• In vino veritas (Magali Collet / Isabelle Villain)

    In vino veritas (Magali Collet / Isabelle Villain)

     Résumé 

     
    « Lors d'un vernissage, une galeriste est assassinée.
    Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d'une petite commune en plein cœur du vignoble bordelais.
    Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l'un va dépendre de la détermination de l'autre.

    Un thriller psychologique délicieusement machiavélique.
    »
     

     Ma chronique

     

       « ... Ils ont raison... Je ne vous ai pas tout dit... »

     

    Je remercie la maison d'éditions pour l'envoi de leur dernier livre paru. Deux auteurs que j'avais déjà eu l'occasion de lire et dont j'adore leurs histoires. In Vino Veritas, dans le vin la vérité est on ne peut plus juste. Le récit qui découle de ce titre, à moins que ce ne soit l'inverse ne laisse pas indifférent. En 1999 deux frères, Mathias et Augustin adorent faire des bêtises et alors que le plus jeune décide de passer outre l'autorisation de sa mère, c'est le drame. Un grave accident qui va lui laisser quelques séquelles lorsque nous le retrouverons à l'âge adulte. Les années ont passé et les deux frères se retrouvent, dans une cellule ? Peu importe, lors d'un événement mondain, une femme est retrouvée morte dans son bureau. C'est la femme de Mathias et personne n'a rien vu, rien entendu malgré le nombre d'invités. Mathias est forcément celui qui est désigné, c'est le mari qui est toujours en première ligne. Le trou dans sa mémoire pile aux moments des faits ne va absolument pas l'aider dans cette enquête, mais il y a bien plus que cela. Des mobiles, de nombreux personnages, des caméras un peu partout, des emplois du temps décryptés... ET puis nous avons une maladie qui  sort toute seule de son chapeau ou képi, peu importe. Un vieil accident en serait l'origine, à la bonne heure ! Sans oublier ces œuvres qui sont hypnotisantes, bah voyons. Tout désigne un seul homme comme coupable, mais est-ce vraiment le cas ? Est-ce que nous sommes dans un jeu pour tenter de comprendre qui enfonce qui et surtout qui joue avec les nerfs de qui ?


    Dix longues années que Augustin et Mathias ne se sont pas parlés. Ce n'est pas vraiment la faute de l'un ou de l'autre, peut-être un peu des deux, peut-être aussi par le caractère de leur père. Seul le lecteur peut vraiment décider. J'ai ma propre idée, mais pour l'heure, il s'agit de retrouvailles qui ne sont pas sous de meilleures auspices. Un meurtre n'est jamais bénin, il y a des conséquences qui vont en découler et surtout de la recherche dans le passé de celui ou celle qui n'est plus. C'est ce qui arrive avec Aurélie et sa façon de gérer la galerie, le pourquoi elle semble si froide (pas parce qu'elle est morte, mais avant cela). Et puis nous creusons plus profondément en entrant dans le passé de ces personnages qui semblent toujours sur le fil du rasoir. Impossible d'être véritablement bien surtout lorsque l'on connait le pourquoi ce gouffre d'années entre Augustin et sa famille. L'accident n'est qu'un déclencheur, le regard d'un personnage un autre, une envie particulière également. Tout élément peut être le déclencheur d'une folie, passagère ou non. Cela peut également être le déclencheur d'un sentiment bien trop puissant pour le gérer seul. Et parfois il y a cette coupure net dans l'esprit qui n'arrive qu'à mettre en mode off le cerveau afin d'oublier une peine, une situation gênante, voire pire. C'est une plongée au cœur d'une famille meurtrie qui voit ses enfants "revenir" au sein d'un lieu qui n'a pas vu que du bonheur ni même entendu de belles paroles. La réputation est un point crucial dans ce monde, car le pognon est en bonne place et sans argent, plus rien pour personne. c'est la mort assurée. Un fils pour un autre ? Les années passent et le problème reste entier : ne rien montrer à la population et rester sur son estrade.

    Le sentiments, les émotions sont fortes entre les personnages et la froideur laisse un gout amer en bouche. Beaucoup de détails, de non-dits, de sous-entendus qui traînent par ci, par là. Ce n'est pas évident de se dire qu'on a trouvé la solution rapidement, trop rapidement à mon gout. C'est surement pour cela que je n'ai pas eu de coup de cœur pour ce récit. D'infimes détails me dérangeaient. Ô rien de très probant, mais mis bout à bout j'avais la solution sous les yeux (ma copine m'a même indiqué que j'étais folle de penser cela, mais si, au contraire). Quelques manques de détails aussi et je dois bien le dire le fait que l'enquête se passe un peu par-dessus la jambe m'a un peu (beaucoup) étonnée. Je pense que les auteurs ont voulu montrer comment une recherche d'indices mal faites peu aboutir et je peux le comprendre, mais j'ai eu du mal avec les enchaînements qui ne m'ont pas assez parus réalistes par moment. Passés ces quelques bémols, la plume est entraînante et le fil conducteur ne lâche rien. Ce fameux fil rouge qui part d'un meurtre d'une jeune femme à son évidence même du ou des meurtrier(s), jusqu'à ce que la porte se referme sur celui ou celle qui a osé en finir avec elle. Nous avons plusieurs destins qui sont mêlés, des familles qui ne se supportent plus, mais pour la une du journal font de grands sourires (et préparent le couteau en arrière plan). Oui, ces sentiments forts ne sot pas issus que du bonheur. La haine est attisée, les intrigues sont puissantes, l'argent coule à flot, trop même pour être honnête. De nombreux secrets, beaucoup de mensonges par omission, de cachotteries et puis certains d'entre eux remontent à la surface. Et c'est là que tout va vraiment commencer pour Mathias.


