• Toi seul (Carine Pitocchi)

     

    Toi seul (Carine Pitocchi)

    Disponible sur Amazon

     

    Love in 56K (Clémence Godefroy)

    Auteur : Carine Pitocchi

    277 pages numérique (epub)

    Thème : Romance Contemporaine

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    Résumé :

    « Jeune et brillante avocate new-yorkaise, Moira Wallace vient de gagner le procès qui va faire décoller sa carrière. Pourtant, prise de doutes et rattrapée par les désillusions,  elle décide de tout quitter pour s’engager dans une mission humanitaire en Éthiopie. Là-bas, loin de tout, elle découvre non seulement une dure réalité mais également la richesse du peuple africain. Et elle n’est pas au bout de ses surprises, surtout quand débarque Liam Spencer, acteur hollywoodien des plus sexy… Partie pour trouver un sens à sa vie, Moira était loin de s’imaginer à quel point cette expérience allait bouleverser son existence. » 

     
     

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    15/20

     

    Je remercie la collection &moi pour la lecture de ce titre, par le biais de Netgalley. Je l'avais vu passer sur un blog que je suis et j'avais bien aimé ce qu'elle en avait dit.

     

    Moira vient de gagner un procès extrêmement difficile, elle vient de faire gagner une très grosse entreprise qui était accusée de polluer l'environnement. Alors que le lendemain elle fête sa victoire dans un café, une jeune femme lui dépose un nounours ainsi qu'une photo, l'accusant d'avoir tué son petit frère, atteint d'un cancer. Moira avait déjà des doutes sur ce qu'elle faisait, pensant d'abord à l'argent qu'elle pouvait récupérer. Mais ce qu'elle a gagné ne lui convient pas. Le chèque pèse lourd sur sa conscience, surtout lorsqu'elle apprend que ce petit garçon, Samuel, décède quelques heures après la fin du procès. Elle prend des vacances et pars chez son grand-père, tentant de retrouver sa vie. Lorsqu'un ami de son grand-père, Harvey lui propose de reprendre un poste en Éthiopie. Elle décide d'y aller, de changer totalement de vie. Ce qu'elle va découvrir va lui ouvrir les yeux sur son monde et ce qu'elle ne connaissait pas.

     

    « Une petite bourgeoise new-yorkaise en quête d’une nouvelle conscience au fin fond d’un pays où les enfants meurent de faim, c’était un peu pathétique comme programme, mais l’idée me plaisait. Elle me plaisait même beaucoup !
    — Je te demande d’y réfléchir, conclut Harvey. Mais pas trop longtemps, j’ai besoin d’une réponse sous quinze jours.
    — Quinze jours ? C’est très court ! Mais promis, je vais y penser sérieusement.
    L’Éthiopie. Je ne savais rien de ce pays ni de l’Afrique d’ailleurs. Cette option me terrifiait autant qu’elle m’attirait. Partir signifiait renoncer… à ma carrière, à l’argent, au confort, au respect de mes parents et à tout ce que j’avais bâti jusque-là.
    Les questions se bousculaient dans ma tête ; j’avais beau retourner le problème dans tous les sens, la seule chose qui m’était tout à fait évidente était que, de toute façon, je ne remettrais plus les pieds au cabinet – la simple perspective d’y retourner me donnait des haut-le-cœur.
    Exit Alexis, exit mon travail et mon poste d’associée, mais pour faire quoi ? Finalement, la solution de Harvey n’était pas dénuée de sens. »

     

    La romance est complètement mise de côté et c'est tant mieux. Nous avons ici une jeune femme qui se pense accomplie dans son travail et qui va tout plaquer pour repartir à zéro dans l'humanitaire. La découverte d'un pays, d'un peuple qui n'est pas libre. Les nombreuses guerres civiles qui parcourent le pays, les sévices sur les femmes et jeunes filles, les enrôlements des jeunes garçons... Il n'y a pas que le côté horreur de ce que vivent les gens, l'auteur montre aussi la solidarité entre eux. C'est un livre qui montre un peuple, pas dans le détail bien entendu, mais avec ce qu'il faut pour permettre de comprendre ce que vit ces hommes et femmes tous les jours. Moira se retrouve auprès d'enfants qui n'ont pas demandé à avoir une vie pareille. Un rien les fait sourire, car conscient que leur avenir n'est pas sur, comme leur présent, ils profitent de tout ce que les autres peuvent leur apporter.

