•  Résumé 

     

    « Araignées qui allaitent leurs petits, papas poissons-clowns prêts à s’affamer, nourrices cachalots qui gardent les petits quand la mère part chasser, pigeons jetés hors du nid à l’adolescence : le monde animal regorge de modèles de parentalité… et d’inspiration pour les parents Homo sapiens que nous sommes.
    Sens du sacrifice, capacité d’émerveillement, inquiétude et apprentissage par le jeu, nous partageons de nombreuses problématiques avec les animaux lorsqu’il s’agit de préparer nos petits à la vie qui les attend. Si les modèles d’éducation et les façons de faire famille varient grandement entre les différentes espèces, leur observation nous offre des enseignements précieux et nous fait découvrir tout un monde d’émotions.
    Après L’Animal médecin, onze spécialistes des intelligences animales nous invitent à découvrir des parentalités et des structures familiales de toutes sortes au cours d’un fascinant voyage.
    Ont contribué à cet ouvrage : Dalila Bovet, Fabienne Delfour, Cécile Gilbert Kawano, Michel Kreutzer, Didier Lapostre, François Lasserre, Gérard Leboucher, Pierre Robert de Latour, Patrick et Sylvie Louisy, Rémy Marion et François Sarano.
    L’ouvrage est coécrit et coordonné par YOLAINE DE LA BIGNE, journaliste de presse écrite et radio, autrice de plusieurs livres, dont La Sagesse des animaux et L’Animal parent. Elle se consacre aujourd’hui au sujet des intelligences animales à travers son association, L’Animal et l’homme, et ses deux événements annuels : Les Rencontres des intelligences animales, au château de La Bourbansais, en Bretagne, et la Journée mondiale des intelligences animales, à la Cité des sciences et de l’industrie.»  
     

     Ma chronique 


    Je remercie la maison d'édition pour l'envoi. Sous la direction de Yolaine de la Bigne, une journaliste et autrice, 11 spécialistes se sont regroupés pour nous offrir un panel d'histoires sur la parentalité chez les animaux. Qu'ils soient sur terre, dans les airs ou dans l'eau, chaque animal à son propre fonctionnement type qui pourrait parfois choquer l'être humain que nous sommes, pour autant il s'agit de leur nature profonde et nous avons aussi des déviances dans notre propre "monde" alors pourquoi se poser des questions existentielles et ne pas tout simplement comprendre le fonctionnement de chaque espèce ? Alors nous voila au cœur de la faune et la flore, afin de pouvoir explorer le monde des animaux et le fait qu'ils deviennent parents d'une manière ou d'une autre. Si certains d'entre eux forment des familles nombreuses, d'autres au contraire restent plus facilement isolé, voire carrément solitaire. La maternité ou paternité n'est pas donné à tout le monde. En tant que mère je comprends tout à fait les deux côtés et ce que nous vivons en tant qu'êtres humains est semblables aux animaux (et insectes) d'une façon plus ou moins poussées. La nature est bien faite, même si certains passages font frémir. La passion, la tendresse, l'attention, la protection, mais aussi le rejet, les sacrifices, nous pouvons constater au travers des recherches de ces hommes et femmes que l'amour de son ou ses petits (ou de celui des autres) reste ancré en eux.
     
     
    En cinq parties nous touchons du doigt certains animaux, tandis qu'à d'autres c'est plus poussé. Attention pas de mauvais jeux de mots dans ce que je viens d'écrire. Ce qui va avec la parentalité, c'est également la sexualité de ces bêtes à poil, à plumes, à écailles et même sans rien. Bien entendu, nous ne demandons pas et n'avons pas leur position. Nous avons un ensemble de liens, de moments importants dans la vie de chacun d'entre eux nous permettant de mieux comprendre leur vie et leur approche du bébé. Comme je l'ai indiqué à un endroit, il ne s'agit pas forcément du sien, nous savons d'une manière générale que le coucou, ce gentil oiseau s'amuse à ne pas s'occuper de ses œufs et les mets dans le nid d'un autre (normalement, c'est quelque chose qui est connu, sinon je vous l'apprends), mais saviez-vous que l'approche maternelle des oiseaux peut leur donner envie de prendre soin des autres comme de les forcer à quitter le nid une fois l'adolescent obtenu ? Dans ces cinq parties nous retrouvons donc les familles traditionnelles, les familles nombreuses, les matriarcales, les familles monoparentales et les marginaux. En somme tout ce que vous pouvez lire juste avec le titre de ces thèmes correspond aussi au mode de fonctionnement que l'on peut trouver partout. Chaque partie nous apporte son lot d'animal et/ou insecte avec tout ce que cela comporte. Le premier exemple qui m'a fait rire est celui du pigeon.
     
