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    Gwendoline arrête de fumer ! (Martine Roffinella)

    Lien sur Nelson

    Gwendoline arrête de fumer ! (Martine Roffinella)

    Auteur : Martine Roffinella


    132 pages numérique (kindle)

    Thème : Contemporain

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    Résumé :

    « Un contemporain inclassable, halluciné, jouissif, par une grande plume au vocabulaire précis.Martine Roffinella nous livre un roman complètement déjanté, en mode crescendo, rédigé avec la précision chirurgicale d'un esprit malin.Gwendoline, grande fumeuse, tombe sous le coup de la Loi Évin, la loi « anti-fumeurs ». "Le Temps fait ce qu’il veut et les hommes n’en sont que le jouet" nous dit l'auteure. Pour mieux nous interroger : Que se passerait-il si soudain vous, lecteur, vous viviez dans un temps décalé par rapport au reste de l’humanité ? Que feriez-vous de ce temps d’avance, qui n’est tangible qu’à vous seul ? Comment utiliseriez-vous ce « pouvoir » sur vos contemporains ? Un roman à première vue un peu fou, qui s'aborde selon le degré de lecture que chacun souhaite.  »

    A propos de l'auteur :

    Après une enfance sur les bords de la mer Méditerranée, Martine Roffinella rejoint Paris, où elle exerce divers métiers (dans les Assurances, puis dans la Publicité...), avant d’émigrer dans plusieurs régions de France (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Bourgogne...) en y organisant notamment des ateliers d’écriture dans les prisons. De retour dans la capitale, elle travaille pendant 7 ans dans l’édition. Puis, à l’âge de 49 ans, elle plaque tout pour retrouver sa Provence natale.

    Publiée depuis de nombreuses années, aussi bien chez Phébus, Dominique Leroy ou Sulliver, elle explore l’humain dans un cheminement qui lui est propre, en grande amoureuse de la langue française et des émotions fortes qu’elle peut véhiculer. Son regard s’attache autant au coeur qu’au corps, dont elle explore les vacillements dans un style et une musicalité d’expression qui interrogent le lecteur.

    Yem, tome 1 : le grand rift (Gilles Milo-Vacéri)

    Gwendoline arrête de fumer ! (Martine Roffinella)

    Je remercie Stéphanie Chabert de la maison d'édition Nelson district, ainsi que netgalley pour m'avoir offert cette lecture. J'aime la couverture, tout à fait en contradiction avec le titre. Un brin de mystère dans les effluves de la cigarette.

     

    L'avant propos donne les circonstances de l'histoire que vit Gwendoline, une femme de 35 ans qui voit sa vie basculer à l'annonce de la loi anti-tabac : Les fumeurs hors-la-loi ! Un engrenage s'instaure dans son esprit, elle doit tout supprimer, la moindre cigarette, le moindre cigarillo qui traîne dans son appartement. Les cendriers aussi doivent disparaître. Il lui faut éliminer toutes traces de peur de se retrouver en prison. Les souvenirs affluent. Nous lisons son enfance très rapidement, puis son adolescence jusqu'à ce fameux jour où elle tombe en extase devant ce couple qui fume. La grâce dans chacun des gestes de la femme la subjugue. Les années passent, un mariage, la cigarette et nous revenons au début, à savoir qu'il faut tout cacher ! Mais ce n'est que le début de l'histoire, car la suite est tordante.

     

    « Elle avait tant guetté ce moment, tant espéré de cette première bouffée, qu'elle faillit ne pas l'apprécier à sa juste mesure. 1095 jours, 26 280 heures exhalant poussivement leur dernier souffle, des milliers de secondes comme frappées de léthargie avaient miné son endurance, transformant sa vie en une seule attente gangreneuse. »

     

    J'ai passé un super moment de lecture, le sourire ne quittait pas une seule seconde mes lèvres. Je me suis demandé où Martine Roffinella, l'auteur donc, allait nous emmener. Je ne m'attendais pas à ce type de récit, plus conventionnel surement. Sincèrement, je suis très contente de ces pages. L'heure est importante, chaque minute compte pour Gwendoline et lorsque cette dernière trouve un travail au Ministère de l'Intérieur comme Gardienne de l'Horloge du Temps, c'est le summum pour elle. Plus elle travaille et plus un décalage se fait. L'auteur nous emmène dans un temps « parallèle », un peu plus en avance chaque jour par rapport aux communs des mortels.

