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Les derniers battements de l'air dans la nuit (Driss Sebastian)
Auteur : Driss Sebastian
Paru le : 03 Avril 2019
116 pages numériques (pdf)
Thème : Polar
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Résumé :
« Les pulsations du cœur ralentissent, se suspendent un court instant. Le pouls s'emballe ensuite. Une toute dernière fois. Vient alors la mort, pareille à l'orgasme. Cet instant où les corps encore chauds se raidissent avant l'apaisement.»17/20
Nous avons donc un jeune homme qui semble persécuté. Pourtant il n'a pas mérité cela. L'enquête l'entraîne dans des couloirs sombres qui pourraient rendre dingue n'importe qui. L'intrigue est menée en s'attaquant sur plusieurs fronts. S'il y a bien la signature du protecteur qui s'amuse comme un petit fou à les rendre tous chèvres, il manque cruellement d'éléments pour le trouver. Car il s'agit d'arrêter un tueur sadique et précautionneux. L'auteur nous entraîne dans une histoire où la psychologie de Driss, même si elle n'est pas très poussée, nous montre son sentiment d'insécurité et de culpabilité. Qu'il soit coupable ou non, il se sent mal. Il a perdu des amis, tente d'aider la mère de la première et se retrouve en prison. Un simple détail qui a toute son importance par la suite. Le crime était presque parfait, car tout coupable est retrouvé à temps ou non.
Concernant les autres personnages nous les côtoyons assez légèrement. Nous n'entrons pas dans leur vie plus que cela, mais cela ne m'a pas vraiment manqué, ce qui est assez étrange, car habituellement j'aime toujours en savoir plus. Nous avons le strict minimum nécessaire, juste assez pour avancer dans l'enquête pour placer tout le monde autour de Driss et de sa sœur Rosa. Arno est un flic qui a du mal avec cette enquête, parce que cela l'approche d'un peu trop près. Quant à Pierre, il semble amoureux de Driss, à moins que ce ne soit qu'une passade ? Je me suis focalisée sur ce personnage principal qui nous ouvre grand les portes de chez lui et de son âme. cette âme qui est torturée durant l'enquête.
Le protecteur est doué dans les mots, dans ces crimes, dans sa manière d'aborder les corps. Le sadisme est à son comble, sans que nous suivons ses méfaits. Nous les constatons du même regard que les policiers, ou de n'importe quel autre personnage. Ce protecteur a bien préparé son chef d’œuvre, car c'est de cela qu'il s'agit. Une maitrise de ses gestes, de son caractère, une attente longue pour obtenir ce qu'il désire. Ce personnage se comporte comme monsieur (ou madame) tout le monde en permanence. Le protecteur est capable de se transformer en caméléon d'où la difficulté de mettre la main dessus. Il n'y a pas de scènes gores, ni même de penchants malsain, l'auteur a su créer une atmosphère sans mettre du sang partout, pourtant il doit y en avoir !
Le récit s'annonce empli de suspense et de rebondissements. Plusieurs crimes qui se succèdent sans que la police n'arrive à coincer celui qui est derrière tout cela. Nous suivons Driss dans sa vie active, avec ses doutes, ses espoirs, ses envies et puis il lui arrive ce qu'il arrive. La perte d'un être aimé peut changer à tout jamais une vie. C'est un personnage auquel nous nous attachons facilement. Il s'est battu pour obtenir ce qu'il désirait dans la vie et en profite tranquillement. La culpabilité humaine fait partie intégrante de l'humain. Il est difficile de passer outre surtout lorsque c'est si proche de soi. Lorsque nous arrivons au final, je l'ai trouvé un peu trop rapide à mon gout. La clé de ces crimes est avancé par un personnage qui aurait pu être exploité un peu plus tôt, même s'il apparait juste avant le final. Par contre j'ai été très surprise de voir ce protagoniste et ce qu'il donne comme explication ne peut pas nous laisser de marbre. Sans le vouloir ce personnage a été tel un voyeur caché dans l'ombre, découvrant ce qui se passait avant même le début de l'histoire.
Polar, policier, l'enquête nous entraine dans le côté le plus sombre de l'humain. Ce final n'est pas forcément sous forme d'une explosion, mais il a le mérite de remettre les choses au clair et de montrer que le plus sombre est capable de s'éclaircir jusqu'à laisser apparaître une lueur d'espoir.
« Le flic l’ouvre avec toutes les précautions exigées. En le feuilletant, un mémo cartonné en tombe. Il le ramasse et le parcourt des yeux :
Auprès de ma garce... qu'il fait bon mourir !
L'écriture est le bagage des braves. Elle s'immisce depuis la nuit des temps dans nos foyers, nos prisons, nos librairies, nos cantines, délivrant à chacun d'entre nous cette vérité : chaque acte de bravoure a ses propres combats, ses propres batailles et ses propres guerres.
Je deviens le gardien solennel de mes frères trahis. Ta sentence se reflète sur la lame de mon épée. Je m'en vais dans l'instant mettre à mort tes péchés. La maquerelle m'a fait souverain de sa décision. L'élite de son bataillon.
Le Protecteur
— Mais, putain ! Comment ils ont pu passer à côté de ça ? s’étrangle Arno.
Agacé, il place avec minutie la pièce à conviction dans une enveloppe de papier kraft et convoque aussitôt son équipe. »
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Commentaires
Je ne suis pas très polar en ce moment-
Samedi 18 Avril 2020 à 13:19
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Ta chronique est très complète et fais envie ! :)
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Samedi 18 Avril 2020 à 13:19
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11KimysmileVendredi 17 Avril 2020 à 00:44Jolie chronique, merci !-
Vendredi 17 Avril 2020 à 10:52
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On sent que tu as aimé :D
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Jeudi 16 Avril 2020 à 18:34
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9VampilouJeudi 16 Avril 2020 à 16:03Je le vois beaucoup en ce moment, il a l'air pas mal du tout !-
Jeudi 16 Avril 2020 à 18:33
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8lheuredelireJeudi 16 Avril 2020 à 15:24Encore une chronique enthousiaste qui donne envie !
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Jeudi 16 Avril 2020 à 15:28
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C'est vrai que ta chronique fais envie.
Surtout que j'adore les policiers bien sombre.
Merci de la découverte
Bonne journée
waouh, c'est cool, j'espère que tu aimeras :)
Bonne journée !