• Une bonne raison de mourir (Arthur Caché)

     Résumé 

    « Quand un ancien géologue disparaît mystérieusement près de Paris, Beryl, jeune chef de groupe à la Crim', se saisit aussitôt de l'affaire.
    Assistée de Rudy, son adjoint au passé tourmenté, puis d'Ara, un ancien flic reconverti dans le trafic de contrefaçons, elle remonte la piste d'une compagnie pétrolière en Turquie.
    Mais tandis que les découvertes troublantes se multiplient et que les cadavres s'accumulent, des profondeurs de la mer Noire surgit un terrible secret…
    Beryl comprend alors que le plus effroyable des comptes à rebours a déjà commencé… »  
     

     Ma chronique 


    Merci à la maison d'éditions pour l'envoi de ce thriller. Un auteur que je ne connais pas niveau plume et je ne regrette absolument pas d'avoir lu. Un thriller policier où nous suivons Beryl Schaeffer, capitaine de police dans une course contre la montre pour tenter de sauver un maximum de gens. Et le premier est un vieil ami de son père décédé depuis pas mal d'années qui tente de lui faire passer un message : un certain Novak qui semble avoir besoin d'aide. L'équipe de Beryl est un véritable soutien pour elle et l'inverse est aussi vrai. Alors quand il s'agit d'une histoire où son père anciennement grand reporter/journaliste est nommé, c'est toute l'équipe qui s'ébranle. Beryl, bien qu'elle ne connaisse pas ce Novak va suivre son instinct, la poussant à taper à la porte entrouverte de et homme et y découvrir... rien. Enfin pas tout à fait, mais cela, laissons-le à l'histoire. Une enquête qui ne semblait pas réelle devient bien plus importante et imposante qu'un simple coup de téléphone. Ce qui s'avérait être un appel à l'aide devient tout autre et les vies de nos policiers sont probablement en danger.
     
     
    Capitaine à la Crim', Beryl et son adjoint vont avoir fort à faire. CE dernier va bientôt être papa, un passé complexe qui est très intéressant à comprendre au fil du récit, donnant plus de convictions dans ces actes et nous le comprenons mieux dans certaines scènes. Un personnage vraiment intéressant qui apporte beaucoup à l'histoire. Beryl nous dévoile son passé également par des pans de souvenirs, de cauchemars, mais également des mots qu'elle arrive à laisser couler. Le livre est découpé en trois parties, la première sur Paris, la deuxième en Turquie et la troisième un mélange  des deux, plus une autre destination surprise. Sur Paris, nous suivons l'enquête dans toute sa splendeur, ressentant le stress de ne pas retrouver l'homme, de chercher d'infimes indices qu'il aurait pu laisser et du peu de vie qu'il avait. Un scientifique, ancien géologue qui n'a pas de vie privée, cela relève du défi pour avoir des informations. Par chance, en creusant profondément, en suivant un instinct et des enquêtes de voisinage, rapports d'expertises et autres, l'équipe du capitaine Schaeffer parvient à remonter plusieurs pistes. C'est très léger au départ, nous nous demandons bien dans quoi Beryl peut bien s'embarquer avec si peu d'éléments, mais les uns après les autres, nous avons des pistes à creuser, des indices, de nombreuses suppositions et des interrogatoires. Rien ne se passe forcément comme elle le voudrait et les cadavres, comme enlèvement lui tombent dessus. Pour autant elle ne lâche rien et sa course effrénée sur un pont va lui garantir un début de victoire.
     