    Un engrenage certain pour un homme qui est gendarme, qui connaît les ficelles du métier et tombe ans le panneau. La peur ? Oui, mais laquelle ? Celle  de, ou bien celle de, ou encore celle de... C'est un homme à multiples facettes, à plusieurs visages. Trahison ? Assurément. Complot ? Peut-être. Vengeance ? Hum. Et pourquoi pas quelqu'un qui en avait assez de se faire avoir comme cet invité qui n'en est pas un ? Quelques personnages en voulaient à cette femme qui cachait bien son jeu et sa force. Une Aurélie qui est aussi douée avec les mots que les maux. Un personnage qui avait un but ultime et si ce dernier avait été découvert ? Qui aurait pu lui fracasser le crane de cette façon ? La peur est bien présente dans la plupart des personnages, peur de parler, de se faire avoir, de se retrouver en mauvaise posture, d'avoir perdu un travail, de e pas réussir son coup de massue. Les parents de Mathias et ceux d'Aurélie ont beaucoup de choses en commun. Des défaillances, de quoi ne pas pouvoir remonter la pente malgré les coups durs et certains réussissent mieux que d'autres. Les auteurs nous donnent de la matière sur ces familles, sur les personnages mis en avant, sur deux frères qui les montrent un peu distants l'un envers l'autre, un peu maladroit aussi. 10 années sans se voir, se parler, cela creuse un fossé et que dire de leur mère qui en a f également ? Chaque personnage apporte sa pierre à cet édifice un peu branlant. Je crois que les gendarmes sont ceux qui m'ont laissé de marbre : un peu trop de virulence pour celui qui s'amuse avec la vie des gens. Quant à Fanny, elle avait ses raisons et l'avenir lui a donné raison. Comment imaginer après tout cela, toutes les révélations faites de recommencer à vivre correctement ? C'est ce que Augustin, Mathias et tous les autres vont devoir faire, réapprendre à vivre. Petite info, les chapitres sont courts et il est facile de se laisser porter du début à la fin en se disant, allez encore un chapitre il n'y a pas beaucoup de pages. Pas de bol pour le sommeil qui fuit !


    En conclusion, un thriller extrêmement malsain dans une enquête que j'aurai aimé voir plus détaillée, plus poussée, avec des personnages qui oublient leur rancœur. Il est vrai que les auteurs apportent beaucoup de pistes, mais je n'en ai suivi qu'une seule, peut-être parce que ma propre "famille" est  aussi tordue que celle-là, mdr. J'ai adoré le mélange de leurs plumes  même si je m'attendais à plus de noirceur psychologique. J'ai comme eu un manque avec les diverses relations décrites comme si ce n'était pas assez développé. Plus de descriptions auraient été un vrai plus pour ma part. Par contre l'originalité vient de ces gendarmes qui ont une idée fixe et ne voit pas plus loin et d'un autre point que je ne peux révéler bien entendu.  Et puis le fait de passer du passé des uns au présent des autres donnent pas mal de détails très intéressants. Si vous ne faites pas attention, vous risquez de vous faire avoir à de nombreuses reprises de parts les rebondissements qui se suivent et nous font courir, voire atterrir à l’hôpital. En d'autres termes, un thriller psychologique que j'ai beaucoup aimé découvrir qui aurait pu passer au coup de cœur avec plus de développement par endroit.

     

     Extrait choisi :   


    « L'atmosphère de la petite chambre d'hôpital est pesante. Aucun ne souhaite être le premier à rompre le silence. L'orage gronde à l'extérieur colore la pièce d'un éclat sombre. Inquiétant. Mathias laisse ses larmes couler sur son visage usé, creusé par la souffrance et les remords. Augustin quant à lui ne le quitte pas des yeux. Le dégoût se sent dans le timbre de sa voix lorsqu'il lui demande enfin :

    — Et tu l'as laissée comme ça ? »

     

     

    « Trois royaumes, livre 1 : Inaya (Sophie Winter)Un crime couleur rubis en Birmanie (Sandrine Warêgne) »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :