La mémoire de l'art, tome 1 (Cyrille Thiers)

Par Gabrielle Viszs dans Accueil le 10 Juillet 2021 à 10:00

La mémoire de l'art (Cyrille Thiers)

Auteur : Cyrille Thiers

Éditions : Auto-édité

Paru le : 1er mai 2021

405 pages

Thème : Policier

disponible sur Amazon

Fait partie de la série

La mémoire de l'art

Ma note : 17/20

Résumé

« 1870, 1914, 1939. Ces trois conflits franco-allemands ont détruit des millions de vies, mais ils ont également affecté de façon dramatique le patrimoine artistique de nombreux pays. Bombardements aveugles, pillages, destructions organisées, spoliations… Grâce au dévouement d’hommes et femmes hors du commun, nombre d’œuvres inestimables ont miraculeusement traversé ces périodes, tandis que d’autres étaient perdues à jamais. Pourtant, certains tableaux que l’on croyait disparus resurgissent de temps à autre…
Max, un galeriste parisien, torturé par la terrible histoire de sa famille, va se retrouver embarqué malgré lui dans une quête dont les révélations risquent fort d’ébranler le milieu si conservateur de l’art et des grands musées. Entraîné par la pétillante Louise, il devra partir à la poursuite de sa propre mémoire, avant d’espérer localiser ces si mystérieuses toiles qui feront jaillir bien plus de questions que de réponses.

[Illustration de couverture : Brian Merrant, d'après "L'homme de Vitruve" de Léonard de Vinci (vers 1490)] »

Ma chronique

Je remercie l'auteur pour m'avoir fait parvenir son livre dédicacé, par le biais du site simplement.

Lorsque j'ai accepté de découvrir cette histoire, je ne m'attendais pas à avoir une telle aventure au milieu de l'art. Max tient une galerie et semble avoir de nombreux conflits avec sa mère, qui est partie pour l'étranger. Alors que la soirée bat son plein dans sa galerie, son peintre est parfaitement mis en valeur, l'argent et le champagne coule à flot, d'où l'un des conflits avec sa mère qui ne voulait pas que son fils réussisse (merci maman, merci fiston). Alors qu'il rentre chez lui, autant dire montant au second étage (le premier étant occupé par ladite mère), sa copine, fiancée, petite-amie est présente et s'occupe de lui allégrement. Seul hic ? Il se laisse faire, mais se demande bien qui elle est, car il ne l'a connait pas. Passé ce détail, la nuit se termine et notre chère dulcinée, Louise, emmène son amant voir un médecin afin de lui faire comprendre qu'il a perdu une partie de sa mémoire et donc sa liaison avec elle. Mais, mais, mais il y a autres choses derrière tout cela et faire la recherche dans son esprit de tout ce qu'il a pu entendre par le biais de son défunt père afin de retrouver de mystérieuses toiles perdues depuis des années.

Si le début est un peu tiré par les cheveux, la suite par contre est véritablement prenante. Cette histoire de tableaux, œuvres en tout genre qu'il faut retrouver suite à des pillages allemands durant différentes guerres avec la France pour comprendre qu'il y a eu des échanges de fait afin que les vrais soient cachés avant les ramassages... Beaucoup de faits réels, d'histoires de personnes ayant vécues à ces différentes époques par des témoignages dorénavant font que cela reste dans la logique et qu'il est plus que possible que l'art, à un moment donné de notre Histoire, s'est vu enfermé dans des endroits clos afin d'être protéger. Cette protection n'est pas au gout de tout le monde, mais cela fait des années, que dis-je plus d'un siècle que des tableaux ont été caché à nos yeux pour éviter les pillages, bombardements, destructions pour le plaisir. Des hommes ont péri pour notre liberté, d'autres ont eu un combat bien différent, mais tout aussi important, car il s'agit d'un pan de notre histoire, une trace de notre passé. Si des croquis dans des livres indiquent certains tableaux jamais vu, c'est l'occasion ou jamais d'avoir une chance de les retrouver afin de les exposer aux yeux du commun des mortels.

Max est dégouté du propre passé de sa famille et essaye par tous les moyens de réparer les erreurs de ses ancêtres. Lorsque Mira, une dame plutôt âgée débarque avec son petit fils dans l'immeuble de Max, c'est un monde qui s'ouvre à lui, un pan d'histoire qui va le remettre sur les rails et déterminer son avenir. Aider cette femme à retrouver ses biens de petite fille est un pas de plus dans cette enquête qui a plusieurs cordes à son arc. Il n'y a pas que cette dame qui cherche son passé, nous avons également des hommes et des femmes prêts à tout pour garder secret des années de protection de patrimoine. Sans Louise, il n'aurait pas pu avancer dans la direction qu'il aurait voulu aussi vite. C'est une jeune femme qui est hyperactive, toujours à dire ou à faire quelque chose dans la bonne humeur ou presque. Son personnage semble délurée au premier abord pour nous laisser découvrir une femme de caractère qui a souvent peur de ne pas être à la hauteur et a juste besoin d'être poussée. Max et Louise se sont bien trouvés pour réhausser leurs faiblesses et en faire devenir des forces.

Louise est entourée d'autres personnages dont je ne peux dire ce qu'il font, si ce n'est sa sœur qui a des capacités étonnantes dans le crime ? J'en rigole en écrivant, car elle m'a fait penser à une voleuse experte repentie, ou presque : chassez le naturel il revient au galop ! Quelques experts qui seront d'une grande importance tout au long de cette recherche d’œuvre, sans avoir besoin de faire du forcing. Il ne s'agit pas d'un policier où les personnages tirent à tout va, même si une balle a fracassé une vitre, il n'y a rien de plus de ce côté et un frôlement d'oreille, rien de répréhensible en soi. Il s'agit plutôt de quête dans le domaine de l'art bien entendu, mais dans l'Histoire en elle-même. La connaissance est importante et dans ce livre j'ai trouvé qu'il y en avait beaucoup. Je me suis un tout petit peu perdue à un moment, mais rien de très grave je pense que j'étais fatiguée à ce moment-là. La couverture représente très bien ce que la plupart des gens, pour ne pas dire tout le monde connait : une illustration de Léonard de Vinci. C'est grâce à nos écrits et à ce que les artistes laissent derrière eux que nous pouvons imaginer le passé.

Le récit démarre rapidement pour s’accélérer encore plus. La rencontre avec une société secrète ne se fera pas sans mal. Louise et Max vont devoir faire des choix avec le reste de l'équipe afin de déterminer s'il faut continuer ou non. Cela devient monumental lorsqu'ils touchent du doigt certains points. Arrivé à ce stade du livre, il est difficile de ne pas en dire plus afin de ne pas dévoiler ce qui s'y passe. Mais avec un zeste d'imagination et le livre sous la main il est facile de comprendre qu'il y a d'énormes enjeux. Protéger le patrimoine d'une manière ou d'une autre n'est pas sans danger pour ceux qui vont garder ce secret et ceux qui vont le découvrir. Par moment j'ai eu l'impression de suivre une enquête du style du Da Vinci Code que j'ai adoré regarder (je ne l'ai pas lu). C'est un récit qui pourrait très facilement se transposer en film, car il y a beaucoup de recherches sur des lieux divers, de l'action, des changements de terrains et une part en sciences qui est plus qu'intéressante. Il ne faut pas oublier la derrière partie sous terre qui a toutes ses chances d'impressionner un public.

J'ai adoré la plume de l'auteur, il nous entraîne facilement sur une quête enrichissante. Entre les personnages il y a une cohésion, des joutes verbales, des piques amicales et un peu moins aussi. Il y a plus que des relations de travail, il y a également de l'amitié. La violence est bannie dans ce récit, par contre il y a de l'humour. Le seul petit bémol c'est la relation entre Louise et Max qui m'a gêné dans l'histoire vu la façon dont leur "romance" a vu le jour et certains faits entre eux à certains moments de l'enquête. Le petit plus ? Nous démarrons avec un incendie et nous terminons par un autre, la boucle est bouclée pour cette aventure. Un petit bonus en fin de parcours nous invite à une escalade plutôt mouvementée.

Extrait choisi :

« Les deux hommes se firent la même réflexion au même moment : pour déplacer le lourd miroir en toute sécurité, une troisième personne aurait été nécessaire... Mais Louise n'avait certainement pas le gabarit attendu, quant à Mira... De plus le caractère illégal de l'opération les empêchait clairement de faire appel à une aide extérieure. Ils durent donc se résoudre à ne compter que sur eux-mêmes. Max prit les choses en main. Il chercha dans la bibliothèque deux romans suffisamment récents pour ne pas présenter trop de valeur et surtout qui avaient la même épaisseur. Il tendit le Musso à Ivan et garda le Levy pour lui :

— Alors, c'est très simple, on soulève chacun notre côté et dès qu'on sent que les attaches sont sorties des crochets, on glisse le bouquin dessous pour pouvoir reprendre notre souffle tranquillement. »