     
    Effrénée, c'est bien le mot, l'enquête qui semblait légère, devient vite une course poursuite, une course contre la montre, car des gens sont en danger. Oui, mais lesquels et surtout le POURQUOI ? Ce simple mot : pourquoi, prend son sens lorsqu'enfin nous arrivons en Turquie, avant ce n'était que suppositions sur des personnages haut dans leur fonction. Et si tout n’était que des chemins perdus d'avance ? Ou au contraire que les méchants étaient bien les premiers en tête de liste ? Difficile de démêler le vrai du faux, car certains dirigeants sont aussi doués que n'importe quel politicien capable de nous faire avaler des couleuvres pour des spaghettis ! Alors lorsqu'il faut y rajouter les pots-de-vins, la corruption à foison pour garantir des silences, pour obtenir un chantage parfait, pour survivre... Jamais une escroquerie n'aura eu autant d'impact pour la vie de nos personnages et pas uniquement les principaux. En Turquie, nous suivons Beryl et son adjoint Rudy, mais également un ancien policier de ce pays qui a déjà remué le nez trop fort. Une plateforme pétrolière serait peut-être à l'origine des disparitions, des suicides (ou meurtres ?) peu importe, je en vous en dirais pas plus, toujours est-il qu'une histoire de gros sous traine dans les parages et que tout le monde peut vite devenir suspect (à tort ou à raison). Plusieurs fois la question se pose de savoir si tout est lié, si le passé des uns se mêle à celui des autres d'une manière ou d'une autre. Si un ancien géologue disparait, serait-ce à cause d'un de ces nombreux travaux du passé ? Ou bien autre chose ?
     
     
    Si sur Paris l'enquête avance rapidement, avec les moyens humains et le matériel, en Turquie tout s’accélère. Ils ont 4 jours nos français pour trouver une vraie piste sinon ils reviendront bredouilles. Grâce, ou à cause de Ara, ce fameux flic un peu trop véreux à leur gout, trop violent, mais efficace, les ennuis qui les ont suivis sans se montrer sont percutants ! ET ce n'est pas une porte de maison qui dira le contraire. 1- la porte, 0 - le front de Beryl. Ces trois personnages ont de sacrés caractères de part leur passé respectif, leur vécu et ce qui leur tombe dessus. Ils faut être tenaces, persévérant et un peu proche de la frontière du bien et du moins bien pour s'en sortir indemne. Ce qui ne sera pas le cas pour tout le monde. En parlant personnage, j'ai adoré la voisine Nana, la malgache si attentionnée envers Beryl. Je me doutais d'un truc sur Ara, mais chut, c'est à découvrir. Des personnages principaux et secondaires qui nous donnent du fil à retordre, ne montrant pas leur pensée, comme cette... Myriam Dalanzy, mais bien cuisinée aux petits oignons, l'équipe de Beryl fait de grandes avancées. C'est un groupe soudé qui connait son boulot sur le bout des doigts et rend des comptes régulièrement. J'ai particulièrement aimé les échanges aussi froid entre certains services, il est vrai qu'une fraude est bien plus importante que des cadavres, non ? Ironie quand tu nous tiens, dans tous les cas, nous ressentons le plus vrai que nature !
     
     
    Les traits des personnages sont humains, entre froideur et recherche de chaleur humaine, ils sont complexes. Les manipulations diverses, les mensonges, trahisons, la peur de faire mal, la peur d'oublier, celle de ne pas oublier, le besoin de se faire pardonner, les finances, la complexité de la politique en marche, l'économie d'un autre, l'industrie pétrolière, les secrets, des soupçons, du chantage ou marchandage... L'auteur les utilise à sa guise et nous entraine dans un sens ou l'autre nous faisant perdre le fil de la vérité. Qui est réellement impliqué ? De la plus petite de celui ou celle qui sait, mais ne dis rien, à celui qui empoche de quoi mettre à l'abri ses enfants et les générations futures, aux meurtres, cachotteries et autre acabits du même type... Impossible de ne pas se faire des nœuds au cerveau et une fois en Turquie je n'ai absolument pas lâché le livre (heureusement je ne e levais pas le lendemain pour aller travailler !) L'enquête est sur de nombreux thèmes et seule la volonté humaine est poussée au maximum pour tenter de réussir un tour de force incroyable. Bien entendu, tout n'est pas rose, les méchants s'amusent avec de l'acide ou de jolis balles quand les mallettes remplies d’argent ne suffisent plus. Et les révélations... Bon sang, alors on va de surprises en surprises. Comment vous dire que j'ai été assise durant une bonne partie de la fin, n'ayant pas vu venir certains points... Beryl non plus n'a rien vu venir et je pense que c'est ça aussi qui l'a amené à ce stade dans l'épilogue. Je ne m'attendais pas du tout à ce final et je pense que j'en suis encore sciée de voir comment l'auteur a su me mettre dans sa poche si facilement. Est-ce que j'aurai fait pareil ? Laissez-moi du temps pour réfléchir et on en reparle dans ... dix ans ?

     
    En conclusion, un thriller policier sur fond d'industrie pétrolière où tout n'est qu'illusion. Bravo également pour m'avoir fait comprendre des termes peu utilisés sur le pétrole, c'est recherché et simple d'accès. La politique, l'argent, les soupçons, les êtres humains... Le pouvoir administratif qui est en place depuis si longtemps est bien difficile pour connaître la vérité. L'enquête policière qui n'était qu'une simple recherche d'un ancien géologue devient bien plus grand. De la France à la Turquie, les personnages ont de quoi faire et fuir, car même en tant que policier, le danger rôde toujours surtout lorsque le passé se mêle au présent. Un capitaine et son second qui n'ont pas eu une vie facile et dont les choix vont mettre à mal leur propre vie. Cette part d'ombre les renforce et leur donne la conviction de devenir ce qu'ils sont à la fin de ce récit. J'ai beaucoup aimé la question sur le pourquoi devient-on policier ? Par choix ? Par envie ? Par besoin ? C'est comme pour n'importe quel autre métier, qu'est-ce qui nous le fait "choisir" ? La complexité des personnages qui ne sont pas parfaits rend plus humain le récit et des choix qui peuvent nous paraitre aberrants n'est pas si étranges que cela, si nous avions vécu leur passé. Une enquête à double tranchant qui va mettre en lumière les zones d'ombres de chacun, montrer du doigt une réalité qui pourrait être la notre. Et vous que feriez-vous pour ne pas avoir une bonne raison de mourir ?
     

     Extrait choisi : 

     
     
     « Beryl remonta brusquement ses bras devant son visage pour atténuer l'effet d'aveuglement. Dans l'obscurité, les phares qui venaient de s'allumer à quelques mètres d'elle ressemblaient à deux puissants yeux jaunes. Le rugissement tonitruant qui suivit fit trembler chaque parcelle de son corps.
    Mue par l'instinct de survie, elle fit un bond sur sa gauche alors que s'abattait au même moment un imposant godet en métal à l'endroit exact où elle se trouvait une seconde avant. Une grimace lui déforma le visage au contact du sol rocheux.
    Elle se releva et courut machinalement vers sa voiture tandis que jaillissait dans son dos une tractopelle aux dimensions impressionnantes. Le monstre de fer avait surgi telle une murène de ses rochers, déterminé à l'écraser.
    Arrivée enfin à hauteur de son véhicule, elle se jeta derrière le volant, faisant voler dans le même temps son pistolet sur le siège passager. Elle pressa alors sur le bouton de démarrage...
    Mais rien.
    Non, pas ça, implora-t-elle, les yeux écarquillés, pas maintenant !
    Face à elle, l'engin se rapprochait ; il ne lui restait plus qu'une poignée de secondes avant de se faire pulvériser. »
     

     

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  •  Résumé 

     

    « 1940, préfecture d’Eure-et-Loir
    Sous les bombardements, Jean Moulin découvre un parchemin qui l’entraine sur les traces des Templiers. Au travers des heures sombres de l’Histoire, le premier résistant de France s’enquiert de retrouver l’un des plus grands trésors de l’humanité avant les nazis et leurs espions.

    1191, commanderie de Chartres
    Jeune seigneur, Guillaume rêve de devenir Templier pour venger son père tué en Orient. Son initiation lui réserve un dessein singulier… ce qu’il va découvrir dépasse tout ce qu’il avait pu imaginer.

    Et vous, qu’allez-vous découvrir ? »  

     

