• Un matin différent (Oksana et Gil Prou)

     

     

    Un matin différent (

    Un matin différent (Oksana et Gil Prou)

    Auteurs : Oksana et Gil Prou

    306 pages numérique

    Thème : Drame

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     Résumé :

    « Tout sépare la Balinaise Iluh Semarang de l’Australien William Fitzgerald. Elle est née dans la campagne indonésienne et a grandi dans la spiritualité ; il collectionne des bimbos conquises d’avance pour se livrer à la débauche. Mais ils travaillent au quatre-vingt-seizième étage de la tour nord du World Trade Center et se rencontrent.

    Touché par la grâce de la jeune femme, William parvient à gagner le cœur d’Iluh et obtient un rendez-vous dans un restaurant. C’est alors le matin du 11 septembre 2001. Minute par minute, la catastrophe approche. Il va leur rester très peu de temps pour vivre leur amour.

    À huit heures quarante-six, William revient vers Iluh après avoir rapidement parcouru la cinquantaine de mètres qui sépare son bureau de celui de son amie. La webmaster est installée au centre de la façade nord de la tour. Ils regardent tous les deux les vitres qui dominent la ville. Vingt-six secondes plus tard, l’impensable survient. Une ombre gigantesque obstrue le ciel…»   

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    Un matin différent (Oksana et Gil Prou)

    Je remercie Jess et les éditions Artalys pour ce service presse. J'aime beaucoup la couverture, les couleurs, le fait qu'une lueur approche de la ville sans que l'on ne sache quoi. Par contre elle annonce un thème plus fantastique que dramatique. Je n'ai pas lu le résumé pour avoir la surprise, et c'est une surprise. Cela fait un moment que je l'ai fini et si j'ai mis autant de temps à écrire mon avis, c'est tout simplement parce que je ne savais pas comment aborder cet avis.

     

    Il s'agit de la naissance d'une histoire d'amour entre William et Iluh, deux personnes qui travaillent au même endroit : le WTC, ou World Trade Center à New York. Nous suivons le réveil de ces deux personnes au matin du 11 septembre 2011, jusqu'à ce que l'impensable arrive. Ce qui laisse une marge très courte, mais pourtant, qu'est ce que nous pouvons penser et imaginer en moins de deux heures !

     

    Concernant l'histoire, elle est amené d'une manière assez particulière, le passé, le présent et l'avenir est mélangé, ce qui m'a quelque peu perdue par moment. A son réveil, William pense à la future soirée qui se profile à l'horizon, avec Iluh, alors qu'il a réussi à lui ouvrir son cœur par le biais d'un poème qu'il lui a écrit. Il se souvient de ces dernières soirées de beuveries et plus si affinités chez l'un de ces amis, revoyant ce qu'il est devenu et ce qu'il voudrait devenir. Quant au réveil d'Iluh, elle ne cesse également de penser au soir, relisant sans cesse les quelques mots écrit sur la feuille de papier qu'elle garde précieusement. William est le genre d'homme à aimer tout ce qui porte une ceinture à la place d'une jupe, mais qui, pour une femme, arrive à modifier ses besoins, ses désirs, se disant même que si son cœur bat si fort en la voyant c'est qu'il doit être amoureux. Iluh a été élevée dans des coutumes différentes, plus strictes. Elle est plus jeune et à peur de ce qu'un homme pourrait lui vouloir, surtout les coureurs de jupons. Leur première rencontre, ainsi que les suivantes n'étaient pas les plus faciles, mais lorsqu'il lui a offert son poème, quelque chose s'est produit et leur carapaces se sont fissurées.

