• Ma douleur, mon regret (Amélia Varin)

     

    Ma douleur, mon regret (Amélia Varin)

    Disponible sur Amazon

    Sasha Urban, tome 1 : la fille qui voit (Dima Zales)

    Auteur :  Amélia Varin

    60 pages numériques (epub)

    Thème : nouvelles

    *******

     

     

    Résumé :

    « Histoire, ou témoignage ? Fiction ou réalité ?
    Le harcèlement scolaire touche environ un enfant sur dix. Peut-être que vous êtes ou avez été cet enfant qui souffre de brimades, d'insultes et même de coups ?
    J'ai été cet enfant sur dix. J'ai été victime de harcèlement scolaire. Et à travers ce recueil, je vous livre mon histoire. La mienne et celles de bien d'autres.
    Avec un espoir. Aussi mince soit-il.
    Faire réagir ? Dénoncer ? Non, Crier qu'il est temps de regarder la réalité en face : Non, le harcèlement n'est pas une fiction.
    Parce que ça n'arrive pas qu'aux autres...
    » 
     

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    16/20

     

    Je remercie Amélia Varin pour sa proposition de lecture par le biais du site simplement. J'avoue que c'est un thème qui est malheureusement réel, que certains ont dû vivre et autant arracher le sparadrap d'un coup de la plaie, je suis passée par là aussi.

     

    Le harcèlement scolaire est un moyen de communication pour certains. Il est si facile de faire pleurer celui ou celle qu'on a pris en grippe devant les autres, pour le fun, parce qu'on s'ennuie, parce que la méchanceté et la bêtise sont combinées. Pour tout un tas de raison, le harcèlement devient une mode, le cap ou pas cap devient mauvais. Je travaille avec des enfants depuis pas mal d'années, que ce soit en tant qu'animatrice, directrice de séjour de vacances ou assistante d'éducation dans un collège. Je sais ce que cela fait que d'être harcelée. Avec du temps on oublie, surtout lorsque l'on a dépassé les 40 piges, mais avant, je sais ce que c'est que de se sentir mal. Être fille de patron et être en surpoids n'a pas aidé, comme s'il fallait une excuse. Les élèves dont j'ai la charge savent qu'ils peuvent venir me parler et que je suis la première à faire du rentre dans le lard de celui ou celle qui se croit meilleur en traitant les autres d'un mot ou d'un autre. Alors quand Amélia m'a proposé son recueil de nouvelles j'ai tout de même hésité une seconde ou deux.

     

    Un sujet qui n'est pas facile de traiter, c'est certain. Tomber dans le glauque et le malsain aurait été un mauvais point. Il s'agit de plusieurs nouvelles très courtes, parfois même juste deux pages, parfois un peu plus longues. Il n'y a pas que les harcelés qui laissent une trace, il y a aussi les harceleurs qui se rendent compte à temps, ou non de ce qu'ils ont fait. C'est comme si leurs voix étaient mises dans un seul et même livre, afin de se faire entendre. Des mots qui ne laissent pas de traces physiques, mais qui vont rester ancrées dans la mémoire, sous la peau de celui qui les reçoit. Ce que le corps ne reçoit pas, c'est l'esprit qui le décortique, qui le garde dans un tiroir pour ne plus quoi savoir en faire. Trop c'est trop, la facilité avec laquelle les mots, les gestes sont apportés sont ce qu'il y a de plus dur pour ceux qui restent.

     

    13 reasons why, une série importante - Mon jardin secret

     

    Qui n'a jamais entendu qu'ils vont arrêter ? Que ce n'était qu'un jeu ? Qu'ils en faisaient rien de mal ? Qu'il ou qu'elle est morte parce qu'il ou qu'elle l'a bien voulu ? Que ce n'est pas sa faute ? Qu'il faut bien s'amuser ? Tant de réponses si facilement faites pour se déculpabiliser ? Ou tout simplement parce qu'il n'en a rien à faire. Les personnages sont nombreux, Manon, Mina, Victoire, Mélanie, Lisa... Il n'est pas difficile de savoir que le harcèlement est un point commun. Celui de se rendre compte que cet acte est présent, qu'elles soient d'un côté ou de l'autre de la barrière. Comment en sont-elles arrivées là ? Certaines vont bien loin dans leur démarche.