     

    J'ai adoré l'héroïne. Sa normalité est composé de TOC et d'obsession. Elle est obligé d'avoir des repères temporels pour avancer et ne pas devenir folle, quoique... D'ailleurs, sa grand-mère la surnomme « la trotteuse », ce qui lui va comme un gant, mais elle déteste – aussi bien le surnom que la grand-mère. La première scène avec la disparition des cigarettes et autres accessoires est magnifique : elle ne ferait pas mieux avec un cadavre qui l'encombrerait. Plus les chapitres défilent et plus les cigarettes disparaissent, mais le temps augmentent : 4 minutes !!!!! Le désespoir est proche, la folie la guette un peu plus et j'ai bien ri de toutes les situations, pourtant certaines n'étaient pas faites pour cela.

     

    « Examinons d'abord les fumeurs, décida-t-elle en se brossant les dents. Ceux-là étaient dans la même situation qu'elle. Ils pouvaient être dénoncés à tout moment ; donc ils ne bougeraient pas. Ensuite, il y avait les fumeurs occasionnels. Parmi eux Edouard, qui ne rentrerait en France que dans une éternité. D'ici là, l'eau aurait coulé sous les ponts. Mieux valait se concentrer sur les non-fumeurs, à savoir d'abord ses parents. Il faudrait trouver un moyen de les faire taire. Gwendoline résolut donc à s'y employer. Quant aux autres témoins de sa consommation de tabac, un simple changement d'habitudes ferait glisser dans l'oubli l'idée même qu'elle avait pu fumer un jour. Et puis il suffirait d'affirmer avec aplomb qu'ils se trompaient ; qu'ils avaient rêvé. D'autant que que, comme elle avait pu durement en juger lors de la fameuse soirée où nul ne s'était aperçu de son absence, sa personne comptait pour rien ou presque. Alors qui pourrait avoir l'outrecuidance d'affirmer l'avoir vue fumer ? »

     

    L'écriture est magique et la fin audacieuse, même si j'ai dû rater un passage car il y a une subtilité qui m'a échappé.

     

    Si vous recherchez une lecture sans prise de tête, avec de l'humour souvent caustique, des tocs irrésistibles, une écriture fluide et un sarcasme du personnage à toute épreuve : vous êtes au bon endroit – oui, comme sur la carte avec le point rouge : vous êtes ici. J'oubliais une chose : l'esprit humain varie en fonction de chaque personne et entrer dans celui de Gwendoline est un pur délice. Sortie le 06 mai, date à retenir !

     

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    Mon agresseur s'appelle Stockholm (Rachel Ryder)

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    Mon agresseur s'appelle Stockholm (Rachel Ryder)

    Auteur : Rachel Ryder


    212 pages numérique (pdf)

    Thème : Psychologie

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    Résumé :

    « Jo-Allison Carter a seize ans, elle s’ennuie à mourir dans un milieu bien rangé où ses parents très stricts ne lui laissent que très peu de liberté. Son loisir préféré est alors de rêver d’aventures pour alléger son quotidien monotone. Un jour, un garçon séduisant l’aborde et l’invite à boire un verre. La jeune Jo, pourtant émerveillée, refuse, devinant déjà la réaction de ses parents. Mais le lendemain, en rentrant du lycée, Jo-Allison est enlevée et assommée. À son réveil, l’adolescente est séquestrée dans un lieu inconnu par un garçon mystérieux qui promet de ne pas lui faire de mal si elle apprend à le connaître. Jo ne peut pas le croire, elle tombe entre drame et conte de fées… »

    A propos de l'auteur :

    Rachel Ryder commence à écrire ses premiers poèmes à l’âge de douze ans, dans des cahiers de brouillon qui deviennent ses premiers recueils. À l’école, elle se passionne de plus en plus pour l’écriture et se différencie de ses camarades lors des rédactions. Développant son imagination avec beaucoup de plaisir, elle écrit les premières pages de sa toute première histoire à l’âge de quinze ans. Elle reprend et améliore son roman, au fil des années, pour le finir neuf ans plus tard... Dans ce livre, Rachel s’intéresse au mystérieux syndrome de Stockholm, qui peut être terrifiant et fascinant à la fois...

    Yem, tome 1 : le grand rift (Gilles Milo-Vacéri)

     

    Je tiens à remercier Rachel Ryder, l'auteur pour m'avoir offert l'opportunité de lire son livre.

     

    La couverture montre une jeune fille qui semble triste, perdue dans ses pensées. Que se passe-t-il dans son esprit ? Doutes, tourments, nous pouvons imaginer tout et n'importe quoi.

     

    Jo-Allison Carter a 16 ans. A cette âge, nous trouvons que nous n'avons pas assez de liberté, nos parents trop étouffants, trop présents dans nos vies. Un soir en sortant des cours, elle rencontre un jeune homme de 21 ans du prénom de Johnny. Ce dernier la drague, mais elle ne peut y répondre : elle est déjà en retard pour rentrer dans sa famille. Le lendemain, même lieu ou presque, même horaire mais pas la même conversation. Il n'y en a aucune, car elle se fait enlever. A son réveil, elle va comprendre ce qui se passe rapidement...

