Résumé : « De la nouvelle fantastique au conte noir, ce recueil contient des histoires terrifiantes. Possession, hantise, folie, phobie : tels sont les ingrédients majeurs de cet ouvrage. Insidieusement, l’auteur nous entraîne dans les méandres de l’épouvante et nous nous laissons prendre au piège de l’horreur. Alors, vous qui êtes sur le seuil de l’inconnu, laissez-vous tenter. |
Je remercie chaleureusement Frédéric pour l'envoi de ce recueil de nouvelles en service presse. Je me suis régalée !
VENU DES TRÉFONDS, Serge n'aurait jamais dû écouter son téléphone ce soir-là. Non, pas d'appel d'outre-tombe, juste une amie qu'il aimerait qu'elle soit bien plus qui entend de drôles de choses chez elle. Grattements et autres ne font pas bon ménage avec les habitants de cette demeure. D'ailleurs, la PRÉSENCE qui est installé chez Paul devrait peut-être indiquer sur la porte d'entrée qu'elle n'aime pas être dérangée. Savez-vous que fouiner dans LA MAISON D’À CÔTÉ n'est pas la chose à faire ? Réveiller une entité ne peut mal terminer. Heureusement, il y a toujours l'amour de MA CHÉRIE qui est là pour adoucir les angles. Une femme comme elle, si douce, si agréable à regarder, si belle aussi est tellement facile à vivre. Un peu de douceur dans ce monde de brute.
« Bertrand se leva. Le soleil avait envahi la chambre et il lui était désormais impossible de se rendormir. Il s’assit sur le bord du lit, bailla et s’étira. Il était content d’être en congé. Il pourrait de la sorte travailler un peu dans le jardin. Le retour du beau temps, la pluie avait fait place à une vague de chaleur sans précédent, le mettait d’humeur légère. Il regarda sa femme allongée sur le lit. Elle ne bougeait pas et gardait les yeux fermés. Il quitta la chambre sans faire de bruit. En la regardant, il était partagé entre deux sentiments : la haine et l’amour. La haine car le mal qu’elle lui avait causé était si fort, si profond qu’il ne savait pas s’il s’en remettrait un jour totalement. L’amour également car ils avaient passé tant d’années ensemble et construits de si belles choses que les renier était impossible.
Il se prépara un café et s’assit à la table de la cuisine. Il sortit une cigarette de son paquet, l’alluma et en savoura longuement la première bouffée, la meilleure. Elle lui procurait toujours un plaisir indescriptible. »
Par contre, lorsqu'il vous prend de vouloir jouer avec LES MARIONNETTES d'un autre ce n'est pas bien, mais pas bien du tout. Qui a pu permettre ce genre de privautés ? Vous méritez d'aller tout droit dans LA PENDERIE comme ce petit garçon qui s'appelle Nicolas. À moins qu'AU BORD DE L’ÉTANG serait probablement une meilleure position. Qui ne rêverait pas de se retrouver dans une ferme en plein milieu de la campagne avec Christophe? Ce jeune homme veut changer de vie, quelle bonne idée. Surtout qu'il risque de tomber sur cette CHÈRE VOISINE de son coeur. Tout comme Myriam qui rentre de vacances et va retrouver cette femme âgée juste à côté de chez elle. Des retrouvailles très originales !
Un peu plus loin, nous avons LE BOIS DES OMBRES qui s'amuse avec les jeunes hommes, tel Dorian. Un village qui n'en est que de nom, un bois qui regorge d'étrangetés et une vieille maison de pierres grises qui regorge de surprises. Mais que ferions-nous sans DÉCORATIONS MORTELLES ! Les habitations seraient bien plus tristes sans un peu de magie funeste. Pauvre chat qui ne comprend pas ce qui se passe ! Ah LA FINE BOUCHE qui n'est pas sans rappeler un met délicat. Phil va apprendre qu'aider les autres avant de s'écouter n'est pas à faire. Il aurait dû passer par L’ANTIQUAIRE, quoique s'il effectue la même chose que Guillaume, il risque de terminer comme lui. Voler c'est mal et encore plus lorsqu'il s'agit d'un homme âgé. Poussez LA PORTE DU GOUFFRE comme Aymeric, faire l'inventaire de cette immense demeure et découvrez des lieux cachés. Au détour d'un chemin, vous risquerez de tomber sur ÉTHAN ABIGAÏL et leur histoire abracadabrante de revenants qui hante toujours les lieux de leur ancienne habitation.
« Corentin fit rebondir le ballon plusieurs fois avant de le bloquer dans ses mains. Il le posa sous son bras et traversa la rue. Nous étions mercredi après-midi. Comme d’habitude, il n’avait cours que le matin ce jour-là. D’habitude, il faisait ses devoirs tranquillement installé dans le salon en attendant que ses parents reviennent de leur travail mais les premiers jours de soleil étaient arrivés. Étant donné qu’il n’avait aucun travail urgent à faire, il se dit que ses parents ne rouspèteraient pas s’il jouait un peu au football. D’autant plus qu’il ne quittait pas la maison pour s’amuser. Il restait sur la route en face du domicile parental. Il le faisait souvent en été. Ses amis n’étaient pas toujours là pendant les vacances. Beaucoup d’entre eux partaient à l’étranger avec leurs parents. Ceux de Corentin n’étaient pas assez aisés pour se le permettre. Souvent, des jeunes de son âge se moquaient de lui à cause du fait qu’il ne portait pas les derniers vêtements à la mode ou n’avait pas de console de jeu dernier cri. Corentin se moquait bien de tout cela. Il était heureux ainsi. Ses parents l’aimaient plus que tout, il s’amusait[…] »
L'ADIEU frissonnant sur l'instant pour ce petit Corentin – surtout que mon fils a le même prénom que cet enfant. Parfois, il suffit d'être sur LE DÉPART pour protéger les autres, enfin en être persuadé ou juste être mentalement dérangé. À moins d'entendre LA VOIX qui vous murmure des choses, vous ouvre les yeux sur le monde qui vous entoure. Kris comprendra que ce qui est en face de lui n'est pas si beau que cela. Il lui faudrait sûrement des vacances à L’HÔTEL comme Sonia et Christophe pour leur lune de miel ? Si paisible, si perdu au milieu d'une forêt, si... inexistant aux yeux des villageois proche ! En deux mots : TERREUR NOCTURNE. Oui, vous êtes au coeur de ce qui sera votre pire cauchemar !
Allez un peu plus de vérité sur tout cela, voici la liste qu'il ne faut absolument pas faire chez soi (ni même en dehors) :
- Ne jamais déménager pour une autre maison, appartement, peu importe, surtout si un meurtre, un suicide peu importe tant qu'il y a eu un mort dans le secteur, vous ne serez jamais tranquille !
- Ne jamais avoir de lit en hauteur, les monstres s'y cachent !
- Ne jamais avoir une armoire, ou un placard bref ne pas avoir de portes dans les chambres, les monstres s'y cachent aussi !
- Condamnez la cave !
- Condamnez le grenier !
- Débranchez votre téléphone !
- Supprimez les lustres, les objets futiles, ne jouer jamais avec les affaires des autres, n'allez pas chez les autres sans y avoir été invités, bref ne faîtes plus rien – rires.
Cette liste est non exhaustive...
« Nous sommes le 18 août. Je m’appelle Francis. J’ai 22 ans et suis sain de corps et d’esprit. Je sais que la majorité des personnes qui liront ceci après ma mort penseront le contraire mais peu m’importe. Là où je vais, leurs railleries ne m’atteindront pas. Je tiens à demander pardon aux personnes qui m’aiment et, tout spécialement, à mes parents et ma famille. Si je commets cet acte, soyez certain que c’est pour votre bien. Non, ne pleurez pas. Je sais que cela peut paraître fou mais je vais tenter de vous expliquer. Je vous dois bien cela. Je tiens cependant à ce que les choses soient claires. Je ne cherche nullement à justifier mais bien à expliquer mon acte. Je ne suis pas malheureux, bien au contraire, c’est juste que je crains pour mes proches. Spécialement ceux qui vivent sous le même toit que moi. »
À part deux ou trois histoires dont je n'ai pas compris la chute – car oui la chute est rude pour quasiment toutes les nouvelles – elles sont surprenantes, terrifiantes, donnant la chair de poule. Les lieux deviennent vivants – un peu de monster house, un dessin animé que mon fils adore, un peu d'Amityville au passage, beaucoup de folie humaine et de fantômes qui ne trouvent pas le repos – nous emprisonnent entre leurs murs afin d'assouvir leurs désirs.
L'écriture de Frédéric m'a poussé à lire le livre d'une traite, impossible de le lâcher, pourtant il faisait nuit, j'étais dans mon lit, mais même pas peur ! J'ai dormi comme un bébé derrière toutes ces vies oserai-je dire détruites ? Ma chérie est la nouvelle que j'ai adoré, même si j'ai compris très rapidement le fin mot de l'histoire.
Sachez que chez moi, dans nos chambres, il n'y a pas de placards ni d'armoires et encore moins de commodes. Pas de grenier ni de cave, c'est sûrement pour cela que lire ce genre d'histoires ne me fait pas peur dans la réalité. Je me suis prise à la source pour ne pas attirer ces monstres qui sont prêt à nous dévorer, pas folle non plus !
Par contre, les escaliers en bois – je regrette de ne pas les avoir fait de pierres – craque souvent, surtout lorsqu'il n'y a personne dedans. Étrange, vraiment étrange...
Vous désirez entrez ? C'est à vos risques et périls, vous ne verrez plus jamais le noir comme une simple valeur, mais un lieu où les monstres sont tapis, attendant le bon moment pour vous avoir dans leur filet.
Oh sinon bonne lecture !