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Le petit chaperon rouge (Sonia Alain)
Auteur : Sonia Alain
Paru le : 11 Juin 2018
204 pages
Thème : Thriller / Horreur
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
+18 ans
Ma note : 18/20
Résumé
« Dans cette version contemporaine du Petit Chaperon rouge, la candeur est bafouée et les fantasmes deviennent cauchemars. Après cette lecture interdite, les bois ne vous sembleront peut-être plus aussi sûrs…Une vieille Tsigane en communication avec des esprits, condamnée à une fin tragique pour avoir découvert la vérité au sujet de sa fille. Une enfant retrouvée dans les bois, devenue plus tard une séductrice avide de vengeance. Un groupe d’hommes aux moeurs vicieuses, semant l’horreur sur leur passage. Un sergent de police acharné, tentant d’endiguer une série de meurtres barbares à caractère sexuel. Un loup rôdant dans la nuit, à la recherche d’une proie délectable. »
Ma chronique
Angelika n'est qu'un bébé de trois mois lorsqu'elle est donnée à sa grand-mère Malicia, alors que sa mère est décédée dans des circonstances plus qu'étranges. Mais la police a conclut à un accident de chute d'escaliers, rien de répréhensible en soi...9 ans plus tard, pour une soirée particulière, Angelika est envoyée chercher un ingrédient qui manque à leurs repas. Bien que Malicia soit perturbée et ne veut rien dire, la petite fille sort avec son loup qu'elle a adopté il y a deux ans, muni de son panier et de son chaperon rouge en pleine nuit. Une sortie non prévue qui va basculer la vie de cette petite fille. La grand-mère est tuée et elle est pourchassée, jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse dans la nature pour ses criminels. Bien des années après, passée de famille d'accueil en endroits plus glauque que jamais, sa mémoire retrouvée va lui faire un choc. Sa vengeance ne sera plus que son but, quitte à se perdre en chemin.Angélika est devenue une jeune femme de 21 ans, trois longues années pour se transformer intégralement et devenir cette arme de destruction massive, nous ne pouvons pas dire le contraire. Qu'elle le veuille ou non, elle sera épaulée de plusieurs bons éléments, tel son loup ancré en elle et ce flic Olivier qui cherche par tous les moyens d'enfermer Arnaud St-Cyr pour tout ce qu'il peut lui mettre sur le dos. Un monstre dans toute sa splendeur, sauf que personne n'arrive à trouver le moindre indice. L'homme est fort dans tous les domaines, mais il ne faut pas oublier qu'il n'est qu'un homme après tout et qu'il y a toujours un moyen de le coincer, d'une manière ou d'une autre. L'horreur débutée par ces hommes n'est rien comparé à ce qu'ils vont tous subir. De ce côté, je n'en dirais pas plus, car chaque scène se savoure les unes après les autres. Sexualité, excentricité, Angelika utilise tous ses atouts pour les mettre plus bas que terre.L'aide n'est pas uniquement physique, la famille de cette jeune femme pourrait faire partie du folklore, un de ceux qu'on voit de loin sans vraiment s'y attarder en souriant lorsque nous pensons que tout n'est que faux. Tsiganes. Juste un mot pour comprendre que la jeune femme aura de précieux alliés qui lui permettrons d'engendrer cette vengeance qui la tient éveillée depuis des années. Le côté surnaturel est léger au départ, un peu plus soutenu lorsque nous arrivons au but ultime : le point final de l'histoire bien entendu. Les liens surnaturels sont si forts que la jeune femme aura des regains d'énergie, sans compter sur le soutien infaillible de ces animaux réputés comme des sauvages affamés de chair fraîche.Olivier St Germain ne croit en rien qu'en ce qu'il voit et ce que ses yeux vont observer ne sera qu'un beau carnage. Il pleut des hommes morts et autres créatures d'ailleurs ce qui n'est pas au gout de certains de ces collègues. Nous sommes bien dans l'angoisse permanente de nous demander si la vengeance sera assouvie, si Angelika arrivera à ses fins et surtout qu'elle arrive à apaiser les esprits de sa famille. Tandis qu'elle s'amuse avec ses proies, lui va se retrouver avec une enquête si énorme que son estomac serait malade en un claquement de doigts. Le début est très soft, mais plus nous avançons dans le récit et plus les meurtres deviennent de plus en plus violent, mais tout en douceur. Sonia arrive à décrire les scènes avec précision et légèreté en même temps. C'est affolant de voir comment une scène explosive se laisse lire avec le cœur qui bat vite et fort, sans pour autant grimacer sur les détails. Et pourtant il y en a, mais c'est tellement logique de la voir en action que la seule chose qui vient à l'esprit est un gros ouf de soulagement lorsqu'ils tombent les uns après les autres.Des scènes d'une telle précision que cela en est jouissif. Imaginer la terreur de ces hommes au moment où ils comprennent ou non ce qui va leur arriver, lorsqu'elle se présente telle qu'elle est, le conte prend bien le côté horreur de cette série de livres. Imaginer la terreur de ceux qui découvre les scènes macabres. Série que je viens tout juste de commencer avec celui de Sonia, mais j'en ai d'autres en attente. C'est une escalade dans la violence et connaissant les écrits de Sonia, elle s'est dépassée, car ce n'est absolument pas son domaine de prédilection. C'est glauque à souhait dans le contexte avec Angelika qui veut sa vengeance et tout ce qu'elle dévoile aux yeux de tous. Car St Cyr n'est au final pas le monstre que nous pourrions penser, il est LE MAL absolu et rien ne l'arrête dans ses débauches.De nombreux événements qui se suivent, des révélations à couper le souffle, Angelika et Olivier ont fort à faire, sans oublier cette jeune gothique qui sera présente à des instants clés. Si certains points se voient venir, d'autres sont véritablement surprenant. Le poids qu'Angelika portait est déjà terrible, alors certains faits doivent rester secrets et il vaut mieux. La fin reste dans la logique des événements avec le lots de malheur pour les personnages. Aucun d'entre eux n'est parfait, le bien et le mal se chevauchent dans chacun d'entre eux et cela laisse un gout amer en bouche, parce qu'au final, ne serions nous pas également un mélange des deux ? Cette fin nous ramène au commencement, dans ce bois maudit où la vie d'Angélika a basculé. Pour autant le récit n'est pas totalement sombre, car la part de lumière d'Olivier laisse des moments de lecture atténués.Chapitre chapitre débute avec un titre tiré du conte original et c'est une très bonne idée, surtout que les mots écrits peuvent aller à l'originalité de ce conte comme au premier. Comme quoi le petit chaperon rouge n'est pas qu'une fillette qui embarque des pots pour sa mère grand. Ici elle démontre qu'elle a grandit et que le conte de fées n'est qu'une illusion. La réalité est bien plus sordide. Les actions ne manquent pas, de sacrés retournements de situations sont prévues. Dès le début, nous sommes au cœur de l'action, avec une morte, une course poursuite. Il fallait bien fermer la boucle. En le lisant, vous comprendrez.En conclusion, un premier conte interdit qui ne doit pas aller entre toutes les mains. Le côté horreur aurait pu être poussé un peu plus, après comme je l'ai indiqué dans ma chronique l'auteur a su se dépasser, car elle n'écrit pas ce style habituellement. J'ai adoré découvrir le petit chaperon rouge revisité dans le thème horreur sous un gout de vengeance familiale. Oh j'allais oublier la couverture est parfaitement en adéquation avec les scènes lorsque le personnage principal porte sa cape. Le petit clin d’œil en fin d'histoire avec une photo est une surprise très agréable à découvrir. Je continuerais à lire les autres contes afin de voir jusqu'où l'imagination des auteurs peut aller.Extrait choisi :
« Vingt minutes plus tard, elle avait tout ce qu'il fallait pour l'accomplissement de son plan élaboré en chemin. Dans le panier d'osier qu'elle avait dérobé plus tôt en journée pour cueillir les champignons se trouvaient une pince coupante, une huile de massage, une bouteille de vin avec un verre, un peu de caviar, ainsi que des craquelins. Avant de quitter sa chambre pour s'y dévêtir, elle avait versé un puissant narcotique dans le liquide bourgogne. La quantité était suffisante pour assommer un bœuf. De cette manière, Manuel Dubois n'opposerait aucune résistance, le moment venu.
Pieds nus malgré l'air frais, elle s'avança vers l'abri de bois avec un détachement salvateur. Elle était investie d'une mission qu'il lui fallait mener à terme, quoiqu'il lui en coûte. Sa sensibilité mise en dormeuse, elle ouvrit la porte-moustiquaire avec une lenteur calculée pour permettre à Manuel de remarquer sa présence, mais surtout pour lui donner l'occasion de détailler ses formes généreuses à demi dissimulées par sa cape rouge, le faisant saliver. Ce dernier tourna un regard déjà vaseux vers elle à son entrée... »
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Commentaires
Ce n'est clairement pas pour moi. Je ne sais pas ce que ça donne par rapport aux autres livres de cette collection, mais la surenchère de violence, je n'accroche pas.-
Mercredi 23 Juin 2021 à 17:18
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J'ai jamais encore testé cette collection mais elle me dit bien !
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Mercredi 23 Juin 2021 à 17:17
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7lheuredelireLundi 21 Juin 2021 à 22:30Il faudrait que je découvre cette collection un jour ! et j'aime bien Sonia Alain :)
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Mercredi 23 Juin 2021 à 17:16
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6VampilouLundi 21 Juin 2021 à 20:54Je dois dire qu'il me tente bien celui-là !
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Lundi 21 Juin 2021 à 21:55
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Oh ça a l'air original cette réécriture !
Ça change du gentillet c'est sur xD