|
Résumé :
16/20 |
Par le biais du site simplement, j'ai eu l'opportunité de découvrir ce prequelle. Je remercie l'auteur pour sa proposition de lecture. La couverture est très belle et amène déjà une envie de connaître ce qui se passe derrière cette image. Il s'agit d'une nouvelle, à peine 50 pages, donc je ne vais probablement pas écrire une chronique aussi longue que d'habitude, quoi que... cela est bien possible.
Siobhan, 16 ans, se lève avec son petit frère de 12 ans pour aller à chacun de leur travail. Nous suivons la jeune fille dans l'enceinte d'une taverne tenu par son oncle. Sa tante venant d'accoucher, il a besoin d'aide et c'est soit elle y allait, soit elle était viré de chez elle. son père est assez dur, mais il a ses raisons. La vie est dure. Le monde dans lequel ils évoluent tous n'est pas facile : chaque personne qui use de magie de n'importe quelle forme que ce soit est obligé de devenir un ou une esclave. Alors que Siobhan rentre chez elle, après une dure journée de travail, des mots avec son père, car elle a une fois de plus osé dire non à une invitation à un mariage (le sien bien entendu) elle va déclencher un incendie. Un de ceux qui n'est pas normal, prenant naissance sur elle-même. Ils vont devoir s'enfuir afin d'éviter d'être donné à la milice, mais les voisins ont tout vu et la milice arrive chez eux.
C'est la façon dont Siobhan devient ce qu'elle va devenir à la fin de cette nouvelle, et donc il est clair que nous la retrouverons ainsi, surement des années après ces événements dans la suite de l'histoire (qui n'est pas encore paru). Nous découvrons le monde crée par l'auteur, un brin de médiévale, avec de la magie, ce que j'aime par-dessus tout. Ce mélange qui nous parle de dragons, qu'ils soient encore en vie, ou non, qu'ils soient réels ou non. Ce mélange qui nous montre les différences sociales comme il en existe dans tous, et qui prend forme sous nos yeux. La magie est interdite, enfin une certaine forme de magie n'est pas désirée. Comme si les personnages décidaient de ce qu'ils peuvent avoir ou non, comme si la nature n'était déjà pas capricieuse.
Siobhan est une jeune fille qui rêve d'aventures, de ne pas rester chez ses parents, de vivre autrement. Être obligée d'épouser un homme qu'elle ne connaît pas ou peu ne lui convient pas. Elle veut parcourir le monde d'une manière ou d'une autre. Son attachement à son petit frère et sa famille est réel et profond. Bien qu'elle ne soit pas d'accord avec son père, elle le respecte, jusqu'à un certain point. La suite des événements après la trahison des voisins est tout sauf réjouissante. La vie de Siobhan change radicalement. Être esclave va lui ouvrir certaines portes qui ne se refermeront jamais. Son pouvoir est présent, sa liberté a un prix, mais lequel ? Il ne faut pas s'attendre à des licornes dans le ciel, à des câlins par milliers. Cette épreuve est forcément nécessaire, cruelle aussi, mais nécessaire pour qu'elle puisse choisir sa destinée, son chemin.
Nous en apprenons peu sur sa famille, son petit frère travaille déjà pour aider à subvenir aux besoins de ses parents qui eux travaillent dur aussi. Son père semble avoir du poids dans la société fondée, mais juste un peu. Je pense que son père désirait par-dessus tout protéger sa famille, sa fille de ce don qui n'est pas bien vu. Bien qu'il soit un homme important cela ne les évite pas de se faire mettre en prison et sa fille vendue comme esclave. La position sociale ne fait pas tout, mais l'argent si. Il suffit d'avoir ce qu'il faut pour s'en sortir, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.
La méfiance des voisins, ceux qui vous connaissent tous depuis votre naissance sont capables de vous tourner le dos. Ce monde ne rend pas les choses faciles pour quiconque est différent. Alors que vous avez joué avec des enfants, les parents se détournent, ne vous regardent plus, vous maudits même, tout ça parce que votre corps n'est pas comme le leur, parce que vous avez un don qui est devenue une malédiction aux yeux des plus puissants.
Siobhan va également rencontrer d'autres personnages, qui l'aideront d'une manière ou d'une autre à passer outre certains points. Les échanges sont brefs et intenses, laissant des questions sans réponses. Que va-t-elle décider au final ? Nous avons une ébauche, nous pouvons la voir traverser ses épreuves et imaginons ce qu'elle peut ressentir. La colère, la vengeance qu'elle apporte. Ce sentiment d'impuissance face à l'adversité qui la ronge.
Alors oui, c'est une nouvelle, donc c'est court. Elle se lit très vite, trop vite même, on aimerait en avoir un peu plus, voire beaucoup plus juste sur ce début, même si j'ai envie de savoir ce qui se passera par la suite, ce qui est tout à fait normal. C'est une ébauche de ce que nous aurons plus tard au niveau de l'écriture qui me convient. Reste plus qu'à attendre le premier tome qui va suivre afin de connaître le futur de Siobhan.
« L’accord
Le soleil darda ses premiers rayons sur la ville encore endormie.
Un rictus narquois aux lèvres, Siobhan ébouriffa la tignasse blonde de Fedryk. Le garçon de douze ans râla, pour la forme, en se débattant contre la main agaçante de sa sœur. C’était leur rituel matinal depuis quelque temps. Leur journée ne pouvait pas commencer sans cela. Ils n’échangèrent pas un mot, se chamaillant gentiment en silence, pour ne pas réveiller leurs parents à côté.
Siobhan frissonna et noua le châle de laine sur ses épaules, avant d’emboîter le pas de son frère en direction du centre-ville. Les rues désertes à cette heure matinale donnaient une impression de calme. Un chat malingre feula à leur approche, avant de disparaître derrière un amas de caisses en tous genres. Fedryk s’élança en courant, ses bottes résonnant sur les pavés de pierre. Sa sœur aînée soupira, et n’essaya même pas de le rattraper. Après tout, aucun danger ne les menaçait. Une escouade de miliciens les croisa en sens inverse. Leurs talons claquaient en échos de leur marche cadencée. Le capitaine de faction salua la jeune fille d’un hochement de tête, qu’elle lui rendit avec un sourire crispé. Les soldats patrouillaient jour et nuit afin d’assurer la sécurité des habitants, faire respecter l’ordre et les lois de l’Empire. Ils surveillaient en particulier qu’aucun élémentaliste ne s’éveille en douce, et ne mette en péril la vie des honnêtes citoyens. Ainsi en avait décidé l’Empire en des temps reculés, lorsque les mages des différentes factions étaient en guerre les unes contre les autres. Depuis la fin des conflits il y avait fort longtemps, la magie élémentaire était considérée comme une hérésie, et le culte d’Enora banni. Seules les capacités physiques étaient reconnues et acceptées... »