« Pour garantir la paix entre les nations, les états du monde se sont coupés les uns des autres. Parfois au détriment de toute logique, les humains ont délaissé le nucléaire, ils ont trouvé d’autres moyens de remédier à leur utilisation excessive d’électricité. En l’an 1537 de l’Ère du Renouveau, un chancelier règne maintenant sur une France reconstituée. Les actions d’un collectif extrémiste, connu sous le nom de Xanthos, menacent de secouer l’échiquier politique. Des Immortels, produits de la Dernière Guerre, demandent une meilleure appréciation de leurs problématiques uniques. Passé l’âge de 21 ans, ils ne souffrent plus de vieillesse, ce qui leur vaut d’être parfois marginalisés. Certains s’opposeront à leurs exigences. Mais il ne vit pas longtemps celui qui lutte contre les Immortels. Jezebel Aysun, Atlas Mendosa, et d’autres personnages, errent à la lueur des néons en quête d’identité, de pouvoir, ou d’appartenance. Dans un monde où la technologie côtoie le primitif, des prothèses bioniques empruntent des charrettes tirées par des chevaux. Divide est le premier tome de Memento Non Mori, une série de science-fiction prévue en deux volumes, portée par des machinations politiques, des rebondissements, et des thématiques intimes telles que le deuil ou la solitude. »
Ma chronique
Bienvenue au pays des licornes et des bisounours en tout genre... Non, cela ne va pas ! Bienvenue dans le monde des difformités ! Cela pourrait aller, mais pas assez à mon gout, mdr. Et pourquoi pas... Quiconque osera entrer risquera sa vie à ses périls ? C'est pas mal, non ? Ce tome est véritablement un O.L.N.I., un objet livre non identifié tant il recèle de thèmes différents. J'en profite pour remercier l'auteur pour l'envoi de cette petite pépite. Quand je dis OLNI, il s'agit surtout du fait que l'auteur mélange les thèmes de la science-fiction avec plein d'autres sans que l'un d'entre eux ne prennent véritablement le pas dessus. Divide ne peut pas vraiment être classé et j'adore la façon de faire de l'auteur. J'y ai retrouvé des traces de science-fiction bien entendu, de thriller, de... en fait, je pourrais le qualifier de dystopie : un futur où l'apocalypse serait presque aux portes de certains cantons, où les villes sont divisées en parcelle où il fait bon vivre pour ceux et celles qui sont de la haute société et où les rats auraient plus de places que la population dénigrée. Sans oublier quelques augmentations sur certains humains.
Nous démarrons avec Jess, Jezebel Aysun et son ami Sylvain. Tous deux sont de cantons différents, car ils ont été catalogués différemment. Jess est une conforme quant à Sylvain un irradié. Deux êtres humains que la société a déjà séparés bien avant leur naissance. La société est très bien expliquée et le pourquoi également. Bien entendu, nous nous révoltons de la façon dont nous le percevons ce monde. Pour ceux qui y vivent, les deux ont des rancœurs, des haines profondes sans vraiment savoir pourquoi. Entre l'herbe qui est plus verte d'un côté et le manque de milice de l'autre qui laisse plus de liberté... Parce que oui, le monde coupé en plusieurs parcelles, les pays en cantons et les gens en groupes d'activistes ou non... Mortels ou Immortels... Pas des immortels buveurs de sang, non des êtres humains qui dès l'âge de 21 ans ne vieillissent plus, ne prennent pas un coup de vieux et vivent éternellement (enfin sauf si on les tue bien entendu). Les mortels comme les immortels ne vivent pas leur vie de la même manière et pour savoir dans quel "camp" ils sont, un test est obligatoire. Un test qui marquera à jamais sur la pièce d'identité de chacun d'entre eux. Les mortels qui haïssent les immortels pour ce qu'ils sont et l'inverse est aussi vrai. Deux "peuples" qui se cachent les uns des autres, parce que le gouvernement a une mainmise sur tout et tous. Un monde scindé en deux pour quasiment tout et même un peu plus. Avec la milice qui rôde de plus en plus pour obtenir son quota de prisonniers (vive les couvres-feux !) afin d'avoir de l'énergie pour les autres, la population est sur les dents. Pas tous bien entendu, mais dès que quelqu'un s'écarte du chemin, qu'il le veuille ou non, c'est le pugilat !
