•  Résumé 

     
    « Un écorché vif d'à peine 18 ans se retrouve malgré lui au cœur d'une affaire criminelle dont il a été le témoin "sans le savoir". Dans chaque seconde de chaque minute de cette intrigue étranglée de nœuds, tout concourt à accuser ce gamin crédule du meurtre d'une riche propriétaire collectionneuses d'objets occultes. Il faudra tout le talent d'un commandant jazzman devenu culte pour confondre le vrai tueur.
    L'auteur nous plonge, une fois encore, dans la singularité de l'ex-brigade criminelle du 36 quai des orfèvres désormais locataire de la rue Bastion à Paris.
    L'excellence d'un polar réside souvent dans un parfait alignement des planètes ou atmosphère, intrigue et procédure se jouent d'une vérité invisible à l’œil nu.
    Avec un début inéluctable, ce polar "à la Maigret" se moque des règles et n'en suivra qu'une : l’impossibilité à lâcher ce drame humain avant la révélation finale.
    Un polar haletant sur fond de sorcellerie qui nous dévoile les coulisses de la gare de Lyon et nous ouvre les portes du célèbre 36 quai des Orfèvres. »

     

     Ma chronique

     

    Avant de commencer je remercie l'auteur pour m'avoir proposé de découvrir ce titre. J'avais eu dans le passé l'occasion de lire un autre de ces titres sur le café il y a des années et connaissant sa plume et sa rigueur, je savais que j'allais déjà apprécier la plume, une fois de plus. De ce coté, aucun souci, elle est fluide, incisive usant de termes propres aux métiers de ces personnages, donc de quoi satisfaire ma curiosité, mais surtout mon envie d'en apprendre plus. Car, saviez-vous que par le plus grand des hasard notre auteur a eu, un soir "ou était-ce un midi ?" peu importe il a été dans l'obligation de partager une table de restaurant et l'homme en face de lui serait l'homme caché derrière le Commandant Chanel. Rêve ou réalité, la question ne se pose qu'un instant, car après tout le rôle d'un auteur est de nous faire rêver, de nous donner des billes pour oublier le quotidien ou au contraire imaginer qu'un jour nous aussi nous pourrions probablement avoir une telle discussion que celle qu'il a eu. Une de celle qui vous donne envie d'écrire sur le sujet. Des meurtres, nous en voyons tous les jours et les policiers tout comme les autres personnages de fictions ou non en côtoient régulièrement. L'auteur nous entraine dans une enquête complexe. Du départ nous sommes installés à leurs côtés afin de déguster un de ses vins imprononçable et encore moins accessible à toutes les bourses offert par le patron, et la minute suivante nous sommes sur les traces d'un gamin (à mon âge je peux largement me permettre de l'appeler ainsi mon Peter Pan des temps modernes) qui n'a pas eu une enfance terrible et se retrouve en pleine gare de Lyon , à la merci de n'importe qui s'il n'y fait pas attention.

     
    Est-ce que le cambriolage a mal tourné ? Est-ce que c'est quelqu'un d'autres que ceux que nous suivons qui ont bien pu faire cela ? Des questions se posent et nous avons toutes les réponses à la fin du ivre, mais pour y parvenir, il va nous falloir suivre l'équipe au rabais, hum pardon, la moitié d'une équipe du Commandant Chanel, car l'autre moitié est en vacances bien méritées et que son effectif bien bas va faire des miracles, selon les hauts placés. Ah, cette hiérarchie qui pense qu'en un claquement de doigts les enquêtes sont déposées et hop, une baguette magique plus tard avec trois indices et deux pièces de monnaie, vous retrouvez le ou les concernés. Sauf que c'est bien différents. Pour cela, les séries que je peux regarder régulièrement nous montrent que parfois ils ne trouvent pas tout, il faut du temps, de la patience et de l'intuition. Notre Commandant Chanel ne manque pas d'intuition, de patience... C'est un autre sujet, mais avec ce qu'il semble avoir vu et son vécu, il a une manière de regarder les choses de la vie et de les appréhender de manière plutôt sereine. Bref notre responsable de cette enquête qu'il ne voulait pas parce qu'il a déjà des casseroles sur le feu qui sont donc données à d'autres équipes, il va devoir reprendre le bébé de ce meurtre. Parce qu'il ne faut pas imaginer que c'est la première femme qui se fait tuer, ou qui n'a pas de passif, ou qui a déjà perdu quelque chose. Meurtres en séries ? Des  doutes s'installent très vite, mais pourquoi, pour de l'argent ? Et bizarrement, certains points reviennent sur la morte dernièrement, alors rien n'est cohérent. Un crime qui ne peut pas rester impuni pour tout un tas de raisons. déjà il s'agit d'un crime, ensuite, la manière dont elle est morte et puis son statut social qui semble dérange les hautes sphères. Qui ose tuer dans les meilleurs porte-feuilles ?  Une enquête que notre Commandant Chanel va devoir élucider grâce à son équipe qui sera renflouée par... des femmes.
     
