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Auteur : Riley Black
Éditions : Alisio
Parution le : 17 janvier 2024
360 pages
Thème : Science
disponible sur le site de l'éditeur
à la FNAC et sur Amazon
J'ai adoré !
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Résumé
« Il y a 66 millions d’années, une météorite de la taille de Paris percute la Terre de plein fouet. Du jour au lendemain, pratiquement la moitié des espèces connues disparaissent, provoquant une terrible extinction de masse, dont celle de la majorité des dinosaures. Un événement que nous connaissons tous, qui nous effraie et nous fascine à la fois, preuve de la fragilité de la vie.
Dans ce récit passionnant, la paléontologue Riley Black retrace les heures, les jours, les années, les millénaires qui ont suivi l’impact.
Elle raconte les bouleversements considérables qui se sont produits et explique pourquoi et comment cette catastrophe a permis l’émergence de nouveaux mammifères et changé l’évolution sur terre, donnant naissance au monde que nous connaissons aujourd’hui. »
Ma chronique
66 millions d'années, cela fait beaucoup de zéro à notre échelle humaine, mais nous n'en utilisons rarement plus de deux et encore, alors qui peut nous dire réellement ce qui s'est passé avant que l'Homme soit cette espèce connue de tous n'apparaisse ? Je remercie la maison d'éditions Alisio pour l'envoi de cet ouvrage qui a beau faire partie de la science a su me faire... rêver d'un autre monde (sans pour autant qu'il y aie de paillons tels que nous les connaissons). Le jour de l'impact, juste avant que ce bolide ne percute la terre, le jour J donc, puis une heure, le jour d'après, un mois, une année, cent ans, mille années, cent mille ans et un million d'années après l'impact. La paléontologue Riley Black nous embarque dans le quotidien de ces terribles lézards qui voient leur monde changer. Entre ceux qui disparaissent à l'instant T, ceux qui ne peuvent plus se nourrir correctement, respirer avec aisance, et ceux qui vont évoluer pour continuer à vivre, nous suivons leurs traces au travers de ce récit qui conjugue à la fois la science d'un grand nombre de scientifique et la vie "courante" qui a les amener à disparaitre définitivement de la surface de la terre que nous habitons dorénavant.
Il est clair que sans cette météorite, nous ne serions peut-être pas là, peut-être pas en vie, pas "construit", peut-être qu'ils seraient toujours présents, qui sait ? Toujours est-il qu'il a fallu qu'une masse aussi grosse que la surface de Paris (et probablement un peu plus, mais je n'y étais pas, je vous le garantie) a su mettre à mal la planète entière. L'atmosphère, la faune et la flore déjà présentes, le soleil caché, le chaud, les incendies, le froid, des périodes que nous approchons du doigt en cours, mais pas assez approfondies (enfin pour eux qui comme moi aimeraient en savoir plus sur ces grosses bêtes), nous savons qu'il y a eu un choc. Un dérèglement climatique (tiens donc) une percussion terrible qui a ravagé un maximum d'éléments vivants ou non. Comme je l'ai indiqué, feux, incendies et personne pour arrêter cela, inondations à d'autres endroits permettant ainsi les noyades plus rapides ou non de certaines espèces. La chaleur des feux, de l'atmosphère qui se modifient de par sa composition sont les premiers éléments naturels qui se déforment. La nature de chacune des espèces (que nous n'avons pas toutes, sinon je pense que le livre serait dix fois plus gros) doit s'adapter ou mourir. À notre époque, nous savons que la plupart ont fermé les yeux, mais d'autres au fil du temps ont su s’adapter, évoluer pour devenir certaines espèces que nous avons encore auprès de nous. .
Il s'agit donc d'un livre qui va nous montrer comment chacun d'entre eux a pu avancer, évoluer et pas uniquement par le biais d'une imagination débordante. Certains faits sont vérifiés, pas forcément le nombre de calories par jour qu'ils devaient engloutir pour survivre, mais plutôt la taille de ces terribles lézards, la profondeur des traces laissées permettant ainsi de déterminer le poids, la façon dont ils devaient marcher, courir, ramper et même voler pour certains. Comme ses dents dans un bec (le jour où les poules ont des dents ? Autant vous dire qu'elles en avaient forcément à une époque que nous ne le savions et pas et qu'elles ne s'appelaient pas ainsi, mais passons). Des passages font sourires, en suivant tel ou tel "bébé" qui fait déjà la taille d'un chat adulte, ou de celui qui pousse sur sa coquille pour sortir et éviter les pièges comme celui de se faire manger dès qu'il a mis le pied au sol. La loi du plus fort, la nature en elle-même qui fait déjà du "tri sélectif" envers les plus faibles, les plus malades, les laissez pour compte. D'autres passages sont angoissants dans le sens où si cela est déjà arrivé, cela pourrait se reproduire, pas vrai ? Bien entendu, nous humains, nous avons de quoi voir venir avec tous nos gadgets, mais sommes-nous capables de survivre, d'apprendre à évoluer comme il le faudrait pour établir une "nouvelle" espèce ? Ce n'est pas la seule question à prendre en compte, lorsque l'on voit déjà les dégâts, mais je me dis que nous avons notre chance, comme eux l'ont eu. Reste à savoir si nous le verrons un jour ou l'autre. Rien n'est écrit dans le marbre, seul le sol peut révéler le passé, pas l'avenir.