Jess est une jeune femme qui doit passer son test, afin de savoir qui elle est. Maman est mortelle, mais son père ? Nous ne le voyons pas. Un test qui va définir sa future vie, avec ce qu'elle aura le droit de faire en plus de sa caste. Nulle ne peut échapper au monde régit par les plus grands, ceux qui pensent bien faire, pour eux, probablement, pour un monde plus sur ? Peut-être bien. Mais pas au détriment de la population. Écraser les plus faibles pour monter plus haut dans la tour du pouvoir est un mécanisme non pas de défense, mais une nécessité pour certains. Jess est un personnage intéressant, nous la suivons et découvrons ce qu'elle fait (d'où la couverture du livre). Nous pouvons voir de ses yeux le monde tel qu'elle le perçoit, la méchanceté, la compassion, la haine, les bousculades, la vie, le manque de liberté, la mort. Un drame va la plonger dans un nouveau monde, celui de la vengeance. Bien entendu, elle n'en est qu'à l'ébauche, mais il lui faudra plusieurs déclics pour se reprendre. Durant ce temps, nous suivons d'autres personnages. Atlas, qui est un Immortel, ayant appartenu à un groupe, celui de Xanthos. Il fut une époque où les actes n'étaient que violence et son départ suite à un mauvais coup du sort l'a mis à l'écart. Il vivote, tente de ne pas trop se faire remarquer. Un personnage complexe car il a dû faire des choix et doit encore en faire, pour la survie des immortels. I n'est pas catégorique sur le fait de tuer tous les autres, la vie est précieuse. Contrairement à Vesna qui elle cache beaucoup de choses en elle. De lourds secrets probablement, des déceptions aussi et puis cette envie de tuer tout ce qui passe sous sa main... Il faut reconnaitre qu'elle est très douée.
Comme je suis sur les personnages autant continuer. Nous avons Connor qui va prendre cher et je pense qu'on n'en a pas fini avec lui vu la fin de ce tome. Le professeur Samuel, le médecin Arthur, Richard Villipande Chef du parti contre les immortels, Killian, Orlando, Rachel, et bien d'autres encore. tous ont une vie à nous montrer, un passif ou un avenir, des histoires à nous raconter, des moments de doutes, d'espoirs, de religions, de souffrances, de politiques. Ah la politique est menée d'une main de maitre dans ce récit. C'est par ces hommes et femmes politiques que tout bascule depuis des années. Rien n'est laissé au hasard, les complots pour enfoncer le candidat le plus dangereux, les mensonges mis en lumière pour que tous y croient, la manière dont les médias diffusent les informations dans tel ou tel cantons, car ils savent bien que certains sont prêts à mettre les quartiers à feu et à sang. Les révélations, les oublis, les coups-bas, les actes manqués... Dans ce royaume où tous pourraient devenir fou, il faut garder une petite lumière d'espoir, un brin de soleil d'amitié qui risque de ne pas s'éteindre. Le moteur est souvent la haine, parfois la vengeance. C'est un récit qui mêle habilement les intrigues politiques et le désespoir des habitants de chaque canton, français ou non. La mort rôde à chaque coin de rue, il est impossible de ne pas le comprendre. Pas d'étoile jaune au bras, mais un simple contrôle, des laissez-passer et une pièce d'identité qui est capable de vous faire voir le meilleur de l'homme comme le pire. Ces personnages évoluent avec l'entourage qui se fait et se défait, les amitiés, la famille, la solitude. Cette solitude qui est touchée du doigt par certains d'entre eux, laissant des mirages, des envies d'en finir de ne plus savoir comment avancer. La perte d'un être cher par la mort ou l'absence complète n'est pas de tout repos, surtout lorsqu'elle est brutale.