     
    Des femmes ! Oui je vous le mets même en gras, mais attention, notre personnage ne pense pas que les femmes ne valent rien. Indiqué sur le dos de couverture, un Maigret, un de ses hommes de fiction à la télévision qui aime les bonnes choses, bien faites. Ce n'est pas le fait de travailler avec des femmes qui le dérangent, tant qu'elles sont efficaces et elles vont le prouver de plusieurs manières, c'est plutôt drôles de lire la façon dont il n'en veut pas, mais les accepte très rapidement. Un peu sèchement, mais il doit montrer qui est le patron. Cette scène m'a plus fait penser à Navarro, un style un peu plus bourru que Maigret, mais c'était lui que je voyais à ce moment précis. Bref, pas de machos dans ce métier qui est essentiellement d'hommes malgré tout, l'enquête piétine par moment, ne fait pas de très grandes avancées, mais il faut pour cela revenir des mois auparavant pour commencer à entrapercevoir un début de piste. Et là, non, n'imaginez pas avoir trouvé LA solution, car avec ce que nous apprenons sur ce qui s'est produit il y a six mois nous donne de nouvelles pistes. Le  passé de notre décédée ne dévoile petit à petit, tout comme son entourage, sans oublier nos cambrioleurs et même François Chanel qui nous donne un peu de lui, voire beaucoup. J'avais parlé d'intuition et c'est ce qui emmène le Commandant sur diverses pistes. Une toile d'araignée semble se profiler à l'horizon. Il part de la découverte du corps, trace un cercle et analyse tout ce qui s'est produit chez elle depuis plusieurs jours. Qui vit avec elle, dans cette immense immeuble ou pas de bol tout le monde ou presque était en vacances. Quelques infos disséminées et le voila obligé de retracer un autre cercle dans le temps, avec ces fameux six mois précédent. Pourquoi ? Comment ? Des questions sans réponses, des divagations, des faits, un dossier qui n'a pas été totalement fermé. Et il continue ainsi de suite en apprenant toujours plus, traçant cette toile d'araignées avec des interrogations, des suspicions et des certitudes : surtout celle de qui était véritablement la victime.
     