     

    Concernant l'histoire, écrire sur le sujet du syndrome de Stockholm est difficile. Il s'agit de beaucoup de sentiments, d'émotions, d'un brin de psychose et de folie. Chaque situation est différente. Ici nous avons un jeune homme qui veut apprendre à connaître cette adolescente et qui, pour y parvenir, va l'enlever. Situation très étrange, pas improbable, mais totalement folle. Plus nous avançons dans le livre et plus les événements s'enchaînent jusqu'à un retournement de situation non prévue. J'ai pu ressentir certaines étapes du processus qui créer ce syndrome au travers des personnages.

     

    "Merci ma puce. Ma mère a souffert, mais elle a fait tant bien que mal. Le plus important pour elle, c’était ses enfants. Elle est merveilleuse. J’ai eu beaucoup de peine pour elle pendant longtemps, car elle me disait toujours, « quand tu seras grand Johnny et que tu trouveras une fille que tu aimes et qui t’aime, il faudra en prendre soin car une femme, ça se chérie et ça se respecte, ça se comporte comme ça un véritable homme ! » Je savais que ce n’était pas ce qu’elle avait vécu. Elle, elle avait été abandonnée, humiliée et mon père avait brisé son cœur en mille morceaux. Je ne l’ai compris qu’une fois devenu grand. Aujourd’hui, elle a refait sa vie avec un homme bien, je suis heureux pour elle. Et moi je tente d’appliquer ces conseils avec toi."

     

    Jo-Allison est jeune, tout juste 16 ans. Ses réactions sont cohérentes en fonction de ce qu'elle vit. Enfermement, séquestration, découverte du pourquoi elle est dans ces lieux. Son désarroi, sa peur vont se transformer en quelque chose qu'elle va haïr. Des pourquoi se mettent en place, des oublis vont se faire jusqu'à son propre nom de famille. Lorsque le déclic se fait, elle ne sait plus où elle en est.

     

    Johnny m'a paru tout sauf sain d'esprit. Qui enlèverait une jeune fille pour apprendre à la connaître ? Certes il est doux, prévenant, la laissant venir à son rythme, ne la forçant en rien. Mais il la garde enfermé, sans possibilité de voir l'extérieur. Par moment, il sait ce qu'il risque lorsqu'il y pense, mais même s'il aime être au-dehors, vivre caché pour vivre heureux semble être son crédo.

     

    La fin m'a vraiment surprise, quand je parle de la fin, c'est vraiment la dernière page juste avant le petit bonus de Jo. Savoir l'avenir de chacun m'a paru aussi étrange que leurs vécus.

     

    L'idée est bonne, même si pour ma part il manque des approfondissements. Par endroit, j'ai eu l'impression que l'auteur survolait juste les événements : ils se lèvent, mangent, discutent, mangent de nouveau, jouent, remangent et dorment. C'est plus détaillé que cette phrase, mais disons que c'est répétitif. Être enfermés donne ce sentiment de lourdeur en répétant les mêmes actions. J'ai apprécié les personnages principaux avec cette part de déconnexion envers la réalité et le retour à la vérité. Par contre j'ai eu du mal avec la forme en elle-même du texte. Les phrases m'ont paru comme hachées, comme si je butai par endroit. Mais ce qui m'a vraiment perturbé, c'est la mise en place des dialogues. Elle est différente de ce que j'ai pu lire dans d'autres livres, mais pour le coup, c'est trop problématique pour ma part, surtout qu'ils sont tous comme ceux d'en dessous.

     

    JOHNNY

    Ça ne veut pas dire que tu ne m’aimes plus fort ma puce, c’est juste que tu es moins folle que moi.

    JO

    D’accord, alors le fait que je veux sortir ne veut pas dire que je t’aime moins que toi c’est juste que tu es plus fou que moi !

    JOHNNY

    (il rit)

    JO

    (elle sourit en baissant la tête puis elle le regarde à nouveau)

    Combien tu veux d’enfants ?

    JOHNNY

    ... 4, 8 ou 12 ! (il lui sourit)

     

    Malgré ce problème de forme, j'ai apprécié la façon dont l'auteur aborde le sujet de la dépendance envers une autre personne. Ne voir qu'en l'autre, ne vivre qu'à travers les yeux de l'autre et de son bonheur. Le fait de faire toujours la même chose rend la situation presque sereine, confortable, amenant les confidences et des liens plus forts, qu'ils soient voulus ou non.

     

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