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Par Gabrielle Viszs le 5 Avril 2024 à 10:00
Auteur : Louise Vianey
Éditions : Harper Collins
Parution le : 28 Octobre 2015
380 pages
Thème : Polar
disponible sur Amazon
J'ai aimé :)
Résumé
« Le jour de son mariage, Margot retrouve son futur promis à l'église... en train d'épouser une autre. Et le pire reste à venir.
Ma chronique
En conclusion ? Une idée de départ intéressante et des marionnettes tirées en tout sens. Les faits pour arriver dans l'église ne m'ont pas convaincu et l'héroïne m'a tapé sur les nerfs à plusieurs reprises, mais il y a d l'idée : une future mariée qui se retrouve devant toute sa famille, humiliée de la pire façon, pour être accusée de pas mal d'événements par la police dans la même semaine et subir autant de pertes en tout genre ? Là, cela va vite. Les rebondissements sont rapides, pas toujours cohérents certes, mais nous avons des personnages plus que secondaires qui ne nous donnent pas envie d'être dans sa famille. J'ai adoré la machination, la vengeance, le pourquoi aussi parce qu'il faut bien un signe de départ et le fait que comprendre un personnage pris de folie à ce point n'est pas évident. La police est mis en retrait dans le récit, même si le lieutenant apparait par moment, laissant de l'espace à notre suspect malgré la pression qu'il subit. J'ai trouvé quelques incohérences au final qui ne m'ont pas forcément fait apprécier le livre dans son intégralité (le début et la famille de la mariée qui disparait). LA communication il n'y a que cela de vrai d'une part et d'autre part il faut éradiquer les secrets de famille, cela pourrait largement alléger les fardeaux. Je dis cela, mais Margot aurait eu toute sa mémoire, peut-être qu'elle n'aurait pas eu autant d'événements si sordides. Dans tous les cas, c'était une lecture bien sympathique qui a au moins le mérite de nous montrer que le passé ressurgit toujours sur notre présent, à nous de faire les bons choix.Extrait choisi :
« Les premiers instants de stupeur passés, la signification de ce qu'il venait de me révéler m'apparut soudain clairement : Gabriel avait délibérément amené sa fiancée ici, fait en sorte de se faire remarquer, en sachant que cela ne ferait que brouiller les pistes lorsque la police enquêterait. Il était décidément redoutable. Surprenant un autre serveur en train de plaisanter avec l'homme du bar tout en regardant dans ma direction, je me précipitai dehors avec la ferme intention de ne plus remettre les pieds dans cet endroit.
J'étais si pressée de m’enfuir que je faillis buter contre un home qui rôdait d'un air faussement nonchalant devant la brasserie. L'homme que j'avais déjà repéré l'autre jour en sortant du métro ! Cette fois, plus aucun doute n'était possible, j'étais bel et bien 'objet d'une filature. Ainsi, le lieutenant Daumas avait beau faire mine de m'apprécier, il ne me faisait pas le moins du monde confiance... »
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Par Gabrielle Viszs le 2 Avril 2024 à 10:00
Auteurs : Claude Pinoteau
et Monique Bourdin
Éditions : La table ronde
Parution le : 09 novembre 2023
255 pages
Thème : Essais/Beaux livres
disponible sur le site de l'éditeur
J'ai adoré !
Résumé
« En 1942, Claude Pinoteau est accessoiriste sur le tournage du Baron fantôme dont Jean Cocteau a écrit les dialogues et dans lequel il joue le spectre du baron. « Mon rôle était de couvrir Cocteau de toiles d’araignées et de poussière. Étrange manière de faire connaissance ! » Pourtant, elle paie. Cocteau fera bientôt appel à Pinoteau. Entre 1948 et 1960, ils tourneront sept films ensemble.
Richement illustré –photographies, plans de tournage, décors, découpages, dialogues, correspondances –, Derrière la caméra avec Jean Cocteau est l’histoire de cette collaboration en même temps qu’un document exceptionnel sur le cinéma. »Ma chronique
C'est par le biais de la masse critique de babelio que j'ai eu la chance de pouvoir réceptionner ce titre. Il est vrai que personnellement, je connais de nom, sans vraiment savoir ce que cet homme a vraiment fait. Ce qui m'a motivé, c'est mon fils, lorsqu'il a vu cette opportunité, il a été ravi et lorsque nous l'avons reçu, j'ai eu un mal fou à y accéder. Pour info, mon fils entre l'année prochaine en études dans le domaine de l'audiovisuel et forcément il a bien plus de bagages que sa mère.
Concernant le livre, je vais déjà donner mon avis. Un livre souple, format carré, un toucher doux au départ et dès l'ouverture nous avons des photographies de signatures, de dédicaces. Vint ensuite la magie des mots, celle qui vient du cœur de ceux qui l'ont connu, de ceux qui auraient aimé le connaitre. Enfin, Monique Bourdin le raconte, par interview. Un travail méritant afin de déterminer, d'avoir des mots sur un grand homme qui a trouvé un collaborateur hors pair. Un de ces hommes qui en un regard détermine celui ou celle qui fera le bon geste, le bon travail, qui sera entre ses mains et faire avancer une idée en film.
Claude Pinoteau, réalisateur de la boum (l'un des rares films que j'ai vu de lui quand j'étais très jeune) a connu et travaillé avec Jean Cocteau durant des années. Un véritable collaborateur technique pour sept films. Il est vrai que de ce côté, les années où les autres films ont vu le jour, je n'ai pas eu la chance de les découvrir, mais en lisant ses interviews, en plongeant au cœur des innombrables photos, j'ai eu le sourire à chaque instant. Derrière la caméra avec Jean Cocteau nous entraine auprès de cet homme bien entendu, mais aussi de Claude Pinoteau. Leurs échanges nombreux, leur collaboration également sont mis en lumière.