     
    Le pigeon, quand il a une petite envie passagère de se trouver une copine pour quelques instants, (oui, je reste soft dans mes propos, je ne voudrai pas m'attirer les foudres de quiconque) s'installe en plein milieu d'autres la plupart du temps en train de manger, des femelles et il choisit la plus jolie à ses yeux. "Coucou, me voila", il  bombe le torse, fait la cour, lui tourne autour, se dandine, bref il fait le beau. Si elle est d'accord elle se positionne et hop-là, au vue de tout le monde, l'affaire est conclue et chacun reprend sa place comme il veut. Mais si elle ne veut pas, il se détourne et va voir la copine d'à côté. La fidélité dans tout cela ? Pas pour eux, mais pour d'autres animaux oui. Dans tous les cas, je ne verrais plus jamais les pigeons de la même manière, je vous le garantie ! Si ce volatile porte bien son nom (il vole, papillonne de demoiselle en demoiselle) d'autres sont plus "resserrés" auprès de la compagne qu'il a choisit pour la vie, ou presque. Avec mon fils nous avons lu plusieurs passages ensemble et le côté dauphin (il a 17 ans) lui a paru un peu trop câlin entre eux (pour ne pas dire autre chose). Comme je lui ai expliqué, il s'agit de leur nature, que si nous n'avons pas les mêmes gestes envers nos petits, dans leur façon de procéder, il s'agit d'apprentissage (que nous ne faisons pas bien évidemment). La mère est très présente et j'ai adoré les réflexions des plongeurs et la vue qu'ils ont dû avoir lors de cet "accouchement" dont ils n'ont vu que le résultat, mais cela doit être passionnant d'assister à un tel miracle de la vie, avec tout ce qui les entoure.
     
     
    Poules, insectes, cachalots, orques, mais aussi poulain, ours, loups, lionnes, et bien d'autres encore, chaque partie nous entraine sur le chemin de cette parentalité qui diffère les uns des autres, avec leurs avantages et inconvénients (ces deux derniers étant plus du point de vue de l'être humain que je suis, car s'ils agissent ainsi, c'est que cela doit être ainsi). Il est clair que pour des poulains par exemple les contacts fréquents, les liens entre familles, entre troupeau sont importants, pour d'autres tels les oursons, il vaut mieux les laisser tranquille avec maman pour qu'ils apprennent les bons gestes vis-à-vis des hommes. Je pensais savoir des choses sur eux... Oui, j'en connaissais, mais c'est si infime que c'est comme si je partais de zéro. Être une famille nombreuse ou monoparentale, s'occuper d'un œuf qui n'est pas à soi avec un conjoint du même sexe sans pour autant avoir des relations avec, s'occuper de leurs petits jusqu'à notre mort et leur offrir notre corps en guise de premier vrai repas, ou au contraire les virer du nid parce qu'ils sont déjà vieux de deux semaines (on ne veut pas de Tanguy dans la nature !) accoucher devant une assemblée ou seule, féconder des œufs qui ne sont pas à soi, être un poisson fourbe pour avoir des portées, préparer son petit coin pour hiberner ou encore préparer un nid avec ce qu'il faut pour protéger ses futurs enfants et les préparer à la suite de leur vie... Certains points nous ressemblent énormément (pas le fait de se faire manger, je vous le garantie, je suis trop coriace pour cela) et c'est à se demander si de l'homme ou de l'animal, lequel des deux à copié l'autre.
     