     
    Une victime qui n'a pas eu une enfance facile (tiens donc), mais qui n'a pas tourné comme notre Peter Pan. Une femme aimant les collections et surtout celle aux couleurs d'Afrique. Trafic ou juste collectionneuse passionnée ? De beaux objets dans son appartement, de l'argent, très peu de choses ont disparu, alors ce fameux cambriolage était-il vraiment celui de sa mort ? J'ai adoré le personnage de Peter Pan, ce gamin un peu perdu, qui adore le vert et surtout ses baskets, qui aurait pu avoir une chance si sa famille avait été derrière lui et non le dégageant de la maison à sa majorité. Des chapitres courts qui nous font passer de l'un à l'autre des personnages donnant envie d'arriver à la fin de cette histoire.Je laisse beaucoup de flou dans ce qui se produit dans le texte, car il faut le lire pour mieux comprendre certaines subtilités. Ce personnage de gamin paumé m'a touché, parce que j'en vois pas mal, des plus jeunes qui risquent de faire la même chose : voler pour survivre, ou suivre la mauvaise personne et se retrouver dans des embrouilles plus grosses qu'eux. François Chanel avant d'être Commandant est un être humain qui cherche les failles dans l'Homme, dans une société qui n'est pas facile. Sa façon de donner une chance à une gamine est touchant. Cela nous fait ressentir le manque qu'il peut avoir, d'avoir des proches, une famille, quelque chose à quoi se raccrocher peut-être. Un personnage où nous ne pouvons pas toujours savoir dans quelle direction il va et qu'est-ce qui le motive à faire ce qu'il fait. Grâce à lui, nous découvrons un autre décor, celui de la misère plus prononcée que nous ne pouvions imaginer, celui également qu'il existe encore des hommes et des femmes prêts à tendre la main. Et puis cette chance, ce hasard, cette circonstance qui s'installe tranquillement auprès de Chanel, ce coup de bol monumental, qui serait peut-être arrivé sans les doigts de l'auteur ou bien qui au contraire n'a pas eu besoin de lui pour les mettre ainsi en relation ? L'insoupçonnable, l'heureux hasard, la bonne étoile, peut-être même la bonne fée qui s'est penchée comme il le fallait, qui sait ? Une scène qui en engendre une autre, qui prête à sourire et qui nous donne envie de laisser faire les choses, car ce "avec un peu de chance" tout peut arriver.
     

    Dans cette enquête, nous suivons des pas, de ceux qui volent dans les airs, ceux qui poursuivent un rêve, ceux qui tentent d'échapper à leur destin et ceux qui voudraient croire en quelque chose de beau, pour tous. L'ingratitude existe, la folie des Hommes aussi. Cette Salomé m'a touché, énormément et ce n'est pas la seule rescapé d'une société qui est sur le déclin. Par malchance, le récit est court, j'en aurais voulu plus, c'est surement lorsque c'est bon que l'on ressent cette sensation d'en vouloir plus, pas vrai ? Et c'est la vérité de mon côté, l'enquête n'est pas uniquement la priorité. L'auteur nous met en avant les liens entre les personnages, les peurs profondes même en étant à plusieurs, les appels au secours qui ne se font pas assez entendre ou au contraire qui sont entendu, mais personne ne bouge. La peur est là, dans chacun des gestes de certains personnages. Des peurs qui, grâce à un regard, un sourire, une main tendue, un mouchoir aussi peuvent s'atténuer. Si l'enquête montre une victime qui aurait dû faire d'autres choix, nous avons également les différents liens qu'elle entretenait avec d'autres et les satellites qui lui tournent autour. Le côté Africain est léger dans le sens où nous las avons collectionneuse de cet art et nous avons un aperçu quelque peu surnaturel à un moment donné. Parfois il vaut mieux ne pas savoir que de chercher à comprendre. (même si j'adore ces phénomènes, je me dis que rester dans l'ignorance est pas mal non plus au vu des événements liés à une statuette) Dans ce polar, dites-vous bien que c'est très léger et pour les plus frileux, pas de panique, cela reste dans le domaine du possible. Enfin, nous avons des zones d'ombres, car un meurtre, un deuxième et surement d'autres (si, si tout est entre les pages), les questions affluent, les pistes augmentent et l'une d'entre elles part tout de même vers cette mystification d'une statuette a qui l'on prête des pouvoirs. Alors, où est la vérité dans tout cela ?
     
       
    En conclusion, j'ai découvert avec grand plaisir cette enquête du Commandant François Chanel dans un univers qui reste dans notre réalité. Avec ses forces, ses faiblesses, notre personnage principal va avoir fort à faire : un meurtre qui suit un précédent, des découvertes étranges, de l'art Africain et quelques parties minimes de "magie", des cambrioleurs qui n'ont pas l'étoffe de tueurs et de nombreux secrets bien camouflés. J'ai adoré l'atmosphère de ce polar, les dialogues autour d'un repas (avec un journaliste), les termes utilisés, mon petit Peter Pan qui a une place de choix. Oh, j'allais oublier, l'épilogue : j'ai ADORE voir la façon dont l'auteur nous laisse sur l'avenir de ceux qui restent. L'enquête était vraiment intéressante avec toutes les subtilités des personnages, leur caractère, leur manière de vivre et de montrer ce qui se passe réellement, sans oublier les sentiments qui font surface. Des personnages touchants pour la plupart et effroyables à d'autres. Jusqu'où sommes-nous capable d'aller ? Les méchants ne sont pas forcément ceux que l'on croit, d'ailleurs, l'habit ne fait pas le moine, pas vrai ?

     

     Extrait choisi :   

     

     « Chanel était un célibataire, un fils unique, un chercheur de vérité, un inclassable, un sans enfant, sans ami, sans parent, un sans attache, un "sans". Son plaisir était de regarder vivre les autres et d'enchaîner voyage sur voyage. Sur ces quais débordant d'humanité, il se sentit à part, mais il aimait ces anonymes qui attendaient sous le tableau des départs avec la peur de rater leur train u d'une grève surprise ou qui se disaient au revoir sur le quai en regardant l'être aimé qui s'échappait avec un sourire inquiet. Ses histoires de flic, c'était au final comme les voyages en train : on se positionnait, on attendait le bon moment et on attrapait ce qui ne vous attendrait pas. »

     

     

     

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  • Pirates (Jean Soulat)

     Résumé 

     
    « Sans foi ni loi, dépravé, meurtrier sanguinaire prêt à tout pour s’emparer de galions remplis d’or, telle est l’image populaire du pirate qui hante nos imaginaires. La fiction a pris le pas sur la réalité et passe sous silence une autre vérité : une existence dangereuse, souvent courte où l’objectif n’est pas d’abattre le premier adversaire venu mais de rester en vie.

    L’archéologue Jean Soulat raconte pour la première fois la véritable histoire des pirates, derrière la légende. Grâce à ses expéditions archéologiques menées dans l’océan Indien, il dresse un portrait inédit de ces forbans, du fameux Barbe Noire à Jack Rackham, en plein âge d’or de la piraterie aux XVIIe et XVIIIe siècles.

    Vous découvrirez leur quotidien, les conditions de vie à bord des navires, le fonctionnement de leurs bases dans les îles des Caraïbes et de l’océan Indien, et le rôle central qu’ils ont joué dans la mondialisation.

    Un livre brillant qui casse les idées reçues sur les pirates !

    Nota Bene »

     

     Ma chronique

     

    Tous à l'abordage ! Nom d'une pipe en bois ! Et un tonneau de Rhum pour mes amis ! Rien que l'une de ses phrases devraient vous mettre la pue à l'oreille si vous n'avez pas vu le titre de ce livre d'Histoire : les PIRATES ! Vu par Jean Soulat, Archéologue au passage ce qui est tout de même un plus pour ces grandes pages remplies de... pirateries ? Merci aux éditions Alisio pour cet envoi qui a su me confirmer des points que je savais et surtout pour TOUTES les découvertes que j'ai faites sur ces fameux hommes (et femmes) qui ont osé vivre leurs vies à fond tout en sachant les conséquences désastreuses. Ici point de récit amoureux, enfin quelques passages de tranches de vies de certains ou certaines, mais plutôt l'Histoire avec le grand H. La véritable histoire des pirates vu par, non pas un archéologue, car à lui seul nous n'en aurions pas autant et il l'indique lui-même, mais par un certain nombre d'hommes et de femmes passionnées par l'Histoire et plus particulièrement pour ces personnages réels. Depuis bien des années nous avons des films tels Pirate des Caraïbes pour ne citer cette série de films qui est connue, ou encore le fameux capitaine Haddock dont son ancêtre serait le fameux pirate Rackham Le Rouge, ou bien l'ile aux trésors de Robert Louis Stevenson qui nous montrent les pirates dans toute leur splendeur, ou plutôt leur manière de vivre, de faire des prisonniers, de tuer, d'amasser les fortunes, d'être libre de faire ce qu'ils désirent, de parcourir les mers et bien d'autres choses encore.

     
    Ces fameuses autres choses qui font rêver bon nombre d'entre nous, pas vrai ? Pourtant nos savons bien que la fiction dépasse souvent la réalité, des petits bouts par ci, par là récupéré pour enrober une vérité bien différente. Ce que nous avons devant les yeux n'est pas toujours TOUTE la vérité. Nous l'imaginons, nous aimons penser que, mais en creusant un peu plus et en désirant en apprendre sur leurs véritables histoires, il y a du boulot. Un travail que je n'ai absolument pas fait, si ce n'est de tourner les pages de ce livre et de lire les descriptions faites sur chacun d'entre eux, sur les navires, les objets, les lieux et plein d'autres choses encore. Avec tout ce que nous voyons aussi bien au cinéma, qu'à la télévision, ou lisons, je pensais que la recherche des pirates et de leur trésors, de leurs vies étaient très lointaines. En ouvrant les premières pages j'ai été scié. Oui, nous devons tous le penser, mais ces recherches ne sont réellement effectives que fin du XXème siècle. Nées en 1960 aux États-Unis ! Mais alors, il s'agit de recherches, de fouilles archéologiques véritablement récentes ! Et sans compter que tout navire récupéré, tous objets trouvés n'est pas forcément celui d'un pirate. L'archéologie est scientifique, il n'y a pas d'imagination au début, bien au contraire. Tout est analysé, chaque trace, chaque squelette dans un placard, chaque empreinte de celui ou celle qui nous a précédé et ainsi, les archéologues peuvent restituer l'Histoire et ce qui les entoure. C'est long, parfois fastidieux, je n'ose imaginer les déceptions par moment de retrouver des éléments sans pouvoir concrétiser que tel ou tel pièces parvient de tel ou tel navire. Il faut bien ne pas oublier qu'il s'agit de navire, de bateau, de coques et lorsque l'un d'entre eux s'effondre, ce n'est pas sur la terre ferme qu'il se perd, c'est en pleine mer, aux larges des côtes.
     
     
    Des côtes dangereuses parfois, des rivages instables, une mer houleuse, des chasseurs de trésors... Pas besoin de vous faire un dessin, les conditions sont complexes, les restes parfois impossible à déterminer et puis sous l'eau les recherches sont plus difficiles. L'eau n'est pas un élément naturel pour l'être humain, se serait mieux sous la forme d'un poisson. En bref, l'auteur ne nous donne aucunement de ces explications, il nous montre et à la lecture nous comprenons que rien n'a été simple. Car pour être certain d'être en possession d'un objet de ces princes des mers, il faut combiner bon nombre d'éléments réels et pas juste voir un bout de céramique à tel endroit. Des indices, des preuves écrites, des objets, des significations, bref je suis admirative de tout ce travail de minutie et de leur patience, il faut parfois des années pour déterminer si tel bouton était à tel pirate. Ce livre ne fait pas que nous montrer le travail ardu, bien au contraire, c'est une fois terminé que nous comprenons les enjeux et le temps mis. J'ai été happé par la manière dont l'auteur nous présente les éléments en sa possession. Le livre est découpé en plusieurs parties, et sous-parties. Passant des pirates des Caraïbes, à l'océan Indien, l'auteur nous apportent énormément d'éléments d'Histoire, mais aussi de lieux géographiques, d'instants de vie par les effets retrouvés, les témoignages des hommes et femmes qui auraient pu les côtoyer d'une manière ou d'une autre, de la fin de vie de ces personnages réels dont la vie n'a rien à envier, croyez-moi ! J'ai adoré en savoir plus sur les termes utilisés, comme la Flibuste, la différence entre Boucanier et Flibustier et bien d'autres encore. L'auteur nous les explique au fil du temps, en nous montrant ce qu'ils font, ce qu'ils ont dû faire parfois. Et puis le ivre regorge de nombreuses informations à la toute fin : comme des vrai/Faux, des définitions, une chronologie et un glossaire.
     
