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Mémoires d'un Grain de Sable (Béatrice Ruffié Lacas)
Auteur :
Paru le : 02 juillet 2015
167 pages numérique
Thème : Seize nouvelles noires mêlant horreur et humour et dans lesquelles la mort rôde toujours.
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Résumé :
« Qu’elle soit sur les planches d’un petit théâtre amateur, dans les rues de White Chapel, ou encore dans l’accueillant cimetière de Firmin, la mort rôde, gracile et insouciante, au gré de la folie des hommes et de la noirceur des âmes.
Ce recueil nous propose seize nouvelles noires, entre horreur, humour et décadence. De Berlin à Londres, à travers les époques et les drames, l’auteure nous fait voyager dans son univers sombre et dérangeant, nous rappelant à chaque page que seul parmi des milliers, chacun des protagonistes de ces textes n’est rien d’autre qu’un grain de sable, à la fois pierre angulaire de l’univers et piètre poussière insignifiante.»
Je remercie Aurore des éditions Belladone pour l'envoi de ce service presse numérique.
Il s'agit d'un recueil de seize nouvelles qui traitent toutes du même thème : la mort. Qu'elle soit tragique ou destructrice, belle ou tout simplement ironique, l'auteur nous propose sa vision des choses de manière détournée ou non.
Beaucoup d'imagination, de réflexion, de fausses routes. Béatrice a une très belle plume qui nous emporte dans les sentiers de la mort. Nous pouvons passer d'une petite fille désobéissante qui ne cherche qu'à s'attirer des ennuis – tel dans l'« Ave Maria » – pour atterrir aux pieds d'une famille qui vient de perdre de vue leur fils lors d'une randonnée – avec « Au nom du père ». De fil en aiguille, nous tournons les pages pour découvrir un jeune homme qui sera fasciné par une statuette « bartabas », symbole de la troupe de théâtre dont il fait partie. Ensuite nous en apprenons de belles dans les « confessions » de cet aristocrate en mal de nourriture sanglante.
« Finalement, je ne résistai pas, et je décidai de me saisir de l'objet de mon appétit, avant de m'enfoncer, hagard et décontenancé comme après un premier rapport sexuel, dans la nuit noire et le brouillard épais.
Après Annie, je passais beaucoup de temps dans ma chambre, à consulter mes reliques, à les triturer, les observer : j'en profitais. »Nous partons ensuite à la découverte d'une grotte, enfin nous tentons de faire de la spéléologie, mais lors de cette « dernière étreinte » tout reste encore possible. En ressortant de ces lieux, nous arrivons en pleine campagne. Louise tentera tout pour tomber enceinte et le garder surtout. Grâce à la « mère Voulvart », cela sera possible, mais à quel prix ? Je dirais le prix d'un « festin » entre hommes de guerre. La viande est si rare à cette époque, qu'il faut bien en manger une fois de temps en temps. Manger, boire, mais il ne faut pas oublier la poésie et les doubles sens que nous pouvons lire dans « ton autre toi » que j'ai adoré.
« L'opération avait débuté depuis plus de quarante minutes, et Annette et les deux autres infirmières regardaient anxieusement leurs montres. Il s'agissait d'une intervention de routine, l'ablation d'une hernie ombilicale infectée sur un enfant de sept ans, qui aurait dû durer à peine plus d'un quart d'heure. Mais le chirurgien avait semble-t-il décelé une anomalie, et des complications de dernière minute l'avaient amené à procéder à l'ablation d'une partie de l'intestin. »
Bérénice aurait peut-être dû penser à vérifier qui se cache de l'autre côté de son immeuble, car en « vis-à-vue » le résultat n'est surement pas celui qu'elle espérait. De plus en cette période de « noël blanc » les surprises ne manquent pas. Avis aux amateurs de boule à neige, vous risquez de ne plus les voir de la même manière. C'est comme cet « homme chanceux » qui vit un rêve depuis sept ans avec sa femme et dont le repas de famille va devenir très riche en ressentiment. Attention à ne pas tomber gravement malade, car si vous devez passer par la case bloc opératoire, vous risquez de voir le « père noël perdu ». Et ce dernier ne vous offrira pas de jolis cadeaux, dommage pour vous.
Changeons de décor et allons nous promener sur la plage avec du sable fin. Manon est une enfant qui grandit et vit sa vie pas loin des « mémoires d'un grain de sable ». Ce petit grain voit, entend tout et ne peut rien faire, perdant un amour qui n'a pas pu éclore des deux côtés. En continuant de marcher sur le large, l'entrée d'un cimetière se dévoile. Une veuve « Misses Betford » y vient tous les jours, passant devant Firmin, le vieux gardien. Pauvre gardien, il aurait pu demander « te souviens-tu ? ». Il aurait raconté que l'enfance était heureuse, une belle vie avec son amie d'enfance et puis les complications qui surviennent. Le meilleur reste à venir. Et le pire... Et si le pire était lors de cette « nuit la plus longue » à la maison de retraite ? Trois voleurs pensent que voler des personnes âgées est facile et le temps d'un repas le soir, nos trois hommes vont s’apercevoir que voler c'est mal !
Qui dit ensemble de nouvelles dit que certaines sont vraiment bonnes et d'autres un peu moins. J'avoue que je ne les ai pas toutes comprises. Je pense à l'Avé Maria où j'ai eut beau la relire plusieurs fois, mais rien ne venait. A croire qu'il manque peut-être un élément à la compréhension, car la date indiquée ne m'inspire absolument pas. Ou dans la nuit la plus longue car comprendre les rouages humain à ce stade, je suis perdue. De l'horreur implicite à de la tendresse, de l'angoisse en un seul mot à de l'humour noir, tout est mélangé pour ne pas rester sur une sombre appréhension. Reste plus qu'à tenter le coup pour une lecture au coin du feu !
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Commentaires
5VampilouMardi 29 Décembre 2015 à 15:34Mmm, dans l'ensemble, ce recueil a l'air vraiment sympa, merci beaucoup pour la découverte !-
Mercredi 30 Décembre 2015 à 12:14
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Comme j'aime beaucoup lire les nouvelles, je vais donc noter le titre.
Merci pour la découverte !!
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Mercredi 30 Décembre 2015 à 12:14
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Merci pour cette jolie chronique, elle me va droit au cœur.
Et si je peux t'éclairer, Ave Maria évoque la nuit de cristal
Oh, merci beaucoup pour l'éclaircissement et merci d'être passée :)