• Dissonances (Gabriel Erhart & Marie-Hélène Fasquel)

     Résumé 

     
    « Collection "Blanche". A travers quelques portraits de musiciens, ce recueil de nouvelles raconte des histoires singulières où la musique entraîne des réactions imprévisibles, dues à des accoutumances, des addictions, des perturbations mentales, des névroses, façonnant un destin qui avance comme la mécanique bien huilée d'une symphonie. Rien n'est jamais simple dans l'univers des rythmes et des fréquences qui font parfois chavirer des personnages banals vers une dramaturgie cruelle...  »
     
    Gabriel Erhart
    Auteur, saxophoniste et flûtiste professionnel, ex-enseignant en Conservatoire, il s’est produit dans différents festivals de jazz (Tourcoing, Thiers, Côte d’opale, Malterie, Club de jazz de Dunkerque, Petit faucheux…) et pour des ciné-concerts en Égypte.

    Marie-Hélène Fasquel
    Professeure agrégée d’anglais, chroniqueuse, jurée de prix littéraires (jurée du Grand Prix des Lectrices Elle 2020, Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2022…), conférencière (TEDxRennes), elle est auteure et co-auteure de divers ouvrages. L. Delahousse lui a consacré une émission sur France 2.
     

     Ma chronique

     

    Je remercie la maison d'édition pour l'envoi de ce recueil de nouvelles. Nous avons 9 récits courts avec pour thème principal la musique. Tout ce qui est autour de cette passion, de ces moments qui doivent être bons, la plupart du temps. Mais parfois, si la musique adoucit les mœurs, elle est également synonyme de problèmes. Les notes volent dans les airs, laissant des instants fugaces que chacun peut interpréter comme il le désire. Classique ou non, nos auteurs s'amusent à nous entrainer dans leur passion commune mêlant la musique et l'écriture. Leurs connaissances sont impressionnantes, mais en relisant le dos de couverture, il est certain que nous avons affaire à des professionnels en la matière. J'ai adoré leur façon de mettre en lumière des morceaux plus ou moins connus selon notre propre gouts, nos propres intérêts. Cela m'a rappelé des souvenirs, lorsque j'étais enfant j'écoutais des 33 tours (eh oui !) et que mon père adorait tchaikovsky. Des instants intéressants ou nous étions tous assis à ne rien faire juste écouter et ressentir ce que nous avions tous en commun : le fameux mange-disque.


    9 nouvelles composent ce recueil et si avec certaines je n'ai pas tout suivi, d'autres m'ont donné le sourire et surtout que que j'ai adoré. 3 ressortent du lot pour ma part, même si toutes ont un petit quelque chose. Désaccord parfait ou comment un directeur de conservatoire retrouvé mort. C'est un meurtre au vu de la façon dont il a été retrouvé et pour une première enquête de notre lieutenant Maryse Verneuil elle a de quoi faire. Qui a bien pu faire cela ? De nombreux personnages qui ont reçu leur lettre de démission, à moins qu'il ne s'agisse de quelque chose de plus... personnel ? Un côté burlesque dans la façon de répondre au lieutenant, de se tenir d'une certaine manière, comme si ce monde du conservatoire cachait et vivait autrement que le reste du monde. Peut-être est-ce le cas, qui sait ? Vint ensuite, Ker-Néant, impossible de la laisser de côté avec son histoire de bateau, de groupe de musique, de Bretagne bien entendu et surtout de trafic. La fin tombe comme un cheveu sur la soupe de poissons qu'il vaut mieux ne pas manger pour ce coup. Des amis, des histoires, un secret et cette chute qui nous fait nous poser des questions sur nous-même. Qu'aurions-nous fait à sa place ? Et la dernière que je mets sur le podium, La passion selon Matthieu. Alors celle-ci, je ne saurais pas vous expliquer comment, mais elle est à la première place. En gros je dirais tel est pris qui croyait prendre, même si ce n'est pas tout à fait cela. Je ne peux rien dévoiler, mais je l'ai adoré !


    9 histoires qui apportent toutes un petit truc en plus, même si, comme je l'ai indiqué plus haut, certaines sont restées fermées à mon esprit. La plume incroyable, fournie, apportant un plus aux divers récits. Des éléments me font dire qu'il y a du vécu, pas dans tout bien entendu, mais je pense une bonne partie. bien entendu aucun d'entre eux n'a passé le cap de se suicider, par contre la musique présente nous montre vraiment qu'elle peut être bénéfique ou le contraire. Chaque personnage rencontré lors d'une simple visite, vérification, aide particulière, peu importe, chacun d'entre eux ne nous laisse pas sans ce petit quelque chose. Une aide providentielle qui apparait comme pesante, une envie de bien faire qui nous montre du doigt, des descriptions de lieux enchanteurs qui devraient le rester si et seulement si les notes étaient les bonnes... Les auteurs s'amusent avec les mots, les mêlant à la symphonie de leur plume. Quelques frissons parviennent, qu'ils soient de joie, de tristesse, de désespoir, de frustration ou au contraire de soulagement. Certains choix sont totalement loufoques, tandis que d'autres semblent si logique que cela en est effrayant. Sommes-nous devenus si égoïste par moment ? Je le confirme. Le silence est roi, la musique qui n'est pas choisit par nous-même est le diable en personne. Et nos oreilles, nos tympans délicats, nos doigts qui se crispent, nos mains qui s'agrippent fort et cette voix qui en demandent qu'à hurler ? Heureusement, nous avons également le contraire, avec la douceur, l'instant de grâce qui nous plonge dans un rêve éveillé. Qui n'a jamais dis que la voix de notre voisine, cousine, sœur, peu importe était détestable ? Ce fameux silence obtenu est bénéfique, pour celui qui l'obtient.

    Le retour de bâton est génialement trouvé, rempli de sérénité ou oserais-je dire d'un coup de pinceau ? Chaque nouvelle a un travail de construction important, un équilibre entre les mots et les maux, la musique qui peut apporter du réconfort ou de la peine. Chaque acte a des répercussions et vouloir bien faire et bien différent de savoir bien faire. Cela peut agacer certaines oreilles et dans ce cas, gare à vous ! Nous sommes tous maître de notre destin, en théorie, mais cette musique si douce à l'oreille du voisin est-elle la même pour nous ? Cacophonie en vue ! Il suffit de peu pour qu'une musique devienne un bruit ambiant, un mauvais son, un entêtement dangereux pour la santé mentale, car il faut bien comprendre que si certaines thérapies sont capables d'user de sons, est-ce que le cas n'est pas également véridiques ? Plusieurs thèmes sortent du lot et il est vrai que j'ai apprécié particulièrement celles qui sont de base thriller ou policier.

    En conclusion, je pense qu'il s'agit d'un recueil qui parlera à tout le monde, d'une manière ou d'une autre. Les nouvelles sont courtes, piquantes par moment, plus raffinées à d'autres. Une écriture fluide, des accords parfaits et imparfaits mêlés de maux en tout genre. Nous plongeons au cœur de certains rites, de certaines mémoires et si je n'ai pas trouvé toutes les subtilités dans chacune d'elles, j'ai grandement apprécié l'écriture. Merci pour ces moments musicaux, cette fameuse rencontre peu harmonieuse de sons, de syllabes ou de mots, tout comme ce manque d'harmonie ou de désaccord entre des idées, des caractères, des sentiments. Nous avons tout cela en quelques pages, à vous de le découvrir.
     

     Extrait choisi :   

     

    « - Je viens de discuter avec Fitoussi. Vous êtes également licencié ?
    - En effet.
    - Pourtant la danse, c'est important.
    Le regard de Dauviac s'éclaira un bref instant.
    - Oui, mais je bois.
    - Je vois... Et c'est une raison suffisante ?
    - C'est rédhibitoire, répondit Dauviac sans détour. pour les parents, un professeur qui donne des cours, ivre, vous imaginez l'effet ?
    »

     

    Dissonances (Gabriel Erhart & Marie-Hélène Fasquel)

     

     

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  • Un automne pour te pardonner (Morgane Moncomble)

     Résumé 

     
    « Avocate en devenir, Camelia est passionnée de crimes non résolus. Ça tombe bien, Rory Cavendish, son ancien bourreau, vient de mourir mystérieusement. Le présumé coupable du meurtre, c’est lui. Lou McAllister.

    Le meilleur ami de Rory. Le garçon qui l’a humiliée il y a dix ans et qu’elle n’a jamais oublié depuis. Camelia saisit cette chance pour résoudre sa première enquête... et satisfaire sa soif de vengeance.

    Lou a toujours été le mouton noir de sa famille, mais il ne s’attendait pas à finir en prison pour meurtre. Du jour au lendemain, le voilà abandonné par tous ceux en qui il avait confiance. La seule personne à pouvoir le sortir de là, c’est elle. Camelia O’Brien.

    La première victime de Rory. La fille qu’il a blessée plus jeune et qui hante ses pensées depuis.

    Lou est prêt à tout pour se faire pardonner ses péchés... et repartir de zéro. »

     

     Ma chronique

    Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu en commun avec quelqu'un d'autre. C'est chose faite et je peux vous assurer que je recommencerais ! Merci à Murmures littéraires d'avoir fait cet essai avec moi, je pense que je l'ai fais autant rire que peur, c'est donc parfait ! Le choix du livre a été sans chercher plus loin, n'ayant jamais lu cette auteurs, je me suis dis qu'en romance psychologique cela devrait passer pas trop mal. Il est vrai que j'en ai lu de la romance il y a loooonnnnnngtemps, mais cela fait bien des années que j'ai du ma avec ce thème et reprendre avec du psychologique, un cas de harcèlement, un meurtre, des secrets et une vengeance potentielle ? Hum, cela me tentait bien. C'est donc avec "un automne pour te pardonner" que j'ai remis le pied dedans. Je ne sais pas si j'en lirais d'autres avant la fin de cette année, mais j'ai fais l'effort (qui ne m'a pas fais grand mal, heureusement). Bref, un tome qui est un premier tome d'une saga, mais si je ne l'ai pas mis dans le titre, c'est pour une raison : la fin de ce livre est sur le "couple" indiqué dans le résumé et les suivants seront en fonction d'autres personnages que nous apercevons. Donc vous pouvez vous arrêter avec celui-là, ou continuer, c'est au choix.


    5 ans auparavant (et non comme indiqué dans le résumé 10 ans...) Camelia a vécu un enfer personnel au sein de son lycée. Elle qui croyait trouver des amis a malheureusement eu le regard de trop : celui de Lou. Celui de ce jeune homme qui a commencé à la regarder comme IL regardait Rory. Et ça, ce dernier ne l'a pas accepté. Camelia a connu le harcèlement scolaire et il lui a fallu des mois pour s'en détacher. Même encore maintenant, elle a toujours un regard en arrière, la peur de le voir apparaitre, ce Rory et sa bande. Une bande de gamins (pour ma part, il s'agit de cela), de gamins friqués qui veulent et se permettent tout, parce que papa (ou maman hein) sont là pour les sortir de la panade. 5 années se sont écoulées et Camelia est en passe de devenir avocate. Sa peur, elle l'a transformé autrement et ne cherche pas à savoir ce qu'ils veulent, même s'ils sont sur le même "campus". Alors, lorsqu'un soir, elle rentre chez elle et qu'une femme l’accoste pour lui parler de Rory. Enfin, lui en parler, lui indiquer qu'il est mort et qu'elle est sur son testament... La bonne blague ! voila que la victime se retrouve sur le testament du harceleur ? La question se pose en même temps qu'elle, qu'a-t-il bien pu encore prévoir comme mauvaise idée ? Alors forcément lorsqu'il s'agit d'un crime, que le testament s'ouvre avec elle et une partie de sa bande, que l'un d'entre eux manque à l'appel car en prison et que la lettre que reçoit Camélia le jour de l'ouverture est particulière... C'est une enquête qui se profile à l'horizon pour savoir QUI a vraiment tué Pamela Rose, euh pardon, Rory.


    Un jeu dangereux s'installe à la Sherlock Holmes où Camelia va se retrouver face à ses démons en chair et en os, mais aussi dans ses souvenirs. Des souvenirs qui refont surface où la méfiance est de mise. Comment faire face à l'un de ses harceleurs qui se retrouve dans une position instable, où sa liberté est compromise et où VOUS êtes la seule personne qui serait susceptible de l'en sortir ? Personnellement, je ne m'en occuperais pas ! Camelia veut sa vengeance et se montre féroce. Elle ne lâche rien, car même si elle "n'aime pas" Lou, il est impossible pour elle qu'il soit le tueur de sang froid de Rory, cet être qui a montré des capacités de méchanceté au summum. C'est dans ce jeu que nous découvrons les personnages. Alors oui, nous avons Camelia et Lou, Rory également, mais aussi le frère jumeau de ce dernier, Alastair, Gidéon et bien sur l'ex-copine j'ai nommé Skye. Des êtres vraisemblables avec leurs défauts et ils en ont, mais aussi des qualités (enfin j'avoue que je les cherche encore...) Le fait d'avoir de l'argent les mènent au pouvoir, celui qui peut écraser n'importe qui, se moquer de n'importe qui comme ils le désirent et surtout de faire de qui ils veulent une proie facile. Un système bien rôdé, pour le malheur de Camélia a cette époque de la vie où les futurs adultes se construisent une identité. Camelia a su s'en sortir, mais dans la réalité, combien sont encore dans leur passé ? Elle a donc trouvé une manière de se défaire de cette emprise et a continué sa route coute que coute. Bien entendu les séquelles sont bien présentes et rien ne pourra lui apporter une véritable paix. Ce jeu de piste est dangereux sous bien des critères, plonger au cœur d'un mystère où la mort d'un être mal-aimé au final reste suspecte. Si ce n'est pas Lou, alors il s'agit de quelqu'un d'autre qui est encore dehors. La difficulté pour les personnages de s'en sortir sans une égratignure va être complexe et aucun d'entre eux ne sera véritablement indemne à la fin.

    Chaque personnage a un secret, une honte, un moment qu'il ne voudrait pas que les autres connaissent, une faille. Et c'est là que vient les gouffres dans un "clan". Chacun se tient l'un l'autre, par des mots, des regards, une tenue particulière. Un secret honteux, une vision de l'autre, un peu plus de pouvoir oui  ! Mais pour le reste, la chute sera rude. Beaucoup d'éléments dans cette histoire m'ont plu. Je vais essayer de faire au mieux. Déjà la plume est incroyable. On ressent le travail, la recherche dans le vocabulaire, des exemples de certains livres et je dois dire que j'ai été curieuse de voir d'où était l'auteur. Elle a de très bons appuis et je suis contente d'avoir découvert son style d'écriture. L'intrigue en elle-même est très intéressante et par-dessus tout c'est la psychologie des personnages qui est bien étudié, même s'il m'a manqué des choses. Je reviendrais plus tard à ce qui m'a manqué. Ces jeunes adultes ont tous un passé que nous découvrons au fil des pages. Entre une vie désinvolte cachant un mal-être, une peur de ne pas être reconnu comme imposant, des parents qui payent mais non présents, des parents qui s'en fichent royalement de leur progéniture pour X ou Y raisons, le regard des autres qui malheureusement ne devraient pas être importants l'est à cet âge de construction... Chacun d'entre eux a un destin tracé plus ou moins et une volonté de ne pas montrer ce qu'ils ressentent. Résultat des courses ? Beaucoup de faux-semblants, de cachotteries, de secrets inavouables, de double vie et de bien d'autres choses comme l'utilisation de bonnes poires par exemple. J'ai aimé suivre Lou qui cache bien son jeu durant un temps (à savoir sur peu de pages) car lorsqu'il est confronté aux autres, il a beau faire le dur, ce n'est qu'une guimauve qui risque de finir les pieds devant. Rory qui était très complexe (car nous avons le livre sous plusieurs vues dont la sienne) et c'est intéressant de chercher à le comprendre et voir comment il en a fini. Les références littéraires, j'ai adoré et c'est ce qui m'a mis la puce à l'oreille très vite, trop vite je pense, car une fois que mon choix était lancé, j'ai eu du mal à apprécier.

    J'en viens à ce que j'ai moins aimé, mais je précise de suite, étant une adepte des thrillers psychologique, ce roman est différents et j'ai ressenti des manques. La psychologie des personnages oui, mais celle de Camélia m'a perturbé. Je ne peux en dévoiler plus, mais le pardon (c'est le titre) est bien trop rapide à mon gout, comme certaines scènes dans le château lors de fouille, euh... Il pourrait y avoir n'importe qui qui entrerait à ce moment précis... Je désolais déjà de ce type de scène dans des fantastiques quand il n'y en avait pas besoin, bref. Cela a beau être une romance psychologique, oublier ce qui s'est produit et pardonner si rapidement, non, je n'adhère pas, désolée. Le fait d'avoir trouvé du début (après les 3 premiers chapitres, j'avais dis à murmures Littéraires ce que j'en pensais) ce qui s'était produit était vraiment dommage, trop d'indices pour le coup. Un point par contre n'était pas dans mon esprit, mais comme je ne veux rien dévoiler, il va falloir le lire pour savoir de quoi je parle. J'ai trouvé des incohérences au final : cette fameuse scène donc du dessus, le fait de réussir à s'enfuir ainsi, trouver un appartement sans avoir l'adresse, le piratage (alors là je me suis demandé ce qui se produisait tout de même vu la manière dont les éléments se produisent on dirait dans le désordre). Et puis je suis désolée, mais des passages secrets dont on n'a jamais eu le moindre mot et ce qui en découle. Une petite chose qui est vraiment affaire de gout, mais des mots ou des phrases rayés dans un texte, même si je comprends pourquoi c'est fait, je n'aime pas du tout. Il y a d'autres façons de montrer que le personnage pense quelque chose et ne veut pas le penser par exemple, que le rayer, c'est comme si le texte n'était pas complètement corrigé. (ce qui n'est pas le cas, bien entendu, le texte ne souffre pas de coquilles) Plein de petits détails, car même si ce n'est pas ce qui a fait le livre, cela m'a malgré tout chagriné.

