• Vils (Morgane Soury)

    Vils (Morgane Soury)

    Auteur : Morgane Soury 

    116 pages pdf

    Thèmes : Thriller/Horreur

      *******

    4ème de couverture :

    « Bienvenue, visiteurs, dans les méandres de la folie humaine.
    Venez explorer les esprits les plus vils, à la frontière du Mal, du normal ou encore du paranormal... Saurez-vous vous en remettre ou bien vous laisserez vous emporter dans le monde des esprits torturés? Dans ce recueil, vous trouverez différentes histoires toutes aussi dérangeantes les unes que les autres, entre le thriller et le fantastique, entre la réalité et l'imaginaire.
     »  

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    Il neige sur Encelade (Olivier Moyano)

    Avant de parler du recueil, je voudrais remercier l’auteur, Morgane Soury pour m’avoir permis de lire son œuvre. Je n’avais pas pu le lire dans l’immédiat pour cause de santé, mais dès que j’ai pu m’y mettre, je dois dire que je l’ai lu d’une traite. Ensuite je suis allé fouiner et j’ai découvert sa couverture et waouh ! J’en suis une grande fan ! A la fois sensuelle et terrifiante, les couleurs, le regard, la bouche, les mains, tout est donné pour que nous nous attendions à pas mal d’éléments entre ces pages.

    10 nouvelles différentes, gardant bien entendu le thème horrifique. Des situations qui sont changeantes, que se soit au niveau des protagonistes sanguinaires, ou encore de la manière dont les personnages vont évoluer. Je ne pourrais pas dire que j’ai tout aimé, car certaines histoires m’ont paru incomplète, il me manquait certains éléments, dont une que je n’ai pas vraiment compris. Des dialogues courts et justes comme il faut pour nous faire nous poser des questions sur qui a fait quoi ? Qui est qui ?

    Mon top 3, parce qu’il y a des histoires qui m’ont fait rire – oui, je sais, en théorie nous devons avoir peur – mais j’ai adoré les trois suivantes.

    La première est « Derrière la porte ». Une femme est enlevée, son kidnappeur la surveille. Le tout se passe dans une cave. La chaleur monte, l’angoisse aussi. Le kidnappeur ne se montre pas, il est prévenant, attentionné, à prévu de quoi la surprendre, mais c’est une autre qui le sera. En seconde position, « Cauchemar » : un policier qui rêve d’une scène de crime. Mais est-ce réellement un rêve, un cauchemar ? Ou tout simplement la réalité ? La troisième est « Collection ». Un homme, passionné de films d’horreur, conventions et autres objets/événements horrifiques, se paye une photo de films sur la toile. Sauf qu’il ne retrouve pas le film en question. Après plusieurs recherches, la peur s’insinue en lui : et si cette photo était- bien réelle ? Avec celle-ci, vous êtes pris dans un engrenage, vous demandant où l’auteur vous entraines. Je n’ai pas vu arriver la fin et franchement, j’ai adoré !

    J’ai trouvé mignonne « le guide » : qui est prit celui qui croyait prendre. Une bonne morale sur les moutons de la société. Une nouvelle dont je n’ai pas compris ce qu’elle faisait ici « je reviendrai » est une nouvelle qui m’a paru incomplète, ou alors j’ai dû rater un passage. Une jeune femme qui prend un nouveau départ, trouve l’amour de sa vie et disparait. Je pense que je m’attendais à une autre chute que celle que l’auteur nous propose. Je n’en dirais pas plus pour ne rien dévoiler, mais je suis perplexe sur le fait que cette nouvelle soit dans ce type de recueil. Concernant les autres, elles sot sympa à lire, même si certaines comme « incident conjugal », « fan de toi », « elle », m’ont paru plus fade en comparaison des autres. Je n’ai pas autant accroché que les autres. Ce n’est pas l’écriture qui se retrouve en cause, car je trouve que Morgane écrit bien, elle sait tenir en haleine ses lecteurs, il s’agit juste du contexte. « Elle » m’a tout de même émue, car cela peut arriver à tout le monde, même si le moyen utilisé me parait être celui pour un homme et non pour une femme.

    « Rencontre improbable » est la nouvelle que je n’ai pas comprise. J’ai eut beau la relire plusieurs fois, je pense qu’il manque quelque chose car ce qui arrive à Justine est pour moi trop peu expliqué pour être compréhensible (de ma part, bien entendu). Je pense qu’il doit s’agir d’un côté psychologique peu approfondi, mais cela n’engage que moi.

