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Ainsi commence la nuit (Vanessa Terral)
Auteur :
Paru le : 01 Novembre 2012
136 pages papier
Thèmes : Fantastique
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Résumé de l'éditeur :
« On les appelle parfois les « habitants de la Nuit ». Ils errent dans ces heures incertaines où l’humain n’est plus très sûr de ce qu’il voit. À la lisière de notre monde et de nos perceptions, leurs pas claquent sur le bitume en écho aux légendes urbaines et aux puissances oubliées.
À travers onze nouvelles, Vanessa Terral nous emmène sur la piste nocturne de ces créatures funestes et fascinantes. Puissiez-vous approcher vampires, fantômes et gardien des morts sans que votre âme ne soit assombrie par leurs tourments…»Par où commencer ? J’ai adoré l’aube de la guerrière, paru aux éditions du chat noir et lors de notre rencontre au salon fantastique de novembre (ou, cela fait six mois, déjà) j’avais fait l’acquisition de ce recueil lorsqu’elle me l’avait proposé. Je regrette une seule chose : j’aurais dû le lire avant, bien avant ! Il est écrit dans son style bien à elle, pas de doute, jouant avec les mots comme un guitariste avec des notes de musique : brio et solennelle en sont les deux termes qui me vienne à l’esprit. J’aurai du mal à vous dire laquelle de ces nouvelles j’ai préférée, parce qu’elles ont toutes ce petit quelque chose qui fait qu’elles se valent toutes. Onze nouvelles… Onze, pourquoi pas plus ou moins ? Seule l’auteure le sait, ou peut-être pas, mais avec ces nouvelles, personne n’en ressortira indemne !
Nous commençons avec Mystères. Carmilla est une jeune femme se trouvant dans un asile psychiatrique où la maltraitance physique et mentale est de rigueur pour quasiment toutes les jeunes femmes vivant, ce qui est un bien grand mot, dans cet établissement. Mais Carmilla n’est pas ce que nous pouvons croire, à défaut d’être une femme faible, elle va révéler sa vraie nature et la vengeance sera mise à l’honneur.
Nous continuons avec Cet homme dans l’ombre du cyprès. Les légendes grecques et leurs mystères… Mélissa est en vacance et va faire la rencontre d’un homme, Kléonikos, mystérieux dans sa manière d’être essentiellement. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il soit si prévenant envers elle, mais la passion du moment les fera vivre un bien étrange moment. J’ai souri en comprenant qui il était et la fin justifie les moyens est parfaitement adapté ici ! Je dirais qu’elle serait en première position.
« Sur la terre des morts, la nuit est douce. De grands feux habillent les ténèbres de drapés rougeoyants. Je n’ai pas froid, ni faim. Je bois parfois l’eau des fleuves, glaciale comme la peur et l’ennui, mais ça ne fait rien. Il est là pour me réchauffer de son souffle. En échange, je peigne sa fourrure de mes doigts… aussi doux que la nuit. »
Vint ensuite La fontaine des innocents, avec Isabelle une jeune femme qui est tellement enfermée sur elle-même, qu’elle ne prend pas le temps de voir et de découvrir ce qui se passe autour d’elle. Elle s’occupe comme elle peut en attendant que son frère ait fini de jouer au parc, comme tous les soirs, mais un jour, elle va rencontrer un jeune garçon qui va se mettre à l’écouter raconter ses livres. Une belle vision du monde qui nous entoure et nous fait prendre conscience qu’il faut savoir s’ouvrir aux autres pour dénicher la beauté de ce monde.
Ahah, la suivante, Red Cloud, m’a fait rire. La mafia vampire est en marche, une organisation digne d’Al Capone. Entre fantômes et vampires, l’histoire est rapide, tranchante telle une lame aiguisée, mais ne manque pas d’intérêt. Beaucoup d’humour dans ce qui s’avérera être un enchainement d’actes sanguinaire. Morosité et gaieté mélangé, un bon décapant si vous vous ennuyez ;)
Traque magnifique dans Et si un chat ! Les autres doivent l’attraper avant qu’IL n’atteigne l’ambassade, tout doit être fait pour qu’IL ne puisse pas s’en réchapper. La ville est à eux, ils la connaissent par cœur, le moindre recoin, le moindre trou de souris, rien en peux leur échapper. Le palpitant en prend un coup, être tenu en haleine, c’est ce que l’auteur sait faire de mieux et ne nous déçoit pas une seconde. Une fin délicieuse, digne de la traque elle-même.
La dernière, oui, oui, dernière, car elle contient les dernières nouvelles sous le titre de Chroniques vampiriques. Il s’agit de plusieurs épisodes suivant les aventures de Manu, Emmanuelle de son prénom entier, qui à une centaine d’années. Nous la suivons dans quelques péripéties de sa vie, passant d’une simple histoire à raconter à la découverte d’un soi très Jeanne d’arc pour atterrir dans une sorte de société secrète. Emmanuelle est une vampire certes avec des envies de sang, mais aussi de reconnaissance. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et devra accomplir quelques prouesses pour rester en vie non humaine et ainsi prouver à son maître qu’elle vaut le coup. J’ai aimé revoir de vrais vampires, avec le gout prononcé du sang, le fait de vivre la nuit car ils craignent le soleil (ici pas de bague, ou de plante ou de phénomènes paranormaux, non de bons vrais vampires !). Ils ne sont pas tous grands, musclés, canons, bien au contraire, ils sont normaux et près à tout pour une goutte de sang.
« La colère me submerge. Je me lève d’un bond, mes hésitations, les plaies de mon passé balayées par une fureur rouge. Elle n’a pas le droit ! Elle n’a aucun droit, elle est déjà la cause de ma malédiction ! Sans réfléchir, je me jette sur elle, gueule ouverte, les crocs comme des dagues et les griffes prêtes à déchiqueter/ Je lui passe au travers. Son ombre est un grand gouffre froid où se concentrent mes pires réminiscences. Je m’effondre à nouveau. Une de mes mains étreint mon front qui menace d’exploser. L’autre bras m’enserre, espère me protéger. La nausée me remonte dans la gorge. Je sens en une unique souffrance les destructions – Pierre, Margot -, la jouissance poisseuse de la Dévoration Pourpre que j’ai connue par les liens psychiques qui unit une lignée, la Torpeur, les blessures les plus graves... »
Un poème complète allégrement ce recueil, qui m’a beaucoup émue. Je n’en dirais pas plus sur ce poème, il faut le lire pour mieux comprendre ce que j’ai pu ressentir, pourtant la poésie et moi sommes totalement à l’opposé, mais le sujet me plait, tout comme les diverses reproductions qui agrémente le livre. C’est un très gros travail fourni par plusieurs personnes qui à apporté à ce recueil beaucoup de vie, malgré le fait qu’il s’agisse, pour la plupart des nouvelles, de La Mort. Entre les dessins, la poésie, l’humour de l’auteure et de ses acolytes, c’est une lecture qui se déguste rapidement. A consommer sans modération ! Juste une chose qui m’a énervée… C’est TROP COURT ! J’aurai aimé en lire plus et je me dis que je vais me consoler avec un autre des ouvrages de Vanessa dans peu de temps ;) Par contre j’A-DO-RE le dos de couverture, l’enlacement de la femme autour de du crâne est magnifique ! Enfin, je pense que si vous avez tout lu, j’ai beaucoup apprécié cette lecture, je lui offre de jolis petits cœurs et je la recommande. D'ailleurs je vous la met parce que je ne me lasse pas de la regarder !
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