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La matrice des ténèbres (Christophe Collins)
Auteur :
Collection : Eclats de lune
Paru le : 31 Octobre 2015
339 pages numérique
Thème : Policier/Thriller
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4ème de couverture :
« Une enquête de Sherwood & Lark
Le cadavre d’une jeune femme est retrouvé, flottant que les eaux du canal de Venice Beach, à Los Angeles. Jennifer Summers avait disparu depuis quelques jours seulement. Elle était enceinte. L’enfant lui, est introuvable.
L’agent Eloïse Lark, spécialiste des comportements déviants, se lance sur les traces d’un criminel dont les agissements semblent échapper à toute logique.
Au même moment, Jack Sherwood tente de retrouver un brin de sérénité après les événements traumatisants qui ont secoué la petite ville de Birdie’s Fall (« 35 MM », Editions Lune Ecarlate)
Mais le destin des deux enquêteurs semble intimement lié. Et leurs compétences sont mises à rude épreuve lorsque la chasse au tueur prend un virage résolument personnel.
La lumière brille, même dans les ténèbres les plus profondes… Mais elles éclairent parfois le visage d’un monstre. »Je remercie beaucoup L'auteur, Christophe Collins pour l'envoi de ce service presse numérique et je remercie également Fredéric Lyvins pour l'avoir guidé jusqu'à moi. J'aime beaucoup la couverture, elle représente parfaitement ce qui se passe au coeur du livre.
Je n'avais jamais lu un de ces livres et je dois dire que je le regrette énormément. J'aurais dû commencer bien avant celui-ci ! Mais je sais que je vais me rattraper, c'est même certain.
Le livre est découpé en trois parties. La première est avec Jack Sherwood, lieutenant de la police de Birdie’s Fall. Ce dernier est en pleine action. Un dealer face à lui et son coéquipier qui les tiens en joue. Seule la voiture de police fait office de rempart. De l'action du départ, pas moyen de dormir en entrant de plein fouet dans sa vie. Une enquête simple qui ne demande pas forcément beaucoup de psychologie, mais une grande réflexion sur le comment le chopper sans le tuer, afin d'avoir les renseignements qu'il a besoin. La seconde partie débute avec le corps de la femme d'un grand de ce monde Hollywoodien, le bébé disparut. Beaucoup plus de réflexions, de recherches, de questionnement. Il ne s'agit pas ici de foncer dans le tas, mais d'analyser les différents éléments afin de trouver qui fait ça. Quant à la troisième et dernière, il s'agira d'un recoupement entre Jack et Eloïse, mais cela c'est pour la fin du livre.
« Jack bascula le micro en mode haut-parleur. Sa voix résonna dans toute la rue. Les riverains qui n’avaient pas encore entendu les coups de feu allaient rapidement être informés de la situation.
— William Tuttle… Ici le lieutenant Jack Sherwood, de la police de Birdie’s Fall, je vous demande de poser votre arme et de…
— Viens donc me chercher, Robin des Bois ! Je ne suis pas une tapette de tueur en série, moi !
Tuttle ponctua sa phrase d’un nouveau tir de fusil à pompe. Le gyrophare rouge vissé à la barre de toit se désintégra en une ribambelle de petits bouts de plastique.
— Chouette… On est tombé sur un fan, commenta Tomlin.
Robin des Bois. Avant de s’installer à Birdie’s Fall, Jack avait affronté un assassin particulièrement pervers, que la presse avait surnommé Frère Tuck. Frère Tuck, poursuivi par un agent du FBI nommé Sherwood… Il n’en avait pas fallu davantage pour que les petits génies de la titraille baptisent Jack du surnom de Robin des Bois. Apparemment, William Tuttle lisait la presse entre deux livraisons de coke.
— Monsieur Tuttle, recommença Jack. Je vous demande de poser votre arme et de sortir les mains en l’air. Nous pouvons encore résoudre cette situation de manière pacifique…
Pour toute réponse, le dealer fit parler la poudre une nouvelle fois. Le rétroviseur extérieur de la patrouilleuse se détacha dans un sifflement, tourbillonna quelques secondes dans l’air matinal, puis percuta la boîte aux lettres de Tuttle dans un bruit de ferraille. »Ici, nous avons une enquête spéciale digne de la série « Esprits Criminels », j'ai d'ailleurs eut l'impression de voir l'un de leur épisode dans cette enquête. J'ai le doute de ne pas avoir bien exprimé. En fait, cette enquête pourrait facilement passer pour l'une d'entre elles. Je ne l'ai pas dit, mais j'adore cette série ! Bref, le meurtre de Jennifer Summers ne semble pas être le premier en date, car lorsque l'agent Lark est appelé sur le terrain, il s'avère qu'il y en a déjà eut deux autres avant. Nous sommes en présence probable d'un tueur en série, qui pour une raison obscure tue les femmes enceintes de plus de sept mois et leur retire les enfants par voie naturelle. Glauque ? Pas du tout, c'est la suite qui l'est.
Chercher, décortiquer le pourquoi ces femmes, pourquoi des femmes qui sont enceintes. Que fait-il des enfants ? C'est quoi son but ultime ? Beaucoup de questions sans réponse qui vont venir au fur et à mesure des pages qui défilent. Est-ce bien lui qui les tue toutes sans exception ? Sans compter que d'autres sont retrouvées mortes d'une autre manière... L'auteur nous offre des passages dans l'esprit du tueur, des morceaux choisis de son passé qui agrémente le récit et donne au lecteur plus de précision. Tout ceci nous donne des pistes à suivre, des éléments pour un semblant de compréhension.
J'ai eut l'impression qu'il y avait un autre tome avant celui-là, ce qui semble être le cas, mais sincèrement, il n'y a pas besoin de le lire, car il y a assez d'explications pour avoir une idée de ce qui s'est déjà passé auparavant. Les personnages semblent exister au travers des mots. Que ce soit les flics de tout horizon, les maris et conjoints veufs, les victimes, les bourreaux, chacun à une histoire, un passé. Chaque personnage est impliqué d'une manière ou d'une autre. L'attachement est plus fort pour certain que d'autre, mais j'ai beaucoup apprécié le personnage de Sean Harris, l'un des collègues de travail temporaire de la miss Eloïse. Il est droit, dit ce qu'il pense, connaît son métier, et même s'il sait que la plupart du temps leur service ne fait pas la loi comme il le désirerait – le monde de Hollywood est impitoyable – il se débrouille pour trouver une solution.
Même si Jack n'est physiquement visible que dans la première et dernière partie, il est omniprésent de part les pensées de notre spécialiste féminin. Ce que nous lisons sur lui, entre le boulot et la maison n'est pas si évident à vivre. Surtout lorsque le poids des remords est bien présent. Il a une force de caractère et ce qui se passe entre lui et Lark a beau tirer vers un brin de romantisme, il ne se laisse pas aller facilement. Quant à Éloïse, revenue d'un accident de travail pour ainsi dire, elle va reprendre du terrain rapidement. Travaillant au service des comportements, elle nous apporte le déroulement d'une mission, mais surtout celui de son esprit. Nos « pourquoi » deviennent ces « pourquoi » et inversement. Elle ne s'occupe pas de savoir si la bienséance autoriserait ou non ce qu'elle compte faire, ce qu'elle veut, c'est retrouver les victimes en vie, dans la mesure du possible.
« Juste avant de démarrer, Harrison se tourna vers la jeune femme.
— Vous vous sentez mal, Lizzie ?
Les yeux de la future auteure étaient devenus vitreux. Son visage arborait une pâleur anormale. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais elle se contenta d’émettre de petits couinements, comme si ses paroles restaient coincées entre ses cordes vocales.
— Oh… Ne vous inquiétez pas, la rassura Harrison avec un sourire glacial. Il ne s’agit que des effets secondaires minimes de la neurotoxine que je vous ai administrée lorsque je vous ai aidée à vous installer dans la voiture. Cette sensation d’étouffement disparaîtra dans quelques secondes. Lizzie essaya de réagir, de crier, de bouger les bras, de faire quelque chose… Sans succès. Elle entendait parfaitement ce que Hallbrook lui disait, mais elle était prisonnière de son propre corps. Enfin, une sorte de chaleur prit naissance dans le creux de ses reins et remonta lentement au long de sa colonne vertébrale. Tous ses muscles se détendaient, les uns après les autres.
