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    MASSE CRITIQUE

    Babelio/Ed. de l'Atelier

    Auteur : Laurence Finet

    :  14 Janvier 2016

    400 pages papier

    Thèmes : Autobiographie

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    Résumé :

     

    «  Il est des livres qui, l'air de rien, s'insinuent en nous. Des histoires qui commencent avec la légèreté du vol d'une abeille qui entre en bourdonnant par la fenêtre. L'histoire de Laurence Finet - son histoire - en fait partie. Un mari aimant, quatre beaux enfants, un travail sans doute trop prenant mais, peu importe, demain c'est les vacances... Et puis l'abeille pique. Une première fois. Et la douleur provoquée par la piqûre en rappelle une autre, plus ancienne.
    Nous voici alors inexorablement emportés. Derrière la légèreté du ton, des mots jetés, une accumulation de maux que l'on aurait crue inexprimable. Pourtant, avec pudeur et une bonne dose d'humour, Laurence Finet raconte les épreuves traversées, sans pour autant rien nous épargner. Et c'est grâce à une infinie délicatesse qu'elle parvient, à chaque nouvelle piqûre, à nous faire ressentir toute la violence et l'horreur de ce qu'elle a dû endurer : " J'ai parlé.
    J'ai vomi des bribes de mon passé avec une telle violence que je me demande comment j'arrive encore à respirer. " » 
     

     

     

    Laurence Finet est une femme d'une quarantaine d'années qui doit se faire opérer du genou. Rien de très grave, pourtant à la suite de l'opération, elle découvre qu'elle a du mal à manger, maigris à vu d’œil pour cause de vomissements non voulus à répétition. Une dépression se profile selon le médecin de famille, oui, mais est-ce vraiment le cas ?

     

    « Tant d'années de honte. Tant d'années à me taire. Tant d'images à effacer... »

     

    J'ai ressenti qu'il y avait un soucis lorsqu'elle parle de sa famille, plus précisément de ses parents, mais quoi ? Là était la question. La dépression serait-elle une conséquence de ce qu'elle a vécu dans sa jeunesse volée ? Car il s'agit bien de cela au départ, une enfance qui n'en est pas une, maltraitée sans le savoir avec ces trois autres frères. Embrigadée dans un amour familial impossible à démêler. Car les secrets de famille ne doivent pas sortir des murs de la maison. Des secrets si lourds à porter qu'elle a perdu deux de ses frères : morts par suicides... passés pour des accident par ses propres parents. Rien ne doit être montré, rien ne doit être dit. Ni les coups de cravache, ceinture ou par autre moyen, ni même le pire qui est bien ancré dans l'esprit de Laurence. Ancré, mais cachée aux yeux des autres et surtout des siens.

     

    « Tant de coups. Tant de mots blessants. Tant d'années à souffrir en silence. Tant de souvenirs douloureux. Tant de larmes. Tant de cris de souffrance retenus. »

     

    Et puis ce jour fatidique où elle n'en peut plus, son corps dis stop, son mental lâche et elle se met à parler. La souffrance est là, présente depuis toutes ses années. Se taire, ne rien montrer, faire semblant que tout est normal. Non ! Assez ! Elle parle, les mots s'écoulent sans qu'elle ne s'en rende compte. De visites en médecin, psychologue, psychiatre, tout y passe. Son mal être est toujours là, son esprit se rend compte que ce qu'elle a vécu enfant est un drame : elle est une VICTIME et pas le contraire. Mais son estomac se rebute à s'ouvrir à de la nourriture. Examens à la pelle, attentes trop longues, trop nombreuses, suspicion d'une maladie rare, suspicion d'un problème autre que mental. La déclaration de guerre est ouverte : CANCER. 6 lettres si petites et qui pourtant sont le problème qu'elle a. Cette maladie qui vous ronge de l'intérieur comme un poison lent et sournois.

     

    « Oui seigneur j'en ai assez de la vie que tu m'as offerte, mais ces mots hurlés de toute la force de mon âme torturée ne peuvent me libérer. »

     

    Le désespoir de Laurence se ressent énormément, pourtant pas de pitié à la lecture du texte. Elle pense juste que ce qui lui arrive est juste le résultat de ses paroles, comme si elle avait fait quelque chose de mal. Comme si une enfant de 3 ans pouvait faire quelque chose de mal !

     

    « Tant de solitude. »

     

    La colère gronde de mon côté. Comment des parents peuvent faire cela à leurs enfants ? Que peut bien t-il se passer dans leur esprit pour que deux d'entre eux se suicident ? Nous avons les réponses, pas de ce qu'ils pensent, non ils jouent aux abonnés absents, pensant être dans leur droit. Seule la prison serait bénéfique pour des monstres pareils.

     

    « Pourquoi moi ? Pourquoi eux ? »

     

    Le combat que mène Laurence est difficile, car elle doit se sentir mieux mentalement pour combattre cette saloperie de cancer. Et toujours l'attente de savoir, combien de temps reste-t-il réellement ? Va-t-elle survivre à tout cela ? Pourquoi le sort s'acharne sur elle ? Tant de questions qui resteront pour certaines sans réponses. Mais ce combat n'est pas que le sien. Son mari la soutient totalement. Il n'apprendra son enfance, son passé que très tardivement. Il reste là, présent pour elle, pour leurs enfants, pour ce qui les lient tous : l'amour, le vrai, l'unique. Pas un semblant que l'on crache au visage de ses proches juste pour leur faire faire ce que l'on désire.

     

    «  Tant de peur. Tant de tristesse. Tant d'impuissance. Tant d'angoisse de te décevoir. Tant de crainte de ne pas être aimée. »

     

    La maladie, même si elle n'est que dans le corps de l'auteur abime ses proches qu'elle le veuille ou non. Ses enfants font des cauchemars, ont peur. Et c'est malheureusement la réalité. J'ai tenu le rôle de son mari durant quelques années. Je sais ce qu'il a vécu, le courage qu'il a pu avoir pour tenir face à autant d'obstacles. Savoir vivre au jour le jour, ne pas penser à ce que nous pourrions faire demain, mais vivre pleinement le jour qui vient et ainsi de suite. Oublier de prévoir, oublier de voir des vacances dans un an. Il faut vivre l'instant présent, point final. C'est ce que beaucoup oublie avec la vie de fous que nous avons. Il ne faut pas manquer un seul instant pour pouvoir dire à ceux qu'on aime ces mots, ne pas oublier d'enlacer ses enfants, de prendre du temps pour eux. Car une fois que nous ne sommes plus que poussières ils ne leur restent que des souvenirs. A nous de faire en sorte qu'ils soient les plus beaux possibles.

     

    « Tant de colère à retenir. Tant de guerre dans mon cœur. Tant de prétextes à trouver pour dissimuler l'inexprimable »

     

    Le livre n'est pas un roman classique comme on peut lire habituellement. Il y a bien des phrases sujet-verbe-complément, mais je parle plus du fait que nous avons les ressentis comme elle perçoit. (Elle c'est l'auteur, je précise même si c'est logique, j'ai eut un échos que pas pour tout le monde grrr) Les chapitres sont courts, parlant de tout ce qui lui arrive, tout ce qui se passe autour d'elle. Sa vraie famille, Frederic et ses 4 enfants, ainsi que les parents de son mari.

     

    « Tant de rêves étouffés. Tant de frustration. Tant de résignation. »

     

    Ce témoignage est à la fois dur par la réalité, mais également une belle preuve de courage. Ce dernier ne suffit pas malheureusement, mais il laisse une empreinte indélébile auprès de ceux qui restent. Comme les dernières phrases du résumé l'indique, une fois ce livre refermé, prenez une bonne inspiration et vivez pleinement !

     

     

    Biographie de l'auteur

    Laurence Finet est décédée en janvier 2015, à 46/47 ans. Elle a achevé ce livre deux mois avant sa mort et l'a légué à son mari Frédéric.
     

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    Missouris et les boutons de bois (Lydie Lemaire Williams)

     

    Auteur : Lydie Lemaire Williams

    Illustré par : Romain Russoniello

    :  1er Septembre 2015

    48 pages papier

    Thème : Conte pour enfants

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    Lien pour se procurer le livre (A Contresens)

    Résumé :

     « Chaque nuit d’hiver, Missouris parcourt les forêts profondes et enneigées du Canada. Dans quel but me direz-vous ? Eh bien simplement pour apporter une pièce d’or aux enfants qui ont perdu une dent de lait ! Mais cette nuit-là, en poussant la porte de la dernière chaumière, une surprise l’attend…»  

     

    Nous revoici avec un autre conte de Lydie. Avec mon fils nous les avions lu au moment de l'achat, donc il y a déjà pas mal de temps. Et puis l'avis a été oublié, car nous l'avons relu une fois et encore une et enfin une autre fois.

     

    Missouris et les boutons de bois (Lydie Lemaire Williams)

     

    Quel enfant n'a jamais attendu la petite souris passer, afin qu'elle récupère sa dent sous l'oreiller ? Mais ce qu'il attend le plus est le petit cadeau qu'elle y laisse ! Ici Lydie nous raconte le voyage de Missouris, une petite souris qui vit au Canada. Son travail ? Laisser une pièce sous l'oreiller en échange de la dent qui s'y trouve.

     

    En la lisant, cela m'a fait penser à un passage dans le film d'animation « les cinq légendes » où la fée explique brièvement à l'une des siennes que la petite souris qui se trouve avec un dent dans les mains fait partie de la filiale française. Lydie ne met pas de fée dans son histoire, mais il est vrai que la petite souris nous est propre à nous, Français.

     

    Missouris, ainsi que ses ami(e)s sont nombreuses et travailleuses. Elles n'hésitent pas à traverser le froid, la pluie, le vent mais surtout la nuit avec ses prédateurs pour apporter un peu de réconfort et la fameuse pièce à un enfant. Mais ce n'est pas tout, lors de son voyage, Missouris apporte une aide précieuse que je laisse découvrir. Elle nous fait découvrir certains animaux et paysages à couper le souffle.

     

    Missouris et les boutons de bois (Lydie Lemaire Williams)

     

    Mon fils a beaucoup aimé cette histoire et attend toujours avec impatience son passage les nuits où sa dent se retrouve en dehors de sa bouche. Les illustrations sont très belles, tantôt floues, tantôt nettes avec une précision toute mignonne.

     

    En conclusion, une belle histoire où l'entraide et l'amitié font loi. Un bel apprentissage pour les touts petits et une remise à niveau pour les plus grands !

     

    PS : J'allais oublier de parler de la couverture cartonnée rigide qui est pratique pour que les petits puissent l'emmener partout !

     

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