Déjà je remercie Nathy des éditions Lune écarlate, ainsi que Livraddict pour l'envoi de ce service presse numérique. Suivant l'auteur depuis pas mal de temps, lorsque j'ai vu la couverture et connaissant son monde, j'ai eu envie de découvrir ce nouveau récit. J'aime beaucoup la couverture même si maintenant j'ai encore plus le doute sur qui est réellement mis en avant dessus.

Nous entrons directement dans le clan des Ichoriens de Ste Eglantine avec Angelyne, une humaine qui est fiancée à Julien, l'un d'entre eux. Tout se passe bien, jusqu'à ce que Thomas, le frère ainé de Julien, revient en trombe et fanfare au sein du clan. Ce dernier veut Angelyne pour lui tout seul. Harcélement sexuel, tentative de viol, pénétration forcée de son esprit, il tentera le tout pour le tout afin de l'obtenir. Rien n'y fait, Angelyne va même voir le chef de clan qui lui ne voit pas le mal, vu que Thomas est un être exemplaire, donc il ne peut pas être le démon qu'elle lui décrit. Au final, il va l'enlever non sans avoir fait le nécessaire auprès de la vie de Julier. Tortures, sexe bruta et j'en passe vont définir les 6 prochains mois de la jeune femme. Elle sera récupérée par Cathal – oui c'est bien inscrit dans le résumé, donc je peux – mais dans un état plus qu'incertain. Comment va-t-elle réagir lorsqu'elle va être obligée de retourner dans son clan ? Comment va-t-elle réussir à effacer ces atrocités ? Mais surtout va-t-elle y arriver ?

Les premiers chapitres sont durs physiquement et ne laissent pas beaucoup de place à l'imagination. Mais la suite est plus psychologique, ce qui n'est pas non plus facile à vivre pour Angelyne et le lecteur. Qu'on le veuille ou non, certains passages nous forcent à relever la tête pour souffler et retourner à ses côtés, ou tout du moins essayer.

« Des heures plus tard, Angelyne se réveilla dans une chambre où elle avait été transférée après son opération. Le chirurgien avait tenté de réparer du mieux qu’il pouvait les dégâts occasionnés par les viols successifs, malheureusement, la jeune fille ne pourrait plus enfanter. Tout ce que Thomas lui avait fait subir n’était pas sans conséquence. »

Tant de questions tournent autour de la jeune femme. Elle les hait, tous autant qu'ils sont, sauf son sauveur. Dans son esprit Cathal n'est ni un homme, ni un vampire, il est juste son sauveur. Ce qui n'est pas bon lorsque l'on sait qui est vraiment Cathal – il suffit d'avoir lu les deux premiers tomes de la trilogie Dark Side pour le comprendre, mais promis j'en donnerai un peu plus tard. La psychologie humaine est-elle assez résistante dans de telles conditions ? Nul ne le sait. Ici l'auteur nous montre par ses écrits la force incroyable que notre jeune héroïne peut avoir. Elle a bien entendu des moments de doutes, des crises de nerfs, des envies de meurtres et de suicides. Qui n'aurait pas tout cela après avoir subi tant de choses ? Mais elle est toujours en vie malgré tout, n'ayant jamais voulu laisser le pas à la brutalité de Thomas.

« — En quelque sorte… Je ne vous suggère pas de le tuer, vous seriez condamnée pour cela. Mais, parfois, exprimer ce que l’on a sur le cœur ou coller son poing dans la figure, ça soulage. Bon, revenons à nos moutons. J’ai besoin de quelques précisions. Je me doute de ce que cela va vous coûter, mais, pour le procès, il me faut certains détails, notamment tout ce dont vous vous souvenez avant et au moment de votre enlèvement. »

Angelyne est douce, adorable, belle à croquer. Elle est née au sein du clan et sait parfaitement ce que cela signifie. Heureusement le libre arbitre existe. Même si la plupart le savent, Thomas lui s'en fou royalement. Ce qu'il veut, il le prend sans chercher à savoir quelles conséquences il peut y avoir. Il est maître dans la traitrise, l'art de la dissimulation, un parfait psychopathe en puissance, doublée d'un assassin sans nom.