     
    Les sujets sont nombreux et c'est bien normal, il n'existe pas une seule espèce dans la nature, prenez uniquement les poissons, chacun d'entre eux à des réflexes bien différents, alors question parentalité... J'ai adoré lire chacun des thèmes et voir jusqu'où ces hommes et femmes ont approfondis leur matière. Pour certains, il s'agit de 20 années de recherches, de surveillance, d'observation sans se montrer auprès de ces animaux pour ne pas les perturber et bien entendu des suppositions, car ma mère le disait toujours, un animal est comme nous, il ne lui manque que notre langage pour être compris. Des gestes se retrouvent, une manière de protéger ou de détruire, de construire ou de montrer le chemin. De la conception du petit à sa liberté, ce "recueil" nous propose un certain nombre de leçon de vie. De la mère qui donne naissance à la grand-mère éléphant qui est le point crucial d'un groupe, nous apprenons également d'autres moments clés de leur vie, autre que la parentalité. Le fait qu'un groupe puisse un jour se perdre en chemin suite à un décès brutal dans leur rang. Ou encore que ces différentes structures familiales n'existent que pour donner naissance à leur espèce, pour ne pas s'éteindre ? Cette question se pose encore dans ma tête, comment une espèce est capable de procréer des centaines voir des milliers d’œufs pour qu'au final même pas 1 pour 1000 réussisse à survivre ? Le cas des tortues est à la fois magnifique et tragique. J'ai même appris le nombre d'abeilles qui existe réellement, pas juste celle qui fabrique le miel, non toutes celles qui sont dans la nature ! Et que dire des pères qui peuvent être hyper protecteur ou porteur de leurs petits, à contrario que d'autres ne font que passer pour procréer ?
     
     
    En conclusion, c'est un livre qui nous montre bien les ressemblances avec nous et les différences bien entendu. (quoi que niveau cannibalisme, une tribu quelque part, bref... je vous passe les détails) Au sujet de la parentalité, il en existe tout un panel qui est propre à chacun. Aucune n'est meilleure qu'une autre, aucune n'est moins bonne que celle du voisin. L'amour ne s'arrête pas à une forme d'existence, c'est un ensemble de culture, de manière de procéder, de réflexion, de partage qu'il soit voulu ou non. C'est exactement comme la chanson de Goldman, elle a fait un bébé toute seule et bien saviez-vous que certains en sont capables ? Et pas forcément un batracien comme certains peuvent y penser. Que la survie est toujours la première mise en avant et que parfois le choix de fuir sans ses petits ou de les dévorer est une possibilité à laquelle certains d'entre eux ne réfléchissent pas, mais agissent ? Grâce à ces récits, j'ai pu enrichir ma culture générale sans rester des heures devant un écran de télévision et surtout me dire que ma façon de m'occuper de mon fils ressemble bien à celle de l'un d'entre eux. Que c'est moi qui décide de gérer au mieux pour lui, pour son avenir et que si je suis telle une mère poule, je suis capable aussi d'être un crocodile.
     
     

     Extrait choisi : 

     
     
     « Si la relation mère-enfant est forte et unique, tous les membres de la famille s'occupent du petit et se relaie pour l'éduquer, le protéger, le faire jouer. Cette coopération matriarcale est plus répandue dans la nature qu'on le pensait. Nous découvrons par exemple, depuis quelques années la vie des girafes, jusqu'ici peu étudiée. Comme chez les éléphants ou les orques, la femelle la plus âgée dirige le troupeau constitué de ses filles et petites-filles. Les différentes études sur ces communautés matriarcales démontrent que la présence de la grand-mère contribue au bien-être de la famille, voire à sa survie. Parce qu'elle connaît les endroits où trouver de l'eau et de la nourriture, qu'elle sait éviter les dangers, elle transmet son savoir et éduque ses filles, les aide à gérer leur propre progéniture et améliore la résilience du groupe.  »
     

