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Les Cordes écarlates (Andréa Deslacs)
Auteur : Andréa Deslacs
Paru le : 30 Juin 2015
54 pages numérique
Thème : Nouvelle dark fantastique
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Résumé de l'éditeur :
« Lors du concert donné à l’occasion de l’anniversaire princier, l’incroyable se produit : Artzel, jeune musicien prodige, réussit à envoûter le public avec l’Hymne Écarlate. La première note émise par le singulier violon blanc aux cordes écarlates conquiert aussi bien le cœur du mélomane que celui du quidam le plus ignorant en musique.Seuls Artzel et son maître savent que cet hymne est spécial, car depuis qu’ils l’ont entendu, cette mélodie ne cesse de les hanter. L’ennui, c’est que la partition est incomplète. Bientôt, le désir d’en connaître les notes suivantes tourne à l’obsession. Mais quand la folie guette, nul ne sait sur quel pied danser…»
Je remercie Laure Gianesello, de la maison d'édition Fantasmagorie pour l'envoi de cette nouvelle dans le cadre de notre partenariat. J'aime beaucoup la couverture, qui reprend le résumé dans le sens où il manque quelque chose dans la musique.
"L'hymne écarlate", une musique qui envoute les salles entières, surtout lorsqu'elle est jouée sur le violon blanc. Cet instrument est parfait, tant dans sa couleur que dans la façon dont il fait vibrer les notes de cet hymne. Un violoniste, Artzel, va jouer parfaitement cette partition difficile. Ce n'est plus jouer, c'est de la maitrise totale de cet hymne qu'il va montrer et faire écouter à ce public. Entre l'envoutement de ces derniers et l'obsession qui semble se propager dans le corps de Artzel, "L'hymne écarlate" semble prendre possession des gens. Sauf que cette partition n'a jamais été terminée et que cela devient préoccupant pour le violoniste, mais aussi son maître. Jusqu'où l'envie de savoir peut amener un homme ?
Je vais être honnête, je me suis demandé où l'auteur pouvait bien nous embarquer dans cette histoire. Une partition incomplète, un violoniste qui veut entendre la suite, son maître qui la cherche désespérément depuis si longtemps. Entrer dans cette histoire n'est pas de tout repos. Le violon blanc a une âme, une histoire, un passé. Artzel n'est pas le premier à jouer dessus et ne sera probablement pas le dernier non plus. C'est un jeune homme qui a travaillé énormément pour maitriser cette partition. Valgo Adage, son maître, est intriguant dans le sens où il ne se dévoile pas facilement. L'auteur nous offre malgré tout quelques instants volés de son intimité, mais vu par Artzel, notre prodige.
Les mots rappellent la légèreté parfois de la mélodie, mais aussi la tristesse, la profondeur, le mal-être, puis l'envol. Tout comme cet hymne, le récit découle avec une grande facilité. Une harmonie qui se laisse découvrir tranquillement.
La fin m'a surprise, rien ne m'y avait préparé, même si des indices avaient été disséminés ici et là, je n'ai rien vu venir. Pourtant j'ai une imagination fertile, mais le fait de vouloir découvrir en même temps que Artzel la suite de cet hymne, j'ai laissé de côté ce qui pouvait arriver au final. J'ai adoré les derniers paragraphes où nous découvrons qui sont réellement les personnages. J'avoue que sans ce côté fantastique j'aurais été moins emballée. Dans tous les cas, nous savons qui jouera de ce violon blanc plus tard. J'ai passé un bon moment de lecture, il n'y a pas de doute possible. L'envoutement est autant pour le lecteur que pour les personnages.
Voici le début de la nouvelle :
« Dans le corridor, l’effervescence n’était pas propice à la concentration. Acrobates aux bras chargés de vaisselle sale et de bouteilles vides, les serviteurs s’interpellaient en passant la porte de service. L’écho des commandes et des exigences des hauts seigneurs se répercutait tout le long du couloir où les domestiques s’affairaient. Conducteurs de chariots fous, dont les somptueuses cloches métalliques masquaient de mystérieuses victuailles aux fumets pourtant si délicats et suaves, de jeunes marmitons enthousiastes slalomaient entre les hoquets des gens bousculés puis ralentissaient quand le majordome regardait dans leur direction. Soudain débouchèrent de la porte menant à la salle de banquet des danseuses riantes aux corsets indécents et aux parures ensoleillées de paillettes d’or et d’argent. L’une d’entre elles poussa un cri affolé, car le froufrou de sa course joyeuse avait attiré l’attention d’un ours noir. L’animal se leva brutalement, à la grande surprise de son dresseur qui eut du mal à en reprendre le contrôle. Le mouvement de panique des filles aux piaillements de moineaux apeurés se perdit dans le vacarme de deux chariots de viandes se percutant. Le chaos s’empara du couloir de service générant un brouhaha insoutenable.
Artzel plaqua contre son cœur son violon blanc. Il aurait aimé se mettre à l’abri de cette confusion, de ce peuple étouffant, de ces gens gesticulant en tout sens, de cette cacophonie. »
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Commentaires
5VampilouVendredi 24 Juillet 2015 à 11:45Ah je l'attendais avec impatience cet avis ! Et merci beaucoup, tu as su garder du mystère, tout en me donnant envie de le lire :-D3l'imaginariumJeudi 23 Juillet 2015 à 23:04je l'ai commencée cette nouvelle, j'adore ! je dois prendre le temps de la finir :) mais elle me semble poétique au premier coup d'oeil. ton avis me donne envie d'y replonger !!!
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Je garde toujours les mystères et si je dévoile une chose, c'est qu'il y a forcément plus gros derrière :p