• le « Cycle de Barcil », Eléa la Résiliente (Dopffer Jean-Marc)

    le « Cycle de Barcil »,  Eléa la Résiliente (Dopffer Jean-Marc)

     Résumé 

     
    « Australis prisma, la plus audacieuse expédition scientifique jamais lancée par l'homme, défie les éléments à l’extrémité sud du continent d’Astragan.
    Embarquée pour les terres gelées du bout du monde, l'équipe réduite de scientifiques sillonne l'archipel des Îles Célestines, auréolant un piton volcanique perçant le ciel gris de cendre.
    Leur objectif ? Percer les mystères du Mur, la barrière naturelle qui isole le continent du reste du monde.
    Éléa, une microbologiste au talent précoce, dont la concentration sur ses études la mène souvent au bord de l'obsession, se lance en compagnie de ses collègues dans l'exploration de l'un des environnements les plus hostiles de la planète.
    Le Mur livrera-t-il quelques uns de ses secrets ?
    Australis Prisma révèlera-t-elle des facettes méconnues des scientifiques ?
     »
     

     Ma chronique

     

    Je remercie l'auteur une fois de plus pour m'avoir fait découvrir cette histoire un peu différente des autres. Et je e suis rendue compte que j'avais eu un loupé sur les 8 parues, qu'à cela ne tienne, je rectifierais cela plus tard. En attendant, ce récit est plus à l'échelle humaine, même si la part de science-fiction est présente, elle l'est essentiellement dans le côté scientifique. Elea la résiliente, une femme qui tient le choc, qui a une certaine résistance en fonction de ce qu'elle peut subir ou voir, ou apprendre. Bref, Eléa est une battante et nous le comprenons très vite et nous nous devons nous accrocher !

    Deux chapitres qui nous montre l'ampleur de ce qui se passe. Nous la suivons cette Eléa sur une terre glacée pour des recherches scientifiques. Elle n'est pas seule et nous savons qu'ils sont cinq hommes et femmes à être venus pour découvrir, observer, comprendre et même trouver ce qui fera de leur vie LE meilleur : le ST GRAAL à leur manière. Le premier chapitre nous suivons les pensées de notre scientifique, plus jeune que les autres sur un projet secret que même ses collègues ne savent rien. Tout est bien scientifique, recherché, calculé, la température, le stress, le contact avec les autres. Impossible de ne pas ressentir un mal-être qui traine entre les murs de ces pages qui nous étouffent. Et puis la fin de ce chapitre premier qui nous demande pourquoi ?

    Pourquoi ? C'est une sacrée question, car avant même de débuter le second chapitre il n'y a pas que cette demande qui nous taraude. Est-ce que l'isolement en est la cause ? Est-ce qu'il s'est produit quelque chose ? Est-ce que la folie est entrée dans l'un des corps des scientifiques ? Est-ce une vengeance ? Tant de questions sans réponses et puis nous lisons la suite. Un flash-back, un retour en arrière à leur début à tous. Le mal-être n'est pas là, mais quelque chose de sous-jacent traine, s'installe. Les découvertes sont exceptionnelles, les esprits s'échauffent autant que le matériel. Et puis nous comprenons le pourquoi... 

    Cette lecture du mois d'aout est intense, courte comme l'auteur a l’habitude de faire pour ce cycle, mais très intense (oui je l'ai noté deux fois) et surtout humaine. Il va au-delà de la conscience humaine, au-delà de la sensibilité, parce que lorsque nous savons, nous comprenons le geste, les actes, les attentes et ce semblant de folie qui prend part en chacun d'eux. La passion n'est pas une demie mesure elle est en eux, partout, pour tout et avec les découvertes qu'ils font certains ne pensent plus qu'à cela. Un véritable danger qui guette sans le savoir, un mystère qui les taraude, les encercle et les envoie loin, dans ou plutôt vers des profondeurs insoupçonnées. Le fameux mur est tellement au cœur des préoccupations que le reste devient muet, les scientifiques sont devenus sourds à tout ce qui les entoure.

    Ici, sur Australis Prisma, l'univers est si fascinant que sans qu'ils ne s'en rendent compte, ils sont pris totalement. Les liens qui ont pu se faire ne sont plus que des mots lointains, pas parce qu'ils le désirent, mais plutôt parce qu'ils ne prennent pas conscience justement de l'entourage. La recherche, le moment où ils touchent du doigt LE suprême, LE point qui va les rendre "célèbre". Être complètement obnubilés par nos pensées, nous le sommes tous à un moment donné, ou même lorsque nous sommes dans une action que nous aimons (moi la première, lorsque je lis, je m'isole pour ne pas voir ce qui se passe autour de moi). est-ce un bien ou un mal ? La question peut se poser ici... La plume est toujours aussi fluide et les personnages ne manquent pas de piquants. L'auteur arrive toujours à garder le mystère jusqu'au bout et pour cette nouvelle, vous n'avez pas le choix, il vous faudra aller jusqu'au point final pour savoir.

    Je dois avouer que la manière de mettre en avant les recherches m'a énormément plu, tout comme les quelques illustrations en noir et blanc qui donne un plus au récit. Ce côté scientifique est un véritable retour au source pour ma part et je n'ose imaginer si un jour j'avais décidé de partir loin pour comprendre des mystères qu'une nature sait cacher allégrement. Ces fameuses îles Célestines nous rendent aussi dingues que nos cinq scientifiques qui tentent de percer le secret d'un mur. Cela m'a fait penser à un film de science-fiction dont j'ai oublié le titre, où des hommes et des femmes tombent sur une boule géante, les attrapant dans ses filets sans qu'ils ne le savent. Le mur est un monument, que dis-je, un lieu de vie pour des créatures que nous ne connaissons pas. Les émotions sont vacillantes, fortes et entrainantes. Impossible de ne pas ressentir la peine, la tristesse, l'exaltation, la joie pure et la haine. La peur de l'inconnue est quasiment inexistante pour Eléa, surtout vu la façon dont elle "entre" en contact. Eléa a beaucoup de courage, de patience aussi et son amitié avec Sikeireis est belle à voir.

    En conclusion ? Un récit qui nous amène à réfléchir une fois de plus sur notre nombril et ce qui nous entoure. L'auteur a une capacité à nous entrainer dans ses histoires de science-fiction ou autre pour la transposer dans notre réalité. Les émotions sont fortes, de belles illustrations qui agrémentent le texte et un personnage féminin que nous suivons par plaisir dans tout ce qu'elle fait et ressent. C'est à la limite de la folie, j'ai eu l'impression d'être à ses côtés à lire ses appareils. La fin reflète tout ce que j'avais pu imaginer mais sur quelqu'un d'autre. Une plume riche en vocabulaire, pointue au niveau de la science et capable de nous transporter dans une histoire où les découvertes nous font basculer dans la SF. Et des descriptions minutieuses, que demander de plus ? 4 mois, c'est ce qu'il a fallu pour qu'un jour tout bascule, à vous de découvrir comment et pourquoi !

     

    Si vous voulez en savoir plus sur le projet, rendez-vous sur le site Internet : www.dopffer.fr/le-concept

     

     

     Extrait choisi :   

     

    « Mais à ce moment précis, son cœur était aussi gelé que le paysage autour d’elle. Les colosses de glace à la dérive montant la garde aux portes du cercle polaire ne lui inspiraient rien d’autre qu’un sentiment terne. Cette grisaille intérieure, identique à la cendre vomie par le volcan, effaçait jusqu’au spectacle pourtant grandiose des aurores boréales qui scintillaient au sud. Oui, aujourd’hui, et aussi les jours précédents, et encore ceux qui les avaient précédés, la jeune femme ne distinguait dans le paysage plus rien qu’un voile blafard surmonté de nuages en grappes sombres. »



    le « Cycle de Barcil »,  Eléa la Résiliente (Dopffer Jean-Marc)

     

     

     

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