Des entretiens pris et retranscrits par Monique Bourdin dans son intégralité afin de nous donner plus de corps à ce cinéaste capable de se retrouver devant ou derrière une caméra. Un cinéma unique en son genre. Le livre est complet aussi bien dans les descriptions de leurs échanges par courrier, que les dialogues, agrémentés par de nombreuses photographies d'époques. Les calèches, les tournages, les décors, des dialogues, des plans de tournage ou des dessins (qui devaient probablement être des ébauches) pour ma part c'est un ouvrage qui est complet. En plus de ces œuvres cinématographiques, nous avons plus qu'un avant-gout de sa vie, de ce qui le faisait se lever le matin, comment il en est venu à devenir ce qu'il est devenu. Et là, pour Claude Pinoteau, comme bien souvent la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre, il accompagnait souvent son père sur les plateaux de tournage. Baigner dans ce monde dès le plus jeune âge peut amener deux choses : vouloir y travailler ou au contraire en être dégouté. Nous comprenons bien qu'il a décidé de suivre ses traces et d'avancer dans le sens qu'il le désirait.
Des années plus tard, CLaude Pinoteau rencontre Jean Cocteau et cela deviendra une époque "magique". Le premier sera son assistant, prêt à tout pour trouver ce que veut le second, quitte à le fabriquer. Jean Cocteau dessine, voit les choses d'une manière il sait comment il veut telle ou telle maison par exemple, ce qui lui faut pour avoir LE cachet définitif pour SON film. Une véritable foi dans ce qu'il imagine, Jean Cocteau sait que cela existe et donc il trouvera pas lui-même, par son assistant, par quiconque aura l'audace de chercher plus loin que le bout de son nez. Il s'en suivra ainsi des longs-métrages auxquels Jean Cocteau et Claude Pinoteau ont participé :
Le Baron fantôme, Serge de Poligny, 1943, 99 min – dialogues : Jean Cocteau ; accessoiriste : Claude Pinoteau
L’Éternel Retour, Jean Delannoy, 1943, 115 min – scénario et dialogues : Jean Cocteau ; accessoiriste : Claude Pinoteau
Ruy Blas, Pierre Billon, 1948, 93 min – scénario et dialogues : Jean Cocteau ; accessoiriste : Claude Pinoteau
Les Enfants terribles, Jean-Pierre Melville, 1950, 107 min – scénario et dialogues : Jean Cocteau ; assistant réalisateur : Claude Pinoteau
Un petit rappel des films réalisés par Jean Cocteau
Jean Cocteau fait du cinéma, 1925, 16 min
Le Sang d’un poète, 1930/1932, 49 min
La Belle et la Bête, 1946, 96 min
L’Aigle à deux têtes, 1948, 95 min – avec Claude Pinoteau (régisseur)
Les Parents terribles, 1948, 105 min – avec Claude Pinoteau (assistant à la mise en scène)
Coriolan, 1950, 16 min
Orphée, 1950, 112 min – avec Claude Pinoteau (assistant à la mise en scène)
La Villa Santo Sospir, 1951, 36 min
Le Testament d’Orphée ou "Ne me demandez pas pourquoi", 1960, 79 min – avec Claude Pinoteau (collaborateur technique)
Voyage au pays de l’insolite, 1960, 16 min
Et voila en recherchant ses collaborations, je me rends compte que j'avais déjà vu la belle et la bête de cette époque et que c'était l'un des meilleurs que j'avais pu voir, quand on imagine les moyens de ce temps. Bref, pour ma part, c'est un ouvrage très complet où j'ai pu apprendre plus sur la vie de ces hommes, de voir autrement la conception d'un film et surtout les échanges entre eux.
Mon fils était donc fou en voyant le livre arriver, d'ailleurs il l'a gardé dans sa chambre (vu qu'il est mineur, c'est facile de le retrouver, mdr) et vu son enthousiasme, je sais qu'il a adoré. Pour lui, c'est plus le côté exploitation qui l'a intéressé (ce sont ses propres mots). Voir les plans, comprendre les idées qui arrivent d'un coup, les scènes posées, les descriptions, les dialogues, il a dévoré le livre et le garde pas loin de son lit pour revoir certains points. Il m'a également raconté que tel appareil fonctionnait de la même manière maintenant, mais avec plus ou moins de câbles, de longueur, de rails (je vous avoue je n'y comprends rien)
En d'autres termes, c'est un livre qui plaira aussi bien aux personnes comme moi qui ne sont pas dans le monde de la caméra qu'aux personnes qui sont en plein dedans. Un grand merci pour la lecture qui fut très enrichissante dans tous les sens du terme.
PS : Avoir Jean Marais, un de mes acteurs préférés en photo entre ces pages et un gros plus à mes yeux (chacun ses gouts bien entendu)Extrait choisi :
« Nicole Stéphane et Edouard Dermit, réunis dans une chrysalide de draps, étaient étendus sur le lit, comme deux gisants ; ce drapage effectué par Jean Cocteau était fascinant ; il sculptait cette chrysalide, avec une élégance de gestes, autour de leur corps. On le sentait inspiré par le drapé de sa statuaire grecque. C'était étonnant de voir naître une sculpture vivante avec de simples draps !
Là résidait le génie artistique de Jean Cocteau. »
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