    J’ai gardé une petite dernière « Ne t’endors pas » qui est particulière. Je n’aime pas les histoires qui parlent aux lecteurs d’avance, mais j’ai beaucoup aimé cette nouvelle. Il ne s’agit pas d’un homme, ni d’une femme, mais d’un nouveau-né qui vous parle. Enfin, nouveau-mort-né devrais-je dire et il nous raconte ce qui se passe de l’autre côté. Ce qu’il fait, où il est, pourquoi il le fait et la notion de bien et de mal qui n’est pas encore différencié. J’ai beaucoup ris avec ce petit bonhomme qui s’amuse comme il peut, avec ce qu’on lui met entre les mains.

    Ce recueil, d’une manière globale, je l’ai apprécié. Certains écrits plus que d’autres, mais c’est comme dans tous les recueils. J’ai souvent eut le sourire – honte à moi d’être sadique ? non du tout :p – mais je dois avouer que je m’attendais à un peu plus de détails, de précisions dans certaines et probablement plus de sang. Enfin pas probablement, j'aurais voulu plus de sang, de suspense. Certaines nouvelles sont trop courtes pour être appréciées à leur juste valeur. Je pense que c’est ce qui m’a gênée : ne pas avoir de frissons du début à la fin. J’aurais aimé sursauter et avoir plus de surprises. Mais je pense que l’auteur devrait continuer sur cette voie car elle a beaucoup de potentiel dans ce thème horrifique, une plume qui se lit toute seule. Un peu plus d’horreur et de scènes dérangeantes (car aucune ne m'a vraiment dérangé) me conviendrait parfaitement ! Pour une personne qui débute dans ce thème, foncez le lire !

     Un extrait de ma nouvelle préférée :

     

    Elle remua un peu, mais resta inconsciente. Cela faisait bien une heure qu'il l'observait, sans pour autant s'en lasser. Sa respiration était calme et régulière, comme si elle était en train de dormir paisiblement. La drogue ré- pondait à toutes ses attentes, même au-delà, et il se félicita intérieurement d'avoir choisi celle-ci plutôt qu'une autre. Il avait hâte qu'elle se réveille pour pouvoir contempler ses beaux yeux verts. Il savait qu'elle serait effrayée mais se disait qu'il saurait la rassurer. Elle finirait par l'aimer, il en était intimement convaincu.

    De toute façon, il ne pouvait pas en être autrement puisqu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Il leur trouverait une petite maison à la campagne où ils élèveraient leurs trois enfants. Il irait travailler pendant qu'elle s'occuperait de cette petite famille. Peut-être qu'elle ne serait pas heureuse tous les jours, il la savait active et indépendante, mais elle finirait à coups sûrs par y trouver son compte. Il travaillerait dur pour la combler.

    Il se voyait déjà dans leur beau foyer près de la mer, leurs trois bambins courant sur la plage et eux, parents, les suivant, main dans la main, en se susurrant des mots doux. Elle remua de nouveau, cette fois prête à revenir à elle. Il attendit.

     

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  • Il neige sur Encelade (Olivier Moyano)

    Auteur : Olivier Moyano 

    197 pages papier

    Thème : Fantastique

      *******

    4ème de couverture :

    « Après avoir survécu au meurtre de sa mère, Steven est placé en institution et confié aux bons soins de Sylvère Murat. Une relation particulière s’établit peu à peu entre le psychologue et son patient de quatre ans, obsédé par le mystère du « chat qui s’allume », dernières paroles de sa défunte mère. Cependant, au fil des sessions, le thérapeute décèle dans l’ombre du garçon un énigmatique inconnu qui parle au nom du petit. L’étrangeté de ce phénomène atteint un point de non-retour le jour où l’enfant disparaît sans laisser de traces.

    Pour Sylvère, le lien n’est pas pour autant rompu. Au contraire, une série d’inexplicables coïncidences vient le renforcer, poussant le psychologue à mettre sa vie routinière entre parenthèses afin de partir à la recherche de Steven.
    Mais ce qu’il trouvera au terme de son voyage sera au-delà de toute imagination…
    Avec ce roman aux accents Murakamiens, Olivier Moyano nous offre une fiction empreinte d’onirisme où l’on apprend qu’il n’est jamais trop tard pour trouver sa place.  »  

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    Il neige sur Encelade (Olivier Moyano)

    Un livre de plus des éditions du Chat Noir et je peux dire qu’ils sont toujours dans la qualité des textes : écriture, contexte, histoire… J’aime beaucoup la couverture, belle, mystérieuse, lumineuse – un éclat de lumière dans la nuit – et un titre qui va très bien avec l’histoire, même si la quatrième vous plonge dans un monde différent de ce que j’ai pu penser. 