     

    Ces enfants ont conscience qu'ils doivent faire beaucoup d'effort pour être comme les enfants des autres pays qui ne sont plus en voie de développement. Moira découvre ce nouveau monde avec des yeux grands ouverts sur l'horreur sans nom qui existe, qu'elle avait déjà entendu parler, sans s'en approcher. Son parcours du départ est en douceur. La joie des gens qui vivent en dehors des trafics, loin de guerres, mais pas si éloignés que cela. L'entraide, la solidarité envers les nouveaux venus. Tout ce qu'elle voit, Moira le ressent en elle. La culpabilité d'avoir fait gagner cette grosse entreprise lui pèse en plus de tout ce qu'elle ne peut pas faire. Le travail est complet, les enfants lui redonnent cet espoir. Elle va travailler avec des personnes compétentes qui ont à cœur leur métier. Docteur, infirmière, instituteur, aide potentielle, chacun y laisse une part de son cœur dans cette histoire.

     

    Le livre est écrit à la première personne, avec l'unique vision de Moira et ce n'est pas dérangeant. On ressent sa culpabilité, sa joie de vivre, sa découverte, son métier, ses émotions. Lorsqu'elle rencontre Ian, le docteur beau comme un Dieu grec, elle l'évite, il ressemble trop à Alexis qu'elle a viré comme un malpropre avant de partir pour l’Éthiopie. Gilles est l'instituteur qui est concerné par ce qui arrive aux enfants. Révolté, c'est un homme entier qui n'accepte pas la fatalité et encore moins qu'un enfant soit obligé de se marier à 10 ans par tradition... Les personnages qui entourent Moira ont tous un petit quelque chose qui les rend attachants. L'arrivée de Liam, un acteur, star en vogue du moment (OK, encore un livre avec un acteur qui va attirer les foules et donc apporter de l'argent), va chambouler un peu (beaucoup) la vie des enfants. Il est de ceux qui ne pensent pas à lui dans ces cas-là, mais aux autres, à ce qu'il peut apporter aux enfants.

     

    Entre Moira et Liam, c'est rapide (trop à mon goût) et assez peu réaliste surtout vu le contexte dans lequel ils vivent. L'internat, les menaces, l'obligation de fuir, un bébé en route, bref de quoi chercher d'abord à rester en vie qu'à imaginer une romance. Disons que c'est le point noir du livre. Finalement, j'ai considéré ce livre comme un contemporain et non comme une romance. J'ai adoré découvrir ce pays sous les yeux de Moira, suivre ses réflexions et comprendre que nous vivons dans un pays libre en comparaison de l’Éthiopie, comme tant d'autres. Les paysages sont magnifiques, la mentalité aussi. Ce n'est pas un pays où tout va bien, car la femme est encore considérée comme un objet : excision, viol, barbarie, tout est possible, malheureusement.


    « Je n’avais pas versé une seule larme, certainement parce qu’il me paraissait indécent de me répandre sur mon sort dans un lieu comme celui où je me trouvais.
    Les semaines passant, l’afflux de réfugiés devenait exponentiel. Le Kenya commençait à avoir de sérieuses difficultés à faire face et ce malgré l’assistance des ONG le long de ses frontières. Harvey avait renoncé à obtenir des visas pour régulariser le statut de nos pensionnaires sur le sol kényan en estimant que, finalement, il aurait plus de chance avec les États-Unis. Il était donc reparti à Washington avec la ferme intention de faire aboutir son projet. »

     

    Il y a beaucoup d'échanges dans cette histoire. La fatalité ne peut être vaincue, Moira et ses nouveaux compagnons font ce qu'ils peuvent pour offrir une vie décente à ceux qui en ont le plus besoin. Suivre la maladie, voir mourir un enfant, se battre pour qu'une enfant de 10 ans ne soit pas enlevée pour être donnée à un futur mari, avancer en terrain miné pour les protéger et tenter de passer une frontière alors que la maladie revient. C'est beaucoup en peu de pages et c'est parfaitement suffisant pour comprendre la détresse et la ressentir. Et puis l'épilogue qui nous montre 5 ans plus tard ce qu'ils sont devenus.

     

    En conclusion, une histoire dure qui dévoile plus que le minimum sur un pays encore en construction. Le voyage est très bien passé même si c'est difficile de se dire que ces hommes, femmes et enfants vivent quotidiennement dans l'attente d'un avenir meilleur. Des personnages qui avancent et se prennent en charge. La romance est passée à la trappe pour ma part. Dans ce récit, l'humanitaire a une place importante et nous permet de voir autrement.

    Toi seul (Carine Pitocchi)

     

    #toiseul #NetGalleyFrance

     

    « L'essence des ténèbres (Tom Clearlake)Bilan #73 (Juillet 2019) »
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