     

    L'échelle de la violence existe belle et bien comme indiqué par l'auteur dans son recueil. Les agressions verbales, les regards meurtriers, les mots soufflés, les coups bas, les coups tout court. Cela va loin. Dans certaines de ces nouvelles, les parents ne voient pas ce qui se passe, pensent que tout va bien. Ce ne sont que des jeux d'enfants diront certains et pour d'autres il y aura toujours ces moments de flottements où ils se maudiront de ne pas avoir su. C'est difficile de voir, surtout si votre enfant ne parle pas. La communication est la base. Sauf que la honte retient la plupart du temps ceux qui sont harcelés. Pourquoi ? L'instinct peut-être, comme dans un viol où la victime se sent mal et honteuse. Le point de non-retour n'est pas toujours franchi et c'est tant mieux, mais pour tous ceux et celles qui malheureusement passent à l'acte c'est abominable.

     

    Et puis il y a ceux qui harcèlent et qui le font par peur, par peur de devenir celui ou celle qui va se faire frapper, qui va devenir une victime. Le cheminement est expliqué dans les grandes largeurs par l'auteur. La souffrance est parfois des deux cotés. Faire prendre conscience de ce qui se passe et des conséquences n'est pas évidente, mais il faut le faire. Le pardon aussi est un acte pour soi, pas pour l'autre. C'est difficile de pardonner le harceleur, d'ailleurs pourquoi le faire ? C'est souvent la question que nous nous posons. Même si on imagine pour certains le pourquoi, pour d'autres c'est flou. Les personnages racontent leurs histoires. Les premières sont dures à lire, parce qu'il y a l'émotion qui nous prend entièrement. Par la suite un peu moins, peut-être parce qu'à force on se blinde un peu ?

     

    Peur, harcèlement, stress... Quand la rentrée scolaire est une ...

     

    Les personnages sont multiples et montrent un nombre incalculable de sentiments. Le pourquoi ils sont arrivés à ce point, comment cela a pu basculer. Les situations vont très vite il suffit parfois d'une seule minute pour que tout bascule. Il suffit d'une méchanceté puérile et gratuite pour qu'une personne qui a toujours été gentille et prête à aider les autres qui se retrouve plus bas que terre. Je ne ferais pas de détails sur ce recueil, pour la simple et bonne raison qu'il vaut mieux le lire pour suivre les événements. Il n'y a pas d'évidence, ni même de raisonnement à suivre dans certains cas. L'auteur se débrouille pour que nous ressentions quelque chose, de bien ou de mal.

     

    Ces marques resteront gravées à vie, dans un recoin de sa mémoire. Si certains arriveront à surmonter ces étapes pour prendre leur revanche sans faire de mal, ce n'est pas toujours le cas. Se protéger devient vital d'une manière ou d'une autre. Avec cette lecture, je me suis souvenue de ce que j'ai vécu et je peux dire que je m'en suis sortie, grâce à ma mère qui était présente. C'est son amour qui a fait que je suis ce que je suis devenue (OK, casse-couille, mais ce n'est pas le plus important). Il faut savoir faire confiance et l'une des nouvelles nous le montre très bien. La souffrance est multiple. La technologie est également mise en avant. Depuis que les réseaux sociaux, que les téléphones portables existent, c'est de plus en plus facile pour les harceleurs de jeter la première pierre dans la mare.

     

    En conclusion, ce recueil de nouvelles présente différentes histoires qui parlent du harcèlement scolaire. Du plus petit au plus grand, les personnages montrent ce dont ils sont capables dans tous les sens du terme. Les mots sont bien utilisés. Comme l'auteur l'indique elle-même, le harcèlement est présent partout. Il faut savoir ouvrir les yeux et le bon pour aider ou trouver le moyen d'aider.

     


    « J’ai toujours pensé qu’un jour tout finirait bien. Qu’un jour, je pourrai finalement tourner la page. J’ai toujours pensé que je pourrais de nouveau sourire. Avec des étoiles dans les yeux. Pourtant, quand je regarde en arrière, je comprends que je n’ai fait que me fourvoyer. J’aurai dû me rendre compte avant que tout ceci n’était qu’illusoire. Un espoir trop grand. La seule question que je me pose à présent n’est pas comment arranger les choses, ou comment enfin être heureuse. Je me demande simplement si je dois sauter du haut de ce toit. Je me demande simplement si ce petit pas qu’il me reste à faire sera salvateur ou juste final. Final. Définitif. Le ciel est d’un bleu perçant aujourd’hui, sans nuages. Belle journée pour mourir. Et malgré cette réjouissante nouvelle, je n’arrive toujours pas à sourire. Pourquoi ? Pourquoi ? Derrière moi, j’entends des gens s’affairer. En bas, ils se préparent aussi. Tant de monde réuni simplement pour éviter qu’une seule personne qu’ils ne connaissent même pas ne meure. Je trouve ça un peu exagéré. Je les vois installer des sortes de matelas sur le sol. Le vent souffle un peu plus fort, me faisant vaciller légèrement. J’aimerais que le vent me donne un coup de pouce. Juste un tout-petit. Juste assez pour mettre fin à mes interrogations.
    — Manon ?
    Ma mère est venue me rejoindre sur le toit. Dans son ignorance et sa naïveté. C’est tout elle, ça.
    — Manon, tu peux descendre, s’il te plaît, qu’on discute tranquillement ?
    Je glousse légèrement et pivote pour la voir. Ma mère. Ma maman. Ma si tendre maman qui n’a pas su. Qui n’a pas vu. Ou qui n’a pas voulu voir. Au choix. Je secoue la tête. Non, maman, non, je ne vais pas descendre pour qu’on discute tranquillement.
    — Parle. Je t’écoute. Et ce sera déjà bien plus que ce que tu auras fait pour moi. Maman, répliqué-je.
    Je vois sa mâchoire se crisper. Elle se demande sûrement ce qu’elle a fait de mal. Ils se le demandent tous. C’est certain.
    — Manon, descends. S’il te plaît. Descends. »

     

     

     

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  • Commentaires

    16
    claire chronique
    Mercredi 6 Mai 2020 à 08:26

    je me le note! j'en ai lu un de la même thématique(bill , dangereuse innocence de chris loseus) 

      • Mercredi 6 Mai 2020 à 09:51

        Je ne connais pas le tien. Bonne future lecture dans ce cas ;)

    15
    Lundi 4 Mai 2020 à 19:17

    Pour avoir vécue cette situation avec une de mes filles, je ne lirai pas cette nouvelle parce qu'elle commence à s'en remettre et que je n'ai pas envie de me replonger dans de mauvais souvenirs...

      • Lundi 4 Mai 2020 à 21:35

        Alors oui ne lis pas les premières sont douloureuses. Il vaut mieux attendre du temps avant de s'y mettre.

    14
    Samedi 2 Mai 2020 à 17:40

    un thème fort et j'ai déjà eu l'occasion de lire une précédente nouvelle d'Amélia sur le sujet. le point qui me retient serait plus le fait que c'est un assemblage de nouvelles qui font parfois qu'une ou deux pages. J'ai déjà du mal avec les nouvelles alors si brèves ça me freine encore plus

      • Samedi 2 Mai 2020 à 18:24

        Elles sont très courtes pour certaines oui c'est vrai :)

    13
    Samedi 2 Mai 2020 à 14:20
    Satine's books

    C'est le genre de thématique que j'évite en ce moment. 

    J'aime beaucoup Amélia et sa plume mais en période de confinement, je ne lis pas ça, sinon j'vais pas faire long feu xD

      • Samedi 2 Mai 2020 à 14:47

        Justement je me dis que c'est le bon moment pour discuter avec ses gamins, au-cas où :)

        Après, s'il te faut des mouchoirs, t'es mal barré xD

    12
    Kimysmile
    Samedi 2 Mai 2020 à 07:48
    Un sujet fort !
    11
    Vendredi 1er Mai 2020 à 22:53

    Un sujet essentiel qui est bien souvent trop peu traité pour sa gravité... Merci pour la découverte de ce recueil. 

      • Vendredi 1er Mai 2020 à 23:27

        Je pense qu'on ne sait pas comment l'aborder réellement ;)

         

         

    10
    lheuredelire
    Vendredi 1er Mai 2020 à 21:36

    Ca a l'air aussi poignant qu'intéressant... Malheureusement un sujet toujours trop d'actualité ...

    9
    Vampilou
    Vendredi 1er Mai 2020 à 19:30
    Le harcèlement est un sujet toujours fort et qui me paraît essentiel !
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