En indiquant cela, je ne peux que me retrouver à une page du livre, la 272 "S'il y a un chemin, la vie le trouvera". Ressemblant étrangement à une citation dans l'une des séries de films sur nos T-rex et autres bestioles du même acabit, d'ailleurs l'auteure ne s'en cache pas, il est vrai que la vie est un miracle. Il suffit de peu pour qu'une simple cellule arrive à se former, à se construire pour grandir et devenir un élément complexe, un élément vivant certes, une machine complexe qui n'a pas été crée par l'Homme, mais la nature elle-même. L'impact de ce bolide a creusé un cratère que nous pouvons voir dans le golfe du Mexique, enfin plus précisément C'EST le golfe du Mexique qui a été crée. Et autour, les créatures et la flore se sont éteintes, pour laisser la place à d'autres qui n'avaient pas les mêmes besoins, les mêmes demandes pour vivre. Alors bien entendu, dans ce récit nous n'avons pas tout, pas la science infuse de ce qui s'est réellement produit à chaque minute, mais les scientifiques, les recherches nombreuses, les calculs, les traces laissées, les masses trouvées (tout comme les ossements) ne sont pas dû au hasard : mais d'un travail de titan par de nombreuses personnes qui sont passionnées. La passion de déterrer le passé, notre histoire, notre venue, car il s'agit aussi de cela, pas QUE l'extinction de plusieurs espèces par millions/milliers. Alors il est vrai que ce qui se trouve dans les pages sur la vie de telle ou telle créature n'est que spéculation, mais elles ont existé, et les recherches permettent d'avoir des idées avec les résultats des travaux des spécialistes. Le petit plus est certainement les quelques représentations de certains d'entre eux de ci de là.
J'ai énormément apprécié le fait d'avoir de nombreuses explications tout au long de ma lecture : Comment changer son comportement alimentaire (carnivore à herbivore par exemple), la façon dont nous pouvons voir à notre époque les modifications de notre terre de par cette impact même après autant de temps. Nous n'avons pas d'explications alambiquées sur la manière scientifique, il existe pour cela assez d'ouvrage à ce sujet et c'est ce que j'ai aimé, ne pas lire un récit qui serrait si pompeux qu'ennuyant, malgré le sujet. Ici, le sujet me plait beaucoup, les termes sont faciles à comprendre et de toute manière nous avons des notes pour nous aider si besoin. Le fait de comprendre également que sans cette rencontre, nous ne serions pas comme nous sommes et probablement pas non plus là en train de respirer. Ce qui s'est produit à été tel un énorme reset, une mise à zéro de la planète en quelque sorte (je dois être abonnée à ce type de livre et j'aime ça !) et cela a permis à cette planète de se reprendre. Bien entendu il a fallu de nombreuses années, siècles pour recommencer à avoir quelque chose de correcte, mais elle a réussi, sans aide extérieure, autre que ce bolide de pierre. Apprendre sur notre passé, même sur celui de créatures qui auraient pu nous manger en une seconde nous permet aussi de nous montrer que l'évolution est permanente, quoi que l'on fasse, quoi que l'on dise.
En conclusion, une lecture passionnante sur le passé de notre propre terre, avec les créatures qui la peuplaient avant nous. Le développement est permanent, l'évolution ne s'arrête jamais. Les circonstances changent, mais pour autant elle ne cesse de tourner. La chaleur d'un autre être est capable de tout, même d'apporter une forme de survie. Les derniers jours des dinosaures ont été forcément rudes, peut-être même cruels, apportant des modifications flagrante aussi bien au plan terrestre (chaine de montagne, lac desséché, cratères toujours en place et bien d'autres encore) que sur le plan "des espèces vivantes" (morts en masses pour laisser la place à d'autres espèces qui n'auraient pas forcément vu le jour au final du temps). Comme je l'ai indiqué, l'évolution de chaque être a permis à une poignée de s'en sortir, le fait d'être capable de s'adapter est crucial pour la survie et entre ces pages, nous le comprenons aisément. L'historique est à la fois concret, amusant, instructif et surtout riche en anecdotes. Les annexes nous offrent un panel de livres plus scientifiques, si vous désirez en savoir plus, pour ma part, je suis très satisfaite de cet ouvrage.
« C'est après tout le but de la paléontologie : partir de ce que nous livre la mort pour remonter à la vie. Je ne doute pas que certaines de mes hypothèses se révèleront erronées ou nécessiteront d'être modifiées. La science continuera à livrer des découvertes, affinant et enrichissant notre compréhension, mais je crois que nous avons atteint un point où nous disposons d'une explication détaillée de ce qui s'est produit à la fin du Cétacé. J'ai en grande partie limitée l'histoire aux alentours de l'antique Hell Creek parce que c'est l'endroit que nous connaissons le mieux, mais j'ai ajouté des épilogues sur d'autres lieux, d'autres écosystème pour rendre compte de la profondeur de cette catastrophe. Mon espoir est que les découvertes fossiles qui se produiront dans les prochaines décennies nous fournirons davantage de détails sur l'extinction K-Pg dans d'autres parties du monde, loin des lieux de prédilection des tyrannosaures. »