« La communauté ichorienne était soudée. Elle pourvoyait aux besoins de tous ses membres, qu’ils soient immortels ou pas. Elle était si bien organisée que peu de choses étaient laissées au hasard. Les humains y naissant étaient pris en charge depuis leur premier cri jusqu’à leur mort. Personne n’était mis de côté. Il était donc normal qu’Angelyne soit ainsi logée et même payée. Ce n’était cependant pas sans contrepartie, chaque individu donnant de son temps pour le bien de tous. La société des vampires était loin d’être parfaite, mais elle tentait d’être équitable. »

Julien, le petit frère est vraiment un débile profond, pourtant je voulais peser mes mots, mais lorsque nous lisons certains passages, la confiance qu'il accorde à l'un et pas à l'autre est incompréhensible. Seule la peur le fait marcher à côté de ses pompes et c'est bien dommage.

J'ai aimé retrouver Cathal et Nelly, même si c'est court. Cathal montre un autre côté de sa personnalité un peu plus doux que ce que je connaissais déjà. Il est toujours ce guerrier/chevalier vampire froid, mais par moment il montre qu'il n'est pas indifférent à ce qui arrive à la jeune femme, prêt à en découdre avec ceux qui l'ont abandonnés lâchement. Quant à Nelly je la vois toujours comme cette adorable jeune femme prête à aider son prochain.

Viens enfin Swann, un neos, un des premiers nés de sa race. Il n'a jamais été humain et tout est très bien expliqué dès le début du livre pour toutes les "races" existantes. Aux premiers abords il montre un côté dur, froid, totalement "j'menfoutisme" des autres. Ce qui est en contradiction avec son métier de procureur. Il va s'occuper du dossier d'Angelyne car Thomas a été arrêté et attend son jugement. Plus ils se rencontrent et plus ils posent des questions dont il veut les réponses pour monter le dossier parfait pour faire tomber ce dégénéré. Le temps passe, la confiance n'est pas des deux côtés, car Angelyne a une peur atroce de tout ce qui se rapproche de près ou de loin à un ichorien. Plus les jours, les mois défilent, plus nous voyons Swann changer à son contact, montrant toujours ce côté autoritaire n'admettant pas un non, mais il devient plus souple par moment. J'ai beaucoup aimé voir ce dont il est capable dans tous les domaines.

« — On parle de moi ? Comme c’est charmant ! Eh bien, c’est parfait. Maintenant, tu sais à quoi je passe une partie de mes journées ou de mes soirées. Je n’aurai plus à t’éviter ou à te le dire, puisque tu l’a découvert toute seule. Vous permettez ?
Il traversa la pièce et ouvrit la porte d’un minibar encastré. S’y trouvait un lot de bouteilles et de verres. Il s’en servit un du même breuvage que la veille et l’avala cul sec, puis le remplit à nouveau et se dirigea vers les trois personnes assises qui étaient à l’affût du moindre de ses gestes. Il se laissa tomber sur le sofa à côté du majordome et allongea ses longues jambes, les pieds sur la table basse.
— Quoi ? J’ai soif ! »

Bien entendu nous avons d'autres personnages qui sont présents, comme les parents par exemple, mais il faut les découvrir tous autant qu'ils sont.

Le bémol pour ma part c'est que oui nous savons ce qu'à vécu la jeune femme, nous l'avons suivi du début à la fin. Ce qui m'a manqué c'est de voir comment Thomas a vécu entre le moment où il est arrêté et le moment où il passe devant le tribunal, car il se passe pas mal de mois et vu sa manière d'être fringuant, je me pose des questions.

Ce que j'aime chez l'auteur c'est sa manière d'avoir su créer des vampires, un monde complexe avec ses règles, ses races, une Histoire avec le grand H, comme l'histoire du monde, mais côté Ichoriens. Quelques notes font références à d'autres livres qu'elle a écrit, mais cela ne pose pas de problèmes majeurs si vous ne les avais pas lu. Car c'est ce qui est bien : l'immersion dans ce monde est simple. Les explications du départ plus celles qui arrivent par moment aident à la compréhension très rapidement. L'auteur amène les relations avec tact et précision sans prendre de détour. Je pourrais en raconter encore, mais il vaut mieux le lire pour se faire sa propre idée.

En conclusion, ce premier tome a plus que des bases vu les différents événements qui se produisent. Les personnages ont de bonnes comme de moins bonnes surprises à montrer et je suis sure et certaine que Nathy en a gardé quelques uns sous le coude. Les "vampires" sont comme les humains : bons, mauvais, il en existe de toute sorte. Il ne faut pas les mettre tous dans le même panier même s'il ne faut pas oublier que les crocs d'un animal même domestiqué peuvent toujours mordre. Il est moins "violent physiquement" sur la durée que Dark Side, mais il a sa part de noirceur que j'aime beaucoup. J'attends la suite de cette saga avec impatience.