Enfin, ses paupières se fermèrent. Elle voulut résister, mais c’était tout simplement impossible.
La dernière image qu’elle capta, ce fut celle de la main d’Harrison qui se posait avec douceur sur l’arrondi de son ventre.
Elle aurait voulu hurler, elle aurait voulu le repousser de toutes ses forces.
Mais elle bascula dans les ténèbres de l’inconscience. »J'ai trouvé que ces deux personnages se complètent plutôt bien. Les deux réfléchissent d'une manière différente, mais arrivent au même résultat. Cette intimité qui leur est propre n'est pas un problème pour avancer, ils sont assez matures pour faire la part des choses, car des vies sont en jeu.
J'ai adoré cette lecture. L'auteur utilise des pointes d'humour, comme dans le premier extrait de cet avis. Des éléments de surprise, comme cette histoire de chèvre par exemple, ou le fait que l'esprit de l'un des bourreaux est terrifiant, bien plus que je ne l'aurais cru. D'ailleurs, les scènes avec lui sont froides, chirurgicales. Les frissons sont là, l'image apparaît et la vision devient si réelle qu'elle en est effrayante. Je dirais que cela sent le vécu, avis aux proches de l'auteur : méfiez-vous ! Ces personnages sont presque des humains, ils leur manque juste la 3D. Eloïse n'est pas parfaite dans son rôle de « profiler », ses états d'âmes peuvent lui mettre des bâtons dans les roues, mais c'est justement cela qui m'a plu, parce que nul n'est infaillible. Je vais m'arrêter là, car il y a encore de belles choses à découvrir dans ce récit. En d'autre termes, une enquête à lire et sincèrement je la verrais bien passer à la télévision !
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Commentaires
9VampilouMardi 22 Décembre 2015 à 16:12C'est un auteur avec lequel j'ai déjà fait connaissance et je dois dire que je suis particulièrement attirée par ce roman, surtout après avoir lu ton avis !-
Mardi 22 Décembre 2015 à 21:54
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Ah, je ne connaissais pas. Ben, je vais le noter alors pour l'offrir à mon cheri.
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Lundi 21 Décembre 2015 à 21:53
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Ma première pensee en lisant la 4eme et ton avis a ete "wouah, trop Hard pour moi". Puis tu as comparé l'histoire à celles traitées par l'équipe d'esprits criminels, alors là, je me dis que si c'est effectivemeble cas, ça devrait me plaire!!!
Je le note donc.... Je verrai si L occasion se présente.
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Lundi 21 Décembre 2015 à 21:37
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Déjà, chapeau pour la chronique vraiment détaillée. Ensuite, si l'histoire me paraît vraiment intéressante, qu'en est-il du style ? Les extraits montrent qu'il est fluide mais un passage m'a un peu fait tiquer :
Enfin, une sorte de chaleur prit naissance dans le creux de ses reins et remonta lentement au long de sa colonne vertébrale. Tous ses muscles se détendaient, les uns après les autres.
Enfin, ses paupières se fermèrent.
Comme les verbes parasites, il existe d'autres mots parasites comme une espèce ou... une sorte
De plus, il y a deux "Enfin", donc le premier est de trop ^_^ En plus, avec lentement, cela nous fait trois adverbes.
Et puis, "au long", j'aurai plus vu "le long"
Après, je "corrige" et critique des œuvres que l'on me soumet, déformation "professionnelle" (je le fais en amateur), ce qui m'empêche sans doute de profiter pleinement de mes lectures.
Si je reprenais :
Une douce chaleur prit naissance dans le creux de ses reins et remonta lentement le long de sa colonne vertébrale. Tous ses muscles se détendaient, les uns après les autres. Enfin, ses paupières se fermèrent.
Merci pour la chronique. Je dois admettre que je n'avais pas prêté attention à cet état de fait concernant les adverbes, trop absorbée par l'histoire. Merci de l'avoir souligné :)