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Je remercie Emilie ainsi que Matthieu Biasotto, pour m'avoir permise de lire ce second ouvrage. J'ai beaucoup aimé Kraft – avis que vous pouvez relire ici – c'est donc avec plaisir que je me suis attaquée à celui-là.

"Un jour d'avance" est de la même trempe que "Kraft", à savoir que niveau complexité, il se pose bien là. Elise et Julien, un couple qui avait tout ou presque pour être heureux, ont eut un grave accident de voiture. Le frère de la jeune femme était à leur bord, malheureusement des suites de l'accident, il est tombé dans le coma. Survint sa mort qui va plonger encore plus dans le désarroi, la dépression, la tristesse autant Elise que Julien. Elle va prendre le train pour assister aux obsèques, aidée de sa cousine, Rachel. Mais tout ne va pas bien se passer dans ce fichu train. Un meurtre, une seringue trouvée, une coupable désignée, une cavalcade pour faire arrêter ce cercueil de ferrailles et le clash ! La police va mener l'enquête, mais cela ne se passer pas comme elle l'aurait voulu.

L'histoire semble si simple et pourtant l'auteur nous démontre par a + b que tout est imbriqué, calculé, réfléchi... Sauf que la vraie vie ne peut pas être aussi contrôlée et que les situations prévues ne vont pas toutes être comme certains les voudraient? Par conséquent, il va y avoir bien des surprises, plutôt... difficiles à exprimer si c'est bon ou mauvais et surtout pour quel personnage. Tout est complexe, au départ, nous partons d'une situation malheureusement banale qui va découler sur un ensemble de scènes qui torture les personnages et le lecteur. Les méninges vont être mises à rudes épreuves.

« Elle n’avait pas le choix. Il avait raison sur le coup. La réalité. Le meurtre. Les problèmes personnels devaient être mis de côté. Pour l’enquête. Rester pro jusqu’au bout. À contrecœur, elle devait s’y résoudre. Un regard dans son rétroviseur et elle déboîte sur la première sortie qui arrive. Elle fait demi-tour et repart en trombe en direction du commissariat. Sur le trajet, elle tente de nettoyer le maquillage qui avait dévalé le long de ses joues, d’essuyer ses larmes et de se rendre présentable. De camoufler les marques de sa colère. Faire comme si de rien n’était. C’était ce qu’il voulait après tout. Et elle s’aperçoit que Tourrié a oublié le caméscope de Rachel dans la voiture. Peut-être était-il finalement perturbé par leur prise de bec ? Peut-être qu’il n’était pas aussi insensible qu’il voulait le faire croire ? Quelques minutes plus tard, elle tourne pour remonter la rue du commissariat. Il est là, à l’attendre seul sur le trottoir. Elle s’arrête brusquement devant lui. Il se glisse dans la voiture.
— Trace !!  Vite ! »

J'ai adoré certains personnages, celui d'Elise, de Julien, du contrôleur du train, le Capitaine Tourrié également. Et d'autres comme Sanchez, Nadège et Rachel qui m'ont tapé sur les nerfs. Elise est dépressive, fatiguée, usée, elle n'en peux plus de se retrouver entre son compagnon et ses parents. Ces derniers mettent la mort d'Eric – le frère – sur le dos de Julien. Ce dernier s'en veut énormément, même si l'on comprend bien que l'accident n'était pas de sa faute. C'est lui qui tenait le volant. La culpabilité est lourde, les regrets aussi. Beaucoup de tensions, de non-dits, d'incompréhension. Lorsque plus rien ne vous raccroche au bonheur, que peut-il rester ?

Sanchez est l'un des personnages que j'ai eut beaucoup de mal à apprécier. Elle est flic, jeune et prend tout pour argent comptant sans chercher à savoir s'il n'y a pas un problème quelque part. Que se soit au niveau de l'enquête ou dans sa vie privée, elle est trop rentre-dedans et s'en mord les doigts. De plus elle ne se remet que peu en question, se disant que c'est l'autre qui fait la faute. Et si derrière cette faute il n'y avait pas plutôt une peur ? Je sentais une entourloupe avec Rachel, la cousine, mais je ne m'attendais pas à cela. Au final, elle est bien pire que ce que je pensais.