     
    Je n'avais jamais pensé lire un livre de ce type, étant une adepte des fantasy, ou fantastique, pouvant y  mêler toutes sortes de créatures. Il est vrai que les pirates, j'adore les imaginer, mais je n'en avais jamais lu. Bien que ce livre soit de l'Histoire pure, il se lit à une vitesse folle. Le mélange des lieux, avec des cartes avant et après, des illustrations telles des peintures, des photographies, des cartes à mains levées et bien d'autres, les trouvailles dans certains lieux d'objet prouvant les traces de tel ou tel pirate, les témoignages écrits récupérés avec plus ou moins de mal, nous entrainent dans leur vie dissolue. Il faut bien comprendre que ces hommes et femmes (je reviendrais plus tard sur ça aussi) n'avaient pas réellement de vie. Ce n'était pas forcément un rêve, nous apprenons que certains d'entre eux n'ont pas eut le choix d'embrasser cette "carrière" de force, tandis que d'autres ont rêvé. Le rhum, cette boisson n'est pas si anodine que cela et si ce fait est bien réel, tout ce que nous voyons dans les films ne l'est pas forcément. Ce livre ne fait pas de comparatif, c'est nous lecteur qui le faisons, enfin moi je l'ai fait en souriant. Impossible de ne pas ressentir la passion de l'auteur pour ce qu'il fait, c'est un embarquement que nous ne ressentons pas comme forcé, cela vient naturellement, en suivant les pièces d'or et non des miettes de pain pour se tenir aux côtés d'un trafiquant en tout genre. Car même si certains d'entre eux sont des "gentlemen", la violence est dans leur vie, tout comme la patience qui n'est pas le plus grand atout. Un équipage en mouvement et toujours plus facile à tenir en laisse qu'un équipage qui se morfond de découvrir, de prendre dans ses filets un autre équipage fournit. Ces fournitures pouvant être tout et rien : de l'armement, de la main-d’œuvre, des trésors, tout est monnayable de toute manière.
     
     
    Je n'ai pas eu l'impression d’être noyée ou ensevelie sous une tonne d'informations, pourtant il y en a et j'ai adoré chacune d'entre elle. Des faits historiques en découlent des instants de vie. Des suppositions faites avec parcimonie une fois tous les éléments pris en compte. Rien n'est laissé au hasard et chaque supposition est lourdement vérifiée et soupesée. Ainsi une chose que je peux vous dire qui ne sera pas, je pense mal pris car je dis quelque chose du livre : les perroquets n'étaient pas des compagnons sur l'épaule du pirate ! Quelques preuves de leur existence oui, mais plus en cage qu'en liberté : le trafic était déjà en place ? De nombreux trafics qui nous montrent également les étendues vers lesquelles chacun d'entre eux pouvaient aborder. Des pièces "étrangères" au pays d'origine retrouvées dans des épaves, des objets comme des bijoux également montrant certains trafics. Ces fouilles sont minutieuses, car il ne faut rien abimer, comparer et pouvoir ressortir tout à l'air libre, enfin ce qu'il en reste. Entre l'état dans lequel baigne chaque épave et le fait que d'autres personnes moins soigneuses peuvent se servir, les études peuvent être plus longues. Alors, j'ai parlé d'hommes et de femmes pirates et bien oui ! Je n'ai pas donné de noms, pour le moment ni d'un coté ni de l'autre, mais des femmes ont su tirer leur épingles du jeu. L'histoire, la légende, le peu importe le nom qu'on lui donne disant qu'une femme à bord porte malheur. Alors il faut devenir un homme, par les habits essentiellement. D'ailleurs je n'ai donné aucune date également, mais le XVIIème siècle a été propice à ces actes de "piraterie". Gardez en tête que l'une des premières femmes pirates a été "découvertes" dans les années 1300. Bien passé ces quelques informations, venons-en sur les plus "connus".
     
     
    Barbe Noire bien entendu (pas de Sparrow, lui serait plus un reflet de plusieurs, mais chut, il vous faudra lire ces récits pour le découvrir) mais il est vrai que Bellamy me titillait l'oreille. L'auteur nous entraine sur les traces de bon nombre d'entre eux, John Bowen, Henri Morgan, Jeanne de Belleville, Jack Rackham, le commandant Maynard et bien d'autres personnages historiques qui ont fait l’Histoire. Les échanges, les amnisties, les trahisons, les combats, les maladies, l'amertume, les fuites, les découvertes... Nous avons même un certain Christophe Colomb qui passe par endroit. Ces hommes, femmes et enfants ne les oublions pas ont donné de l'imaginaire durant ces années. La réalité n'est pas forcément joyeuse, la liberté a toujours eu un prix et la pendaison souvent la meilleure amie de ces êtres humains. Rêvaient-ils de fortune, de gloire, de puissance ou tout simplement imaginaient-ils qu'ils seraient des maîtres tout puissant ? Ce qui est dans leur tête le restera, sauf pour ceux dont les écrits nous sont contés et nous en avons quelques lignes pour certains. L'auteur nous révèle bien des secrets en nous instruisant, nous amusant, nous rendant euphorique par moment et tristes à d'autres. Je suis passée par bon nombre d'émotions en suivant chacune de ses traces, en mettant les pieds sur certaines iles ou en combattant sans trop savoir avec qui je pouvais être. Un véritable pan de l'Histoire des pirates qui est mis à jour de manière éducative, j'adore !
     
       
    En conclusion, oubliez tout ce que vous savez ou pensez savoir sur le pirate. Ce dernier n'est pas un acteur renommé, mais un homme ou une femme qui a choisit ou non cette vie. Pas forcément de débauche notoire, non plus. L'auteur nous emmène dans des lieux passionnants, de rêves parfois comme l'ile Maurice ou l'ile de la Tortue (elle existe vraiment !), apportant des anecdotes illustrées bourrées de véritables notes d'Histoire, de géographie, de vrais phénomènes et d'un soupçon de suppositions. L'archéologie différente d'un Indiana Jones, certes, mais ce fut un régal aussi bien pour mon esprit que mes yeux. Si vous cherchez un livre sur les pirates qui se dévore, ne cherchez plus, il est là ! Pas de monotonie, la passion ressort entre chaque page, une passion qui nous donne envie de nous mettre aux services de ces archéologues et de connaître les habitudes de la plupart d'entre eux, de marcher sur leur traces lorsque les lieux existent encore. J'en ai déjà parlé, mais il est  complet avec les mots et toutes les illustrations sous toutes ses formes. J'ai vraiment appris énormément de choses et j'en suis ravie !

     

     Extrait choisi :   

     

     « Les fouilles démarrent en 1998, sous la direction du North Carolina Underwater Archaeology Center. Les premiers artefacts collectés indiquent qu'il s'agit d'un navire datant du début du XVIIIè siècle, sans permettre pour autant d'affirmer que c'est bien celui de Barbe Noire. Pour l'équipe qui doit analyser les indices, la tâche est complexe. Entre 2006 et 2008, 60% de l'épave a été fouillée, livrant une grande quantité d'objets. En 2009, des archéologues vont faire une découverte déterminante : la cloche du navire, marquée de l'inscription "IHS MARIA ANO 1705" ("IHS" correspond au blason des Jésuites), qui permet de savoir qu'il s'agit d'une frégate d'origine française, comme l'était le bateau de Barbe Noire. La même année, de nombreux canons en fonte sont exhumés...

    ... L'examen poussé de l'ensemble des vestiges permet finalement aux archéologues d'affirmer, le 4 septembre 2011, que l'épave découverte en 1996 est bien celle du navire d'Edward Teach, alias Barbe Noire. »

     

    Pirates (Jean Soulat)

     

     

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