    L'animal parent (Collectif)

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  Résumé 

     

    « « Nul ne présuma l’ampleur de la tragédie qui s’apprêtait à se produire…
    À dix-sept heures, depuis la pointe du glacier d’Argentière, une masse de neige se détacha de sa partie haute et se déplaça avec rapidité en direction du village. L’avalanche dévala en poudreuse jusqu’au fond de la vallée de l’Arve et dans sa vitesse vertigineuse, elle détruisit sur son passage plusieurs arbres centenaires. [...]
    Les aiguilles du Temps tournèrent et tournèrent encore… [...]
    Louise s’assit, perdue dans le labyrinthe de ses tourments. Soudain, ses cheveux châtains devinrent d’un blanc étincelant. »
    Alors qu’elle vient de fêter ses trente-six ans, Louise ignore de quoi sera fait son avenir. Son chemin croisera-t-il celui de Solen et ses deux amies, Morgane – la fée de l’île de Guéran – et Madenn – la Princesse de l’océan ? Ces dernières joueront-elles un rôle important dans sa destinée ? »  
     

     Ma chronique 


    Je remercie l'auteur pour m'avoir permis de lire ce dernier volet de sa trilogie (même si un autre épisode des aventures de Solen pourrait peut-être voir le jour, qui sait ?) Il s'agit de nouveau d'un fantasy jeunesse je dirais même qu'il est accessible à partir de 12/13 ans selon leur niveau de lecture, dans le sens où le récit est doux, même lorsque les forces du mal se déploient. Si le résumé nous embarque sur Armentières, nous retrouvons d'abord Solen en Bretagne, chez sa famille où tous sont heureux d'avoir pu se retrouver après les nombreuses péripéties que l'adolescente et ses amis (ainsi que sa sœur) ont pu déjà affronter. Le temps est incertain et lorsque l'on s'appelle Solen et que sa grand-mère était connue pour ses dons, Solen ressent en elle cette magie qui ne quitte pas la famille. Cette adolescente a des activités comme chaque personne de son âge, adore sa sœur et ses parents et Blanchette, sa chouette qui ne l'a quitte plus. Si tout allait bien, l'auteur n'aurait pas écrit ce tome et comme la vie est incertaine et que certaines questions étaient sans réponse, il nous faut bien suivre le cheminement de l'auteur. C'est donc après une disparition étrange dans la petite ville de Solen et une bonne nouvelle que nous partons pour Armentière, un village, ville de montagne, bien loin de nos côtes Bretonne. Un village qui a déjà vécu des tragédies et qu'il risque encore d'en avoir si rien ne se produit correctement.
     
     
    Des disparitions brutales, aussi bien mortelles qu'un évanouissement soudain, nous avons de quoi trembler dans nos chalets et pas uniquement à cause du froid. Le destin de Louise et Gabriel est en marche, nos jumeaux vont devoir suivre des chemins bien différents, mais leur avenir risque d'être totalement à l'opposé de ce qu'ils auraient aimé, à une époque lointaine. Le cœur n'est pas qu'un organe qui bat et vit, il a besoin d'être entouré et même parfois avec toutes les bonnes volontés du monde, le chemin devient sombre, chaotique et ce qui pourrait faire du bien devient malheureusement problématique pour d'autres. Des émotions fortes que nous propose une fois de plus l'auteur en creusant dans la psyché des personnages. La bienveillance chez Solen la rend tellement généreuse, malgré ce qu'elle subit par moment. Les combats ne sont pas explosifs, ni même énorme comme dans des fantasy plus classique. Ici, dans cette trilogie, l'auteur nous entraîne plus dans de la magie plus douce, où l'espérance fait son œuvre, où l'entraide est ce qui nous rend plus fort et où la magie des Dieux ne cesse de nous surprendre. Pas de perlinpinpin, nos personnages telle Morgane sont de retour parmi nous et cette fée bien connue par chez moi est rempli de bonté. Même la méchanceté qu'elle pourrait recevoir en retour ne l'abime pas, bien entendu elle ne se laisse pas faire non plus. Si vous n'avez pas lu les précédents, sachez que nous retrouvons la complicité entre Morgane et Solen, mais également avec Madenn, un autre personnage que nous avons eu l'occasion de découvrir auparavant et qui a un petit secret dans ce tome qui est toujours à ses côtés. Je n'en dis pas plus, mais avoir une Déesse dans sa manche (oups !) c'est à la fois adorable (au vu de ce qu'elle veut créer avec Gwendal) et surprenant. Je peux également garantir qu'il n'y a pas vraiment besoin d'avoir lu les deux premiers pour comprendre le cheminement du personnage principal de Solen, l'auteur nous donne assez de matière pour voir ce qu'il faut sous la main.
     
