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    Un homme de parole (Jérémy Semet)

    Auteur : Christine Béchar    

    400 pages numérique

    Thème : Contemporain

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    4ème de couverture :

    « Un homme sort d’un coma qui lui a tout pris : ses souvenirs, son identité.

    Dans une maison de convalescence il fait la connaissance de Sandrine, une jeune kinésithérapeute qui le soutient dans ses recherches. En quête de son passé, il en vient à se demander si son amnésie est salvatrice et si le doute n’est, parfois, pas préférable à la réalité.  »  

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    Seconde chance, débris d'une vie (Christine Béchar)

     

    "Il ne sait pas ce que c'est, que de vivre sans identité.

    J'ai peur de l'avenir, peur de l'inconnu."

     

    Je remercie Christine Béchar pour l'envoi de son nouveau livre numérique. J'avoue avoir dit oui, sans avoir lu le résumé, car s'agissant de cet auteur je sais que je passerais un bon moment.

     

    La quatrième résume très bien le livre, même s'il est succinct. Cet homme va se réveiller d'un coma sans savoir comment il est arrivé dans ces lieux, qui il est, en somme son passé a été rayé de son esprit. Pas de papiers, pas d'identité, pas de vie, de travail, de sécurité sociale... ce qui va impliquer des problèmes dont chacun peut imaginer dans ce cas précis.

     

    Savoir ou ne pas savoir.

     

    "J'ai lu quelque part que la vie est comme un livre, qu'il ne faut sauter aucun chapitre et continuer à tourner les pages. Que tôt ou tard, on comprend pourquoi chaque chapitre était nécessaire. Il paraît que rien n'arrive par hasard..."

     

    Rester dans l'ignorance, ou au contraire découvrir que ce que l'on est n'est pas si enviable ? C'est ce que Vincent – un prénom choisi – va découvrir au fur et à mesure ce qui serait souhaitable ou non. La peur, l'angoisse, être obligé de dépendre des autres pour remodeler un corps qui a subit beaucoup d'incident. Chercher encore et toujours ce qui se cache dans sa mémoire et se demander si ce qu'il "voit" est un vrai souvenir ou tout simplement une imagination de son esprit parce qu'il veut réellement savoir.

     

    C'est un homme meurtri, aigri, dépassé par les événements que nous apprenons à découvrir. Il a beaucoup de mal à se laisser aller, à se confier, parce qu'il a peur. Personne n'est venu le chercher, le voir et la police n'a rien sur lui. Sa volonté réside dans le fait qu'il veut s'en sortir, mais en même temps, s'il ne se souvient pas, où va-t-il aller à la sortie de l'hôpital ? La réponse sera la maison de convalescence, mais pour combien de temps ?

     

    Sandrine, sa kiné, sera présente pour lui, comme pour ses autres patients. Douceur et gentillesse, piques acerbes aussi pour lui répondre bien placés, j'ai beaucoup apprécié ce personnage. Nous sentons bien qu'il va se passer quelque chose entre eux, mais jusqu'où cela ira ? Car même si c'est sous-jacent, même si j'ai eut envie de me dire enfin, les ennuis n'ont pas lâchés Vincent le mettant à mal. Police, Justice, travail miteux, cet homme n'aura pas un nouveau départ facile. Les choix qu'il fera vont le détruire petit à petit, jusqu'à ce qu'il rencontre une jeune femme qui lui dit quelque chose. Au fil des heures, des jours, des mois, nous voyons son état physique s'améliorer, pour un mental qui est six pieds sous terre. Son amitié avec Guillaume va lui être d'un grand secours, mais je n'en dirais pas plus.

     

    La peur et l'angoisse sont deux sentiments présents tout au long de l'histoire. Bien entendu, d'autres émotions vont et viennent, tel le bonheur, la passion, l'ennui, le dégoût... Tout comme d'autres personnages qui auront leur place, tel Nathan, Lisa, Charlotte, Camille, Serge, Roland... Des morceaux de sa vie, tel un puzzle, se mettent en place, laissant des trous béants compliquant encore plus la situation.

     

    "Le jour J arriva.