    J'aurai aimé plus de détails sans tomber dans le thriller bien entendu, mais rester dans la cohérence de certains faits. La fameuse nuit de bizutage je suis restée assise ne comprenant pas ce qu'elle faisait là. Bref, si certains points de psychologie m'ont plu d'autres moins. Je n'ai pas réussi véritablement à m'attacher à un personnage, ressentir de la compassion, de la pitié, de la haine aussi, ça c'est certain, mais pas plus. (OK, c'est déjà pas mal en soi, je l'accorde) Les mots de l'auteur pour les passages du passé, pour les visions de chacun sont au plus juste. Les pourquoi semblent futiles et pourtant il s'agit d'un âge où le paraitre est le plus important (je travaille en collège, je le voit déjà, alors au lycée n'en parlons même pas). Ce besoin de reconnaissance coute que coute va faire ressortir le meilleur et surtout le pire de chacun. Nous découvrons des êtres humains qui ne s'arrêtent pas à 'apparence pour certains. Ils vont loin, imaginent loin et surtout le pire n'est qu'un mot pour eux, alors que pour d'autres il s'agit d'une vraie raison de vivre. Vivre le pire, ou donner le pire à un autre. Rory était mauvais, mais qui voulait le tuer ? Qui a réussi ? Qui peut dire réellement si Skye, Gidéon, Lou et Alastair étaient de véritables amis ? Personne ne le peut et l'enquête menée nous prouve bien des choses. Quelques rebondissements m'ont eu et j'en suis ravie, même si pour le coup certains protagonistes ont pris cher. Les vidéos sont souvent ce qu'il y a de mieux comme preuves, pas vrai ?

    En conclusion, oui, j'ai trouvé du très bon dans ce tome et du "un peu moins" selon mes gouts bien entendu. L'écriture est fournie, l'enquête même si certains événements (et lieux) m'ont paru trop gros se laisse lire sans problème. Il m'a surtout manqué plus de points à creuser, tandis que d'autres auraient pu être évités à mon sens. Le traumatisme est fort, bien amené et aurait pu être un peu plus développé pour mieux comprendre (car il existe tellement de formes de harcèlement et le peu que nous avons me faisait penser que Camélia ne leur parlerait jamais, hors c'est le contraire) et le pardon trop rapide à mes yeux. Le point que j'ai adoré reste la relation entre Rory et Lou, la façon dont ils ont évolué ensemble, tels des aimants. Le passé dans le regard de l'un et de l'autre nous laisse des instants où leur amitié est plus que cela, leur "amour" n'est pas feint. Ce contact entre eux, cette déchirure également qui ne les a pas laissé indemne. Un amour fou, passionné qui a été parfaitement décrypté du côté de l'un de ces deux personnages par l'auteur.
     

     Extrait choisi :   

     

    « Camelia me regarde, le visage empreint d'une nouvelle et surprenante empathie. Cela m'agace, parce que je ne veux pas qu'elle ait pitié de moi. En même temps, c'est la seule question que je me pose jour et nuit.
    - Tu sais ce que ça veut dire, n'est-ce pas ?
    Je lève les yeux vers elle, silencieux. Je sais que nous pensons la même chose, ais quelqu'un doit le dire à voix haute.
    - Si Rory a laissé des lettres qu'à nous six... Ce n'est pas un hasard.
    Nous nous défions du regard en silence. Je n'ai pas osé lui en parler avant, mais il faut se rendre à l'évidence : Rory se joue de nous. Il l'a impliquée pour découvrir la vérité... et la personne qui l'a tué fait partie de notre petit groupe. 
    »

     

    Un automne pour te pardonner (Morgane Moncomble)

     

     

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