     

    William comprend ce qu'est la signification du mot amour avec Iluh, son cœur en déborde. Il a une appréhension en pensant à cette fameuse soirée et les mains moites, chose qu'il ne connaissait pas avant. Iluh est plus froide, plus en retrait, mais elle n'en ai pas moins attachante, car sa réserve cache une grande sensibilité et une peur d'avoir mal. Entre les deux, tous les sépare, leurs naissances, leurs vies jusque là, et alors qu'ils vont réussir à trouver un terrain d'entente, nous savons très bien comment tout cela va se terminer. La fin de l'histoire n'est pas la plus heureuse, car la réalité nous la connaissons tous.

     

    J'ai bien aimé la manière d'écrire des auteurs, un peu plus recherché que la plupart des livres que j'ai pu avoir en main. Des mots qui ne sont pas souvent employés et qui font du bien aux yeux. La vision des choses, le fait de voir la mort arriver en face, de revoir au passé, d'imaginer l'avenir qui n'arrivera jamais est un point positif supplémentaire pour ma part. L'esprit se déconnecte pour ne pas ressentir, pour ne pas voir cette mort arriver et pourtant, lorsqu'elle est bien présente, il fuit devant ce qui sera une fin horrible. Un matin où tout sera changé à jamais dans le coeur des hommes. Ceux qui étaient malheureusement présents dans ces deux tours et dont l'avenir a été brutalement arrêté, et ceux qui ont été les témoins de cet arrêt. J'ai aimé la fin qui est brutale, coupée net dans son élan, s'arrêtant à la fin des deux personnages principaux sans fioritures ni équivoques.

     

    Par contre, il y a beaucoup de répétitions, tant au niveau de la nationalité de Iluh, la date de cette journée fatidique, le lieu où ils travaillent tous les deux, pour donner des exemples. Disons qu'à force c'est lourd et pesant d'avoir toujours les mêmes éléments qui reviennent sans cesse. De même il y a un chapitre dont je n'ai pas trouvé d’intérêt particulier qui n'était pas sur eux, mais sur leurs amis respectifs. L'auteur les avait déjà évoqués de ci, delà, et je pensais que nous les reverrions après la catastrophe, mais non. D'où le fait que je n'ai pas compris leur apparition, surtout que l'un des deux n'entend pas la catastrophe arriver contrairement à l'autre, sans savoir d'où cela à bien pu provenir.

     

    En conclusion, j'ai apprécié moyennement ce moment de lecture à cause de certains aspects qui m'ont parus longs. L'histoire est réaliste, car les projets que nous faisons peuvent être écourtés en un simple claquement de doigts. Un récit qui devrait nous pousser à profiter de la vie tant que l'on peut. 

     

    Juste un extrait pour terminer mon avis :

     

    « Mardi 11 Septembre 2001, 96eme étage de la tour WTC1, façade nord.

    8h 46 minutes 25 secondes et 344 millièmes.

    Distance entre l’avion et la façade : 22 mètres. Vitesse de l’avion avant l’impact : 790 km/h, soit 219 mètres par seconde.

    Iluh s’imprègne immédiatement d’une sensation spatiale et visuelle très surprenante. En un instant immatériel et insécable, son corps, ses yeux, ses mains, ne lui appartiennent plus vraiment. L’horizon semble brutalement se dilater autour d’elle. Il s’enfuit, et son accélération est presque affolante. La jeune Balinaise a l’impression de vivre tout d’un coup au centre d’une bulle de savon à la diaphanéité déroutante. Des bribes de vie, ses espoirs, ses réminiscences les plus intimes, ses peurs, se collent et se décollent sans cesse à la surface de cette concavité translucide qui architecture désormais son être intime. Et le tyrannise ! L’univers s’incurve autour d’elle et les parois les plus extrêmes se transforment en mirages à la périphérie d’un monde dont les limites s’éloignent sans cesse. Son sang reflue de son corps à son cœur. Puis les battements réguliers de l’organe vital s’apaisent et une nuée translucide l’enveloppe au sein d’une trame physique et temporelle composée de douces ellipses qui virevoltent et se chamaillent entre elles.

    « Iluh ! Ne t’éloigne pas trop. Reviens vers nous !

    — Oui maman… »

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