J'ai beaucoup aimé ce mélange de personnages, des bons, des moins bons, des exécrables, des détestables. Ils sont présents, complexes, attachants pour certains. Le plus, c'est qu'ils semblent réalistes, avec leur douleur surtout. Tourrié semble un bon flic, même si parfois son esprit divague, il ne se fie pas aux apparences, se posant sans cesse le pourquoi tel ou tel événement ! Je n'ai pas vu venir qui avait fait quoi et comment. Le pourquoi vient tout seul, et c'est affreux de comprendre que le "une vie pour une vie" va s'appliquer ici, à la puissance dix. La souffrance est immense. Le seul bémol, c'est ce final sur la butte. Je n'en dirais pas plus sur ce qui s'y passe, juste que je suis comme le personnage qui s'y trouve à la fin, je n'ai pas compris ce qui s'est produit. Autant les détails d'avant ne me posaient pas de problème, autant là, c'est... indéfinissable.

En conclusion, à part cette dernière partie qui est minime, j'ai été transporté dans le décor. Le sujet n'est pas simple au final, la culpabilité ronge, l'hystérie devient prenante et les personnages ne font rien pour nous aider. Un piège qui s'est mis en place avec brio et 24 heures qui ne vous laisserons plus dans le même état. A lire pour tous les fans de thriller et les autres.

Diane est une jeune rédactrice en chef qui part au Costa Rica, avec son assistante, pour effectuer un reportage en plein cœur de la jungle. Marc sera son guide dans ce parcours plutôt initiatique dans bien des domaines.

J'avais lu les cinq épisodes sous format numérique, mais il est vrai que lire la totalité sans coupure longue entre chaque "chapitre" est plus intéressant et surtout plus agréable et moins stressant, car les fins de chaque sont de véritables appels à la suite ! Je ne referais pas un résumé de chacun, il suffit d'aller sur le lien de chacun ici  pour avoir un peu plus de détails et des extraits.

D'une manière générale, l'histoire est amusante et permet de s'évader. Les descriptions des lieux nous donnent envie de découvrir le Costa Rica. Beaucoup de végétations, d'explications sur certaines plantes qui font partie intégrante de ce pays, comme la guarana. J'ai adoré suivre les pas de Diane dans ce décor. C'est une femme autoritaire, qui n'aime pas qu'on ne fasse pas ce qu'elle demande, là dans la seconde. Malgré ce caractère impétueux, elle à travaillé et continue à travailler dur pour la place qu'elle a dans la société. Quant à Marc, ancien militaire, provenant du canada a fui sa famille. Il faut dire que vu le nombre de sœurs qu'il a et la façon dont elle se comporte, je ne peux que le comprendre.

Entre Diane et Marc, il y a un très gros rapport de force mentale. Aucun des deux ne veut lâcher du lest et reste campés sur leurs positions. Cela amène des quiproquos, des situations catastrophiques, des moments attachants, du suspense également. Beaucoup de rebondissements comme l'auteur sait faire, en mettant ce couple de personnages dans des situations impossible. Entre une perte de boussole, un chocolat aphrodisiaque, des chemins égarés, des singes chapardeurs, une assistante qui met sur les nerfs, un photographe qui tombe malade, des caractères exacerbés, des sœurs très directives... Et ce n'est que le haut de l'iceberg !

L'histoire va très vite en besogne, un peu trop d'ailleurs. Mais cela n'est rien, car j'ai beaucoup apprécié les personnages. Ils ont du caractère, ne se laisse pas faire et savent se battre lorsqu'il le faut pour obtenir ce qu'ils désirent. Tout ne tombe pas tout cuit dans l'assiette, il faut savoir travailler pour avoir ce que l'on désire et ne pas attendre qu'un autre vous le dépose sur un plateau d'argent. L'humour est très présent, pas forcément au premier degré, il faut savoir gratter sous la première couche, mais cela rend le récit plus léger. Les joutes verbales entre les personnages sont mémorables et certaines sont terribles que j'en pleurais de rire. Même si la fin était prévisible, j'ai beaucoup souri aux diverses caricatures et scènes écrites. En d'autres termes, j'ai passé un bon moment de lecture en leur compagnie :)

Edit du 30/12/2016

 Réédition de l'intégrale sous le nom de "Sexy Disaster" aux éditions Addictives

Je n'ai pas lu cette nouvelle édition, mais je tiens quelques renseignements de l'auteur. Déjà, même si c'est indiqué dans le résumé, il ne s'agit plus de Marc, mais de William (le prénom à changé ce qui ne dérange pas une histoire en soi). Deuxièmement, Ena m'a confirmé que certaines scènes ont été réécrites, mais l'histoire d'une manière générale reste la même. Dernier point, la couverture plus chaude que la précédente, il n'y a pas à dire !

Il ne vous reste plus qu'à vous laissez tenter !