     
    Solen a donc une part importante dans le récit, le premier tiers du livre est consacré à sa façon de réagir vis-à-vis de sa famille et la magie, des autres habitants qui savent sans rien dire et du fait qu'elle est capable d'aider à sa manière dans le cas où la gendarmerie ne trouve pas de faits concrets. Cette partie est importante pour comprendre sa façon de procéder et de voir le fonctionnement de ses dons. Même si elle ne maîtrise pas tout d'un coup, elle prend son temps et préfère se poser avant de passer à l'action. 16 ans et déjà ce petit brin de femme a énormément de patience et de maturité en elle pour ne pas faire n'importe quoi. Et nous pouvons le constater lorsqu'elle en parle avec sa sœur plus jeune. La magie est discrète, cachée aux yeux (surtout de la voisine qui adore se retrouver devant sa fenêtre, comme par hasard) et la gentillesse, la bonté ressort par tous les pores de nos personnages (enfin pas tous, bien entendu) Si au départ cela m'a paru de trop, j'ai adoré me retrouver auprès de tant de bonté et de bienveillance et je dois dire que cela fait du bien (et ayant déjà discuté avec l'auteur, je sais d'où cela vient). Ce premier tiers nous apporte la sérénité et le soutien de la famille de solen lorsque cette dernière se pose de multiples questions. Des thèmes forts qui reviennent et peuvent se transposer sur nos propres enfants, à savoir sommes-nous assez ouvert pour être derrière eux à chacun de leurs pas ? Sommes-nous capable de les aider quoiqu'il se passe ? Une famille soudée, avec un père qui est très cartésien et tente de faire des efforts pour rester ouvert au monde de Solen bien différent du sien en quelque sorte. Nous ne pouvons que ressentir tout l'amour pour sa grand-mère également à chacun de ses souvenirs et aide providentielle.
     
     
    Et puis vient le second tiers du récit, avec deux adolescents qui ont une vie rêvée, des parents aimants, une tante au Canada (j'en veux une moi aussi de Clara !) et tout s'écroule en un claquement de doigts. La façon dont les jumeaux affrontent ce malheur est bien différent, nous prouvant bien que chacun réagit à sa façon. Il faut du temps, de la patience et parfois le désespoir est si grand, si installé qu'il est difficile de faire demi-tour. Seule la fuite est capable de consolider un cœur meurtri. Le fait de rester seul est un choix incertain et les voix ou plutôt la voix qui murmure à l'oreille est-elle vraiment bienfaisante ? Lorsque nous pensons avoir tout perdu, nous ne pouvons voir ce qui nous entoure, ceux qui veulent nous aider semblent si lointain, si froid, peut-être même étouffant ? Il faut que cela vienne de soi-même. Nous comprenons aisément la façon dont les personnages évoluent dans un sens ou l'autre, le temps n'efface pas tout malheureusement. Pas de rancœur, juste un besoin de ne plus ressentir cette douleur, cette absence qui creuse l'écart et nous plonge dans les ténèbres sans vraiment le vouloir. Cette seconde partie est l'évolution de deux êtres qui étaient soudés, liés par un lien fraternel se voit disparaitre par de nombreux événements. Le premier est le plus terrible, mais la suite n'engage pas de sauts de joie. L'incertitude de ne pas savoir ce qui se passe, l'incertitude de se retrouver seul par la force des choses, se rendre compte que quoique l'on fasse il y aura toujours un arbre en travers de la route ou un pont peu rigide. Les illusions sont de mises et redonner le gout à la vie, que nous soyons adolescents ou adultes revient au parcours du combattant.
     
