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Seule la haine (David Ruiz Martin)
Auteur : David Ruiz Martin
Parution le : 10 juin 2021
256 pages
Thème : Thriller Psychologique
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
Ma note : 18/20
Résumé
« Persuadé que le psychanalyste Larry Barney est responsable du suicide de son frère, Elliot le prend en otage dans son cabinet.
Sous la menace d'une arme, Larry n'a pas d'autre choix que de laisser l'adolescent de 15 ans lui relater ses derniers mois.
Mais très vite, c'est l'escalade de l'horreur : Larry est jeté dans un monde qui le dépasse, aux frontières de l'abject et de l'inhumanité. Tandis que les détails scabreux se succèdent, une seule idée l'obsède : celle de s'en sortir, à tout prix…
Un thriller psychologique qui va vous retourner la tête !!! »Ma chronique
Merci à Joël pour cette nouvelle lecture !Tout n'est que manipulation, mais qui manipule qui ? Est-ce l'auteur qui se joue du lecteur ? De Elliot ? De Larry ? À moins que ce ne soit tout simplement l'un des personnages qui se joue de tout le monde ? Machiavélique ? Assurément, horrible ? Bien entendu. Il n'y a pas plus horrible que la douleur, la souffrance et cette haine qui ressort partout. C'est cette noirceur qui ne cesse de monter en flèche et qui en s'arrête pas. Pas besoin de beaucoup de descriptions pour certaines scènes qu'Elliot nous donne la primeur, non, juste ce qu'il faut pour imaginer. Et il faut bien admettre que nous sommes comme Larry, a vouloir savoir la vérité tout en vomissant dans les toilettes. Cette idée fixe que nous savons sans avoir besoin de voir ou d'entendre, pour au final vouloir le voir ou l'entendre. L'être humain est malsain d'une manière générale sans pour autant faire du mal. Il y a cette part de nous qui nous entraine. Nous avons la barrière pour ne pas dépasser ou faire des actes répréhensibles, contrairement à certains qui n'ont pas cette barrière. Le moi, le conscient, le surmoi, l'inconscient... Ce qui se passe en nous n'est pas visible, pourtant nous avons parfois des attentes qualifiées de bizarres. Je ne ferais pas de cours sur l'esprit humain ou ce qui fait de nous des êtres humains, il faut juste comprendre que certains de nos actes peuvent porter à confusion pour d'autres.L'histoire d'Elliot ne tire pas de larmes (Je suis insensible, je sais), par contre il montre l'horreur qu'un ou plusieurs êtres sont capables de créer. Larry ne veut pas le croire, ne peut pas le croire, car si c'est vrai, alors oui, il est responsable de certains actes. Jusqu'où pouvons-nous être responsables des actes d'un autre ? Parce que nous n'avons pas vu ? Parce que nous n'avons pas été assez présents ? Et si tout cela n'était qu'une affabulation ? Les certitudes du doc s'effritent, les mots, les images, l'arme, la manière d'être bloqué dans son propre bureau et tout ce qui fait qu'Elliot est au plus mal. Et si c'était vrai ? Comment s'en sortir ? Quels regards auront les autres ? Aaaaaah ce fameux regard qui prend aux tripes la plupart des gens, parce que l'autre à dis que c'était mal, parce que tu dois fermer les yeux sur un acte qui te fais du mal, mais se séparer, c'est montrer aux autres que tout va mal, alors il faut ne rien montrer ? L'apparence, le luxe, la luxure, peu importe, il ne faut pas montrer ce que l'on ressent. Et c'est là que le bât blesse, car un psy, qu'il soit chologue, chiatre ou chanalyste se doit d'écouter correctement et d'aider les autres. Dans ce cas, il doit voir quand cela va mal dans sa propre famille pas vrai ? Il doit voir quand tout va mal autour de lui, que ce soit ses patients ou ses proches, non ? Alors comment se fait-il qu'il n'a pas compris pour Simon ?La tension est à son comble, les trois-quarts du livre se passe dans le bureau et puis il y a l'après. Après cette nuit où Larry et Elliot se sont parlés, ont écouté l'autre jusqu'à l'étouffement. Jusqu'à ce que l'esprit se fragmente et impose sa loi. Les explications, les démonstrations sont intenses, sombres, terribles jusqu'à ce retournement de situation multiple. Qui croire ? Qui a vraiment réussi ce tour de force ? Les personnages sont travaillés jusqu'au moindre détail. Je ne peux en dire plus et je me rends bien compte que ma chronique est plus longue que d'habitude et je n'en suis pas navrée. Il y a beaucoup d'éléments à prendre en compte, d'événements à suivre qui sont plus terribles les uns après les autres. Une montée en escalade de l'horreur, tout en restant très soft dans l'écriture. C'est une immersion totale dans la tête de Larry par son "je" d'écriture et pourtant j'ai eu l'impression d'être dans celle d'Elliot. Un comble, lorsque nous nous rendons compte ce qui se passe réellement.Je ne parlerais pas de bémol, juste d'un détail qui m'a sorti de la lecture. Une fois le huit-clos terminé, une fois les portes du bureau s'ouvre sur l'extérieur, je me suis sentie exposée. c'est probablement l'effet recherché par l'auteur, pour ma part cette impression de ne plus être totalement à leurs côtés, d'avoir perdu une part de cette énergie même négative m'a fait prendre un peu de recul vis-à-vis des personnages, comme si j'avais perdu Elliot et sa souffrance. Les explications sont bien là et je comprends les gestes, sans comprendre cette folie haineuse, mais je comprends le besoin de connaître la vérité. L'auteur est doué pour emmener son monde à l'endroit qu'il veut et si on pense comprendre quelque chose, c'est bien, braves petits, c'est bien ! L'arme n'est pas forcément celle que l'on croit et lorsque nous disons que les mots blessent et qu'un coup de poing est plus facile à oublier qu'une phrase, l'auteur nous le démontre une fois de plus.Extrait choisi :
« Ce gosse me trouble. Son comportement, sa manière de parler, à tout réduire au banal, ce ton blasé qu'il use sans arrêt, comme si plus rien ne le surprenait. Comme s'il avait déjà tout vu, tout vécu. Elliot a dû traverser des moments étranges, peut-être atroces, et je commence à craindre ce qu'il est sur le point de me dévoiler.
"Parle-moi de Simon, Elliot. Comment était votre relation, les derniers mois ?"
Il prend le temps de m'observer, presque étonné, comme si ma question n'avait pas de sens, comme si elle n'avait pas sa place ici.
"Comme deux frères, dit-il enfin. On ne pouvait pas se blairer mais on s'appréciait. On se battait souvent, et d'autres trucs. On ne se ressemblait pas, en rien. Lui, était toujours sapé, même à l'école. C'était drôle. Il portait toujours un paletot par-dessus ses chemises à carreaux. Il avait comme un faux air d'étudiant de ces séries américaines et me faisait penser à une sorte d'avocat en début de carrière. Avec son accoutrement, on lui donnait bien cinq ou six ans de plus, alors qu'il n'avait encore qu'un petit duvet à la place de la foutue barbe qu'il attendait tant. Ça lui donnait un style que les filles semblaient apprécier."
Un instant, Elliot sourit à la remémoration de son frère. Mais bien vite, ses traits s'assombrirent. »
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Commentaires
Contente qu'il t'aie plu sur le coup ! Perso pas du tout dans ce que je lis, mais merci de la découverte !
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Vendredi 11 Juin 2021 à 09:42
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4VampilouJeudi 10 Juin 2021 à 16:14Ah oui, un sujet très fort et poignant !-
Jeudi 10 Juin 2021 à 16:32
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Les thématiques ont l'air super intéressantes !
Sans compter ce qui se cache derrière cette haine ;)