    J'avais très mal dormi. J'étais hyper nerveux, trop anxieux que tout soit parfait. Sans cesse, j'avais le sentiment d'avoir oublié quelque chose d'important, mais j'avais beau me torturer les méninges je ne voyais pas quoi. Je priai que tout se passe bien. Je n'avais pas le droit à l'erreur ; certes la famille des mariés n'était pas du coin, mais les amis, si. Et ceux-ci étaient définitivement des clients potentiels. Cela faisait des heures que je m'affairais. Mon angoisse avait provoqué des maux de tête, reliquats de mon coma ou de mon amnésie, avec lesquels j'allais devoir composer ma vie, me semblait-il, car s'ils se faisaient rares, ils revenaient au galop, dès que quelque chose me travaillait ou me contrariait. "

     

    Un nouveau départ, une seconde chance d'être meilleur, c'est ce que ce livre me fait penser. L'auteur n'a pas été tendre avec son personnage, mais lorsque l'on touche le fond, on ne peut que remonter, pas vrai ? C'est ce qui va lui arriver, sa mémoire n'est plus si importante que cela, car la société se charge de ce que vous êtes ou non, sans connaitre la personne. Les ragots vont vite, les médias s'empressent de vous montrer tel que vous n'êtes pas et se fichent de savoir si c'est un bien ou un mal.

     

    J'ai aimé ce thème, un beau mélange de société, de médecine, de rencontres, de recherches. Une reconstruction totale de la vie d'un homme qui a tout perdu. La découverte de son passé, incomplet est une sacrée surprise. Nous voyons ce qu'il semble avoir été, ce qu'a été sa vie avant "l'accident", le pourquoi et le comment de certaines situations sont démontrés. Les sueurs froides et toujours cette angoisse de mal faire. Rattrapé par un passé qu'il n'aurait jamais pensé, Vincent va découvrir qu'il peut mieux faire et qu'au final il va devenir un nouvel homme.

     

    Beaucoup d'émotions, de surprises bonnes et mauvaises, j'imaginais certains points qui se sont avérés exacts ainsi que cette fin, sans savoir comment elle pouvait arriver. D'ailleurs à maintes reprises je ne savais plus quoi penser, du comment tout cela allait vraiment finir. Doutes, espoirs, ne sont que de simples mots qui ici prennent tout leur sens sous la plume de Christine Béchar. Quelques réflexions de Vincent un peu longues mais cela n'entache en rien la lecture qui fut très rapide. C'est un beau sujet, où la romance passe en arrière plan, laissant la place belle à ces étapes de la construction de la vie d'un homme.

     

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    Auteur : Ena Fitzbel

    102 pages ebook

    Thèmes : Romance, Humour

    Collection : One Shot

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    Fait partie de la série

    "Liaisons périlleuses"

    de Ena Fitzbel

    Présentation de l'éditeur :

     

    « La suite des aventures de Diane et Marc au Costa Rica...
    Vous n’êtes jamais allé au Costa-Rica ? Quel dommage ! Qu’attendez-vous pour visiter l’une des plus luxuriantes forêts tropicales de la planète ? Peut-être n’aimez-vous pas les moustiques et autres créatures exotiques !
    N’ayez crainte ! Vous n’aurez pas à en souffrir si vous suivez Marc Charleroi, guide expérimenté et ancien commando des Forces spéciales canadiennes. En plus d’être séduisant et spirituel, il veille toujours sur ses clients, même s’il a affaire à de parfaits citadins, comme Diane Fouché, la rédactrice en chef du magazine français Belle pour la vie.
    Soucieuse de mener à bien son reportage, la ravissante et très distinguée Diane aurait pu s’en réjouir. Mais les esprits de la forêt se sont ligués contre elle pour la faire succomber au charme de son guide. Elle qui n’a jamais supporté les coureurs de jupons !
     »  

    La bête du Bois de Boulogne (Christine Béchar)

    Liaisons Périlleuses au Costa Rica, tome 5 (Ena Fitzbel)

    Il s'agit du dernier épisode des aventures de Diane et Marc, mais loin du Costa Rica. En effet, Marc est parti subitement, pour rejoindre son père malade au Canada, laissant son amante avec un mot qui n'est au goût d'aucun des deux. Mais bien entendu, la jeune femme ne se laissera pas tomber comme une vieille chaussette et va partir pour... le reconquérir ? Ou au contraire le claquer et le planter en beauté ?

     

    " - Très touchante, votre petite histoire. Et donc ? Me fait-elle, visiblement intéressée.

    - Quand Marc a appris pour votre père, il s'est empressé de prendre un avion pour Montréal. Il est parti pendant mon sommeil. Ce n'est qu'à mon réveil que j'ai pris connaissance de sa lettre m'expliquant tout. Le problème, c'est qu'il m'a quittée sans me donner ses coordonnées.

    Un rire tonitruant s'échappe de mon combiné. Mes propos semblent beaucoup l'amuser. Je ne suis plus très sûre d'avoir envie de poursuivre mes confidences. Cette Audrey est tout bonnement cynique. Et pourtant, il le faut. Sans sa coopération, je ne retrouvera jamais Marc.