L'auteur appuie là où cela fait mal. Il n'y a de repos qu'une fois mort et nous comprenons que certains actes ne s'arrêteront qu'une fois que la mort ai tout emportée. Les mots sont plus violents qu'un coup, nous le ressentons avec l'un de ces personnages qui fait une véritable descente aux enfers. Les émotions, les sentiments sont mis en valeur qu'ils soient positifs ou négatifs et traités avec respect (même si le personnage ne nous pliait pas pour diverses raisons, comme le fait qu'il cache quelque chose de malsain). Si au début j'ai vu Jess comme une petite fille gâtée de 21 ans (tout est relatif, bien entendu) elle a une manière bien a elle d'aller u-devants des autres et des ennuis. Pas de gâtée, juste une femme qui voudrait que le monde se réunisse de la bonne manière. Mais le coup qu'elle prend lui fait faire des choix. Des choix que la plupart des personnages n'ont pas voulu, mais pour la famille, un enfant, une vie un peu meilleur pour un autre qu'eux, que seraient-ils prêts à faire ? Tout ! Nous le constatons avec certains trafics qui donnent envie de vomir (non je vous rassure pas d'enfants). Des choix qui changent toute une vie et celles qui les accompagnent. Sylvain est un ami pour Jess et je regrette de ne pas le voir sur la fin du livre, à voir dans le tome 2 s'il revient. J'ai cru que nous n'aurions personne dans l'un des pénitenciers et au final, nous avons deux visions, aussi affreuses l'une que l'autre, mais nous comprenons que pour que certains vivent "normalement" il faut qu'une partie de la population s'éteigne. Le destin de chaque personnage n'est pas forcément de rencontrer les autres et de rester avec eux. Certains feront un long chemin, d'autres non, mais le plus important est ce qu'ils peuvent apporter aux autres et à eux-mêmes.
En conclusion, je pourrais continuer un long moment avec les émotions transmises par les personnages, une quête de savoir impressionnante, un monde crée de toutes pièces avec des explications plausibles pour les conséquences qui en découlent, le contexte politique qui de toute façon est une véritable fourmilière totalement pourrie de l'intérieure. Complots, trahison, le monde est devenu un véritable terrain de jeux pour les hommes politiques afin d'asseoir un semblant de pouvoir sur la population. Les erreurs du passé se reproduisent à l'infini ! Des rebondissements, de l'action, un peu de violence également, nous sommes en présence d'un monde de dystopie où règne l'égoïsme de savoir, de pouvoir et où les coups physiques et mentaux sont les seuls à fonctionner correctement. L'auteur a su me transporter dans ces cantons où plus rien ne va (non mais c'est quoi ces plats ? Qu'est-ce que j'ai pu rire au début du livre) et où il vaut mieux être du bon côté. Oui, mais lequel ? À vous de choisir !
Extrait choisi :
« Les survivants laissés à l'air libre furent contraints d'enfanter des bêtes de foires qui, elles-mêmes, en engendrèrent d'autres. Les mutations s'additionnaient, se multipliaient, le résultat défiait la logique. Beaucoup de morts-nés. Parmi ceux qui survécurent, très peu se fiaient aux caractéristiques de l'Homme de Vitruve.
On vénéra des organismes normaux, humains et pas aliens ni aliénés. Les mutants les élevèrent au rang de miracles, les forcèrent à se reproduire, ce qui leur permit de perdurer à travers les âges.
Les Hommes dans les bunkers eurent bien plus de chance, sans non plus être épargnés. À la fin du règne radioactif, on trouva des cadavres sous le béton, à la chair fine et aux côtes apparentes, avec du plomb dans la cervelle ou une corde autour du cou. La solitude est un mal universel, à cette époque, elle n'épargna personne. »