     Ma chronique 


    Qu'est-ce que j'ai bien pu découvrir ? C'est la question que je ne me pose pas, pour la simple raison que j'ai découvert aussi bien une plume entrainante, qu'un débit, ou plutôt un récit si addictif qu'il n'a pas fait long feu. J'en profite pour remercier l'association qui m'a fait parvenir ce thriller historique qui en a bien le thème. Le résumé nous indique déjà deux époques, deux moments importants aussi bien pour la France que d'autres pays. 1191, Guillaume (tiens donc, mais non, ce n'est pas notre auteur autrement il serait très bien conservé) cherche à se venger de la mort de son père. 1940, Jean Moulin, Préfet de son état, cherche par tous les moyens à sauver sa région et la population de l'invasion allemande. Deux faits historiques dont le dernier est bien ancré dans nos mémoires et encore plus chez nous : mon fils est un jeune homme qui est passionné de ces périodes de guerres et nous l'emmenons régulièrement visiter des lieux. Chartres n'en fait pas encore partie, mais Falaise... Nous avons découvert le musée des civils avec ce que la guerre a fait comme ravages. Des ravages que nous pouvons transposer à n'importe quelle ville de notre Territoire et au-delà. Chartres semble être une ville que nous allons découvrir sous deux formes : bombardement en 1940 et disons que les Templiers sont de mises en 1191, mais je n'en dirais pas plus à ce sujet, sinon je risquerais de dévoiler une partie de l'intrigue.
     
     
    Une intrigue qui se joue sur deux temporalités bien distinctes et si nous nous posons la questions de savoir où l'auteur va nous emmener, je peux vous garantir que mon fils veut ce livre en film. Je sais rien à voir avec le début de la phrase, mais nous l'avons parcouru ensemble et il a adoré rentrer dans cette histoire et aller plus loin avec tout ce qui  touche aux préceptes de la religion, quelle qu'elle soit. Bien entendu, mon fils m'a déjà raconté ce qui se passe sur Jean Moulin et j'ai cru être dans l'obligation d'aller creuser profondément pour oublier ces révélations, vilain ! Comme quoi il écoute, enfin il enregistre tout ce qu'il voit. Bref, deux chemins à parcourir pour une Vérité, mais laquelle ? Vengeance, trahison, soupçon, haine, violence... En ces années de troubles et de confusion, les personnages ne savent plus où donner de la tête. Le plus beau dans tout cela ? L'auteur utilise des faits réels, des personnages qui ont existé pour donner plus de poids à son récit et cela fonctionne très bien. Bien entendu, tout n'est pas tiré de faits réels et il faut une part d'imagination dans ce qui est écrit, malgré tout, nous ne pouvons que ressentir le fait que oui, le respect de ces véritables personnes est bien présents, que les faits réels sont bien amenés sans les défaire ou les détourner et c'est un travail de titan qu'il faut lui reconnaitre. Bien entendu, des points sont ajoutés, ou mis en lumière plus tôt ou plus tard, mais l'auteur ne dis lui-même, pour les besoins de son livre, il nous prévient et c'est une marque de respect supplémentaire. Une trace écrite de ce que les allemands ont pu effectuer, ou des pseudos de l'armée allemande se sont permis de faire reviennent sous des traits de monstruosité. Là n'est pas le sujet, mais l'auteur nous redonne les clés en main pour mieux comprendre le contexte de l'époque.
     
     
    1940 est une année où la France perd Paris et bien plus encore. Les gens se montent les uns contre les autres, les croyances s'effritent, les jalousies, les rancœurs, les bien-pensants et les collabo apparaissent, les double-jeux également. Comment faire pour avoir le vrai du faux ? L'auteur joue admirablement avec le pauvre Luc qui ne sait plus à quel saint se vouer. Les secrets sont nombreux, les messes basses également et ce que l'on voit sans entendre peut porter à confusion. La preuve en plusieurs actes entre ces pages. Bref, nous suivons les personnages en 1940 avec bravoure, avec passion, autour d'une cathédrale qui n'a pas encore donné toute sa version de l'Histoire, avec le grand H. Ces hommes et femmes nous font vivre ce qu'ils ont subi, tortures, malnutrition, fausse joie, perversité, malheur, incompréhension et résistance. Ce dernier mot n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, car de nombreux hommes d'armée ou politique en ont fait une valeur certaine. Cette période charnière dans l'histoire n'est pas uniquement celle de la guerre pour notre récit qui nous e met plus que plein la vue. Nous parcourons les galeries jusque là inconnues pour tenter de percer des mystères. Un parchemin découvert, des documents classés, un dossier important qui passe de mains en mains... Chartres est une ville qui regorge de pouvoirs sans le savoir et surtout d'un trésor, mais lequel ? Une chasse au trésor est impliquée dans les faits historiques et c'est là qu'intervient l'auteur pour nous entrainer dans de sombres intentions. Si certains ne pensent qu'à le sauver de mains abjectes, d'autres au contraire aimeraient l'admirer de plus près, pour le pouvoir qu'il pourrait engendrer. Les légendes... Toutes ne sont pas réelles, mais elles ont une part de vérité. Pour information, Viollet-le-Duc a également fait les plans du château de Pierrefonds, qui se situe à quelques kilomètres de chez moi, voila voila. (tout cela pour dire qu'il en a fait des choses ce monsieur que nous retrouvons dans le texte vers la fin)
     
     
    1191, l'année où Guillaume va changer, avancer. Un homme englouti par une vengeance sans nom. Un homme qui veut pouvoir avoir des moyens à dispositions pour venger la mort de son père. Les Templiers seraient sa façon de sortir de l'ombre, de ce gouffre dans lequel il n'arrive pas à se défaire. Protéger l'ordre, protéger les trésors qu'ils ont entre leurs mains... Guillaume sait dans quoi il s'est embarqué et va apprendre la patience. Il ne fera pas de croisade de suite et devra apprendre encore et toujours. Un chemin de vie qui lui démontrera que les paroles sont aussi fortes que les actes, que le bon, le mauvais, tout est question de point de vue et bien entendu, il va nous faire comprendre bon nombre d'éléments sur cette ordre. Il avance dans l'Histoire tel un pèlerin en quête de connaissances, sa soif n'est jamais vraiment assouvi et son mentor sera un point d'encrage, tel un père. Ce que l'auteur nous laisse entendre, seul le lecteur peut en prendre la mesure. Je ne m'amuserais pas à dévoiler des éléments clés de l'histoire et encore moins à vous entrainer dans ce que moi j'ai appris, car mon fils n'a pas la même vision et a appris d'autres points. C'est un art que j'admire beaucoup dans ce récit. Les années ont passé pour notre Guillaume devenu Guillaume de Chartres. Cet homme empli de vengeance va trouver un semblant de paix dans ce qu'il va comprendre de sa mission réelle et de ce que l'univers souhaite pour lui. Et puis cette Cathédrale qui semble être la même que la notre maintenant, peut-être pas au même endroit, qui a été ravagé à de nombreuses reprises, par des flammes, des bombes et bien d'autres événements... Ce monument qui nous raconte sa propre histoire, au travers de ses murs, de ses fondations et peut-être qu'au détour d'une colonne trouverez-vous un message codé ?
     
     
    Les personnages sont plus ou moins nombreux. Je m'explique, l'armée allemande envahit la France, avance et donc il y a de nombreux déportés. Nous avons également des personnages secondaires récurrents, comme ce boulanger (qui devrait faire du pain au lieu de râler sur l'administration...) ou cet homme qui, pour six francs six sous, s'amuse comme il peut à faire peur à la population. En principaux, nous avons Guillaume et ses voyages, son mentor, ses ambitions, sa réalité propre et son avenir et puis de l'autre côté nous avons Jean Moulin, Luc, Lejard, Viollette, une poignée de personnages qui nous font vivre des événements importants et tragiques. Le fait de rester proche de la réalité a dû être un sacré challenge pour l'auteur et cela se ressent dans le texte. Pas de non-dits, de la bienveillance, des questions sans réponses il en reste encore un peu, l'auteur ne juge aucun d'entre eux. Il énonce des faits, use d'artifices pour ces propres besoins de rajouter cette chasse aussi bien à l'homme qu'à l'arche (eh non pas de Noé !). Le fait d'être en retrait dans sa manière d'annoncer les événements ne les rends pas moins envahissants, invasifs. Tous les faits, qu'ils soient d'il y a presque un siècle ou soixante ans ont donné des fondations à notre "civilisation". Tout n'a pas été pris en compte, il faut bien s'en rendre compte, mais ce récit ne fait pas l'apologie du passé, il n'est pas là pour pointer du doigts ce qui a été de travers ou non : juste des faits et c'est un sacré boulot ! Après libre au lecteur de s'emporter en fonction des événements qu'il indique, ce n'est pas l'auteur qui en est responsable, loin de là.
     