    - C'est tout lui, ça ! S'esclaffe-t-elle, lorsque le niveau sonore redevient acceptable. Toujours à tremper son biscuit partout, sans en assumer les conséquences."

     

    Diane va enfin rencontrer la famille et surtout les fameuses sœurs dont nous avions entendu parlé durant les épisodes précédents. Je comprends mieux le pourquoi Marc a mis autant de temps à retourner chez lui, sachant que son père était très malade. Sincèrement, des frangines pareilles, je n'en voudrais pas. Elles ont toutes leur caractère, bien, mais se mêlent de tout et de rien, donnant leur avis sur tout et le rabaissant sans relâche. Derrière tout cela, il y a tout de même une envie de voir leur frère devenir un adulte, même s'il est proche de la quarantaine, qu'il puisse devenir un homme et pas juste un homme à femmes. Dans tous les cas, elles montrent avec beaucoup de mal leur intérêt pour ce frère.

     

    Marc montre qu'il peut mentir sans sourciller, faisant amener des complications dans ce qui est devenu son couple. Il devra faire face à une de ses sœurs, Audrey, qui préfère les femmes et qui semble vouloir jeter son dévolu sur Diane. Des scènes drôles et rapides qui s'entremêlent avec la scène des parents et une histoire de réunion, de bague et d'avenir incertain. J'ai beaucoup apprécié Céline, une autre frangine, qui doit avoir le pire caractère de toutes, dans le sens où elle titille plus violemment son frère. Une sacrée équipe lorsqu'elles s'y mettent toutes. Par contre Emilie et Greg... Ces deux-là, je leur mettrais bien une muselière "et des biches par ci, des bichons par là" non mais j'ai cru que j'allais les étriper.

     

    "- Je croyais que la branlette t'avait rendu sourd, intervient Audrey.

    Pauvre andouille ! Maugrée-je entre mes dents.

    - Écoutes, tête de bois. Ici c'est chez moi. Je fais ce que je veux, renchérit Céline sur un ton acerbe.

    - ça gagne bien de glander sur un canapé ? Lui demandé-je, avec une grosse envie de l'envoyer valser sur la piste de danse.

    - Certainement plus que de servir de larbin à des feignasses en mal d'aventure.

    Et nous voila reparti comme au bon vieux temps ! Avec elle, une joute verbale peut durer des heures. Contrairement à Audrey, elle manque singulièrement d'humour. Ses répliques déchargent les salves de mots incisifs qui n'ont d'autre but que de blesser mortellement.

    - Et tu te mets à poil devant tes clients ? Continué-je.

    - Va te faire foutre ! D'après ce que j'ai compris, tu préfères baiser les tiens !

    - Ne parle pas ainsi de ma ..."

     

    L'épilogue montre certains personnages plus tard – en années – et je plains Marc, enfin juste un petit peu, parce que s'il est venu à cet endroit, c'est qu'il le cherche aussi. Je dois dire que ce n'est pas mon épisode préféré et je dois avouer qu'il n'y aurait pas eut les jeux avec les sœurs, je n'aurais été que très mitigée. La famille a une part importante, ce qui sauve à mes yeux ce final, car beaucoup de piques, d'humour, d'esprit de famille malgré tout qui donne de la légèreté et beaucoup de sourire à la lecture. Les bémols : j'ai trouvé que l'histoire se terminait trop vite et surtout au lieu de s'expliquer, le lit fait parler de lui à maintes reprises, ce qui n'apporte pas d'avancement au récit. Juste le fait que Môssieur adore être un pervers, autant en geste qu'en parole – ce dont je savais déjà avec les épisodes précédents.

     

    L'histoire, d'une manière générale – les 5 tomes tout confondus – est amusante, permettant de s'évader du quotidien. Certains épisodes, comme celui-ci où j'ai eut plus de mal à accrocher, que d'autres, mais dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment de lecture. Une relation est faite de compromis et c'est ce que l'auteur nous démontre, sans oublier la passion, les ressentiments de chacun, les peurs de souffrir et bien d'autre encore. J'aime beaucoup l'écriture d'Ena Fitzbel, fluide, légère, avec beaucoup d'humour dans chacun des livres que j'ai pu lire auparavant. "Liaisons périlleuses au Costa Rica" existe en numérique, sous forme d'épisodes, mais va bientôt sortir en intégrale au format papier. (le 15 septembre)

    Éditions Sharon Kena

     

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