médicale, mais l’amour partagé entre eux deux est palpable. Il n’y à nul besoin de mots de tendresse, ou même de gestes pour comprendre que les deux s’aiment comme un père avec son fils et inversement. Sa mère plus présente pourrait paraître dure par moment, surtout lors de la scène où elle rentre avec son fils pour le week-end et une certaine correction va tomber sur Thomas, mais le jeune homme comprend cet état de fait.
Discipline, respect, deux mots qui ne sont pas vain au sein du livre, car vous allez en entendre parler dès les premières pages et jusqu’au final.
« Les autres membres de l’équipe vinrent me soutenir. Dans les gradins, les nôtres s’échauffaient. L’honneur du pensionnat avait été bafoué. Perdre à la loyale était acceptable, perdre par la tricherie ne l’était pas. Quelque que soit la Maison, tous descendirent sur le terrain. Il ne restait plus un élève du pensionnat sur les tribunes. Même les camarades de William, habituellement prompts à rire des moqueries de celui-ci à mon égard, étaient sur les tatamis, bloquant les matchs des autres pensionnats. »
Le pensionnat m’a fait repenser à l’internat dans lequel j’ai vécu durant mes quatre années de lycée. Ce n’était pas une prison, mais juste un lieu où étudier était primordial, surtout lorsque vous habitiez assez loin. Le système n’était pas si rude, mais un étage pour chaque classe et un bâtiment pour les filles et l’autre pour les garçons. Un petit retour en arrière qui m’a fait sourire, parce que ‘nous sommes un’ est un symbole. Etre le bouc émissaire de l’intérieur, cela arrive, mais si une personne extérieure vous tombe dessus, c’est tout le pensionnat qui vient vous aider, d’une manière ou d’une autre.
Laissons cet aparté et continuons à suivre les pas de Thomas dans ce lieu, décrit en maisons, noms de salle de cours et d’autres éléments. Plusieurs clins d’œil sont donnés à certains grands ‘monstres’ existants, dont un certain Docteur Jekyll/Mister Hyde. Bien que cela soit un livre jeunesse, des personnages pas plus hauts que trois pommes, et pourtant l’atmosphère est sombre, lugubre par moment. Le réalisme de la vie dans ce pensionnat fait froid dans le dos et les réflexions de Thomas sont tout simplement celles d’un garçon qui ne souhaite pas se faire remarquer et si c’est le cas ? Il laissera passer afin de ne pas aggraver la situation dans laquelle il peut bien être ancré.
Nous faisons la connaissance de certains de ses camarades. Commençons par William, qui à une grande importance. Il me paraissait comme l’adolescent plutôt rebelle, avec l’envie de se moquer de tout et de tout le monde, mais ce n’est qu’une façade, sauf qu’il faut bien chercher pour trouver et ouf, l’auteur nous donne la réponse qui semble puérile à notre âge, mais si désespérément véritable lorsque cela nous arrive. William rappelle toutes ses angoisses lorsque l’on est enfant, toutes ses peurs qui ne nous quittent jamais vraiment, nous les enfouissons toutes un peu plus chaque jour, tout simplement.
J’ai envie de parler de Siobhan, une amie de Thomas, qui va, grâce à sa persévérance, ses doutes et le légendaire sixième sens des femmes, (oui, oui, il existe bel et bien non mais !), elle va réussir à mettre le doigt sur un phénomène étrange qui se passe au sein même du pensionnat. Vint ensuite Léonidas (comme le chocolat :p) et Fabien, deux amis sur qui Thomas peut compter. Beaucoup d’autres vont faire leur apparition, je ne parlerais pas de tous, parce qu’il y en à tout de même un certain nombre qui valent la peine d’être connu, comme Gilroy et ses péripéties. Mais je préfère que vous les découvriez au fil des pages.
Ce qui est frappant, c’est la solidarité qui existe dans ce pensionnat. Malgré tout ce qui s’y passe, malgré les événements qui auraient pu être tragique, j’ai pu ressentir qu’ils sont soudés. James Joyce à une réputation solide, une humanité qui ne transparait pas aux premiers abords, mais qui, au fil des chapitres est retranscrit. Ce sont les personnes qui y vivent qui font de ce lieu une seconde famille et le "Semper fi" des marines et tout à fait approprié ici.
« Notre Maison est notre deuxième famille, celle qui nous permet de devenir des hommes respectueux, dignes de vivre en société. Nous n’oublierons jamais notre passage ici. Il nous arrive de nous chamailler, de nous faire des farces ou d’entrer en compétition entre Maisons, mais si l’un de nous est attaqué de l’extérieur, que le pauvre fou craigne notre courroux, car nous sommes de James Joyce, « Nous sommes un »
La fin est magnifiquement bien écrite et surtout l’hommage fait à cet ancien professeur l’ait tout autant. Je voulais également appuyer sur le dernier discours fait, à la fin de cette année, il est bouleversant ! D’une manière générale, ce livre se lit très vite, en moins d’une après midi pour ma part, divertissant à souhait, avec ce soupçon de surnaturel qui me fait dire que le livre est trop court. Du mystère, James et Frédéric nous en donne, juste assez pour se poser énormément de questions et nous envoyer sur des chemins qui ne sont pas de tout repos. Je ne peux que vous dire ceci : Lisez-le ! Vous ne le regretterez pas.
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