     
    L'auteur a su m'emporter totalement dans l'univers qui est le plus proche, les années 1940 ont pour moi été très fortes en émotions. Les événements pris et remaniés afin de les assembler avec cette quête de trésors est admirable, bien amenée, j'ai adoré suivre les péripéties de chacun d'entre eux, de chercher qui était vraiment le traitre, qui a bien pu se tromper à ce point. Peut-être parce que c'est une période plus proche, je ne sais pas. J'ai été passionné par moment en 1191 sur certains faits, mais j'avoue avoir été plus dans le flou par moment et donc j'ai moins accrochée. J'ai beaucoup aimé les découvertes à cette période, et je pense que l'introspection n'a pas été pour moi à ce moment précis, d'où le fait que cette partie a été moins adoré que la première. Les chapitres alternent entre les deux époques, l'un des personnages principaux avance et s'arrête à un instant pour que l'autre puisse faire de même. Le déroulé de l'histoire est entrainant, nous avons toujours envie de savoir ce qui va se passer pour chaque personnage que nous découvrons un peu plus dans le récit. Les discussions après la lecture de ce titre avec mon fils ont été riches également en émotions, ayant tous les deux appris des choses bien différentes. Le fait que l'Homme fait toujours les mêmes erreurs, qu'il ne regarde pas dans le passé pour apprendre, mais pour recommencer à vouloir quelque chose qui n'est pas à lui ? Non, ça nous le savions déjà, par contre nous avons bien d'autres thèmes qui ont été mis en avant et qui sont importants à souligner : la franchise, la valeur de l'être humain quel qu'il soit, le fait d'avoir des idées contraires à une autre personne ne fait pas de lui un ennemi à abattre. Et bien d'autres encore. L'auteur est capable de nous faire réfléchir sur le passé véridiques tout en y mêlant des points de fiction intéressant, propre à son imagination et apte à nous faire réfléchir.
     
     
    En conclusion, un thriller historique que j'ai adoré ! Basé sur des faits historiques véridiques, l'auteur a su nous entrainer dans sa quête de vérité, sa chasse aux trésors dont la cathédrale de Chartres s'amusant à les regarder courir telles des fourmis pour un secret bien gardé depuis des décennies, si ce n'est plus. C'est un récit qui nous replonge dans notre passé avec tous les côtés des guerres, que ce soit pour un territoire ou de religion. La liberté n'est pas qu'un mot, il faut savoir s'arrêter à temps. Pour certains personnages la frontière n'existe pas dans leur esprit, pour d'autres il s'agit plutôt de se restreindre afin de sauver le plus grand nombre. Les Templiers et son mythe d'un trésor fabuleux ? Un mystère à résoudre en temps de guerre ? Cette phrase pourrait facilement être pour les deux époques. Deux années que tout sépare, des secrets reliés par un bout de parchemin ? Une cathédrale qui a vécu bien plus longtemps que n'importe lequel d'entre eux ? Les faits historiques sont mêlés avec prouesse à la fiction, à moins que ce ne soit l'inverse, qui sait ? Dans tous les cas, une fois que vous aurez terminé de le lire, vous en aurez appris des choses, bien plus qu'une plume envoutante, c'est certain !
     
     

     Extrait choisi : 

     
     
     « Si ce n'était l'ampleur des domaines scientifiques sur lesquels il avait travaillé et qui fut étudié à l'école de Fulbert, telles l'astronomie, la psychologie ou la botanique.
    Le jeune homme avait ingurgité une quantité incroyable d'informations, mais semblait plus perdu encore.
    Alors qu'un rayon de soleil perçait le carreau devant lequel il était dissimulé, Luc reprit la photographie de la colonne du portail nord. La lumière éclairait un simple coffre rectangulaire monté sur un chariot. Ouvert, il laissait apparaître les Tables de la Loi. Celles sur lesquelles étaient gravés les dix commandements que Moise obtint de Dieu sur le mont Sinaï.
    Le livre entre les mains, pas si vieux en comparaison de la texture âpre d'autres manuscrits quasiment indéchiffrables, il s'était arrêté sur les mots sculptés sous cette représentation. Bien qu'en ancien latin, il avait réussi à les traduire, non sans vaciller... »
     

    La protection de l'ordre (Guillaume Soa)

     

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