    Du départ, je me suis demandé s’il n’y avait pas un souci avec les mots, il manque les i... Mais en fait, en continuant la lecture, je me suis rendu compte que c’était tout à fait normal et le pourquoi vient très très rapidement. Lorsque j’en ai parlé à l’auteur, au salon fantastique, il m’a sourit et indiqué qu’il y avait eut un certain laps de temps entre le début et la fin de cette intrigue. Je comprends maintenant la différence entre les deux parties, je dirais, du livre. Steven, un petit garçon de quatre ans vient de perdre sa maman, tuée par son mari. Il se retrouve dans un institut où Sylvère Murat, un psychologue travaille pour aider les enfants à reprendre pied dans la réalité et grandir normalement. Le dialogue sera parfois dur, parfois d’un seul sens, mais un jour, Steven va montrer une deuxième personnalité inattendue. Il va disparaitre et à partir de ce moment, la vie de Sylvère va devenir un simple arrêt sur image. La recherche de cet enfant va emmener le psychologue aux confins de son identité, de sa propre manière de voir et de comprendre les événements. Mais surtout il va se retrouver, tout simplement.

    Même si le livre n’a pas de partie proprement dite, il est coupé en deux. La première représente en majorité la relation entre le psychologue et le jeune enfant. Les termes sont assez pointus du côté de l’adulte. L’enfant quant à lui est obsédé par une phrase et un chat qui s’allume. Un côté sombre apparait, à la manière du docteur Jekill et Mister Hyde. Je dois avouer que j’en ai eut des frissons, si petit et déjà des problèmes plus gros que lui. C’est si soudain, rien ne pouvait amener à cette situation, rien n’indiquait qu’il y aurait ça ! Steven disparait sans qu’aucune trace et à partir de ce moment, la seconde partie débute. Il s’agit d’un voyage, celui de Sylvère. LE voyage qui va l’amener au bout du monde, enfin presque. Il va faire la rencontre de plusieurs personnes, dont Lucie, Encelade, luciférine, Antonio, Ronan, qui vont lui faire découvrir le monde par leurs propres yeux.

    J’ai beaucoup aimé les deux côtés. Ce que l’on voit lorsqu’il s’occupe des enfants et sa vie, enfin celle qu’il va prendre en cours de route. A un moment donné, j’ai eut l’impression qu’il n’avait plus son destin en main, suivant un chemin tracé pour lui, l’amenant à Ménin. Il va se reprendre, ayant des sensations qui le guideront à Lucie. Cette jeune femme, à part son quoi qui m’a énervée dans les premiers temps puis sourire est pleine de vie. J’ai aimé lire les passages avec elle. Elle à toujours une histoire à raconter et ce qu’elle apporte dans le livre est phénoménale. Par contre avec le Professeur Mitsuhimato, je dois avouer qu’il y a un passage où j’étais légèrement perdue dans les termes employés avec « la Matrice ».

    Je regrette juste le fait que tout va très vite, un peu comme un road trip en accéléré. Beaucoup de rebondissements, au moins on ne s’ennuie pas. La disparition de l’enfant est soudaine et ensuite ? Ensuite je me suis demandé si et surtout quand nous allions le revoir. Dans quelle circonstance également. Je pensais que nous allions suivre l’enfant, alors qu’en fait non, créant ainsi une petite frustration. Mais elle est largement compensé avec ce que Sylvère va découvrir et nous montrer.

    En bref, il s’agit d’un roman qui est différent de ce que j’ai pu déjà lire. Une histoire douce dans le fantastique, où les rêves font partis intégrante de la réalité. Pas de violence, même s’il y a du mouvement. Ce n’est pas un livre où vous trouverez des combats et des morts par dizaine, au contraire tout est plus sous-entendu. Un peu de fantastique, un peu de thriller psychologique, beaucoup d’exploration de soi et de sentiments. Le côté rapide de l’histoire m’a juste empêché de m’attacher à la plupart des personnages, mais cela n’entache en rien l’intrigue. Au contraire, je suis contente d’avoir pu découvrir la plume de cet auteur, il ne vous reste plus qu’à vous laisser tenter.

    Un extrait que j’ai beaucoup aimé :

     

    « … Depuis combien de temps était-il présent ? Assis, penché en avant, il avait les mains jointes, les avant-bras reposant sur les genoux, vêtu d’un vieux pantalon de toile grise, des chaussures en cuir marron, une chemise à carreaux. Ses yeux sombres enfoncés au fond des orbites me fixaient. Des yeux terribles. Bon dieu qu’elle frousse !...

    …Etait-il toujours visible, avait-il disparu, s’était-il fondu dans cet homme ? Je restai pétrifié sur ma chaise avant de me lever pour m’enfuir dans le couloir. Ma dernière livraison de cet homme hurlant était l’image de son visage comme emprisonné dans un miroir circulaire reflétant son cri en le répercutant, déformé à l’infini. Adossé contre le mur, la porte restée ouverte, je constatai que les cris avaient cessé aussi brusquement qu’ils étaient apparus. Tremblant comme si j’avais pris une douche glacée, j’étais retourné piètrement dans mon bureau pour… »

      

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