     
    Enfin, la dernière partie nous fait percuter les deux mondes, celui de Solen et celui de Louise. Deux vies, deux mondes, deux destins qui se rencontrent à un instant T de l'histoire. Je n'en dirais pas plus, c'est une part du récit qui est particulière et qui montre aussi bien l'ouverture d'esprit des personnages que l'enchainement des événements du Bien contre le Mal. Cette partie est plus mouvementée, mais pas plus dure. Des questions se posent, des peurs se montrent réellement, des entités sont plus présentes tout comme les animaux qui prennent plus de place également. Je regrette juste le fait d'avoir les deux parties l'une après l'autre, pas d'alternance, celle de suivre les personnages autour de Solen et ceux de Louise a été un peu long par moment, même si pour cette dernière il  y a de nombreux rebondissements. En parlant de cela, nous pouvons suivre des aventures d'une vie qui est réaliste jusqu'à un certain point bien entendu. L'auteur nous propose et nous disposons de nombreux thèmes, une fois de plus dans ce tome. L'amour de la famille, des amis bien entendu, les relations même lointaines qui ne s'oublient pas (j'ai moi-même ma meilleure amie que je ne vois que trop rarement à cause de la distance, mais c'est toujours une joie de se revoir), la générosité, la bienveillance, l'envie de bien faire, d'aider, mais également la douleur de perdre un être cher, de ne pas comprendre ce qui se passe, de se retrouver dans un fond si profond que la lueur du jour est inexistante. L'entraide est également un point qui revient régulièrement et cette facilité de s'adapter à toutes situations lorsque les coudes sont serrés. La mort est de nouveau mise sur la route de Solenn et ses amies qui sont toujours partantes pour l'aider, à sauver des vies ou des âmes, à redonner le gout à la vie à ceux qui en ont le plus besoin. Le cadre est magnifique (Québec, Bretagne, Savoie) et ces arbres... L’environnement prend une belle place dans ce récit, comme dans les précédents. 
     
     
    En conclusion, j'ai été très heureuse de replonger dans cet univers qui est très doux, rempli de tendresse entre les personnages. Nous ressentons toute la gentillesse de l'auteur entre ses lignes et son besoin de donner le meilleur d'elle-même. Merci pour tes mots qui font du bien. Nous sommes dans un état de paix intentionnelle et de liens d'amitiés, familiaux, de magie et bien entendu de ce qui rend notre vie un peu plus... Magique ! À vous de décider si vous prenez le chemin de la bienveillance en entrant dans cette trilogie où la famille est importante et l'amour reste le point central du récit. Sans ce sentiment, les conséquences seraient... Désastreuses. Oh et la couverture est une tuerie !
     
     

     Extrait choisi : 

     
     
     « Dans la pénombre naissante, les derniers promeneurs  venaient de quitter le parc et le vent fort laissa enfin place à un temps plus calme. Il déploya ses grandes ailes et quitta la clairière. Il s'envola vers les hauteurs du ciel bleuté sous les regards des autres oiseaux.  Il survola la belle province du Québec et la voix s'intensifia pour le guider. D'un vol bas, il atteignit le petit archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, situé dans l'océan atlantique au sud-est du Saint-Laurent. De ses yeux jaunes, il aperçut les deux îles principales - Miquelon la plus grande des îles de l'archipel, et Saint-Pierre - ainsi que les endroits du rivage sur lesquels se reposaient les troupeaux de phoque communs. Son vol fut pénible au large de l'océan Atlantique et il dût affronter des rafales de vent pendant un laps de temps qui lui parut très long. Ses battements d'ailes étaient de plus en plus saccadés.  »
     

    Solen Briant et le mystère du lac blanc (Christine Martin)

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique